LES IMPACTS DE L’APPROVISIONNEMENT EN EAU

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La pédologie

Comme dans l’ensemble du bassin sédimentaire d’Antsirabe, les sols ferrallitiques bruns humifères ainsi que les sols ferrallitiques bruns rouges à évolution très diverse couvrent la grande partie de notre zone d’étude. Bien entendu, ces sols généralement déssaturés se développent sur un substrat fluviolacustre avec une présence plus ou moins tenace de matériaux volcanique et d’horizons de cinérites dérivant des cendres qui sont d’une grande fertilité agricole.

Les sols ferrallitiques humifères bruns

Issus de l’altération et de la pédogenèse des projections acides qui se sont étalées sur la majeure partie de l’Est et du Nord Est du bassin sédimentaire d’Antsirabe, ces sols se rencontrent surtout en contrebas des versants des montagnes aux environs de 1700m d’altitude ou sur les bourrelets de berge. Ces sols sont caractérisés par un Ph acide variant entre 5,4 et 6,1 et à fortes teneurs en matières organiques du fait qu’ils reposent généralement sur des dépôts de paléo-sols et des niveaux tourbeux auxquels ils doivent leurs couleurs sombres. Comme mentionné dans l’étude géologique, ils présentent d’excellentes propriétés physiques.
D’après les études de la FOFIFA synthétisées au graphique 1., ces sols sont formés :
– d’un horizon humifère brun peu compact, grumeleux, très poreux et de nombreuses racines ;
– d’un horizon A peu poreux ; muni de très peu de racines e de prismes angulaires, peu friable et de quelques galeries ;
– d’un horizon B très peu poreux doté de racines très fines à distribution irrégulière et qui est peu plastiques
Quelque soit le site, ces sols présentent une meilleure porosité et surtout une macroporosité, caractéristiques induisant vraisemblablement d’innombrables capacités de rétention et de facilité de circulation de l’eau dans le sol. Les porosités globales de ces sols sont effectivement assez élevées avec 65 à 75% entre 0à 20cm de profondeur, de l’ordre de 60 à 70% entre 20 à 40cm de profondeur et de 50 à 60% au-delà de ces profondeurs.

Les sols ferrallitiques bruns rouges

Contrairement aux premiers types de sols, ces sols ferrallitiques bruns rouges sont beaucoup plus répandus au niveau des versants des collines et des bas de versants. Leur coloration diffère suivant leur localisation. Si elle est moins vive sur les versants, elle tend plutôt à s’assombrir vers les bas des pentes qui profitent et recueillent les éléments fins entraînés par la dynamique des versants. La nuance des couleurs peut être aussi fonction de l’abondance ou de la diminution de la teneur en matières organiques et en fer dans ces sols.
Toujours d’après le graphique 1. et les études de la FOFIFA, ces sols sont constitués :
– d’un horizon humifère très compact, grumeleux, friable et très poreux, muni de peu de racines ;
– d’un horizon A de couleur rougeâtre, poreux, assez friable, très plastique doté de galeries et où il y a très peu de radicelles verticales ;
– d’un horizon B de couleur jaunâtre, peu poreux, non friable, très plastiques où il existe très peu de radicelles et de galeries de moindre diamètre
Les porosités globales de ces sols sont assez conséquentes avec 65 à 75% entre 0à 40cm de profondeur, de l’ordre de 60 à 70% entre 20 à 60cm de profondeur et de 50 à 60% au-delà. Ils se distinguent aussi par l’affluence des éléments argileux et limoneux qui leur procurent incontestablement une forte capacité d’adsorption d’eau et permettent d’alimenter les nappes phréatiques et les sources d’émergentes.

Les sols alluvionnaires

Après le vidange du bassin volcano-sédimentaire d’Antsirabe qui a permis l’enfoncement des réseaux hydrographiques, des sols alluvionnaires se sont formés dans les bas fonds. En effet, par l’extension relative des basaltes d’inondation qui se sont altérées, les alluvions à structure massive et à forte cohésion est surtout à prédominance argileuse et limoneuse et ne comportent pas de niveaux sableux. Essentiellement riches en matières organiques, ils s’apprêtent bien à la riziculture moyennant une parfaite maîtrise de l’eau. En plus du riz, ils portent également les cultures de contre saison.

UN COUVERT VÉGÉTAL DÉGRADÉ ET UN CLIMAT ASSEZ SPÉCIFIQUE

Un couvert végétal dégradé

L’étendue de la couverture végétale joue un rôle primordial dans le bon fonctionnement du cycle de l’eau dans un bassin versant donné. Elle contribue à réguler les phénomènes de ruissellement, d’infiltration et conditionne, de ce fait, l’abondance des ressources en eau.

Une formation herbacée assez étendue

Comme l’ensemble du massif de l’Ankaratra, sous l’action anthropique et spécialement sous l’effet répété et sélectif des feux de brousse qui embrasent chaque année les derniers lambeaux forestiers qui ont survécu aux rudes variations climatiques du Quaternaire pour satisfaire les besoins en agriculture et en pâturages, la formation originelle a été depuis longtemps dégradée pour laisser place aux pseudosteppes, une formation herbacée et graminéenne à composition floristique assez pauvre, largement dominée par les Aristida milticaulis et Aristida similis, se répand sur l’ensemble des plateaux.
Epargnées par le feu, il subsiste encore quelques reliques de la formation secondaire arbustive au-delà de 1900m d’altitude. Dans les bas fonds, se développent des marais à joncs et parfois à viha et quelques vestiges de forêts galeries en voie de disparition.

Quelques reboisements épars de mimosas

Reboisés de manière spontanée dans le massif d’Ankaratra pour pallier à la déforestation massive, une grande partie des prairies d’Andranomanelatra a été colonisée par des mimosas qui ont pu facilement s’acclimater et s’adapter aux types de sols issus de l’altération des basaltes de la série basique. Ils constituent une formation arbustive certes mais peu claire, peu élevée et relativement éparse en raison de leurs tiges et troncs minces et noueux et ce malgré le fait qu’ils sont souvent associés à d’autres arbustes de même physionomie.
Faciles à régénérer, ces mimosas sont souvent exploités par les paysans d’Andranomanelatra pour produire des charbons de bois qui seront écoulés à profusion aux environs immédiats de cette localité et de la ville d’Antsirabe.

LES CONDITIONS CLIMATIQUES D’ANDRANOMANELATRA

Au préalable, l’étude part de l’analyse des totaux mensuels de précipitations, de températures et d’évapotranspiration des années 1990 à 2004 avec quelques lacunes par défaut d’enregistrement collectés auprès de la station météorologique d’Antsirabe qui se trouve à proximité d’Andranomanelatra. Pour être exhaustif, les séries obtenues ont été complétées aux moyens des moyennes mobiles.
Etant situé dans la partie orientale du Vakinankaratra et sous l’effet prévisible de l’altitude, Andranomanelatra est régi par un climat tropical d’altitude assez original puisqu’il est plus frais et est caractérisé par de températures particulièrement plus douces avec une température moyenne de 18°4C, des précipitations quasi-permanentes certes mais assez capricieuses avec une moyenne annuelle de 1208mm et deux (2) saisons bien nettes distinguant une saison chaude et pluvieuse d’un côté et une saison sèche et fraîche de l’autre côté.
Sachant que c’est à partir de l’importance des pluies précipitées que l’on peut déterminer la disponibilité des ressources en eau dans une région, il s’agit ici d’entreprendre une étude plus approfondie de la variabilité et de la répartition des pluies, sans pour autant ignorer l’influence des autres facteurs climatiques comme les températures qui peuvent avoir également des influences majeures dans l’abondance des ressources disponibles.

Des températures assez douces

Même s’il existe des liens particuliers entre les précipitations et les températures, l’étude de ces deuxièmes facteurs ne sera faite qu’à titre indicatif seulement.
Comme précédemment, suivant l’analyse des totaux mensuels de températures étalés sur 15 ans (1990-2004) relevés à la station météorologique d’Antsirabe, Andranomanelatra enregistre une température moyenne de 17°9C avec une température moyenne maximale de 24°8C et une température minimale de 11°1C. Les minima s’observent en Juillet, la moyenne étant de 3°1C, et les maxima en Octobre aux environs de 29°3C. Suivant ce facteur climatique, l’on distingue nettement deux saisons :
– une saison fraîche de Mai à Septembre avec une température moyenne de 15°9C définie par un minima de 8°C et un maxima de 23°8C et ;
– une saison chaude d’Octobre à Avril avec une moyenne de 20°6C et caractérisée par un minima de 15°3C et un maxima de 25°9C.
La fraîcheur du climat est ici liée à l’effet orographique qui est davantage sensible en saison fraîche et à fortiori pendant la nuit et au petit matin où les températures peuvent descendre en dessous de 0° favorisant ainsi la formation des glaces et des givres. Notons que le réchauffement diurne tend à compenser ces fraîcheurs matinale et nocturne car l’amplitude thermique est assez faible de l’ordre de 4°7.
Le maxima du régime thermique moyen se situe en plein cœur de la saison pluvieuse, plus précisément en Février tandis que le minima se retrouve en milieu de la saison fraîche qui provoque généralement des pluies occultes.
Si le sous espace d’Andranomanelatra est assez particulier du point de vue physique, qu’en est-il de son organisation de son occupation.

ORGANISATION SPATIALE DU SOUS ESPACE D’ANDRANOMANELATRA

PRESENTATION GENERALE DU SOUS ESPACE D’ANDRANOMANELATRA

Le sous espace d’Andranomanelatra

Suivant le profil en long (d’Ouest Nord Ouest vers l’Est Sud Est) porté sur le graphique 3 de la page 24, le sous-espace d’Andranomanelatra est constitué de vastes dépressions généralement comblées par des sédiments fluvio-lacustres qui résultent des premières insurrections de l’Ankaratra. Le paysage présente une succession de zone montagneuse, de plateaux, de vallées étroites, de plaines marécageuses. Cette zone de plaines alluvionnaires et de vallées marécageuses d’une altitude moyenne de 1650m revêt l’aspect d’une surface plane entaillée de vallées étroites peu profondes mais aux pentes assez fortes. Il est délimité au Nord Ouest par la masse montagneuse formée par les massifs de Famoizankova (2366m) et d’Ivohibe (2035m), à l’Est par l’Escarpement de Betampona qui occupe la frange Est du sous espace.

La localité d’Andranomanelatra

D’une superficie de 164km2, la localité d’Andranomanelatra est située entre 47°06’ de longitude Est et 19°47’ de latitude Sud. Ce chef lieu de Commune correspond administrativement à un Fokontany composé de 4 îlots d’inégales étendues dont Mananjara, Fiherenana, Andrefana et Andranomanelatra Antampotanana. En 2003, elle rassemble 2259 habitants.
La structure actuelle de l’habitat
D’une manière générale, Andranomanelatra offre un paysage hétérogène typique marquée par la coexistence de la rusticité et de l’industrialisation. S’alignant généralement de part et d’autre la RN7, près de 54,1% des maisons d’habitation de la zone d’étude sont de type traditionnel en terre battue et aux toits de chaume (très rarement en tôle), et 44,3% de type moderne. Ceux qui ont été bâtis en planches ne constituent que 1,63% de l’ensemble. Du point de vue occupation, la partie Sud est plus peuplée que la partie Nord avec un habitat relativement dispersé.

UN SOUS ESPACE BIEN MIS EN VALEUR ET ORGANISE

L’occupation actuelle du sous espace

D’après la carte n°4 de la page 36, l’occupation de l’espace est quasi-ininterrompue et la mise en valeur plus ou moins de l’ensemble du terroir est plus ou moins complète sauf pour les montagnes herbacées qui servent surtout de pâturages pour le bétail. A l’exception des parcelles de cultures pluviales, l’aspect général ainsi que le paysage d’ensemble du véritable terroir agricole changent en fonction du calendrier cultural. Nonobstant cela, il paraît toujours verdoyant et pittoresque à longueur d’années en raison des possibilités d’alternance et de maintien de cultures sur les rizières et les tanety.
La lecture du paysage permet de distinguer que l’espace est découpé en plusieurs unités agricoles:
– les reliefs montagneux ou tanety sont totalement pris par les cultures pluviales dont les dominantes sont le maïs, les pommes de terre, les patates douces, les maniocs que associés le plus souvent avec des haricots. Cultivés en altitude, ces types de cultures dont la détermination et le choix relèvent de la déclivité du relief sont effectivement tributaires du régime des pluies ;
– les bas des pentes abritent quelques rizières de type « sakamaina », qui du fait de leur altitude sont confrontées à des problèmes d’irrigation et de drainage . Par leur position, ces types de rizières demandent un temps d’imprégnation d’eau plus long, et nécessitent par conséquent une grande quantité d’eau, ce qui ne serait possible qu’en saison des pluies. Il importe par ailleurs de signaler que des parcelles de ce type ont dû être abandonnées par insuffisance de l’eau d’irrigation dû à l’éloignement des canaux et des sources d’eau pérennes ;
– dotées de meilleures conditions hydriques du fait de la proximité des sources d’alimentation en eau et des canaux d’irrigation qui y serpentent, les têtes des vallées sont non seulement des lieux appropriés pour les pépinières mais aussi pour les rizières dites « ati-tany ». A contrario, les rizières des bas fonds ou « Ambany rano » situées un peu en aval du côté d’Ambohimiarivo et d’Amberobe et en contrebas du grand accident de Betampona sont assez difficiles à mettre en valeur car en saison des pluies, les paysans encourirent à plusieurs reprises de risques d’inondation par la montée du niveau des eaux des rivières, et en saison sèche, l’eau y parvient difficilement par l’importance des parcelles en amont qui l’utilisent ;
Suivant le calendrier cultural, ces pépinières se transforment en rizières « ati-tany » après le repiquage puis en champs de culture de contre saison vers l’hiver
– La plaine proprement dite, faute d’eau suffisante, comporte dans sa majeure partie d’immenses champs de maïs (tani-katsaka), de cultures fourragères, appartenant aux grands exploitants d’Andranomanelatra, tels que TIA et la FIFAMANOR dont l’essentiel de la production est surtout destinée à l’alimentation des vaches laitières qui font également la renommée de cette zone. Etant peu prometteurs, et malgré les résultats probants des différents essais agronomiques réalisés par FIFAMANOR , les cultures de blé et d’orge n’attirent pas tellement les paysans ;
– d’autres cultures pluviales, pratiquées à titre d’appoint, ainsi que les vergers ceinturent les habitations de manière à ne laisser aucun espace disponible au sein du hameau.
Photo 2. Champs de culture de maïs et de cultures fourragères (TIKO)
Noter l’immensité de ces champs qui s’étendent sur plusieurs hectares au niveau de la plaine d’Andranomanelatra
Sous l’assaut répété des feux de brousse, l’ensemble du terroir est entièrement dénudé. Grâce aux efforts louables de reboisement systématiques de pins faits chaque année par les Associations des Usagers de l’Eau dans le cadre des actions soutenues de protection des bassins versants, seuls les zones élevées sont boisées. Le reste ne comporte que quelques sous bois épars et spontanés de mimosas.
Les villages d’Ambolotsararano, Tsaramandroso Andrefana, Morarano Andrefana, Morarano Antsinanana, Antanetibe Toavala, la localité d’Andranomanelatra, Tsararazazamandimby, Tsaravavaka Soamahavoky, Amberobe, éparpillés du Nord au Sud sur tout l’ensemble du terroir de manière assez désordonnée, se regroupent en quelques hameaux à structure plutôt lâche en terme.
Les hameaux rassemblent souvent des familles qui descendent d’un même lignage et où les habitants de chaque village entretiennent des liens de parenté assez étroits.
D’une manière générale, les hameaux étaient tous construits de façon à dominer les terrains de culture et notamment les rizières qui se trouvent à 500m environ des maisons d’habitation. Pour les petits exploitants, autour de leurs maisons s’étendent généralement quelques uns de leurs champs de cultures pluviales et les vergers qui fournissent l’essentiel de leur alimentation journalière en supplément de ce qu’ils cultivent au niveau des plateaux. Accolés aux maisons s’érigent quelques enclos servant de parcs à bœufs, d’étables de fortune de porcs où le paysan pratique à la fois l’élevage porcin et bovin en préparant les fumiers pour l’amendement et la fertilisation des sols pour les cultures de contre saison.

LA DISPONIBILITÉ DES RESSOURCES EN EAU

Par toponymie, Andranomanelatra signifie que c’est une zone où l’eau brille. Peut-être que l’eau y était particulièrement abondante. Les noms de certaines localités avoisinantes expriment d’ailleurs cette idée d’abondance avec la rivière d’Andranotobaka. D’autres noms de villages parlent également de la bonne qualité de l’eau qui y jaillit. C’est le cas par exemple des villages d’Ambolotsararano et d’Andranotsara. Tout ceci traduit que la zone recèle d’intéressantes ressources en eau. Mais la toponymie correspond-elle encore aujourd’hui à cette ancienne réalité géographique. C’est ce que la suite de l’étude va essayer de voir en inventoriant les différentes ressources en eau dont dispose le sous-espace étudié.

Les eaux de surface

Le massif de l’Ankaratra (Cf. Carte n°1) représenté ici par les montagnes de Famoizankova et d’Ambohitrandraina s’élevant respectivement à 2366m et 2018m d’altitude ainsi que ses annexes constituent de véritables châteaux d’eau pour le sous espace étudié. Un chevelu hydrographique dense plus ou moins pérenne, formé par plusieurs cours d’eau ainsi qu’une multitude de sources résurgentes, y prend effectivement sources.

Caractéristiques du réseau hydrographique

Etroitement lié à cette origine, les lits des rivières sont généralement encombrés par des rochers leur générant ainsi une allure torrentielle. Par ailleurs, les cours d’eau possèdent aussi de longs paliers provenant de la longue traversée qu’ils effectuent à travers le bassin d’Antsirabe et dessinent de nombreux méandres dans les plaines alluviales et les plateaux latéritiques. Elles se décélèrent un peu plus en aval après 1500m d’altitude en contournant l’escarpement de Betampona qui forme un écran buttoir. Sur leurs parcours, de nombreuses sources émergentes ainsi que d’innombrables ruisseaux plus ou moins permanents viennent les alimenter en saison des pluies. D’une manière générale, ces cours d’eau sont tous des affluents de la Manandona et se dirige par la suite vers la Mania qui, elle aussi, appartient au bassin fluvial de Tsiribihina. La pluviométrie étant assez uniforme, tous ces cours d’eau ont un régime presque identique avec hautes eaux de Novembre à Avril et un étiage d’Août à Septembre.

Les cours d’eau

Théoriquement, le réseau hydrographique des Hautes Terres volcaniques s’écoule de l’Est vers l’Ouest. Ce n’est pas le cas ici, sachant que les rivières qui naissent du massif de Famoizankova situé au Sud de l’Ankaratra et qui vont se déverser dans la Manandona s’écoulent tout d’abord vers l’Est, puis vers le Sud-Est. Mais, bloquées par l’escarpement de Betampona, ces rivières s’adaptent au relief en longeant et en descendant tout droit vers le Sud et apparaissent donc comme les seules qui ont une direction Nord-Sud, contrariant ainsi la direction du revers de Betampona.
D’après la carte n° 1, ce système hydrographique est structuré comme suit :
– la rivière pérenne d’Andranotobaka qui prend sa source à 2150m d’altitude et alimenté tout au long de son parcours par plusieurs ruisseaux, est un affluent rive gauche de la Manandona. D’après les mesures et les estimations obtenues par extrapolation sur la rivière de Manandona à partir d’une série de données hydrologiques de 1963-64 à 1979-801, elle a un débit moyen de 2,88m3/s et un débit d’étiage de 508l/s ;
– la rivière de Sapakavia naissant à 2172m d’altitude, alimenté par plusieurs ruisseaux et sources émergentes et recevant des apports des ruisseaux d’Ambodinambolo et d’Ambondrona , est par contre un affluent rive droite de la Manandona. Toujours d’après les mesures et les estimations obtenues par extrapolation sur la rivière de Manandona à partir d’une série de données hydrologiques de 1963-64 à 1979-802, elle enregistre un débit moyen de 2,27m3/s et un débit d’étiage de 394,67l/s;
– la rivière de Morarano, de plus faible importance que les deux précédentes (négligeable du point de vue importance du bassin versant, se dirige vers la rivière de Sahatsiho qui se déverse à son tour dans le Sahalombo et va traverser la région d’Ambano.

Les eaux souterraines

Comme l’étude des sources et eaux souterraines dépasse déjà le cadre de l’étude hydrologique, l’on ne peut qu’effleurer la question. Toutefois, les études pédologiques précédentes ont montré que les plateaux d’altérites sont par nature assez imperméables où les vides sont assez étroits que l’eau y reste maintenue par la tension sur les parois, de façon à limiter l’infiltration. L’eau va suivre les fissures et les canaux souterrains pour former les nappes souterraines superficielles puis profondes mieux connues sous l’appellation de nappes phréatiques. Profitant de la première occasion pour s’écouler rapidement, lorsqu’elles affleurent à la surface du sol et donnent naissance aux sources émergentes.

Les sources résurgentes

Certaines nappes souterraines se forment dans la couche meuble d’arène issue de la décomposition d’une roche massive ou imperméable. Par cette imperméabilité et compte tenu de leur niveau assez proche de la surface, ces types de nappes ne peuvent bien entendu emmagasiner beaucoup d’eau. Affectés par l’évaporation, ils peuvent tarir en période d’étiage. Pour Andranomanelatra, ces sources sont particulièrement nombreuses mais instables. D’ailleurs, les travaux de prospection ainsi que les enquêtes ont révélé que la zone recèle une multitude de sources résurgentes qui jaillissent dans les fonds de vallées D’ailleurs, la carte n°5 présentée à la page suivante illustre bien ce fait. Enfin, afin de connaître leur importance, des mesures de débit ont été effectuées sur quatre (4) sites, des échantillons plus ou moins représentatifs de l’ensemble :
– source de Trafonomby dans le village de Morarano qui a un débit moyen de 7,31l/s ;
– source d’Ambolo dans le village d’Ambolotsararano qui enregistre un débit moyen de 1,12l/s ;
– source d’Analamanitra qui se situe à proximité du village d’Andrambiazana qui prend – source à plus 1900m d’altitude à proximité de la vallée d’Iorifatra et qui est doté d’un débit moyen de 11l/s ;
– source d’Amberobe, sise dans le village d’Amberobe à une altitude de 1580m au pied de l’Escarpement de Betampona présente un débit moyen de 5l/s.

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Table des matières

INTRODUCTION
LA DÉMARCHE DE L’ÉTUDE
Première Partie. LES CARACTERISTIQUES DU SOUS ESPACE D’ANDRANOMANELATRA
Chapitre I. Les conditions du milieu naturel
I.1. Le cadre générall du sous espace d’Andranomanelatra
1. L’évolution morphologique de l’Ankaratra et du Vakinankaratra
2. L’émergence du bassin volcano-lacustre d’Antsirabe
I.2. La prédominance des sédiments lacustres dans les formations géologiques
I.3. La pédologie
1. Les sols ferralitiques humifères bruns
2. Les sols ferralitiques bruns rouges
3. Les sols alluvionnaires
Chapitre II. Un couvert végétal dégradé et un climat assez spécifique
II.1. Un couvert végétal dégradé
1. Une formation herbacée assez étendue
2. Quelques reboisements épars de mimosas
II.2. Les conditions climatique d’Andranomanelatra
1. Des précipitations quasi-permanentes
2. Des températures assez douces
Chapitre III. Organisation spatiale du sous espace d’Andranomanelatra
III.1. Présentation générale du sous espace d’Andranomanelatra
1. Le sous espace d’Andranomanelatra
2. La localité d’Andranomanelatra
III.2. Un sous espace bien mis en valeur et organisé
1. L’occupation actuelle du sous espace
2. Les types de cultures pratiqués et les productions
Deuxième Partie. LES RESSOURCES EN EAU DE LA ZONE ’ANDRANOMANELATRA ET LEURS TYPES D’EXPLOITATION
Chapitre IV. La disponibilité des ressources en eau
IV.1. Les eaux de surface
1. Caractéristiques du réseau hydrographique
2. Les cours d’eau
IV.2. Les eaux souterraines
1. Les sources résurgentes
2. Les nappes phréatiques
Chapitre V. Les différents types d’utilisation de l’eau
V.1. L’eau et les activités agricoles
1. Un calendrier cultural assez caractéristique
2. Les techniques de maîtrise de l’eau
V.2. L’importance de l’eau dans les activités industrielles
1. TIA : un gros consommateur d’eau
2. La place de l’eau dans les activités de la KOBAMA
3. Le projet FIFAMANOR
V.3. L’alimentation en eau potable pour la consommation
1. La situation actuelle de l’approvisionnement en eau
2. Les usages prioritaires de l’eau
Chapitre VI. Les besoins en eau des types d’exploitation
VI.1. La demande en eau potable
1. Etude démographique
2. Les perspectives d’extension de l’habitat
3. Etude de l’évolution de la demande en eau
4. Description sommaire du projet d’AEP de la localité d’Andranomanelatra
VI.2. La demande en eau pour l’agriculture
1. Les ouvrages hydro agricoles
2 L’évaluation des besoins en eau d’irrigation
VI.3. Demande en eau pour l’industrie
1. Besoins en eau de la KOBAMA
2. Besoins en eau de TIA
Troisième Partie. LES IMPACTS DE L’APPROVISIONNEMENT EN EAU
Chapitre VII. Des apports bénéfiques de l’approvisionnement en eau à Andranomanelatra
VII.1. Les atouts de la mise en place d’un système d’irrigation
VII.2. L’alimentation en eau : un facteur déterminant pour l’essor industriel
VII.3. Les apports bénéfiques de l’approvisionnement en eau potable
1. L’amélioration de l’hygiène
2. L’amélioration des conditions de vie de la population
3. L’AEP : un levier de développement spatial
Chapitre VIII. Les points faibles de l’approvisionnement en eau
VIII.1. L’AEP et les limites de la croissance rurale
1. Le déficit de la production rizicole
2. Désorganisation du fonctionnement du terroir agricole
VIII.2. Impacts sur les ressources en eau
1. La baisse du niveau des ressources en eau
2. La dégradation de la qualité de l’eau
VIII.3. L’eau : source de rivalités
Chapitre IX. Les scénarii d’harmonisation de l’approvisionnement en eau
IX.1. Le cadre juridique, institutionnel et organisationnel
1. Le cadre juridique et institutionnel
2. Le cadre organisationnel
IX.2. Les scenarii d’harmonisation
1. Du point de vue institutionnel et juridique
2. Du point de vue organisationnel
3. Du point de vue technique
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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