Les impacts de l’érosion et les stratégies de lutte dans la Commune de Niamone

La végétation

    La végétation joue un rôle de protecteur du sol face aux gouttes d’eau qui ont une capacité érosive énorme mais aussi comme un « rideau » protecteur face au vent. Ainsi dans la Commune de Niamone nous notons la présence de diverses espèces qui composent les différentes strates de végétation, du plateau au bas-fond.
-les formations des zones basses : elles sont constituées de mangrove dans la partie sud de la commune à Tobor, et d’autres formations végétales associées comme la vasière denudée occupant la quasi-totalité de la partie ouest de la Commune de Tobor à Niamone et la tanne qui est presque inexistante sauf une infime partie située à l’est de Tobor . La mangrove est une formation végétale composée de trois espèces qui appartiennent aux familles Rhizophoracée et Verbénacée. Les Rhizophoracés sont constituées de deux espèces ; Rizhophora racémosa et Rizhophora mangle et se caractérisent par leurs hautes racines. Les verbénacées comprenant une espèce Avicienna africana qui se développe en arrière-plan des Rizhophora. Les prairies marécageuses et vasières dénudées étaient récemment peuplées de mangroves qui ont disparu à cause de la sècheresse, l’augmentation de la salinité et des activités anthropiques, ce qui a entrainé la formation des tannes. Néanmoins on y trouve des espèces halophytes composées de Paspalum scrobicalatum, Paspalum vaginatum, Heleocharis mutata, Sesuvium portulacastrum, Scirpus maritinus… (Dacosta. H 1989 cité par Ndiaye. O ; 2011)
-les formations du plateau et des versants : c’est une végétation composée de forêt claire humide, de forêt secondaire et de forêt claire sèche. La forêt claire humide ; elle occupe la partie centrale de commune et des portions dans le Nordest. Elle est caractérisée par une importante couverture végétale constituée de grands arbres à feuilles caduques. Cette partie de la forêt de la commune bénéficie deux sites qui font l’objet d’une protection. Il s’agit de la forêt classée de Tobor qui couvre une superficie de 4935 ha et celle de Bignona avec une superficie de 3908,3 ha (Ndiaye. O ; 2011). On y rencontre des arbres comme Parinari excelsa, Erythrophleum guineensis, Anthrocleista ssp, Albizzia ssp. La forêt secondaire est le résultat de la dégradation de la forêt claire humide par l’intervention de l’homme mais aussi de la péjoration du climat de ses dernières années. Elle est localisée au nord de la commune dans le village de Niamone. Les espèces rencontrées dans cette forêt sont Ceiba petandra, Erythrophleum guineensis, kaya senegalensis (caicédrat), Acacia albida…La forêt sèche claire ou la savane arborée qui se situe au centre et au nord-est de la commune au niveau des villages de Teubi et Kolomba. Elle est la conséquence du déboisement des forêts couvrant le plateau du Continental Terminal et des vallées en vue de la culture et des vergers de plantations et aussi des feux de brousse et l’évolution des sols vers le cuirassement ferrugineux (Roberty 1960). Elle correspond à des champs en jachère, en friche, ou en culture dans lesquels de nombreux arbres de grande taille ont été sélectivement conservés (Dacosta. H ; 1989 cité par Ndiaye. O ; 2011). Les espèces rencontrées dans cette formation végétale sont Elaeis guineensis, Parkia biglobasa (le néré), kaya senegalensis, Acacia albida, Adonsonia digitata (le baobab)…

Les acteurs des stratégies traditionnelles

   Les acteurs qui élaborent les stratégies traditionnelles, le font souvent de manière individuelle (les producteurs) ou par les groupements (groupement des femmes et groupement des jeunes).
les producteurs Ce sont les paysans, propriétaire des champs qui se situent sur le plateau du Continental Terminal et des bas-fonds ou atterrissent le matériau arraché par l’érosion, qui s’activent le plus dans la lutte contre l’érosion. Mais si nous nous fions aux réponses qu’on a eues lors de l’enquête de terrain, presque toute la population s’active dans la lutte. En d’autres termes, ce sont tous les producteurs d’âges confondus, touchés ou pas par l’érosion qui mettent des stratégies de défenses des terres surtout celles porteuses de cultures. Toutefois, il faut le signaler, l’érosion ne touche pas toutes les terres, mais vu l’ampleur qu’a pris le phénomène d’autres paysans ont d’ores et déjà élaboré un plan de lutte en guise de prévention. Les différents intervenants, les productrices et producteurs n’attendent guère l’appui de partenaires extérieurs pour agir et préserver leurs terres (Ndiaye. D 2005). Malgré leur âge avancé les producteurs font tout pour mettre les terres à l’abri de l’érosion, car c’est ce qui leur reste comme moyen de subsistance. Ce sont ces terres qui représentent leur seule richesse. A quoi sert une terre qui n’est plus fertile ? nous lance un paysan dans le village de Tobor. Ils interviennent pour que la fertilité des terres soit intacte ou défaut de l’être, de minimiser l’ampleur des dégâts. Cela prouve que les producteurs sont bien conscients du danger qui guette leurs terres face à l’érosion. C’est cette prise de conscience qui les poussent à élaborer des stratégies de lutte même si individuellement beaucoup de producteurs se sentent impuissants ou trouvent leurs stratégies inadéquates face à la crise, d’où l’intérêt de se réunir en groupement.
les groupements Les groupements ou « ekaffay » sont des organisations à différentes échelles, c’est-à-dire, c’est des regroupements de personnes du même quartier ou de la même génération qui se réunissent selon la nature des travaux pour les exécuter. Pour les groupements des jeunes, ils s’activent le plus dans les défrichements des champs d’une tierce et leurs labours moyennant une certaine somme d’argent. Ce sont ces fonds émanant des travaux que mènent les groupements qui assure le fonctionnent la caisse. Cependant, dans les grands groupements qui regroupent en général tous les jeunes, il peut y avoir d’autres petits groupements à l’intérieur qui se répartissent selon un critère d’âge : ce sont les groupements de générations. Leur regroupement dépend de l’intérêt de la tâche à effectuer. Quant aux groupements des femmes, les plus importants dans commune du point de vue du nombre et de l’organisation. Contrairement aux groupements des jeunes, les groupements des femmes s’activent dans les travaux des rizières c’est-à-dire le repiquage du riz « kalouck » et même de la culture dans d’autres villages comme Baghagha. Dans beaucoup de villages de la Commune ces groupements de femmes détiennent des superficies de terres ou elles font l’arboriculture et le maraichage durant la saison sèche. Ils disposent de bureaux bien structurés et se réunissent de manière extraordinaire pour la prise de décisions importantes. Dans le cadre de la lutte contre l’érosion ce sont les groupements des jeunes qui s’y activent le plus. Ils sont assistés en cela par les vieux ou des personnes d’âges avancés capables de leurs orientés sur la manière de faire. En quelque sorte ce sont des stratégies qui se transmettent de génération à génération.

Les cordons pierreux

   Comme les diguettes de sacs de sable, les cordons pierreux sont une méthode utilisée par la population pour lutter contre l’érosion sur le plateau. La difficulté de la construction de ce type cordons fait qu’ils ne sont pas trop utilisés dans la Commune (8,5%) (Figure 14). Ils sont constitués d’un amas de grosses prières qui laisse l’eau passé tout en stoppant l’essentiel du matériau transporté. Ils permettent de ralentir la force du ruissellement, de favoriser l’infiltration et empêche la « badlandisation » des terres par le ravinement. Ces cordons pierreux sont utilisés le plus par les paysans dans les villages de Kolomba, Teubi et de Tobor du fait du passage de RN 4. C’est de là que les paysans obtiennent leurs blocs de pierre issus de la construction de la route (Photo 14).

Les organisations non-gouvernementales (O.N.G)

   En dehors des actions de lutte mises en place par le pouvoir central, d’autres partenaires au développement telles que les ONG interviennent dans la Commune de Niamone. Elles sont, pour la Commune, des partenaires qui œuvrent dans la promotion des activités économiques, socio-éducatives, sportives et culturelles. Depuis le début du conflit casamançais, nous remarquons une présence massive des ONG. Dans la Commune nous notons la présence de celles-ci : PSIDEL, AMA, ACRA/KDES, ANRAC, CRS, OCEANIUM, IDEE (qui est une émanation de STOZAS), NACUHEAL, et YMCA. Cependant, ces dernières n’ont pas beaucoup fait dans la lutte antiérosive même si elle figure dans leurs programmes. Cela est dû peut-être aux coûts un peu élevés des infrastructures qu’elles doivent mettre en place. Leurs actions sont souvent orientées dans des programmes de soutien ou de sauvegarde d’activités locales (appui à la production, au conditionnement, à la conservation, à la transformation, la commercialisation de produits locaux, etc.)(Ndiaye.D ; 2005). Et dans le cadre de la défense des ressources naturelles, elles se concentrent dans lutte contre la salinisation des terres. Ainsi, dans tous les villages visités, ces ONG sont vivement attendues dans le cadre de la lutte antiérosive.

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Table des matières

Introduction
Bilan et synthèse bibliographique
Problématique
Intérêt du sujet
Objectif général
Objectifs spécifiques
Hypothèses de recherches
Définitions des concepts
Méthodologie
Revue documentaire
L’enquête de terrain
Justification du choix des sites
Les difficultés rencontrées lors de la visite de terrain
Traitement des données
Première partie : Présentation du milieu
Chapitre I : Le cadre physique
I. Présentation de l’espace
II. Unités morphologiques et données géologiques
III : Données climatiques
III.1 : Les facteurs généraux
III.1.1 : Les éléments du climat
III.1.2 .: Les vents
III.1.3 : Les précipitations
III.1.4 : Les températures
III.1.5 : L’humidité relative
III.1.6 : L’insolation
III.1.7 : L’évaporation
IV : Les ressources hydriques
IV.1 : Les eaux souterraines
IV.2 : Les eaux de surfaces
V : Les sols
VI : La végétation
Conclusion partielle
Chapitre II : Le cadre humain
I : Historique de la Commune de Niamone
II : La réforme administrative
III : La population
IV : Mouvements de la population
Conclusion partielle
Chapitre III : Le cadre économique
I : L’agriculture
II : L’elevage
III : L’agroforesterie
IV : La pêche
Conclusion partielle
Deuxième partie : Les impacts de l’érosion
Chapitre I : Les facteurs de l’érosion
I : Les facteurs naturels
I.1 : La pluie
I.2 : Le ruissellement
I.3 : Le vent
I.4 : La morphologie de la pente
I.5 : La nature du sol
I.6 : La dégradation naturelle de la couverture végétale
I.7 : Les cours d’eau
II : Les facteurs anthropiques
II.1 : Les méthodes culturales inadéquates
II.1.1 : Le défrichement
II.1.2 : Les billons et leur orientation par rapport à la pente
II.1.3 : La jachère et l’assolement
II.1.4 : La nature des types de plants sur les espaces de cultures
II.1.5 : La dégradation du couvert végétale
II.1.5.1 : La déforestation
II.1.5.2 : La surexploitation forestière
II.1.5.3 : Les feux de brousse.
II.1.5.4 : Le surpâturage et l’exploitation des carrières
Conclusion partielle
Chapitre II : Impacts de l’érosion
I : Impacts écologiques
I.1 : Impacts sur les eaux
I.2 : Impacts sur le sol
I.3 : Impacts sur le couvert végétal
II : Impacts économiques
II.1 : Impacts sur l’agriculture
II.2 : Impacts sur l’économie
Conclusion partielle
Troisième partie : Les stratégies de lutte
Chapitre I : Les stratégies de lutte contre l’érosion
I : Les stratégies traditionnelles
I.1 : Les acteurs des stratégies traditionnelles
I.1.1 : Les producteurs
I.1.2 : Les groupements
I.2 : Les moyens
I.3 : Les réalisations
I.3.1 : Les diguettes en terre et en sacs de sable
I.3.2 : Les cordons pierreux
I.3.3 : Les méthodes de tranchées ou fossées
I.3.4 : Les barrages avec des piquets ou micro-barrages
Conclusion partielle
II : Les stratégies modernes
II.1 : Les acteurs des stratégies modernes
II.1.1 : Le rôle de l’Etat
II.1.2 : Les organisations non-gouvernementales
II.2 : Les réalisations
II.2.1 : Les barrages et les digues
II.2.2 : Les activités de reboisements, d’aménagements et de sensibilisation
Conclusion partielle
Chapitre II : Les impacts et évaluations des stratégies de lutte
I : Les impacts environnementaux
I.1 : Les impacts sur le sol
I.2 : Les impacts sur le couvert végétal
II : Les impacts socio-économiques
II.1 : Les impacts sur l’agriculture
II.2 : Les impacts sur l’arboriculture et l’ostréiculture
III : Les évaluations des stratégies
Conclusion générale
Bibliographie

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