Les huiles végétales pures, un biocarburant artisanal et local parmi ceux d’origine industriel

Les concepts du développement local

Définitions et concepts du développement local 

L’histoire de la notion de développement local

Au début des années 60, l’Etat décide de faire de l’aménagement du territoire une priorité nationale. L’objectif affiché est de remédier aux disparités régionales par une politique volontariste réorganisant par en haut les activités économiques. Cette vision descendante du développement est contestée par divers acteurs locaux (habitants, élus) qui considèrent que le développement d’un territoire doit prendre en compte les besoins des habitants. Il s’agit également de revendiquer et de construire des territoires face aux politiques centralisatrices menées par l’Etat. La volonté d’éviter une marginalisation trop importante voir un déclin de certains territoires a conduit à la naissance de la notion de développement local qui consiste en « un développement du bas vers le haut » autrement dit du « local » au « global ». Il va prendre son essor au début des années 80 avec la mise en place des politiques de décentralisation et des « pays ». Cette approche volontariste, axée sur un territoire restreint, conçoit le développement en privilégiant les ressources endogènes. La reconnaissance officielle du développement local comme mode de développement dans le cadre du IXème plan (1984-1988) par la DATAR est représentative de ce changement de mentalité dans les possibilités de développement des territoires.

Ce concept, pourtant récent, connaît un succès grandissant notamment depuis la loi Voynet de 1999 avec l’augmentation du nombre de « pays » créés. En effet, c’est notamment au travers de cette entité territoriale que les projets de développement local sont mis en place. Avant même d’entrer dans  l’étude des éléments constituant un projet de développement, nous allons dresser une liste de quelques définitions du développement local d’auteurs, d’économistes, ou encore de géographes.

Quelques définitions

Le développement peut être défini comme un processus qualitatif de long terme qui se matérialise par la transformation des structures démographiques, économiques et sociales (industrialisation, urbanisation, salarisation, évolution des mentalités et des comportements…) d’un territoire. Si le terme « développement » est principalement utilisé à l’échelle d’un pays, il peut l’être également pour décrire des projets, des pratiques dont le cadre est infra-national (régional, départemental, intercommunal …): il s’agit alors de développement local. De nombreux auteurs, économistes, géographes ont proposés des définitions diverses mais contenant des caractéristiques souvent proches de la notion de développement local. Nous allons en voir quelques unes afin de cerner un peu plus cette notion qui apparaît difficile à définir.

Selon Bernard PECQUEUR, « le développement local est une dynamique qui met en évidence l’efficacité des relations non exclusivement marchandes entre les hommes pour valoriser les richesses dont ils disposent ». Pour Xavier GREFFE, il s’agit « d’un processus de diversification et d’enrichissement des activités économiques et sociales sur un territoire à partir de la mobilisation et de la coordination de ses ressources et de ses énergies […] ». Selon Bernard VACHON, « le développement local est un processus dynamique alimenté par des attitudes et des comportements axés sur l’action, plutôt qu’un ensemble de procédures prédéterminées et organisées dans une structure fermée. C’est une stratégie dans laquelle les acteurs sont les bénéficiaires. Elle est mise en œuvre sur des territoires variés où les ressources humaines et physiques sont d’une grande diversité […] ». Dans son mensuel paru en juin 1988, la Région Alsace a défini le développement local comme « un processus fondé sur la mobilisation locale des ressources et des savoir-faire, et met l’accent sur le développement des initiatives locales, le renforcement des solidarités intercommunales et la prise en compte des aspirations et des besoins de la population dans les domaines économique, social et culturel ».

Jacqueline MENGIN pense que « le développement local vise à recréer un espace structuré par des pôles, relativement autonomes, capables de négocier avec l’extérieur. L’objectif du développement local est de créer, ou de faire exister à nouveau, un partenaire avec des atouts de négociation dans le jeu économique social et culturel de la société globale ». Selon la DATAR, aujourd’hui la DIACT, « le développement local se caractérise comme la mise en œuvre le plus souvent mais pas exclusivement, dans un cadre de coopération intercommunale, d’un projet global associant les aspects économiques, sociaux et culturels du développement. Généralement initié par les élus locaux, le processus de développement local s’élabore à partir d’une concertation large de l’ensemble des citoyens et des partenaires concernés et trouve sa traduction dans une maîtrise d’ouvrage commune». Enfin, pour Pierre NARDIN, « le défi le plus important du développement local, c’est sa capacité à changer les mentalités, à passer des mentalités d’échecs et d’assistés à des mentalités d’acteurs sociaux et économiques, à des mentalités de créateurs ».

Les caractéristiques du développement local 

Selon Xavier GREFFE, le développement local doit prendre à la fois en compte les théories du développement « par en haut » (les choix économiques sont décidés au sommet de l’Etat selon une logique sectorielle fondée sur la dotation inégale en facteurs de production des territoires) et du développement « par en bas » (les ressources d’un territoire, les besoins ressentis par sa population et les initiatives qu’elle prend, combinées aux ressources disponibles, sont à l’origine d’une dynamique de développement) pour être crédible. En poursuivant son raisonnement, ce même auteur parvient à isoler six caractéristiques relatives au concept de développement local:
• Un projet de développement local est transversal : il doit intégrer les domaines économique, social et culturel pour que les représentations du territoire et les réalisations économiques interagissent les unes avec les autres.
• Les territoires susceptibles de mettre en place un projet de développement local peuvent avoir des tailles et statuts diversifiés : l’important c’est qu’ils soient des « […] espaces vécus […] où l’on peut associer une identité culturelle et une originalité économique […] ».
• Un projet de développement local est une démarche collective nécessitant la mise en synergie de tous les acteurs du territoire (élus, entrepreneurs, associations, institutions, travailleurs, …).
• Le développement local se fonde en priorité sur les capacités endogènes de production d’un territoire, ces ressources, ce qui n’implique pas une fermeture sur l’extérieur mais au contraire une ouverture propice à des échanges multiples. C’est la position que défend également Bernard PECQUEUR : « En réalité, le développement local n’est pas « localiste », il propose une grille de lecture du développement qui a vocation à embrasser sous un même regard l’organisation des hommes en vue de produire et de répartir les biens matériels dans une perspective d’évolution mondiale, sans s’enfermer dans l’examen à la loupe des micro-économies ».
• Il est nécessaire que l’information circule bien au sein du territoire en développement pour que les initiatives des différents acteurs du développement s’enrichissent au contact les unes des autres. Par ailleurs, la formation (initiale, continue…) est un enjeu décisif pour la réussite du projet puisqu’elle permet de maintenir un niveau de savoir-faire tout en favorisant l’émergence de nouvelles compétences au sein de la population.
• Enfin, les pouvoirs publics locaux doivent participer au projet de développement local en assurant une animation socio-économique autour de celui-ci. Cette fonction renvoie aux notions de catalyse et d’accompagnement : il s’agit de permettre aux différentes initiatives de se concrétiser sans les étouffer par des velléités planificatrices.

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Table des matières

Introduction
Section 1 : Les huiles végétales pures, un biocarburant artisanal et local parmi ceux d’origine industriel
A. Les concepts du développement local
B. Un contexte géopolitique à l’origine du développement des biocarburants
C. La production de la graine, une étape commune à la filière de production des EMHV et des HVP
D. Des procédés de fabrication opposés donnant des produits aux caractéristiques différentes
Section 2 : De la problématique à la définition de la démarche de recherche
A. De l’approche générale à la définition de la question spécifique
B. Deux filières aux intérêts divergents pour le monde agricole et les territoires ruraux
C. La filière des HVP : une filière en plein essor promise à un bel avenir
D. Démarche à suivre et définition des éléments constitutifs du territoire de recherche
Section 3 : Territoire d’études et bilan de la filière des HVP
A. Le département de recherche : les Deux-Sèvres, un territoire picto-charentais très agricole
B. Le Thouarsais : un territoire propice au développement des cultures oléagineuses et à la production d’HVP
C. Bilan et limites au développement de la filière des HVP
Conclusion
Bibliographie

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