Les impacts de la pollution de l’eau sur le bassin de Sebou
Présentation générale de la RADEEF
La Régie Autonome intercommunale de Distribution d’Eau et d’Electricité de la wilaya de Fès (RADEEF) est un établissement public à caractère industriel et commercial, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, placé sous la tutelle du Ministère de l’Intérieur. La RADEEF a été créée par délibération du conseil municipal de la ville de Fès en date du 30 avril et 29 août 1969 en vertu du Dahir n° 1.59.315 du 23 Juin 1960 relatif à l’Organisation communale, et ce après l’expiration du contrat de concession dont bénéficiait la Compagnie Fassie d’Electricité (CFE) au titre de la distribution de l’énergie électrique. Par arrêté du 25 Décembre 1969, le Ministre de l’Intérieur a approuvé la délibération du conseil communal de la ville de Fès en date du 29 Août 1969 concernant la création de la RADEEF, fixant la dotation initiale établissant son règlement intérieur ainsi que son cahier des charges.
En Janvier 1970, la RADEEF s’est substituée, d’une part à la « Compagnie Fassie d’Electricité » pour la gestion du réseau électrique, et d’autre part à la ville de Fès pour la gestion du réseau d’eau potable. La dotation en capital de la Régie, à sa création, fut constituée par l’apport initial auquel se sont ajoutés la valeur des installations, du matériel et du stock remis par la ville ainsi que les fonds détenus pour le compte de celle-ci par l’ancien concessionnaire. Par la suite, la RADEEF a été transformée en Régie Intercommunale suite à l’arrêté du Ministre de l’Intérieur n°3211 du 02-10-1985 portant autorisation de créer le nouveau syndicat des communes pour la gestion du Service de l’Eau potable dans 19 communes. La Régie est donc chargée d’assurer, à l’intérieur de son périmètre d’action, le service public de distribution d’eau et d’électricité, elle est également chargée de l’exploitation des captages et adductions d’eau appartenant à la ville.
A compter du 1er Janvier 1996, la RADEEF a été chargée de la gestion du réseau d’assainissement liquide de la ville de Fès en vertu de l’arrêté du Ministre de l’Intérieur n° 2806-95 du 3 Juin 1996 approuvant les délibérations du conseil de la Communauté Urbaine de Fès et des conseils communaux relevant de cette communauté, lesquelles délibérations ont chargé la RADEEF de la gestion du réseau d’assainissement liquide de la ville de Fès. Par ailleurs, la RADEEF est assujettie au contrôle des finances de l’Etat en vertu du Dahir n° 1-03-195 du 11 Novembre 2003 portant promulgation de la loi N° 69-00 relative au contrôle financier de l’Etat sur les entreprises publiques et autre organismes. Actuellement, la RADEEF assure la distribution de l’eau et de l’électricité ainsi que la gestion du réseau d’assainissement liquide l’intérieur de la ville de Fès et de la commune Ain Chkef. Elle est en outre chargée de la distribution de l’eau potable dans les communes urbaines de Sefrou et Bhalil ainsi que dans les communes rurales suivantes : Bir Tam-Tam, Ras Tabouda, Sidi Harazem, Ain Timgnai, Ouled Tayeb, Douar Ait Taleb et Douar Ait El Kadi.
Contexte général du bassin du sebou
Ce bassin qui comprend globalement 30% des ressources en eau de surface du Maroc, est drainé par l’oued Sebou qui prend naissance dans le Moyen Atlas et parcourt environ 500 km avant de rejoindre l’océan Atlantique près de Kenitra. Situé au nord ouest du Maroc, le bassin du Sebou est marqué par un contexte géographique très diversifié : Dans la partie amont du bassin, on trouve, au Nord, le massif du Rif s’élevant jusqu’à 2450 m, et au Sud la chaîne du Moyen Atlas, Entre ces deux massifs, dans la région de Fès / Meknès, se situe la plaine du Saïs, et plus aval, on trouve les affluents rive droite et rive gauche du Moyen Sebou que sont les oueds Ouergha et Beht, Dans la partie la plus avale, le bas Sebou est constitué d’une grande plaine alluviale, la plaine du Gharb, qui s’ouvre largement sur la côte Atlantique. D’un point de vue géologique, les terrains du Rif sont constitués essentiellement de formations argilo-marneuses imperméables. Au niveau des hauts sommets de l’Ouergha, on rencontre des formations gréseuses. Les bassins du Gharb, du Saiss et le couloir de Fès-Taza sont à remplissage essentiellement tertiaire et quaternaire perméable. Les deux dernières unités renferment également des formations calcaires du Lias. Le Beht est constitué par des formations permo-triasiques et primaires imperméables.
•Bassin versant de l’oued Fès Avec une superficie de 879 km2, le bassin versant de l’oued Fès se situe entre les parallèles 33°30 et 34°08N et entre les méridiens 4°54 et 5°09W. Il se compose de trois unités topographiques différentes (Fig.3.). Le causse du Moyen Atlas au Sud correspond à la zone la plus élevée. Il prend l’allure de plateaux étagés du sud (causse d’Immouzzer : 2020 m) vers le nord (causse de Sefrou : 1400 m). Cette unité est dominée par les formations massives d’âge secondaire (calcaires et dolomies du Lias) reposant en discordance sur le substratum argileux du Trias (Fig.4. inspirée de Taltasse, 1953). Le plateau de Saïs représente la partie la moins élevée du bassin versant (400 à 700 m), avec une douce inclinaison (0.1 %) du sud vers le nord. Il s’agit d’une dépression de remplissage mio-plio-quaternaire surmontant les calcaires et dolomies du Lias et les formations complexes du Dogger (Fassi 1999).
Le nord du bassin versant est limité par les Rides prérifaines qui apparaissent comme une montagne moyennement élevée (Jbels Tghat et Zalagh : 900 m) présentant une superposition de formations liasiques (calcaires blanchâtres) reposant directement sur le substratum triasique (argiles) (Cherai 2009). Du point de vue hydrologique, le bassin versant de l’oued Fès (879,37 km2) est drainé par un réseau hydrographique relativement dense. Il est composé de plusieurs sous-bassins de tailles et morphologies différentes : oued Boufekrane (52,40 km2), oued El Mehraz (52,40 km2), oued El Himmer (80,74 km2), oued Chkou (428,08 km2) et oued El Malleh, à l’aval du bassin versant (34,03 km2). L’oued Fès représente le principal collecteur qui reçoit plusieurs affluents. Certains prennent naissance dans le causse du Moyen Atlas (oueds Boufekrane, El Mehraz, El Himmer, Chkou) et ont un écoulement saisonnier à intermittent ; d’autres affluents, alimentés par les sources artésiennes du plateau de Saïs (oueds Ain Chkef, Ain Smen, Ain Chgag et Ain Bou Rkaiz), ont un écoulement permanent. Les rides prérifaines contribuent aussi à l’alimentation de l’oued Fès (oued El Malleh et autres ravins).
Oued Fès L’oued Fès représente la principale artère du réseau hydrographique du bassin (Figure 5). Il a une direction SW-NE en traversant la ville de Fès et sa médina sur un tronçon de 24 km avant de rejoindre l’oued Sebou. Ce cours d’eau apparaît au niveau du domaine de Ras El Ma, où il est alimenté par des sources très importantes: Aïn Ras El Ma, Atrous, Bergama, Sennad, etc. qui lui garantissent un écoulement permanent, permanence soutenue par une nappe phréatique qui affleure d’ailleurs directement dans la vallée de l’oued Fès. En fonction de ces caractéristiques hydro-géomorphologiques, on peut différencier deux domaines différents de l’espace fluvial de l’oued Fès : Oued Fès amont : de sa source jusqu’au palais royal, sur un tronçon de 12 km. Sa vallée est caractérisée par une pente très douce, dans laquelle affleure la nappe phréatique qui donne des zones marécageuses (Merja). En plus des sources qui lui donnent naissance, l’oued Fès amont reçoit les eaux de plusieurs affluents. Sa rive droite est alimentée en permanence par les eaux du bassin de l’oued Chkou, notamment les oueds Ain Chkef et Ain Smen.
L’oued El Himmer rejoint également la rive droite de l’oued Fès amont ; bien qu’il soit le plus souvent sans débit, il joue un rôle important dans l’alimentation de l’oued Fès en période des pluies. La rive gauche, quand à elle, reçoit les torrents de Jbel Tghat. Oued Fès Aval : à l’entrée de la médina, les oueds El Mehraz et Boufekrane rejoignent l’oued Fès et renforcent son débit en période de pluies. Au niveau de la médina, l’oued Fès draine un canal dont la capacité d’évacuation oscille entre 50 et 80 m3/s. Après avoir traversé la médina, l’oued Fès aval rejoint la vallée qu’il a façonnée, en laissant plusieurs terrasses étagées datant du Quaternaire récent pour déboucher à l’oued Sebou. Il faut mentionner que l’oued Fès reçoit la majeure partie des eaux usées de l’agglomération de Fès. Le traitement de ces apports polluants n’est pas suffisant ; par conséquent, l’oued Fès est considéré comme étant le principal polluant de l’oued Sebou et cause d’impacts environnementaux très néfastes.
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Table des matières
Remerciement
Résumé
Liste des abréviations
Listes des figures
Introduction
Chapitre I : Présentation de la Régie Autonome Intercommunale de Distribution d’Eau et d’Electricité de Fès : (RADEEF)
1) Présentation générale de la RADEEF
2) Organigramme de Direction
Chapitre II : Impact des rejets polluants de la ville de Fès sur oued Sebou
1) Contexte général du bassin du sebou
2) Sources des rejets polluants :
3) Nature des rejets et leurs impacts sur oued Sebou.
a) Pollution urbaine :
b) Pollution industrielle :
c) Pollution agricole :
d) Les impacts de la pollution de l’eau sur le bassin de Sebou
4) Procédés du traitement des rejets.
Chapitre III Etude du cas : Station d’Epuration des eaux usées de Fès
1) Qu’est-ce qu’une station d’épuration.
2) Caractérisation de la Station d’épuration de Fès.
a) Introduction
b) Site d’épuration
3) Processus d’épuration des eaux usées
a) Filière Eau
b) Filière boue
c) Filière biogaz
Bibliographie
Conclusion
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