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l’agriculture encore traditionnelle: principale activité de la population
L’agriculture depuis l’époque des rois17 jusqu’ à nos jours demeurait toujours la base des activités économiques pour l’ensemble de al population dans la commune rurale d’Ambohimanga-Rova.
La pratique de ces activités est restée toujours traditionnelle et le but de celles-ci demeure à l’instar de la situation de nombre de com mune rurale de Madagascar, l’assurance de survie c’est-à-dire destinée en priorité à l’autoconsommation familiale.
Les autres secteurs d’activités comme : le transport,18 le tourisme,19 le commerce existent mais ils sont pratiqués par un nombre trèsréduit de la population.
Avec 15071 habitants, la population de la commune rurale d’Ambohimanga Rova présente une forte proportion rurale avec 53.8% dela population active travaillant dans le secteur primaire c’est-à-dire dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage, 2.1% seulement dans le secteur secondaire20 et il n’y a que 0.2% qui occupe le secteur tertiaire 21, les restes 43.8% sont les chômeurs 22 ou les demandeurs d’emploi.
La forme traditionnelle de la riziculture en gradins se maintient dans le contre bas sud de la colline royale d’Ambohimanga. Selon les techniciens agricoles de la commune, les pratiquants de cette forme de riziculture sont rares. Lors d’une enquête, une famille nous a expliqué qu’elle a pratiqué cett forme de riziculture depuis plusieurs générations. Après la préparation du terrain: labourer la terre, introduire l’eau et l’engrais. En même temps on sème les grains de paddy dans une pépinière. Après environ 21 jours, on transfert les semis vers les rizières qui est déjà bien préparée auparavant. On les transplante en terre d’une manière « éparpillée » « saritaka » contrairement à la mise en terre en ligne introdui te plus récemment. Ici les paysans pratiquent la semence du « vary madinika tsindrilahy »23 au mois d’Octobre pour les premiers mais et peut être prolongée jusqu’ au moisde Décembre. La moisson se fait vers la fin du mois de décembre jusqu’ au mois de mars pour les retardataires.
Pour certaine famille dite « conservatrice », malgré l’introduction des techniques modernes en matière de riziculture : le SRA et le SRI 24, la variété de riz de chine 16/22 ou encore l’ engraissage chimique , elle a pratiqué et pratiquera toujours le système de riziculture traditionnelle avec comme engrais le fumier organique ( zezipahitra)25 et le mode de repiquage sera toujours le repiquage éparpillé ( ketsa saritaka ) .
Une étendue de surface cultivable mal exploitée
Les rizières occupent les 20% de la superficie totale de la commune et se localisent sur la partie sud ouest (axe Anosiarivo Antsahakely-Ambodisiarivo) de la commune, et l’axe sud sur Malaza-Imerintsiafindra-Iavombony et enfin au centre est sur les Fokontany de Saomonina, Avarakady et Imanja.
Les cultures maraîchères et cultures sur tanety comme les maniocs et patates douces occupent les 28% de la superficie totale de la commune rurale d’Ambohimanga-Rova. Les cultures maraîchères se localisent surtout dans la partie nord ouest de la commune.
Les autres types de cultures comme les cultures d’exportation comme ceux d’oignons et maïs par exemple sont quasi inexistant es dans la commune.
Une production faible destinée essentiellement à l’autosubsistance
Disposer d’une grande superficie de terre cultivable et d’avoir de nombreuses parcelles en « tanety » ou en plaine ne signifie pas pour autant avoir des récoltes abondantes et suffisantes pendant toute l’année. Le rendement et la quantité de récolte produite varient suivant les techniques adoptées et les saisons de culture. Dans la commune rurale d’Ambohimanga-Rova, les exploitations agricoles sont en générale de type familiales avec une moyenne 10 à 25 27 ares de superficie par ménage.
Concernant la production agricole, principalement le riz, 70% de la quantité produite par chaque ménage sont destinées essentiellement àl’autoconsommation et pour couvrir les besoins ménagers pendant la période de soudure où les ménages ont épuisé les réserves de l’année. Les restes, 30% seulement sontvendues sur les marchés locaux et périphériques par exemple à Sabotsy-Namehana et Talatavolondry pour subvenir aux besoins quotidiens comme : les PPN ou les produits de premières nécessités comme les sucres, huiles, sels, le savon et le riz et matériels agricoles premièrement, pour payer les frais médicaux et le frais d’écolage pour les ménages qui envoient leurs enfants dans les écoles privées deuxièmement.
Pour la production des cultures maraîchères, la totalité de celles–ci est gardée pour la consommation ménagère durant toute l’année. Pendant la période de soudure, qui dure près de 5 mois, entre le mois de Novembre et Mars, un grand nombre de ménages : 85% des ménages enquêtés, sont contraints de fairedes emprunts informels ou d’exercer d’autres activités complémentaires telles que le salariat agricole, la briqueterie pour subvenir aux dépenses imprévues telles la maladie ou un décès. 29 Ces prêts doivent être remboursés après la nouvelle olteréc.
Le revenu annuel des ménages ne peut donc pas couvrir tous les besoins et dépenses financiers nécessaires pour l’année. La possibilitéde faire une épargne financière est donc quasi-impossible pour la majeure partie des ménages dans la commune d’Ambohimanga. Parce que premièrement, presque la totalité de leur production est destinée à l’autoconsommation et les restes sont vendus pour couvrir les besoins immédiats.
Après une analyse approfondie, nous avons pu constater que tous les ménages n’ont pas le même niveau de vie. Celui-ci est en relationavec les autres activités pratiquées et exercées pendant toute l’année. La taille des exploitations ainsi que le revenu annuel nous permettent de dire qu’il existe une grande inégalité entre les ménages. Le budget annuel des ménages peut donc être déficitaire, équilibré ouexcédentairechaque année.
Il est primordial de faire une approche comparative des revenus annuels des ménages en se référant au seuil de pauvreté à Madagscar qui a été évalué à 988 600 Fmg31 par an par individu en 2001. De ce seuil, l’effectif total des Malgaches vivant en dessous du seuil de pauvreté est estimé à69,6% en 2001. La principale préoccupation de la majeure partie de la population d’Ambohimanga est donc l’autosuffisance alimentaire tous les ans.
L’éducation : Un secteur à problème permanent
“Après le pain, l’éducation est le premier besoin du peuple” comme le dit si bien Danton Madagascar souffre dans sa chaire d’un sous-développement du secteur de l’éducation publique. Ceci s’exprime par une inégalité d’accèsà l’éducation. La pauvreté, la ruralité ou tout simplement le maintien d’une ruralité sous-estimant le sexe, de la famille sont souvent les causes évoquées pour exprimer cette inégalité. L’entrée dans le système scolaire n’est pas encore une nécessité fondamental pour bon nombre de familles mais juste une étape de la vie.
Le taux d’achèvement du cycle primaire des filles est de 10 %39 inférieur à celui des garçons. Par ailleurs, l’augmentation massive des effectifs du premier cycle allant de 2 300 000 à 3 000 000 40 supposerait, logiquement, une augmentation des enseignants et des salles de classe.
Malgré cela, les dépenses publiques pour l’éducation sont très faibles puisqu’elles ne représentent que 2,5 % du PIB actuellement. Soit l’État n’a pas la volonté politique suffisante, soit il ne possède pas les ressources financières de ses ambitions pour répondre efficacement aux besoins de l’éducation de la population malgache.
Bien que le gouvernement actuel affirme faire de l’éducation sa priorité, les résultats obtenus sont largement insuffisants. Même s’il a déjà fait l’effort d’alléger les charges parentales et s’il souhaite «faire de l’école un centre de développement communautaire, où tout le monde participe activement pour développer le pays rapidement et durablement et ainsi vaincre la pauvreté», le bout du tunnel est encore très loin si on se réfère à la réalité de la commune d’Ambohimanga-Rova.
En même temps, le niveau de vie des Malgachesse dégrade inexorablement, la principale préoccupation des adultes reste la survie de leur famille. Cette préoccupation se vérifie lorsqu’ils retirent de plus en plus tôt 41leurs enfants de l’école. Soit ils ne sont plus en mesure d’assumer les frais scolaires de leurs progénitures, ou bien ils ont un besoin vital d’argent et seuls les enfants peuvent en rapporter en travaillant ou en mendiant. Et pourtant, un pays ne peut grandir et se développer qu’avec des citoyens instruits et informés !
L’éducation dans la commune Ambohimanga-Rova, est un secteur négligé qui souffre d’un problème quasi permanant et grave. La commune ne possède actuellement que 14 écoles primaires publiques qui se repartissent sur les 22 Fokontany. Concernant les CEG public, la commune n’en possède que celui du Fokontany d’Avarakady.
Equipements sportifs, centres de formation et loisirs quasi-inexistants
Les infrastructures de loisir et les centres de formation sont quasi-inexistants dans la commune d’Ambohimanga. Il n’y a aucun Tranompokonol ona, 50 ni hall d’information, ni bibliothèque ni infrastructure sportive moderne dans la commune.
Les terrains de sport pour les jeunes sont insuffisants actuellement. On compte un terrain de football, un terrain de volley et terrain de basket seulement pour une commune où plus de la moitié de la population est composée de jeunes de moins de 25 ans. Le terrain de foot51sommairement tracé, se trouve dans le Fokontany d’Ambohitrandriamanjaka, le terrain de basket celui -ci se trouve dans le Fokontany d’Ambohimanga, le terrain de volley est une propriété privée non accessible au grand public. Dans les Fokontany restants il n’y a donc aucun terrain de sport.
Concernant le centre de formation, seul le Fokontany d’Iavombony en possède. Il s’agit d’un institut de formation et loisir anglican, fruit d’un partenariat église-état.
D’après l’enquête que nous avons effectuée auprès des responsables de la commune, un adjoint au maire et un délégué communal, des projets de création des équipements sportifs52 et centres de formations professionnelles sont dans le programme de développement de la commune mais le budget pour financer ces projets pose problème.
Pour l’ensemble de la population, l’inexistenc e de ces équipements sportifs et centre de loisir entraîne un manque chronique de besoin en matière de distraction et de loisir que ce soit pour les jeunes que pour les adultes.
Malgré l’existence du palais, le Rova, qui est à la fois un patrimoine culturel mond ial et historique, le site peut être un lieu de détente.L’enquête que nous avons menéea montré que, plus de 75% de la population d’Ambohimanga ne sont plus attirés par le Rova c’est à dire que seule les gens venant de la c apitale ou autres régions plus les étrangers sont intéressés par l’existence de ce onument du passé.
Le Rova ne constitue donc pas un lieu ou une infrastructure de distraction pour la population d’Ambohimanga, mais il représente seulement une valeur et bien culturel pour la commune et sa population. Comparée auxcommunes avoisinantes comme celles de Sabotsy Namehana et Talatavolonondry par exemple, la commune est sous développée sur le domaine des infrastructures de formation et de loisir et sur les équipements sportifs.
le transport, les Fokontany mal desservis par le « taxi-be »
Au total, la commune d’Ambohimanga Rova compte 39,60km de réseau routier, dont 7,5km seulement sont goudronnés et les restes 32,10km sont secondaires. Pour 45km² englobant 22 Fokontany, le réseau routier intra communal est moins dense. L’axe suivi par les « taxi-be » est à sens unique 55 d’où l’existence des Fokontany mal desservis par ce transport quotidien. (cf, croquis n°7, page 44)
Dans la commune d’Ambohimanga, la coopérative de transport « ligne H » dispose d’un parc de 20 minibus de transport en commun, assurant chaque jour le flux de marchandise et humain des Fokontany qui se trouvent à proximité de la route principale vers les communes environnantes comme Sabotsy Namehana ou Ankadikely jusqu’ à la Capitale.
L’itinéraire des taxi-be à l’intérieur de la commune n’est pas donc favorable et bénéfique pour la majeure partie de la populationSeuls. 06 Fokontany sur 22 sont reliés directement par ces taxi-be. Ces Fokontany sont : Soavinimerina, Ambohidahy, Ambohitrandriamanjaka, Fiekena, Avarakady et Ambohimanga où se trouve le terminus. Les Fokontany qui se trouvent à 500mètres jusqu’à 1km de l’axe principal comme : Ambohiamarina, Manankasina, Vakinampasika, Saomonina et Imanja, sont au nombre de 05. Leur population est moyennement bénéficiaire de l’itinéraire des taxi-be.
Les 12 Fokontany lointains par rapport à la t rajectoire des taxi- be sont les victimes de cette situation du transport, car la population de ces Fokontany doivent effectuer 30 minutes à 1heure 30 minutes de marche pour attendre l’un des « arrêt » des taxi- be.
Des associations paysannes décevantes, financéespar le PSDR
De nombreux projets ou sous projets existent dans la commune d’Ambohimanga. Concrètement, ces projets exécutent des actions de développement et mettent à la disposition de la population un financement conséquent pour l’amélioration de ses activités principales, de ses sources de revenu sur l’agriculture et l’élevage ou encore l’artisanat. Ils agissent souvent sur les activités génératrices de revenu (AGR) de la population.
Depuis l’année 2005, 60 le Projet de Soutien au Développement Rural (PSDR) en collaboration très étroite avec la commune a financé 17 associations paysannes dans la commune rurale d’Ambohimanga-Rova (cf croquis n°8, page 50). Ce sont toutes des associations des paysans s’adonnant à l’élevage porcin. Effectivement, ces 17 associations de « porciculture » se sont spécialisées à l’engraissement des porcs destinés à la vente.
Chaque association est composée de 15 membres adultes actifs représentant chacun un ménage. Autrement dit, chaque association regroupe 15 ménages. Ces 17 associations paysannes se repartissent sur 13 Fokontany dans la commune d’Ambohimanga-Rova.
Le nombre total des ménages touchés par le sous projet de porciculture est égale à 255 dans la commune. Etant donné que la taille moyenne des ménages à Ambohimanga est de 5,6 personnes lors de notre enquête, l’impact direct des ces 17 sous-projets de l’élevage porcin concerne donc environ 1428 individus de la commune soit 9% de la population totale de la commune. Ces sous-projets d’élevage porcin ne touchent qu’un infime effectif de la population. Alors que l’impact de celui ci est insatisfaisant pour les membres des associations.
Un barrage agricole mal conçu et sélectif à Anos iarivo
A l’initiative des membres de l’Association des Usa gers de l’Eau de l’Arrondissement d’Anosiarivo, un projet de développement pour la réhabilitation de leur micro périmètre irrigué a été soumis au PSDRu débuta de l’année 2004. L’objectif a eu comme principal but la maîtrise de l’eau penda nt la période pluvieuse et de l’accroissement par la suite du rendement et de la quantité de production rizicole de la population des Fokontany, ainsi que la possibilité d’extension de la superficie cultivable. Le 1er juin 2005, un barrage agricole a été construit etfonctionnel depuis, en amont du micro périmètre irrigué de l’Arrondissement d’Anosiarivo . (cf croquis n°10, page62)
Le financement des travaux de réhabilitation de ce micro périmètre irrigué avec la construction du barrage est évalué à AR 53 721 42400,. au total. Car l’apport du PSDR était d’AR 45 374 608.00 et la part des bénéfic aires AR 8 346 816. 00. Mais les petits travaux de nettoyages des canaux d’irrigation à travers le périmètre irrigué se poursuivent périodiquement par le soin de l’Association, afin d’éviter la montée et le débordement de l’eau dans les parcelles.
FAIBLE DYNAMISME DES FOKONTANY SANS PROJET DE DEVELOPPEMENT
Cette première catégorie est composée de 8 Fokontany dispersés dans 3 arrondissements de la commune d’Ambohimanga-Rova : Ambohimanga, Manankasina et Anosiarivo.
Soavinandriamanitra, Ambohitrimo et Saomonina, sont les 3 Fokontany qui n’ont aucun projet sur les 9 de l’Arrondissement d’ Ambohimanga.
Pour celui de Manankasina où il y a 8 Fokontany. Imanja, Vakinampasika et Imerintsiafindra sont dépourvus de projet.
Pourquoi ces 8 Fokontany n’ont-ils jamais eu l’occ asion de bénéficier d’une intervention de la part d’un projet de développement, alors que les autres Fokontany de la commune en ont tous profité ?
Nos enquêtes dans ces Fokontany nous ont permis denous rendre compte que comme les autres localités, ils ont des besoins et des projets pour améliorer la vie de tous les jours de la population. Et ces mêmes enquêtes nous ont dévoilé quelques facteurs qui les ont empêché de contracter des projets de développement avec financement.
L’éloignement géographique de ces Fokontany par rapport au chef lieu où siège la mairie d’Ambohimanga-Rova engendre dans la majorité de leur cas le premier frein. Le faible effectif de la population constitue ensuite un autre handicap pour certains d’entre eux. L’appartenance à une telle ou telle co uleur politique qui serait décisive dans l’octroi d’un financement est la troisième cause évoquée.
Eloignement : En effet, les responsables administratifs et la population ne sont pas au courant des offres existantes proposées à la commune. Quand les offres d’aide arrivent, seuls ceux qui ont le privilège de fréquenter la mairie sont mis au courant par les responsables (le maire, les conseillers et le personnel). D’autant plus que ces Fokontany ne figurent pas d’ailleurs en tant que cible ou cadre de réalisation des programmes dans le Plan Communal de Développement d’Ambohimanga-Rova.
Le comportement des bailleurs de fond de leur coté aggrave cette situation. Ce sont toujours ceux qui ont eu déjà des réponses favorables à des projets qui sont toujours les seuls soumissionnaires. Car sans trop se préoccuper de la réalité effective de tous les Fokontany, ils se contentent de ne considérer que les dossiers qui leur sont présentés.
Le cas d’Ambodisiarivo se trouvant à la l imite sud de la Commune représente ce cas. Ce Fokontany de 1373 âmes manque cruellement d ’eau potable. La population ne dispose d’aucune borne fontaine et en souffre. Alors que celui d’Ambohimanga qui ne compte que 950 habitants dispose déjà avant 2005 : 8 bornes fontaines. Et récemment cette population s’est vue dotée de 5 nouvelles bornes fontaines. C’est dire qu’Ambohimanga, une borne fontaine sert 13 ménages grâce à la proximité de la mairie.
Faiblesse de l’effectif : Les Fokontany qui ont un faible nombre de population ont toujours eu du mal à monter un projet de développement. Leur nombre en constitue un handicap. Lors d’un montage d’un projet en effet, l a participation aux frais par les futurs bénéficiaires serait toujours prise en compte à l’éligibilité du dossier. Or, moins il y a des participants, plus la part de chacun augmente. Et la pauvreté des paysans qui prévaut dans les Fokontany ne leur permet pas de payer plus que ce qu’ils ont.
Cette fois ci le cas d’Imanja illustre cet handicap de l’effectif. Avec ses 227 habitants, la population souhaitant l’électrification de ses villages, voit son rêve partir en fumée. Car la somme représentant sa part était vraiment exorbitante pour les ménages. Alors qu’Antsahakely, d’une même superficie qu’Imanja, réalise plusieurs de ses projets grâce à ses 752 habitants : école, électrification, barrage, élevage porcin.
Couleur politique : Ne voulons pas trop entrer dans le détail, nous allons nous contenter de rapporter ici nos constats. Les 8 chefs Fokontany de notre première catégorie sont tous élus, soit majoritairement sousla couleur de l’ « Indépendant » , soit avec une autre couleur politique que celle du parti du pouvoir. Mais c’est surtout la population qui s’en plaigne. L’expression « izahay moa zanak’i kala hafa »73 est souvent entendue pendant les enquêtes dans ces Fokontany.
Sans projet de développement, ces 8 Fokontany demeurent les localités les plus pauvres de la Commune. Ils ne mettent pas à la disp osition de leur population aucune infrastructure de base comme les bornes Fontaines, l’électricité, les CBB II. L’activité principale reste l’agriculture traditionnelle. Aucune activité génératrice de revenu n’est recensée dans cette catégorie de Fokontany. Quant àl’éducation des enfants, sur les 8 Fokontany, seul Imanja a une vieille école primairepublique de 4 salles de classe. Et d’ailleurs c’est la seule infrastructure de l’Imanj a.
Un niveau de vie faible et dégradé
Le revenu annuel des ménages ne peut donc pas couvrir tous les besoins et dépenses financiers nécessaires pour l’année.
Les fréquentes visites entreprises lors des enquêtes nous ont permis de constater que tous les ménages n’ont pas le même niveau de vie. Celui-ci est en relation avec les activités pratiquées et exercées pendant toute l’année. La taille des exploitations, l’insuffisance des matériels agricoles ainsi que le revenu annuel déficitaire pour la majeure partie des ménages, sont des facteurs importants pour expliquer la grande inégalité entre les ménages.
Le ménage, défini comme étant l’ensemble des ersonnesp habitant un même logement, unies par des liens familiaux ou non et partageant les repas principaux et reconnaissant l’autorité d’une seule personne : le chef de ménage.
La quasi-totalité des ménages a une recettebudgétaire annuelle entre Ar450 000 et 700 000, soit une entrée d’argent de moins de 2 000 Ariary par jour par ménage. Cette situation engendre chez les ménages des répercussions négatives sur la vie quotidienne parce qu’il n’y aucune possibilité d’extension76, ni d’amélioration des activités pratiquées chaque jour. Mais seulement l’assurance de survie qui est importante.
Voici un extrait d’une dépense journalière d’un ménage dans le Fokontany d’Ambodisiarivo pendant la période de soudure. C’est une famille composée de 7 membres.
Une pauvreté persistante pour les ménages
La pauvreté est en quelque sorte un état d’asservissement et de frustration dans laquelle se trouve une personne partiellement ou totalement dépourvue de moyens d’existence durables et qui se voit exclue de la jouissance des fruits de la croissance. Il en résulte chez cette personne une certaine aliénation qui la rend « étrangère » au processus de développement .
La pauvreté est l’insuffisance des ressources matérielles (manque d’argent) et des conditions de vie, ne permettant pas à des êtres humains de vivre dignement selon les droits légitimes et vitaux de la personne humaine, et les condamnant aux dures difficultés de la survie au jour le jour.
Ces deux définitions de la pauvreté relatent ienb la situation de la quasi-totalité des ménages dans ce groupe de8 Fokontany où il n’y a aucun projet de développement. La rentrée d’argent est faible, basée surtout sur lespetites activités agricoles : la vente du riz, le salariat agricole. Quelques fois, la briqueterie pendant la saison sèche et fraîche fournit une source monétaire aux ménages.
Les ressources financières existent mais très limitées. Ce qui ne permettra jamais à l’ensemble des ménages de vivre dans la sérénité.aLpauvreté des conditions de vie ou d’existence, pour la majeure partie des ménages résulte de l’impossibilité de satisfaire les besoins qui permettent de mener une vie décentedans leur Fokontany.
La lutte contre la pauvreté est encore acharnée pour la population de ces Fokontany. Parce que la majeure partie d’entre elle se trouve dans la classe des ménages au budget déficitaire où la recette et la dépense sont en déséquilibre négative perpétuelle.
Le combat est permanent et au quotidien tant que les besoins fondamentaux de plus de 85% ne sont pas satisfaits. Ces principaux besoins sont l’autosuffisance alimentaire, L’amélioration des revenus, et sans oublier, les besoins classiques dans les pays en développement comme l’accès aux soins sanitaires età l’éducation.
Dans cette catégorie de Fokontany, bon nombre de population quitte leur Fokontany pour aller chercher du travail dans d’autres communes ou régions parce que à part les travaux des champs c’est-à-dire l’agric ulture, il n’y aucun issu possible dans leur Fokontany d’origine.
La pauvreté règne depuis toujours dans ces Fokontany et continue encore son apogée jusqu’ à ce que un jour peut être des solutions adéquates seront trouvées par les dirigeants, c’est dire la mairie et ses conseillers . La lutte contre la pauvreté est donc loin d’être à son terme. Ces 8 Fokontany que nous avons classé sans projet nous a permis l’analyse de la dynamique et le déroulement de la vie sociale et économique des ménages. L’enquête nous a bien montrée la similarité du niveau de vie de la population en générale comparé à celui des autres groupes ed Fokontany qui sont moyennement financés ou les plus financés .
DES RETOMBEES SOCIALES ET ECONOMIQUES MINIMES DANS LES FOKONTANY AYANT 1 A 3 PROJETS
Cette deuxième catégorie est composée de 9 Fokontany dispersés dans la commune d’Ambohimanga-Rova (cf croquis n°11 page 68). Amboh imarina, Fiekena, Ambohitrandriamanjaka et Ambohimandroso appartenant à l’arrondissement d’Ambohimanga. Manankasina, Ambohidahy, Soavinimerina et Malaza à celui de Manankasina et Ankazobe à celui d’Anosiarivo.
Dans le cadre de ce mémoire, nous avons étudié2 Fokontany sur les 9 Manankasina et Ankazobe. Nous avons enquêté 40 ménages et interviewé 3 personnes ressources : les 2 chefs Fokontany et un technicien communal qui habite à Ankazobe.
Des répercussions insuffisantes au niveau des Fokontany
Dans ces 9 Fokontany de cette catégorie, au otal 20 projets ont été mis en œuvre, soit 43% du total des projets entrepris dans la commune rurale. Les 2 Fokontany que nous avons retenus comptent chacun 2 projets.
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Table des matières
Première Partie AMBOHIMANGA-ROVA : UNE COMMUNE RURALE SOUS DEVELOPEE MALGRE DE NOMBREUX PROJETS DE DEVELOPPEMENT
CHAPITRE I:UNE POPULATION RURALE ESSENTIELLEMENT AGRICOLE
1- Une population essentiellement agricole inégalement repartie dans l’espace
2- l’agriculture encore traditionnelle: principale activité de la population
3 -Une étendue de surface cultivable mal exploitée
4- Une production faible destinée essentiellement à l’autosubsistance
CHAPITRE II: UNE INSUFFISANCE FLAGRANTE D’INFRASTRUCTURES
1- Infrastructures sanitaires : insuffisantes et sous équipées
2- L’éducation : Un secteur à problème permanent
3- Equipements sportifs, centres de formation et loisirs quasi- inexistants
4- Le transport, les Fokontany mal desservis par le « taxi-be »
CHAPITRE III :DE NOMBREUX PROJETS A OBJECTIFS MULTIPLES
1- Des infrastructures de bases insuffisantes
2- Des associations paysannes décevantes, financées par le PSDR
3-Les infrastructures d’adduction d’eau potable, d’électrification et centres de loisirs insatisfaisantes
4- Un barrage agricole mal conçu et sélectif à Anosiarivo
Deuxième Partie LES IMPACTS CONTRASTES ET FRAGILES DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT
CHAPITRE IV:FAIBLE DYNAMISME DES FOKONTANY SANS PROJET DE DEVELOPPEMENT
1- Une pratique agricole d’autosubsistance, fragilisant la population
2- Un revenu annuel déficitaire pour l’ensemble des ménages
3- Un niveau de vie faible et dégradé
4- Une pauvreté persistante pour les ménages
CHAPITRE V: DES RETOMBEES SOCIALES ET ECONOMIQUES MINIMES DANS LES FOKONTANY AYANT 1 A
3 PROJETS
1- Des répercussions insufisantes au niveau des Fokontany
2- Les productions agricoles : toujours insuffisantes et faibles
3- Des revenus annuels faibles pour la majorité des ménages
4- Un développement inachevé pour l’ensemble de la population
CHAPITRE V I:DES RESULTATS SAPTIAUX, SOCIAUX ET ECONOMIQUES MITIGES DANS LES FOKONTANY AYANT PLUS DE 4 PROJETS
1- Des répercussions réelles mais insatisfaisantes au niveau des Fokontany
2- Les productions agricoles : toujours insuffisantes et faibles
3- Des revenus annuels encore déficitaires pour la majorité des ménages
4-Un développement inachevé pour l’ensemble des ménages
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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