Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
Démarche méthodologique de la recherche
La démarche présente 4 phases différentes :
Phase de recherche bibliographique
De nombreux sites et centres de documentation sis à Antananarivo ont été consultés : Bibliothèque de Géographie (BG), Bibliothèque Universitaire (BU), la bibliothèque de l’ESSA (Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques), le Centre d’Information Technique et Economique (CITE). Les bibliothèques des différents centres de recherche ont été également visitées telles que celles du CIRAD (Centre de Coopération Internationale en Recherche), de l’IRD (Institut de Recherche pour le Développement). Les services de la météorologie d’Ampandrianomby et de Morondava ont fourni des données climatiques de la zone d’étude. Des sites sur internet ont aussi été consultés, spécialement sur le sujet de changement climatique et les différentes techniques agricoles.
Au total 66 ouvrages, traitant le changement climatique, les pratiques et techniques agricoles locales et les savoirs locaux ont été consultés. Les ouvrages de DUPRE (1991), d’IDOUX (1997), portant sur les savoirs locaux mettent en évidence le rôle de ces derniers dans le développement de l’activité agricole. Les travaux universitaires de RAMIAKATRAVO (1998), VOLOLOMANANTENA (2007), RAJOELINA et al. (2012), RANDRIANIAINA (2014) ainsi que les recherches effectuées par BOURGEAT (1996, 1969), HERVIEU (1960), PETIT (1963), RAUNET (1997) ont permis de mieux connaître la zone de recherche. Quant aux comportements des plantes aux effets du changement climatique, les résultats de recherches effectuées au sein de l’IRD et du CIRAD fournissent les informations nécessaires.
La phase de recherche bibliographique aboutit à l’élaboration de la problématique et les hypothèses. Pour atteindre les objectifs escomptés, les variables à observer sur terrain, et les outils nécessaires ont été établis. L’analyse cartographique a aussi été un élément clé de cette première étape afin d’avoir une vision globale des principaux traits du paysage.
Les hypothèses de recherche
Pour répondre à la question posée par la recherche, les trois hypothèses suivantes sont avancées :
H1 : La variation des régimes pluviométriques et thermiques qui se manifeste soit par l’allongement de la période sèche et la diminution des ressources en eau. Les effets de ces changements d’ordre climatique ont affecté les activités agricoles.
H2 : Le changement climatique entraine une modification du cycle phénologique et physiologique des plantes, les caractéristiques du sol et le mode d’occupation du sol.
H3 : Les stratégies d’adaptations de la population locale face au changement climatique varient selon les unités d’occupation du sol et le type de culture. Mais d’une manière générale les méthodes de cultures, le calendrier et les itinéraires techniques subissent une modification selon l’événement (sécheresse ou inondation).
Les objectifs de la recherche
L’objectif principal de cette recherche est d’analyser la perception locale des changements climatiques ainsi que leurs effets sur le système agraire et les mesures que les agriculteurs développent localement pour y faire face. Ainsi les objectifs d’étape pour atteindre cet objectif principal consistent à :
– Identifier les différentes menaces du changement climatique sur chaque unité de production
– Identifier les unités de production les plus menacées
– Identifier le comportement de chaque culture face aux différents éléments du changement climatique
– Analyser et identifier les vulnérabilités des sols de chaque unité géomorphologique et agraire
– Identifier les stratégies et adaptations apportées par les agriculteurs pour chaque culture et pour chaque type de sol
Phase de construction des outils de recherche
Cette phase constitue à chercher un modèle d’analyse et d’interprétation des données climatiques de la région, l’élaboration des cartes et des questionnaires.
Analyse des données climatiques
En ce qui concerne l’analyse des données climatiques, la dynamique du climat est analysée à partir des trois éléments majeurs du changement climatique : les températures, les précipitations et les cyclones. Les données utilisées sont celles de la station de Morondava, la station la plus proche de la zone de recherche. Pour identifier les signes précurseurs d’un changement climatique, en tenant compte de la définition du changement climatique par le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), les moyennes trentenaire de la température de 1950-1980 et de 1980-2010 sont analysées puis comparées. Les indicateurs de réchauffement ou non sont obtenus à partir du calcul des écarts entre les moyennes (1950-1980) et (1980-2010). Pour les précipitations, les hauteurs pluviométriques aux échelles annuelle, saisonnière et mensuelle sont analysées. La moyenne trentenaire de 1980-2010 est analysée puis comparée avec celle des données actuelles (2014). L‘évaluation des variations interannuelles des pluies fournit des explications quant aux facteurs du déficit pluviométrique, elle met en évidence l’arrêt brutal des pluies durant la période des pluies et le raccourcissement de la saison de pluies.
Des courbes à tendance ont été réalisées pour avoir une vision plus globale des hausses ou des régressions. Une représentation graphique d’une période de 55 ans (1956-2014) pour les précipitations a été réalisée, ainsi que 30 ans (1980-2010) pour les températures. On a procédé au tracé de la droite de tendance pour détecter de manière plus précise les tendances. L’équation de la droite de tendance est de la forme « y = at + b » où « y » représente les paramètres considérés et « t » le temps, avec « a » et « b » comme constantes. Les moyennes mobiles calculées sur 5 ans ont été représentées sur le graphique, pour mettre en exergue les tendances climatiques. Ces représentations graphiques, ainsi que le Diagramme ombro-thermique (1980-2010) selon la formule de GAUSSEN (P=2T) ont été réalisées à partir du logiciel Excel de Windows.
Elaboration des cartes
Les travaux de cartographie réalisés dans le cadre de ce mémoire ont été basés essentiellement sur l’utilisation d’images Google Earth. On a procédé par photo-interprétation en utilisant des images satellites THRS (à Très Haute Résolution Spatial) à 60 cm de résolution spatiale, acquises par le satellite Quick Bird et disponible gratuitement sur le globe virtuel Google Earth (image prise en 2011). Ce qui nous a permis de distinguer et de caractériser facilement les différentes unités de paysage agraire, vérifié sur terrain lors des travaux de terrain. La réalisation du profil topographique a été faite à partir du logiciel Global Mapper Version 17.
1-4-4- Phase de prospection
La phase de prospection, consacrée aux travaux de terrain a duré un mois, entre le 15 octobre et le 15 novembre 2016. Elle consiste en la collecte des données qui s’est déroulée en deux étapes : la phase de vérification conceptuelle et la phase d’enquête faite de collecte de données quantitatives et qualitatives à base de questionnaire.
La phase de vérification conceptuelle consiste à visiter les autorités locales (le Maire de la commune, le président du fokontany, le président de la VOI locale). Ce qui nous a permis de connaître la situation démographique de la zone, les acteurs dans le secteur agricole, les techniques agricoles locales et les problèmes environnementaux. Des observations sur terrain des différentes unités de paysage agraire ont été faites afin de limiter la zone de recherche et pour les analyses des différentes unités géomorphologiques (cf. tableau 1). On a alors procédé à un triage latéral des sédiments afin de distinguer plus précisément les types de sols, les milieux de sédimentation et leur évolution pédologique. Le choix de ce critère se justifie par le fait que les conséquences des perturbations climatiques sur le sol des paysages agraires varient selon les unités géomorphologiques et leur situation topographique. Cette phase a permis de vérifier quelques hypothèses et la préparation des enquêtes.
La phase d’enquête a été faite en deux étapes : d’abord une séance d’entretien conduite en focus group sur les savoirs des populations locales sur l’évolution du climat de la zone de recherche ainsi que sur les techniques agricoles locales. Ensuite des enquêtes ménages ont été faites grâce à des questionnaires (cf. ANNEXE IX) suivis d’un entretien individuel. Le guide d’entretien élaboré a abordé les aspects des variabilités pluviométriques dans leurs manifestations durant ces dix à quinze dernières années, les conséquences sur le milieu et le paysage, les conséquences sur le rendement agricole, et les différentes stratégies développées pour y faire face. Des entretiens individuels complémentaires avec des personnes du troisième âge ont aussi été faits sur leur savoir sur l’évolution du village et du climat. Les personnes les plus âgées ont été choisies, deux « Olobe » du village ont fait l’objet d’enquête. Cela nous a permis de compléter les informations collectées lors du focus group. On a ensuite catégorisé les agriculteurs selon la taille ou la superficie de leurs exploitations (cf. tableau 2). Ce choix de superficie comme critère de distinction entre les agriculteurs se justifie par le fait que la superficie exploitée reflète le pouvoir économique de l’agriculteur.
Ainsi, sur les 165 ménages qui composent le village de Marofandilia, 40 ont fait l’objet d’enquêtes, soit un taux d’échantillonnage de 24,24 %.
Problèmes rencontrés
Comme tous travaux de recherche, les problèmes sont inévitables. La recherche de certaines données, notamment les données climatiques, ont été difficiles. Les données climatiques sont donc restreintes, empêchant entre autre de faire des analyses sur l’évapotranspiration potentielle (ETP) et les analyses de pluies journalières. En ce qui concerne les travaux de terrain, le problème était la période des récoltes de données qui correspondait à la période où la plupart des habitants sont dans les champs, pour préparer le sol de culture. A cela s’ajoute le problème d’insécurité dans la zone, dans le village de Marofandilia, plusieurs épisodes d’attaques de dahalo ont poussé les gens à abandonner leur hameau dans le passé.
Le climat régional : un facteur contraignant pour les agriculteurs de la commune rurale de Marofandilia
La commune rurale de Marofandilia : un milieu agro-écologique densément occupée
La commune rurale de Marofandilia se situe dans le Sud-Ouest de Madagascar. Administrativement, il appartient au district de Morondava, dans la région Menabe. La commune rurale de Marofandilia compte aujourd’hui 7 fokontany : Marofandilia, Beroboka Sud, Ankaraobato, Ampataka, Bosy, Ankilivalo, et Andrahangy. Le fokontany de Maronfandilia fera ici l’objet de recherche avec le village de Marofandilia comme village d’intervention.
A environ 45 km au Nord de la ville de Morondava, Marofandilia est un village d’agriculteurs situé au cœur de la forêt sèche caducifoliée. Il est traversé par la RN8 Bis en direction de Belo sur Tsiribihina, localisé à 20°8’ de latitude Sud et à 44°33’ de longitude Est.
En plus de l’agglomération centrale qui est Marofandilia, le fokontany de Marofandilia compte 2 campements de tailles variées : Tanambao Fenoarivo ou Tomitsy village, et kirindy village. Le nombre d’habitants est de 1160 avec une répartition très déséquilibrée dans l’espace (environ 85% de la population totale est concentrée dans le village de Marofandilia)
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE DU SUJET DE RECHERCHE
Chapitre 1 : Analyse rétrospective sur la notion de Changement climatique et la démarche de recherche
Chapitre 2 : Le climat régional : un facteur contraignant pour les agriculteurs de la commune
rurale de Marofandilia
DEUXIEME PARTIE : LES IMPACTS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR LES ACTIVITES AGRICOLES
Chapitre 3 : Perception paysanne des changements climatiques
Chapitre 4 : Les conséquences des perturbations climatiques sur les paysages agraires et les
différentes unités de production
TROISIEME PARTIE : LES STRATÉGIES ET ADAPTATIONS LOCALES FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Chapitre 5 : Les stratégies d’adaptation varient selon les unités de production et le paysage
agraire
Chapitre 6 : La communauté locale devenue de plus en plus dépendantes des ressources
naturelles 81
CONCLUSION GENERALE
Télécharger le rapport complet