Les impacts de la dépréciation de l’Ariary sur l’économie

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Les régimes de change

Les marchés des changes sont constitués par un très grand nombre d’opérateurs. La plupart de ceux-ci, banques ou agents divers, sont trop petits pour pouvoir, par leurs interventions, modifier les conditions du marché. Il existe toutefois une catégorie particulière d’intervenants suffisamment important pour affecter ces conditions. Ce sont les banques centrales. Mais les interventions de la banque centrale varient suivant les types de change.

La stérilisation

Il y a stérilisation sur le marché des changes lorsqu’une banque centrale achète, par exemple, son propre monnaie afin de soutenir son cours. Elle diminue nécessairement le total des billets en circulation et des dépôts des banques12. La réduction de la liquidité est, en fait, une des conséquences de cette intervention, peut être indésirable pour la banque centrale. Celle-ci peut alors en annuler les effets intérieurs en augmentant, par exemple, ses prêts au Trésor ou au système bancaire du montant exact de son intervention sur le marché des changes. Si, par exemple, la banque centrale ne pratique pas la stérilisation et si le pays a un surplus de sa balance des paiements, tout accroissement qui en résulte dans les actifs extérieurs de ce pays y entraîne un accroissement de l’offre de monnaie et la banque centrale aurait la charge de financier les déséquilibres des paiements y résultant13.

Les types de régimes de change

Les objectifs que poursuivent les banques centrales des différents pays sur le marché des changes déterminent les types de régimes de change. Deux cas extrêmes peuvent être distingués : les changes fixes et les changes flottants. Et entre ces deux types de changes, on peut constater les changes administrés et les régimes intermédiaires.
 Les changes fixes
Dans ce type de régime de change, la banque centrale s’engage à maintenir les cours de sa monnaie nationale à un niveau fixe. Ce régime peut prendre soit une forme automatique, soit induire des politiques plus ou moins complexes de la part des autorités des pays concernés14.
Dans le premier cas, la banque centrale accepte d’échanger sa monnaie contre de l’or à un cours fixé une fois pour toutes. Les échanges se font à l’initiative de tous les opérateurs du marché lorsque le cours de la monnaie en question tend à dévier par rapport à la parité fixée. C’est la situation qui existait pour la plupart des pays à l’époque de l’étalon or, qu’on situe en générale de la Première Guerre Mondiale en 197015.
Dans le second cas, les banques centrales doivent surveiller le cours de leurs monnaies et intervenir sur le marché si celui-ci atteint certaines limites. Pendant la période où était en vigueur les accords de Bretton Woods (de 1944 à 1971), toute banque centrale (sauf la Banque de Réserve Fédérale des USA) devait intervenir dès que la parité de sa monnaie s’écartait de plus ou moins 1% de la parité officielle déclarée au FMIet par rapport au dollar américain.
Durant la période du système monétaire européen (SME), ce système obligeait les banques centrales des pays qui y adhèrent à intervenir lorsque leurs monnaies s’écartent de plus de 15%16.
 Les changes flottants
La banque centrale qui impose ce régime à sa monnaie nationale n’intervient jamais sur le marché des changes. Le cours de sa monnaie fluctue alors au gré de l’offre et de la demande qui s’exerce sur le marché. La détention d’un stock d’or ou de devise est alors en théorie inutile.
 Les changes administrés (Dirty float)
Ce type de régime apparaît lorsque s’effondrent les accords monétaires internationaux comme ce fut le cas entre les deux guerres et pendant les années 197017 ou encore dans la période qui a suivi la crise du SME de l’été 1993.
Dans ce type de régime de change particulier, les banques centrales ont tout de même pratiqué l’intervention sur le régime de change malgré l’absence d’accord international qui les obligeait à stabiliser la parité de leurs monnaies. Leur motivation est alors de maintenir la parité de leurs monnaies entre certaines limites. L’intervention sur le marché des changes n’était pas pourtant, le seul instrument de politique économique qu’elles utilisent.
Les autorités mettent aussi en général, en œuvre des politiques monétaires et/ou des politiques budgétaires et fiscales.
Et c’est lorsqu’il apparaît qu’une parité ne peut pas être « défendue », que les accords internationaux prévoient la possibilité d’une dévaluation du cours officiel.
 Les régimes intermédiaires18
Ces régimes sont en vogue en Amérique Latine dans les années 80. Pour les pays désireux de préserver une certaine souplesse, les régimes intermédiaires devraient contenir la dévaluation et les anticipations inflationnistes au moyen de bandes de fluctuation et de parité fixe et empêcher l’érosion de la compétitivité en laissant le taux « glisser ». Ces régimes sont caractérisés dans ce cas par un arrimage souple et parité ou bandes de fluctuation « glissantes ». Mais ces régimes sont aujourd’hui en voie d’abandon, surtout dans les pays émergents dotés de marchés financiers ouverts, où ils se sont révélés susceptibles aux crises.

La dévaluation

Un pays qui a un régime de change fixe peut quelques fois se décider à opérer un changement brusque dans la valeur de la monnaie nationale en terme de monnaies étrangères. On parle alors d’une dévaluation lorsque la banque centrale élève le prix des devises étrangères en monnaies nationales19.
C’est lorsque le pays est face à un déficit de compte extérieurs graves qu’il doit procéder à la modification de parité. Pour ce faire, il doit proposer la dévaluation de sa monnaie au FMI et ce dernier se réserve la possibilité de soulever quelques objections en cas de modification de parité supérieur à 10%.
 Les effets attendus d’une politique de dévaluation
Une dévaluation doit donc améliorer la compétitivité prix et permettre au pays concerné de gagner des parts de marché dans le commerce international20. L’effet attendu d’une dévaluation est alors celui d’une restauration de l’équilibre des échanges bilatéraux. De ce fait, les exportations du pays sont stimulées et les importations freinées, car les prix des importations seront élevés à l’intérieur du pays. Le déficit commercial bilatéral tend à se réduire « en volume » c’est-à-dire en terme de quantités échangées.
Or, à court terme, dans l’attente de cet effet volume correcteur, un effet négative s’affirme : c’est celui qui tient à la dégradation des termes de l’échange. Les termes de l’échange désignent ici la capacité de l’économie à couvrir ses dépenses d’importation par ses recettes d’exportations21.
En augmentant immédiatement le coût des importations, la dévaluation dégrade mécaniquement les termes de l’échange de l’économie et contribue à renforcer le problème du déficit commercial auquel elle est confrontée.
 Les effets indirects négatifs de la dévaluation
En dynamisant le secteur exportateur, la dévaluation peut stimuler l’activité économique d’ensemble. Ceci, dans le cas où le pays se trouve en situation de sous- emplois. Mais lorsque le pays se trouve en situation de plein-emploi, cette dévaluation peut attirer la hausse des prix intérieurs. Alors l’influence correctrice de la dévaluation est perturbée.
En considérant le premier cas, la stimulation de l’activité accroît les importations. Toutes choses égales par ailleurs, le déficit commercial se creuse. Il s’agit en effet d’un effet « Revenu » négatif22.
Pour le deuxième cas, la hausse des prix intérieurs risque de neutraliser la prime de compétitivité offerte par le changement de parité et annihiler ses effets correcteurs sur le solde extérieur. Cette dérivé inflationniste induite appelle une nouvelle dévaluation, et l’économie s’enferme dans une spirale perverse « dévaluation – inflation – dévaluation ».
 Les conditions d’efficacité de la dévaluation
L’effet « volume » positive énoncé plus haut dépend d’une part de l’intensité de la concurrence et du comportement de marge des entrepreneurs. Si la concurrence est vive au niveau international, les exportateurs sont incités à répercuter la dévaluation dans les prix qu’il pratique, pour accroître leur part de marché. Il faut admettre dans ce cas que la formation des prix des exportations et des importations est sensible au variation de la parité de la monnaie nationale aux devises. A l’inverse, dans un contexte oligopolistique (ou si les entrepreneurs privilégient l’accroissement de leurs marges), les exportateurs profiteront de la dévaluation en maintenant leurs prix en monnaie étrangère et en empochant donc une masse supplémentaire de monnaie nationale au moment de rapatriement de leurs recettes d’exportations.
D’autre part, l’effet « volume » positive dépend des élasticités-prix des fonctions d’importation et d’exportation. Les flux d’exportations et d’importation doivent réagir favorablement aux nouvelles conditions des prix imposés par la dévaluation : augmenter dans le cas des exportations, diminuer dans le cas des importations. En l’absence d’une telle élasticité, l’effet correcteur de dévaluation est bloqué : si, par exemple, les importations ne concernent que des biens indispensables, non substituables à des productions locales, le renchérissement de leur coût véhiculé par la dévaluation sera sans effet sur le volume.
Sous ces deux hypothèses, l’effet « volume » positif doit jouer, mais pas immédiatement. La conquête des nouvelles parts de marché peut n’être que progressive.
Comme le souligne P. Morin « un certain délai s’écoule entre le moment où les commandes sont effectuées et celui où les livraisons sont faites. Ce délai peut être long dans certaines industries ».23

Le flottement

En 1976, lors des accords de Jamaïque, le comité intérimaire du FMI prévoyait un amendement aux statuts du Fonds comprenant un nouveau système fondé sur la liberté des régimes de change, une démonétisation de l’or, et la création d’un fond spécial pour les pays en développement et aussi un accroissement général des quôtes parts. Cet amendement aux statuts sera approuvé le 01 Avril 1978. En 1953, en effet, Milton Friedman – prix Nobel d’économie 1976 – dresse dans un article célèbre un réquisitoire implacable contre les changes fixes. Des débats se resurgissent donc pour évoquer les vices et les vertus du flottement.
 Les vices du flottement d’après les partisans des parités fixes.
Des arguments de fer ont été apportés par ces partisans des parités fixes pour contrer le régime de flottement libre de la monnaie où la loi de l’offre et de la demande établit le prix. Ils soutiennent que:
– D’abord, livrer le change au jeu de l’offre et de la demande, c’est-à-dire à la loi de marché, revient à condamner ce dernier à des fluctuations sans fin, basées sur les changements des anticipations des opérateurs.
– Ensuite, la spéculation sur les modifications dans le taux pourrait conduire à l’instabilité sur le marché des changes ; cette instabilité pourrait à son tour avoir des effets négatifs sur l’équilibre intérieur du pays. En outre, les troubles provoqués sur le marché d’argent pourraient avoir des effets plus perturbateurs dans un système de taux de change flottants que dans un taux de change fixe24.
– Cette instabilité des changes pourrait affecter très profondément non seulement les relations commerciales internationaux mais également les flux d’investissements. Ainsi les taux de change flottants rendraient les prix relatifs internationaux plus imprévisibles et nuiraient, par conséquent, au commerce et à l’investissement internationaux. P. Einzig25 soutient que seule les parités fixes peuvent garantir la stabilité des changes nécessaires à la croissance mondiale, et au développement d’un commerce multilatéral libre de toute entrave.
Pour fournir une illustration, considérons les pays à monnaie faible. Dans ces pays, la dépréciation des changes élève mécaniquement le prix des produits importés. Cette hausse se répercute sur les prix des biens intérieurs (y compris aux salaires et au prix du travail). La notion de dépréciation de change ne doit pas être, ici, confondue avec la dévaluation. Si ces deux notions évoquent une perte de valeur de la monnaie nationale, la seconde renvoie à une décision des autorités monétaires. L’inflation importée affecte, bien évidemment, la compétitivité de l’économie considérée ; son déficit extérieur se creuse, sa monnaie s’affaiblit encore plus sur le marché des changes, et le cercle est fermé. Un véritable cercle vicieux se met en place26.
Le rôle du taux de change sur les processus inflatoires domestiques est particulièrement important dans cette optique. Une dépréciation du taux de change qui élevait le prix des importations pouvait induire les travailleurs à revendiquer des salaires plus élevés afin de maintenir leur niveau de vie habituel. Ces accords de salaire plus élevés se diffuseraient, ensuite, dans les prix des biens finaux, alimentant l’inflation du prix et se reportant sur de nouvelles revendications salariales. En outre, la dépréciation de la monnaie augmenterait instantanément les prix des biens importés utilisés pour la production domestique. Ainsi, on pourrait s’attendre à ce que les taux de changes flottant accélèrent le rythme auquel le niveau du prix répond à l’augmentation de l’offre de monnaie.
 Les vertus du flottement des monnaies d’après les libéraux
Le marché et la rationalité privée des agents économiques sont plus performants que les gouvernements pour fixer les « vrais » taux de change, c’est-à-dire les taux compatibles avec l’équilibre interne (plein emploi, stabilité des prix) et l’équilibre externe des économies. Leur pratique spéculative est, en fait, garante de l’équilibre du marché et de sa stabilité.
La démonstration du caractère équilibrant de la spéculation en change flottant revêt d’autant plus de force que les théoriciens flexibilistes soulignent que les variations erratiques des taux de change ne peuvent être imputées au système du flottement lui-même. symptôme par une mesure administrative de fixation des taux ne porte pas remède aux difficultés économiques. Elle ne fait que rendre l’ajustement plus douloureuse encore »27.
Le marché a la capacité de s’adapter mécaniquement et automatiquement à toute nouvelle donne et de mettre en œuvre les corrections qu’appellent les situations de déséquilibre. Ainsi, un déficit extérieur (Exemple le déficit des paiements courants) affaiblit la monnaie nationale sur le marché des changes. La demande de devise est excédentaire.
Cette dépréciation qui révèle le déséquilibre externe a une vertu « thérapeutique » : en rendant plus attrayantes, sur le marché mondial, les exportations nationales et en décourageant les importations (les produits étrangères deviennent de fait plus coûteux), cette dépréciation contribue substantiellement à instaurer l’équilibre économique externe. Grâce au flottement des monnaies, les comptes extérieurs des nations ne peuvent demeurer déséquilibrer. C’est en ce sens que les équilibres externes sont stables.
Deux hypothèses fortes conditionnent l’efficacité de ce mécanisme :
– l’hypothèse de la concurrence pure et parfaite au niveau international ; et
– l’hypothèse relative aux élasticités prix des flux d’importations et d’exportations.
Le plaidoyer flexibiliste débouche sur la mise en évidence d’une propriété saisissante de change flottant : sa capacité à garantir l’autonomie des conjonctures nationales. Le flottement des monnaies constitue donc un vecteur puissant d’insularisation qui a pour mérite de ne point compromettre la liberté des échanges internationaux, à la différence de toutes formes de protectionnisme.
En fait, des échecs ont été constatés de la part du flottement mais aussi de la dévaluation. D’après les études du FMI28 sur une vaste échantillon de pays en développement, observé ces 30 dernières années, les pays ayant choisi le flottement voient leur taux de change se déprécier immédiatement et subissent ultérieurement quelques poussées inflationniste. Ceci montre que l’efficacité d’une politique n’est pas absolue. C’est cohérent en théorie mais la réalité est toujours imprévisible.

LES THEORIES DE LA DEPRECIATION

En toute vraisemblance, une dévaluation ou – plus généralement une dépréciation de la monnaie nationale – exerce des effets à plus ou moins long terme sur la plupart des variables économiques telles que le prix, la balance commerciales , le taux d’intérêt , l’emploi, etc.
Différentes théories ont évoqué le concept de la dépréciation que ce soient keynésiennes au monétaristes, ou autres. Néanmoins, les deux premiers modèles constituent le fondement même du concept. Une fois de plus, ce chapitre analyse en premier lieu les modèles keynésiennes et en second lieu les modèles monétaristes.

Les modèles keynésiens

A l’origine, ils partageaient avec le modèle macro-économique inspiré par les travaux de Keynes les hypothèses des sous-emploi et de prix rigides .Ils sont également en commun avec les modèles néo-keynésiens d’accorder une place privilégiée à la balance commerciale et de supposer que les taux de change se déterminent par l’équilibre des flux offerts et demandés sur le marché des changes. Ainsi ces modèles, fonctionnant dans un monde des parités fixes, montrent les effets des dévaluations sur les balances commerciales.

Le taux de change et la balance commerciale

L’analyse traditionnelle des keynésiens repose sur une vision dichotomique de l’économie,  supposée, partagée en deux secteurs: celui des biens échangés, régi par la loi du prix unique ; et celui des biens et services non échangés, dont les prix, libellés en monnaie nationale, ne sont pas supposés être affectés par les taux de change. Ce secteur peut bien être considéré comme fixe. Le lien entre le solde commercial et le taux de change découle des fonctions d’offre et de demande sur deux marchés: le marché des importations et le marché des exportations29. La demande émanant des importations dépend du prix en monnaie nationale, tandis que l’offre est déterminée, quant à elle, par le prix en monnaie étrangère.
Les agents économiques sont censés déterminer leurs fonctions d’offre et de demande par rapport aux prix libellés dans leurs monnaies respectives.
Un tel comportement ne peut se justifier qu’en moyennant deux hypothèses: d’une part , la fixité des prix des biens non échangés et d’autre part, l’absence de toute substantialité entre biens importés et biens exportés , tant par les producteurs que pour les consommateurs.
Par la suite, les modèles keynésiens seront analysés selon les régimes des changes .En régime de change fixe, le solde commercial est endogène et le taux de change exogène (sans le contrôle des autorités monétaires). Tandis qu’en régime de change flexible, le taux de change s’ajuste afin d’équilibrer la balance des paiements, laquelle se réduit à la balance commerciale pour cette étude.
 Le modèle keynesien en régime de change fixe Posons S : le taux de change
Lorsque les autorités monétaires décident de dévaluer sa monnaie, c’est qu’ils décident de ne plus soutenir les cours de la monnaie au taux S mais au nouveau niveau S +dS où dS est la variation du taux de change.
Cette variation exogène au taux de change se répercuta sur le solde de la balance commerciale. La condition suffisante pour qu’une dévaluation améliore la balance commerciale est qu’elle contribue également à améliorer les termes de l’échange.
C’est à dire réduire le prix relatif
Où Pm= Prix à l’importation
Px= Prix à l’exportation
p Pm / Px
Il existe, par ailleurs, d’autres cas où l’effet d’une dévaluation est non ambigu :
-Si la demande des biens et services exportés est élastique ( xd > 1) 30 la valeur des exportations en monnaie étrangère augmente et la valeur des importations en monnaie étrangère diminue. La balance commerciale voit une amélioration.
-Si les prix des exportations et des importations exprimées en monnaies étrangères
sont fixes (cas où m0 = ¥ et xd = – ¥)31, la balance commerciale ne peut que s’améliorer. En effet, le volume des exportations doit augmenter et celui des importations diminuer, ce qui, à prix fixes, doit engendrer une augmentation du solde de la balance commerciale. Une telle situation peut prévaloir dans le cas d’un petit pays qui n’exerce aucune influence significative sur les prix de biens et services faisant l’objet d’échanges internationaux.
-Si en revanche, les prix sont fixés dans la monnaie des vendeurs (cas où m° = ¥ et xd=¥)32, une dévaluation permet de réduire le déficit de la balance commerciale à condition que la somme des élasticités des fonctions de demande soit supérieur à 1 en valeur absolue (ú xd + md ú > 1).
Durant toute la période des taux de change fixe, les pays qui éprouvaient des problèmes d’équilibre de leur balance commerciale avaient fréquemment recours à des dévaluations. Il apparaissait à l’époque que celle –ci avait d’autant plus de chance de réussite que la somme ú xd + mdú était plus grande. En fait, comme l’a montré S.A. Alexandre 33 , la réussite des dévaluations dépend surtout des politiques économiques qui leur font suite.
Dans un régime de change fixe, la rigidité à court terme des demandes et l’absence de capitaux spéculatifs feraient qu’à la suite d’une dévaluation, le déficit commercial que celle-ci devrait corriger commence par s’aggraver avant de se redresser.
 Le modèle keynésien en régime de change flexible.
En régime de change flexible pur, les autorités monétaires n’interviennent pas sur les marchés des changes et donc ne financent pas un déficit commercial par la vente de devise.
31 m°désigne le coefficient d’élasticité de la fonction d’offre d’importation et xd le coefficient d’élasticité de la fonction de demande d’exportation
32 x° est la coefficient d’élasticité de la fonction d’offre d’exportation
33 Cf. Alexandre, S.A, Avril 1952
S’il l’on suppose en outre que le système de contrôle des changes ne permet pas aux investisseurs privés de transférer leurs capitaux d’un pays à l’autre, le solde commercial doit être constamment nul. Le taux de change s’ajustera donc pour assurer l’équilibre de la balance commerciale.
En particulier, s’il se produisait une perturbation affectant les conditions d’offre et de demande sur le marché des biens exportés ou sur celui des biens importés, le taux de change s’ajustera en conséquence.
Dans le court terme, l’élasticité des fonctions de demande peut être relativement faible, dans la mesure où l’existence des contrats implique un décalage entre le moment où les conditions d’achat au de vente sont déterminées et le moment où les biens effectivement échangés.
Et si en outre les prix spécifiés dans ces contrats sont les plus souvent libellés en dollar ou autres devises pour les importations et en FMG pour les exportations, il est clair qu’une dévaluation ne contribue pas, dans le court terme, à améliorer la balance commerciale
De façon similaire, en régime de change flexible, une augmentation exogène de la demande pour les biens exportés devrait se traduire par une dépréciation, à court terme, de la monnaie (laquelle induirait une diminution du solde commercial et compenserait l’effet favorable initial)
Il faut souligner en effet que, dans le cadre d’une analyse traditionnelle le taux de change ne peut dépendre que des facteurs affectant la balance commerciale. Il est clair, toutefois, qu’une analyse plus globale devrait également prendre en compte d’autres facteurs, tel le taux d’intérêt ou le taux d’inflation, ou encore les anticipations des différents intervenants sur les marchés des changes.

Le modèle néo-keynésien simplifié

Une famille de modèle, plus complète que ceux que nous allons présenté s’inspire des travaux de Mundell-Fleming34. Ces modèles supposent que les taux de change se déterminent par l’équilibre simultané de plusieurs marchés (trois marchés). Celui des changes n’est plus seulement alimenté par l’offre et la demande d’exportation et d’importation mais également par des mouvements de capitaux. Les deux autres marchés généralement considérés sont les marchés des biens (et des services) et le marché de la monnaie.
Le comportement de ces trois marchés peut, dans un régime de change flexible, être analysé après avoir posé les hypothèses simplificatrices suivantes :
 il existe deux catégories de biens , ceux qui sont produits dans le pays et qui sont en partie exportés , et ceux qui sont produits à l’étranger et en partie importés
 les fonctions d’offre pour les deux types de biens (importés et exportés) sont infiniment élastiques et par conséquent les prix respectifs sont fixes.
 le revenu étranger ainsi que le taux d’intérêt ne sont pas affectées par l’économie du pays considéré.
Voici donc les trois types de marché:
 Le marché des biens
Le marché des biens est en équilibre si Y+M =E+X
Où : Y : la somme de la production national
M : les importations
E : la somme de la dépense
X : les exportations
Il faut cependant retenir l’hypothèse selon laquelle une augmentation des taux d’intérêt freine les dépenses du fait de son effet négatif sur les investissements.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LES CONCEPTS THEORIQUES DE LA DEPRECIATION MONETAIRE
CHAPITRE I : Les définitions des termes clés
A- Le marché des changes
B- Les régimes de change
CHAPITRE II : Les théories de la dépréciation
A- Les modèles keynésien
B- Les modèles monétaires
CPARTIE II : ANALYSE DES IMPACTS DE LA DEPRECIATION DE L’ARIARY
CHAPITRE I : Historique des institutions monétaires à Madagascar et de la monnaie malgache
A- La monnaie malgache
B- La Banque Centrale de Madagascar
C- Le régime des changes de Madagascar
CHAPITRE II : Les impacts de la dépréciation de l’Ariary sur l’économie
A- Un solde de la balance commerciale dépréciatrice
B- Une amélioration de la compétitivité
C- L’augmentation du niveau générale des prix
CHAPITRE III : LES RECOMMANDATIONS
A- Les efforts pour la compétitivité
B- L’éducation
C- Les perspectives gouvernementales
CONCLUSION
ANNEXES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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