Les impacts de la dégradation des ressources pastorales sur l’élevage

Au XIV et XVe siècle, la plupart des pasteurs ouest-africains se trouvaient à l’intérieur d’une vaste région comprise entre les fleuves Sénégal et Niger, le Fauta Djalon et le Macina. Il s’agissait en général de régions riches en eau et en pâturage. Pendant toute cette époque, les peuples pasteurs influençaient de manière très profonde la vie sociale, économique et politique de ces régions.

L’élevage est aujourd’hui présent dans tous les continents et se pratique sous des formes très variées (élevage bovin, ovin, caprin…). Il présente une pertinence reconnue partout dans le monde surtout en Afrique au sud du Sahara où se pratique une activité aussi exigeante sur des milieux arides ou semi-arides .Le sahel, de par sa position géographique, a connu de fortes variabilités climatiques avec le phénomène des changements climatiques qui s’est accentué à partir de la deuxième moitié du 20 siècle, force est de constater que les écosystèmes sahéliens très fragiles vont subir très lourdement les conséquences .En effet, au Sahel l’essentiel de la population dépend des ressources naturelles qui subissent une dégradation. Cette situation s’est complexifiée avec le retard économique des pays qui le constituent .Le Sénégal, est un exemple patent. En effet au Sénégal, le secteur primaire occupe plus des 2 /3 des actifs alors qu’il ne participe qu’à hauteur de17, 9% du PNB .Cette situation est en majeur partie liée par l’environnement contraignant dans lequel évolue le secteur .

L’élevage, partie intégrante de se secteur subit de manière très directe et forte ces contraintes environnementales et économiques alors qu’avec l’augmentation de la population et le relèvement du niveau de vie, la demande en produit animal (lait viandes …) ne cesse de croitre .C’est pourquoi il s’avère plus que nécessaire de rendre le secteur performant. La zone sylvopastorale dont les caractéristiques environnementales et socio-économiques cadre le plus avec les exigences de l’activité, est l’espace de prédilection de l’élevage .La CR de Dabia, notre zone de recherche, fait partie de la zone sylvopastorale. Le mode d’élevage qui domine est le pastoralisme transhumant et l’agropastoralisme .La transhumance est une forme de gestion optimale des ressources pastorales en partant des potentialités et contraintes qui se posent au milieu et à l’activité.

CONTEXTE ET JUSTIFICATION 

L’économie rurale constitue le moteur du développement dans la plupart des pays de l’Afrique subsaharienne .Elle représente une part importante du PIB (Produit Intérieur Brut), occupe entre70% et 80% de la population active et procure selon les pays entre 20% et 40% des recettes d’exportation. Au Sénégal l’élevage constitue un maillon essentiel de l’économie nationale en générale et de l’économie rurale en particulier. C’est l’une des activités rurales qui contribuent le plus à la formation du PIB (Produit Intérieur Brut) et à l’amélioration de la qualité de vie en milieu rural, mais aussi en milieu urbain grâce à la commercialisation des produits de l’élevage. En effet sur le plan macroéconomique le sous-secteur de l’élevage participe à hauteur de 7,5% à la formation du PIB et à 35,5% à celle du secteur primaire.

L’apport de l’élevage est plus manifeste en milieu paysan où il constitue aussi bien une production qu’un facteur de production .Il y est production dans la mesure où il procure à l’agro-pasteur les produits animaux à vocation alimentaire et/ou artisanale. Il est également facteur de production à travers le fumier animal qu’il offre comme fertilisant ainsi que les animaux utilisés à la force de travail dans les activités champêtres (animaux de trait) .Il participe donc à la stabilité de l’équilibre socio économique du monde rural . Cependant le Sénégal à l’instar des autres pays sahéliens subit depuis ces dernières années les effets des changements climatiques qui se manifestent à travers la désertification et la dégradation des ressources naturelles. Une telle situation va à l’encontre de nos systèmes de production qui sont encore fortement ruraux car tributaires de ces ressources naturelles. L’élevage, activité séculaire et universelle mais variant suivant les régions, n’est pas exempt de cette situation. Avant les grandes sécheresses des années 1970, les besoins des populations sénégalaises en produits animaux étaient couverts par la production locale. Après les années de sécheresse qui ont décimé une partie du cheptel, le Sénégal a commencé à importer des produits animaux pour faire face au déficit de sa production intérieure sous l’effet conjugué de la croissance démographique et de l’urbanisme .Ces importations ont été favorisées par les bas prix des produits du fait des subventions et des excédents des pays développés Cependant la récente crise sur le marché mondial a entrainé une flambée des prix des produits animaux. Dès lors on assiste à une revalorisation de la production locale. Dans la vallée du fleuve les cultures sous pluie sont devenues aléatoires dans le Diéri et les cultures de décrue ont reculé considérablement dans le Walo. Donc seul l’élevage pourrait y devenir la grande production d’avenir à côté des cultures irriguées.

PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

Le Sénégal a été très tôt une région d’exploitation de produit animal aussi bien vers les marchés métropolitains que vers les colonies. En effet le commerce des cuirs avec la métropole fut très intense entre 1588 et 1677 pour s’étendre vers 1764. Dans la 1ere moitié du 19 ème siècle, furent également exploités vers les Antilles des bœufs reproducteurs ou de trait Les premières actions entreprises en matière d’élevage par les pouvoirs coloniaux furent des essais d’accumulation du ver à soie et de la cochenille. Ces essais entrepris par le BARON ROGER eurent lieu entre 1822 et 1827 dans le Delta du Fleuve Sénégal mais sans grand succès. Durant la période coloniale, le sous-secteur de l’élevage n’était pas une priorité dans un environnement dominé par « l’économie de traite ».L’élevage eut un rôle secondaire dans le développement économique et l’insertion progressive des populations rurales dans l’économie de marché. Ce désintérêt relatif relevait des choix économiques du colonisateur. Le colonialisme caractérisait de mercantile avait fait de l’arachide son fondement économique au Sénégal depuis le milieu du XIXème siècle jusqu’à la seconde guerre mondiale.

Après 1960, c’est-à-dire après l’indépendance politique du Sénégal, l’action administrative a été plus diversifiée mais toujours fondée sur la même optique : la marginalisation de l’élevage par rapport à l’ensemble de l’économie rurale. C’est ainsi qu’en 1964 fut promulgué la Loi 64-46 du 17 juin relative au domaine national et son décret d’application 64-573 du 30 juillet. Cet ensemble d’orientation foncière et paysanne consacre une situation rurale et agraire nouvelle reposant sur les notions de « terroir » village, coopérative agricole et communauté rurale .La loi fixe quatre classes de terres : les zones urbaines, les zones classées, les zones de terroir et les zones pionniers. « Le terroir comprend autant que possible les terres de culture, de jachère, de pâturage et de parcours et les boisements régulièrement utilisés par le ou les village qu’il couvre ainsi que des terres en friches jugées nécessaire à son extension » .L’ensemble de l’espace pastoral se trouve donc fractionné et réinséré dans le maillage des communautés rurales. Donc la loi relative au domaine national en substituant à l’autorité coutumière la propriété éminente de l’Etat créera au nom de « l’efficience du plan de développement » et du « socialisme négro africain » les conditions du bouleversement du système des ressources pastorales traditionnelles.

De nos jours l’élevage fait partit des secteurs visés par les autorités pour réduire la pauvreté et relancer l’économie nationale. En effet sur le plan macro-économique le sous secteur de l’élevage contribue à hauteur de 7 ,5% à la formation du PIB et 35% à celle du secteur primaire. Son apport est beaucoup plus manifeste en milieu rural ou il constitue aussi bien une production qu’un facteur de production. Il est production dans la mesure où il procure à l’agro pasteur les produits animaux à vocation alimentaire et /ou artisanal. Il est également facteur de production à travers le fumier animal qu’il offre comme fertilisant ainsi que les animaux utilisés comme force de travail dans les activités champêtres (animaux de trait). Il participe donc à la stabilisation de l’équilibre socio-économique du monde rural.

Dans la CR de Dabia l’élevage est pratiqué par les Peul et d’autres ethnies : Wolof, Soninké Maure. Il constitue l’activité principale des Peuls pasteurs. L’élevage porte essentiellement sur des bovins ovins caprins équins assins équins camelins. On trouve toutes les espèces dans la zone excepté le porc dont l’absence pourrait s’expliquer par sa forte connotation chrétienne sachant que la zone est à dominante musulmane. Par ailleurs l’élevage pratiqué dans la CR de Dabia comprend deux systèmes de productions à savoir le pastoralisme et l’agro Ŕ pastoralisme. Le système d’élevage est défini ici comme un ensemble de technique et de pratique mis en œuvre par une communauté pour exploiter dans un espace donné des ressources végétales par des animaux tenant compte de ses objectifs et des contraintes du milieux . Le pastoralisme se localise dans le Diéri ou les contraintes environnementales (insuffisance des précipitations manque de pâturage et d’eau …) imposent une transhumance des groupes humains et du bétail .Il s’agit d’un type d’élevage extensif ou le mode de vie et l’ensemble des activités productives sont subordonnés à la sécurisation du cheptel.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I/ CONTEXTE ET JUSTIFICATION
II/ PROBLEMATIQU DE RECHERCHE
1/ LES OBJECTIFS DE RECHERCHE
A/ OBJECTIF GENERAL
B/ OBJECTIF SPECIFIQUE
2/ HYPOTHESES DE RECHERCHE
III/ CADRE CONCEPTUEL
IV /METHODOLOGIE DE RECHERCHE
1/ REVUE DOCUMENTAIRE
2/ ETUDE DE TERRAIN
3/ TRAITEMENT DES DONNEES
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE
CHAPITRE1 : Historique, situation administrative et géographique
I/ Historique et situation administrative
1 / Historique
2 /Situation administrative
II/Situation géographique et zonage
1/Situation géographique
2/Le zonage de la communauté rurale de Dabia
CHAPITREII : LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN
I/ les Caractéristiques physiques
1/ le relief et les sols
2/ le climat
3 /L’hydrographie
4 /La végétation et la faune
II /Population et Dynamique
1/Evolution de la population
2/Structure de la population
3/Répartition de la population
4/Les mouvements migratoire
DEUXIEME PARTIE : ETUDE DU SYSTEME D’ELEVAGE
CHAPITRE I : Caractérisation du système d’élevage
I/ Etude du cheptel
1/ La composition du cheptel
2 /La répartition du cheptel
3/ Les fonctions du cheptel
II/ LES RESSOURCES PASTORALES
1/ Les ressources fourragères
2/ Les eaux d’abreuvement
3/ Les infrastructures sanitaires
CHAPITRE II : Analyse des systèmes d’élevages
I/Un système pastoral transhumant dans le Diéri
1 / Un système de production traditionnel
2/Le caractère nomade des sociétés pastorales
II/Un système agropastoral dans le Walo
1/ Les aménagements hydro-agricole dans le Walo
2 /Les effets des aménagements Hydro-agricoles sur les activités pastorales
TROISIEME PARTIE : LA PROBLEMATIQUE DE L’ELEVAGE DANS LA CR DE DABIA
CHAPITREI : LA DEGRADATION DES RESSOURCES PASTORALES
I/ Les facteurs de dégradation des ressources pastorales
1/ Les facteurs climatiques
2/ Les facteurs anthropiques
3/ Le surpâturage
II/ Les impacts de la dégradation des ressources pastorales sur l’élevage
1/ La sous-alimentation du bétail
2/ La transhumance
3/ L’exacerbation des conflits
CHAPITRE II : PROBLEMES D’INSECURITE ANIMALE ET HYPOTHESES DE SOLUTIONS
I/ Problème d’insécurité animale
1/ La santé animale
2/ La sécurité du bétail
II/ Hypothèses de solutions
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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