Les impacts des investissements privés dans le développement 

Les impacts des investissements privés dans le développement 

INTRODUCTION

Le paradoxe entre d’une part, les fortes potentialités humaines et naturelles dont Madagascar est doté, et d’autre part, la situation de pauvreté chronique dans laquelle le pays est plongé, est connu depuis des décennies.
De nombreuses études ont été déjà recommandé différentes stratégies de redressement économique, et des changements structurels importants ont été depuis longtemps administrés :
La Grande Ile figure pourtant encore parmi les Pays les Moins Avancés dans le monde.
La démarche décidée par le gouvernement, qui serait susceptible d’infléchir ces tendances lourdes, à l’instar de ce que bon nombre de pays ont positivement appliqué et en cohérence avec la politique de libéralisation adoptée par Madagascar, est ainsi basée sur le renforcement et la promotion du secteur privé, afin d’accroître la contribution de celui-ci aux objectifs nationaux de croissance et de dynamiser en conséquence le processus de développement.
L’approche privilégiée pour la concrétisation de ces orientations est basée sur la participation de tous les acteurs concernés par la question ainsi que sur la capitalisation des acquis, la synthèse des travaux ainsi réalisés devant servir de référentiel global au sein duquel pourraient et devraient être cadrées toutes les interventions en faveur des opérateurs économiques, quelque soit leur taille et leur secteur.
Le contexte actuel d’appui aux entreprises est caractérisé par la formulation de politiques sur les investissements privés, qui ont été maintes fois rappelées dans les différentes déclarations de politique économiques tels que les Document Cadre de Politique d’Emploi et le Document Stratégique pour la Réduction de la Pauvreté et la prise de mesure en conséquence, et notamment l’instauration d’un ministère en charge du développement du secteur privé, la mise en place d’un dispositif légal et règlementaire relatif aux zones franches industrielles, l’adoption d’un cadre juridique et institutionnel pour appuyer la privatisation, et bien évidemment, les actions des bailleurs de fonds et des différents départements ministériels en faveur des entreprises Un investissement est un emploi de capitaux visant à accroître la production d’une entreprise ou améliorer son rendement. Un investissement est dit privé si l’Etat n’intervient pas dans sa réalisation. Un investissement privé peut être local ou étranger.

 THEORIES SUR INVESTISSEMENT ET CROISSANCE

Tous les économistes, quelque soit leur tendance théorique, sont unanime sur le fait que l’investissement constitue un facteur principal de la croissance mais la différence réside sur l’origine de cet investissement. L’explication de l’impact des investissements sur la croissance dépend principalement de la théorie du mécanisme du système économique.

 modèles économiques sur les investissements

Nous allons voir respectivement ci-après les analyses des libéraux par l’analyse du modèle de Cobb-Douglas et de Robert Solow d’un côté et des Keynésiens par Khan et Harrod de l’autre côté.

vision des libéraux sur l’investissement et la croissance

Pour les économistes de l’offre, les facteurs de production expliquent la croissance.
L’investissement est un moyen qui permet d’augmenter le capital. Il peut, en effet, faire progresser la quantité du capital qui peut déterminer la production. Investir veut dire mettre en place plus de facteurs de production prenant compte le progrès technologique. Ce qui permet de produire davantage, engendre ensuite la croissance.
Si James Cobb et Paul Douglas n’ont pas pris en compte la variable temporelle dans leur fonction de production, Roberts M. Solow a tenu cette variable pour bien expliquer l’ampleur de la croissance. Le principal est que la croissance dépend des facteurs de production qui peuvent varier en fonction du volume des investissements.

Selon James Cobb et Paul Douglas

James Cobb et Paul Douglas ont, en 1928, formulé la production en fonction du travail et du capital, ce qui donne la fonction Cobb-Douglas :
Q = f (L, K) = Lα × K1-α
Avec :
L = quantité de travail ;
K = quantité de capital ;
α et 1-α sont deux variables dont 0 ‹ α ‹1.

 La collecte des informations

Comme il existe trois types d’agents économiques concernés par la définition de l’investissement, l’INSTAT procède à la collecte des informations relatives à cet agrégat auprès de chacun de ces agents.
Auprès des ménages, la collecte d’information se fait à travers les enquêtes permanentes auprès des ménages réalisé par l’INSTAT lui-même et dans lesquelles une section concernant les avoirs et les acquisitions de biens durables ou des biens des investissements réalisés par les ménages permettent d’identifier les investissements réalisés par ces derniers sur tout le territoire national.
Auprès des entreprises, elle se fait à travers une collecte des informations contenues dans les documents comptables qui renferment toutes les activités et acquisitions relatives à l’investissement. Le traitement des documents comptables est réalisé selon une méthodologie standard suivant les recommandations du système de comptabilité du 1993.
Auprès des administrations publiques, la collecte des informations se fait à travers une étroite collaboration entre l’INSTAT et le PIP. Cet organe dispose de toutes les informations couvrant tout ce qui est un investissement réalisé par les administrations publiques dans son ensemble.

Environnement juridique de l’investissement à Madagascar

Sur le plan juridique, Madagascar dispose déjà d’un arsenal de lois répondant globalement aux besoins des investisseurs mais le problème crucial réside dans son application effective. Dans cette section, il s’agit de présenter quelques exemples illustrant cette situation et son impact à la promotion des investissements du secteur privé.
Au niveau de l’accès des investisseurs au foncier, malgré la récente loi leur autorisant l’achat de terrain, le système foncier malgache souffre de la présence de divers blocages administratifs tels que les coûts très élevés des opérations d’immatriculation et la complexité de la procédure y afférente.
L’existence des taxes de prévention et de répression des atteintes aux droits de propriété intellectuelle est importante mais ne suffit pas. La législation en vigueur ne convient pas à la gravité de la situation et son application se heurte à l’indifférence des autorités qui devraient travailler de concert avec l’OMAPI et l’OMDA. Des mesures sévères doivent donc être prises pour affirmer l’engagement des pouvoirs publics dans cette stratégie d’attrait des opérateurs étrangers. Un premier pas sera franchi lorsque la nouvelle loi sur la protection des droits de propriété industrielle sera soumise aux autorités législatives.

 contexte du secteur privé

Le concept du secteur privé s’est répandu à Madagascar depuis l’époque du Programme d’Ajustement Structurel. La formation du concept et les données générales ainsi que l’évolution du secteur privé seront traitées dans cette section.

Formation du concept et données générales sur le secteur privé

Ce paragraphe considère l’origine du concept du secteur privé à partir de sa définition et d’autres éléments qui y sont rattachés.

 Formation du concept

Le concept du secteur privé constitue la base des grandes doctrines économiques se référant au libéralisme économique et à l’économie de marchés ébauchés à l’avènement de la révolution industrielle au milieu du XIXème siècle.
Ce concept s’est progressivement énoncé et réaligné notamment à l’occasion de la confrontation de ces théories à la réalité socioéconomique et d’évènement majeur tel que la grande dépression de 1929 ou l’instauration à partir de la philosophie marxiste-léniniste.
L’appropriation de ce concept n’a cependant pu être intégré dan la culture et les comportements économiques de ces pays qu’après un long et souvent chaotique parcours ; il n’a pu être autrement dès lors que ce fondre l’un à l’autre dans un compromis historiquement évolutif.

évolution des entreprises privées

L’évolution des entreprises privées expose une nouvelle génération d’entreprises privées dynamiques comme les entreprises établies de plus longue période suivie d’une tendance sectorielle telle que les entreprises franches.

 une novelle génération d’entreprises privées dynamiques 

Dans ce contexte, une enquête effectuée pour les besoins de ce rapport auprès d’une quarantaine d’entreprises malgaches a mis en évidence l’apparition, à la suite des réformes entreprises dans la deuxième moitié des années 80, d’une nouvelle génération d’entreprises dynamiques.
Ces entreprises se caractérisent comme suit : elles sont en majorité tournées vers l’exportation. Tel est le cas des entreprises des zones franches à Madagascar ; elles sont plus petites que les entreprises établies de plus longue période; progressent rapidement; utilisent davantage leur capacité et font face à une demande croissante ; sont le plus souvent implantées en dehors d’Antanarivo ; appartiennent plus souvent à des Malgaches; sont dans biens des cas, engagées dans des activités d’exportation de produits non traditionnels, y compris au niveau de la zone franche industrielle.
Bref, ce sont ces entreprises qui sont les fers de lance de la diversification des exportations malgaches depuis le milieu des années 80.

 tendances sectorielles

Les performances récentes du secteur privé malgache ont pour facteurs dominants la qualité du contexte dans lequel opèrent les entreprises et l’impact des réformes économiques.
Les secteurs qui font l’objet d’une libéralisation de leur marché ont connu une progression rapide de l’investissement privé, de la production et des exportations, tandis que les autres ont stagné ou décliné.

CONCLUSION

Ces dernières décennies, le secteur public n’est plus capable de remplir les vides dans les besoins de la population. En effet, il est temps que le secteur privé prend en main la relance économique de Madagascar afin d’en déduire de meilleures conditions favorisant le  développement. Pour ce faire, l’incitation des investissements quelles que soient ses formes semble une solution prépondérante. Autrement dit, laisser le champ libre aux investisseurs et entrepreneurs privés en réduisant les obstacles qui les empêchent de réaliser leurs activités constitue une possibilité d’essor de la misère.
La relance de l’investissement privé à Madagascar a suscité un vif intérêt pour les autorités locales, en particulier le CREAM, en raison de son rôle dans son développement économique et particulièrement dans la lutte contre la pauvreté à travers l’expansion et la compétitivité de l’emploi.
De plus la prolifération de la microfinance à Madagascar aide beaucoup les ménages à bas revenu et ceux qui sont exclus des crédits bancaires de mener bien leurs propres affaires.
En effet, on a pu montrer combien la microfinance participe dans le développement actuel du grand pays, si on ne parle que la facilité d’y accéder pour ses différentes offres.
La présente étude a été entreprise dans le but d’identifier les facteurs déterminants de la formation des investissements privés, notamment les IDE, pour proposer des séries de mesures et des politiques en matière de promotion de ces investissements.
En ce qui concerne l’épargne nationale, cette variable s’est avérée comme la plus importante dans l’explication des investissements privés surtout à Madagascar après l’effet accélérateur de la croissance qui lui n’est ressenti par l’économie qu’après un certain laps de temps. Toutes politiques qui développent l’épargne nationale brute dans l’économie, en commençant par la limitation des fuites vers l’étranger, auraient un effet non moins important dans la promotion des investissements privés à Madagascar.
L’EDBM pourrait continuer à mener la reforme du climat d’investissement, mais la crise politique a amené comme résultat la suspension d’une partie de ses activités et une perte
d’élan dans le programme de réforme.

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Table des matières

INTRODUCTION 
Partie I
Les notions essentielles sur le secteur privé
CHAPITRE I : THEORIES SUR INVESTISSEMENT ET CROISSANCE
Sections 1- modèles économiques sur les investissements 
§1- vision des libéraux sur l’investissement et la croissance
1- Selon James Cobb et Paul Douglas 
2- Selon Robert M. Solow 
§2- vision des keynésiens sur l’investissement et la croissance
1- L’effet multiplicateur sur la croissance de Khan
2- La théorie de croissance d’Harrod
Section2- Définitions et typologies des investissements 
§1-Les investissements bruts
§2- Investissement direct étranger (IDE)
§3- L’investissement de portefeuille (IP)
Section3 – Sources des données sur les investissements pour le cas de Madagascar 
§1- niveau de l’activité dans l’économie
1- La collecte des informations
2- Cas des IDE et IP
§2- environnement juridique et politique de l’investissement
1- Environnement juridique de l’investissement à Madagascar
2- Historique des politiques affectant l’investissement à Madagascar
CHAPITRE II : APPERÇU GENERAL SUR LE SECTEUR PRIVE
Section 1- contexte du secteur privé
§1- Formation du concept et données générales sur le secteur privé
1- Formation du concept
2- données générales sur le secteur privé
§2- évolution des entreprises privées
1- une novelle génération d’entreprises privées dynamiques
2- tendances sectorielles
Section 2- typologies du secteur privé 
§1- les secteurs privés domestiques
1- Les petites entreprises du secteur privé traditionnel
2- les grandes entreprises du secteur privé formel
§2- les secteurs privés exotiques
1- Le secteur privé d’origine étrangère
2- Le secteur privé non résident
Section 3- les caractéristiques du secteur privé 
§1- le secteur privé marchand
§2- le secteur privé non marchand
1- les conditions d’un développement équilibré du secteur privé
2- le cas de l’Afrique
3- le rôle de l’Etat
CHAPITRE III : LES MENACES ET LES OPPORTUNITES POUR LES
ENTREPRISES EVOLUANT DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT
Section 1- les obstacles en deux temps
§1- Les difficultés en circonstances différentes
§2- Le développement du secteur informel
Section 2- Les avantages des nouvelles entreprises 
§1- Facteurs de production
§2- Secteurs porteurs
1- secteur primaire
2- secteur minier
3- secteur industriel
4- secteur touristique
§3- La privatisation
1- historique de la privatisation à Madagascar
1.1 Définitions
1.2 Processus de privatisation
2- Contribution au développement de la privatisation
2.1- Développement de l’investissement
2.2- Développement régional
2.3- Participation des nationaux
Partie II : l’importance du secteur privé dans l’atténuation de la pauvreté
CHAPITRE I: LES OBJECTIFS ET LES MESURES DES INVESTISSEMENTS A
MADAGASCAR
Section 1- les déterminants des investissements privés à Madagascar 
§1- les facteurs réels, financiers et autres
1- Les facteurs réels : effet accélérateur de la croissance
2- Les facteurs financiers : effet traditionnel du taux d’intérêt, rationnement de
crédit
3- Autres facteurs : instabilité et facteur de risque macroéconomique
§2- Les déterminants des IDE
Section 2- les objectifs et les mesures pris
§1- Les investissements publics
1- Les objectifs des investissements publics
2- Les mesures prises pour l’atteinte de ces objectifs
§2- les investissements privés
1- Les objectifs visés pour les investissements privés
2- Les mesures prises pour la réalisation de ces objectifs
Section 3- Impact des politiques de l’Etat malagasy : mise en place du GUIDE 
§1- Réduction en temps et en nombre des procédures de création d’entreprise
§2- Niveau relativement élevé des conditions requises sur le capital minimum
§3- mises en places des nouvelles dispositions et structures plus promoteurs en
matière d’investissement
CHAPITRE II : ANALYSES DES IMPACTS DES INVESTISSEMENTS DANS LE
DEVELOPPEMENT
Section 1- les principales réalisations des investissements en 2007
§1-Principales réalisations des investissements publics
§2- les principales réalisations des investissements privés
Section 2- les impacts des investissements privés dans le développement 
§1- les investissements privés bruts
§2- L’IDE et la création d’emploi
CHAPITRE III – ETUDE PARTICULIERE DE LA MICROFINANCE
Section 1- fonctionnement de la microfinance
§1- définitions et démarrage
1- Définitions de la microfinance
2- Le démarrage de la microfinance
1.1- Mesure dans laquelle la micro finance aide les pauvres
1.2 Qu’est-ce donc la pauvreté ?
§2- Rôles de la microfinance
1- Intermédiation financière
2- Intermédiation sociale
Section 2- Analyse des impacts des micro-crédits 
§1- Au niveau de l’activité
1- Changement du volume d’activité
2- Portée sur l’organisation de l’activité
3- Mission sur la répartition des bénéfices
§2- Au niveau des conditions de vie des ménages promoteurs
1- Accroissement du revenu des ménages
2- Efficacité de la microfinance dans la réduction de la pauvreté
Section 3- une solution face aux problèmes de développement 
§1- Soutien vital des micro-entrepreneurs ruraux
1- Accroître l’impact économique et social de la microfinance
2- Une attention portée vers les regroupements des femmes
§2- Les micro-crédits et organisations paysannes ou OP
1- Facteur de contribution des organisations paysannes au financement des
exploitations agricoles
2- Créer leurs propres outils de financement pour un développement local
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION 

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