Les huiles essentielles

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COMPOSITION CHIMIQUE DES HUILES ESSENTIELLES

Une huile essentielle est un mélange complexe de constituants qui appartiennent de façon quasi exclusive, à deux groupes caractérisés par des origines biogénétiques distinctes : le groupe des terpènoïdes d’une part, et le groupe des composés aromatiques phénoliques et des dérivés du phénylpropane d’autre part.

Les Terpènoides

Ils répondent à la formule générale (C5H8)n et les huiles essentielles contiennent les terpènes les plus volatiles, c’est-à-dire, ceux dont la masse moléculaire n’est pas trop élevée : les monoterpènes (n=2) et les sesquiterpènes (n=3).

Monoterpènes

Les monoterpènes sont constitués par 10 atomes de carbone correspondant à deux unités isopréniques. Ils ont une odeur souvent agréable et constituent parfois plus de 90% de l’huile essentielle, comme dans le cas de l’HE de poivre.
Plus de 900 monoterpènes connus se répartissent principalement dans 3 catégories structurelles : les monoterpènes acycliques, les monoterpènes à un cycle (monocycliques) et ceux à deux cycles (bicycliques). La réactivité de cations intermédiaires dans la biosynthèse des monoterpènes justifie l’existence de divers squelettes de base et de fonctionnalisations variées comme illustré à la figure1.

Sesquiterpènes

Il s’agit de la classe la plus diversifiée des terpènes puisqu’elle contient plus de 3000 molécules dont quelques-unes des plus classiques sont présentées à la figure 2.
Tout comme les monoterpènes, les sesquiterpènes se divisent en plusieurs catégories structurelles : acycliques, monocycliques, bicycliques et tricycliques. Il convient de remarquer que l’allongement de la chaîne par rapport aux monoterpènes, de n=2 à n=3, accroît les possibilités de cyclisations, d’où la très grande variété de structures connues.
Outre la fonctionnalisation en alcool, cétone ou éther, la formation de lactone α, β-insaturée est typique des sesquiterpènoides. La molécule de germacranolide – 6,12 est donnée en exemple.

Les composés aromatiques

Les dérivés aromatiques et les dérivés du phénylpropane (C6-C3) sont beaucoup moins fréquents que les terpénoides dans les HE. Cette classe comporte des composés odorants bien connus comme la vanilline, l’eugénol et le trans-anéthol dont les structures sont présentées à la figure 3. Les composés aromatiques sont prédominants dans les huiles essentielles de girofle, persil, anis, fenouil etc.
Une fonctionnalisation typique des composés aromatiques d’HE est la cétalisation au niveau du noyau benzénique comme dans la molécule d’apiole, constituant de l’HE de persil.

NOTION DE CHEMOTYPE

Une même espèce botanique peut fournir des huiles essentielles de composition chimique différente en fonction de son environnement écologique : conditions climatiques, type de sol, reliefWCette variation chimique, qui peut être aussi d’origine génétique, génère la notion de chémotype ou race chimique, notion capitale en aromathérapie.
C’est une forme de classification à la fois chimique, biologique et botanique désignant la ou les molécule(s) majoritairement présentes dans une huile essentielle. On parle alors d’ Huile Essentielle ChémoTypée « H.E.C.T ». Ces huiles essentielles peuvent présenter des activités thérapeutiques différentes et des toxicités variables d’un chémotype à l’autre, et la méconnaissance des chémotypes peut parfois être à l’origine d’accidents graves en aromathérapie [3] [8].
L’exemple de l’huile essentielle de thym (Thymus vulgaris) est édifiant avec 8 chémotypes différents : Chémotype THYMOL, THUYANOL, CARVACROL, GERANIOL, LINALOL, TERPINEOL, CINEOLE et PARACYMENE. Le chémotype LINALOL a des propriétés antibactériennes, antifongiques, virucides et antiparasitaires intestinaux, tandis que le chémotype PARACYMÈNE a une action anti-infectieuse et une forte action antalgique recommandée en cas de rhumatismes et d’arthrose [3].

QUALITE ET NORMES DES HUILES ESSENTIELLES

La normalisation est l’ensemble des règles et techniques résultant de l’accord des producteurs et des clients- utilisateurs. Ainsi, il existe plusieurs normes qui peuvent être nationales ou internationales, et dont les plus connues sont la norme internationale ISO (Organisation Internationale de Standardisation), la norme américaine EOA (Essential Oil Association) et la norme française AFNOR (Association Française de Normalisation) [10].
Chaque pays peut avoir sa propre norme qui est établie par le groupement des producteurs et des utilisateurs locaux.
Selon les normes des huiles essentielles, diverses règles sont appliquées telles que :
Les règles d’analyses physiques
Les règles générales d’étiquetage et de marquage des récipients

Critères de qualité

La qualité d’une huile essentielle est appréciée sur la base de certaines caractéristiques définies notamment par les normes AFNOR, et qui sont :
Les caractéristiques organoleptiques : odeur, couleur, saveur, aspect
Les caractéristiques physiques : densité, indice de réfraction, pouvoir rotatoire
Les indices chimiques : indice d’acide, d’ester, d’alcool, de carbonyle, de phénol
La composition chimique : structures et teneurs des molécules considérées comme caractéristiques de cette HE.
Les résultats de ces déterminations servent à élaborer la fiche technique de l’HE, document exigé dans une démarche de commercialisation du produit.

Règles d’étiquetage

En plus des données rassemblées sur la fiche technique, des informations relatives à la traçabilité de l’HE sont à mentionner sur l’étiquette du contenant de l’HE. Elles concernent les différentes étapes décrites ci-après, depuis la matière végétale jusqu’à l’obtention de l’HE :
La certification botanique :
L’appellation de la plante doit préciser le genre, l’espèce, la sous-espèce, le cultivar afin d’empêcher toute erreur issue des noms vernaculaires.
L’origine géographique :
Le nom du pays ou d’une région apporte des précisions intéressantes sur le biotope (l’environnement) de la plante aromatique et caractérisera sa composition biochimique particulière.
Le mode de culture :
Cette précision dira si la plante est sauvage ou cultivée, issue d’une culture biologique (label BIO) ou non.
Le stade de développement botanique :
Les caractéristiques chimiques dépendent parfois du stade de développement du végétal: cueillette avant, pendant ou après floraisonW
L’organe du végétal :
Il est connu que la qualité d’une HE peut varier en fonction de l’organe soumis à l’extraction. Il en est ainsi, par exemple de l’orange, Citrus aurantiums spaurantium, dont les feuilles, les fleurs et le zeste fournissent des HE respectivement nommées HE de petit grain, HE de néroli et HE d’orange amère.
Le mode d’extraction :
Hydrodistillation, percolation, expression, extraction au fluide supercritique sont autant de techniques dont la mise en œuvre peut influencer de façon significative la qualité de l’extrait.
Le chémotype ou chimiotype :
La connaissance de la composition chimique de l’HE via des analyses chimiques fines permet d’attribuer le chémotype qui lui correspond. Cette information figurera impérativement sur l’étiquette, avec la mention HECT 100% pure, 100% naturelle, 100% intégrale.

LES ENJEUX ECONOMIQUES

Les huiles essentielles sont recherchées pour leurs propriétés odorantes et thérapeutiques. Elles sont alors devenues un ingrédient clé dans la formulation de nombreux produits de consommation.
Actuellement, les huiles essentielles sont valorisées principalement sur le marché de l’aromathérapie, de la parfumerie-cosmétique et des arômes alimentaires. De ce fait, il existe une demande internationale croissante pour les huiles essentielles dont les principaux marchés de consommation sont les pays développés (Europe, Japon et Amérique du Nord) qui représentent 80% des débouchés mondiaux [11].
Cette tendance serait due à des changements sociaux qui conduisent :
– à la diversification alimentaire et à l’augmentation rapide de la production industrielle alimentaire (boissons gazeuses, croustilles, etc.) utilisant les huiles essentielles comme arômes;
– à la recherche de nouveaux produits naturels par les grandes sociétés de parfumerie et cosmétique : Givaudan, IFF (International Flavors & Fragrances), Firmenich, leaders dans l’industrie des parfums et arômes [11].
Plus de la moitié de la production mondiale des PAM, entre autres les huiles essentielles est assurée par les pays en développement. Cette situation s’explique par le déplacement de la production d’un nombre important d’espèces des pays industrialisés vers les pays à faible coût de main d’œuvre. Cependant, les pays développés continuent
à dominer les productions reposant sur les technologies avancées pour compenser l’avantage comparatif lié au coût de main d’œuvre.
On distingue globalement 3 types de pays producteurs des PAM [12] :
– Les pays soutenus par un important marché intérieur (Chine, Inde, Indonésie,W) et qui profitent généralement des grands espaces, d’une main d’œuvre bon marché et d’une activité de recherche-développement dynamique. L’Inde et la Chine ont le statut de leaders mondiaux pour certaines espèces. Grâce à l’activité de recherche développement, ils sont devenus des concurrents redoutables sur des produits typiquement méditerranéens comme l’origan, le basilic, W
– Les pays tournés essentiellement vers le marché international et disposant à leur tour, de main d’œuvre à faible coût et de biomasse abondante à l’état spontané. Madagascar qui fait partie de cette catégorie exporte l’intégralité de sa production (90%) [13]. Le pays puise dans une végétation spontanée et souvent abondante et subissent les aléas du marché international. Il est confronté à de sérieux handicaps tant au niveau technologique et scientifique, dus au faible niveau de recherche-développement, qu’à celui de l’organisation du système de production.
– Les pays industrialisés (USA, Europe et Japon) qui produisent à grande échelle et arrivent à assurer le tiers de la production mondiale des Huiles Essentielles. Ils occupent une place de choix sur la scène internationale des PAM et disposent d’avantages comparatifs, certains liés à la maîtrise de la technologie. Ils tirent profit d’une agriculture intensive soutenue par une forte activité recherche- développement. Les pouvoirs publics et les organisations professionnelles encouragent et apportent leur appui à ce secteur.
Un aperçu de l’enjeu économique dans la commercialisation des HE sur le marché mondial est donné dans le tableau 1.
Les pays comme l’Europe de l’Ouest, les Etats-Unis et le Canada détiennent 35 Milliards d’Euros du marché mondial des huiles essentielles, avec 49% en importation et 65% en exportation pour l’Europe de l’Ouest et seulement 15% en exportation pour les Etats-unis et Canada.
Madagascar dispose de plus de 30 types d’huile essentielle mis en vente sur le marché national et international. Le tableau 2 montre les exportations réalisées depuis 2006. Quelques HE produites à Madagascar sont présentées dans le tableau 3 avec leurs valeurs à l’exportation, et les principales sociétés productrices d’HE malgaches sont figurées dans le tableau 4 avec le type d’HE produites. Ces données indiquent que le pays peut tirer profit de la commercialisation à l’exportation des HE qui sont des produits à haute valeur ajoutée.
Les HE les plus demandées sur le marché mondial sont celles du girofle, du vétiver, de la menthe, du citron vert, de l’orange et du géranium pour une valeur de 2 525 millions USD ; la part de Madagascar n’est que de 0,7%, alors que le pays dispose de tous les atouts pour se classer parmi les plus importants producteurs d’HE : bonnes conditions climatiques, situation géographique excellente, faible coût de la main d’œuvre, disponibilité des techniques de production simples et accessibles, disponibilité du terrain, accords de libre-échange avec les principaux pays importateurs (par exemple l’Europe et les États-Unis), nombreuses espèces encore inexploitées ainsi qu’à d’autres facteurs importants comme la qualité et l’originalité de ses huiles essentielles.
La commercialisation des HE permettrait au pays d’équilibrer sa balance commerciale. Cependant, l’ouverture à la concurrence mondiale exige la réalisation d’actions pertinentes pour assurer la compétitivité et la performance des produits malgaches.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
Chapitre 1 : Les huiles essentielles
Chapitre 2 : Description de la plante étudiée : Tambourissa purpurea
Chapitre 3 : Synthèse des travaux antérieurs sur Tambourissa purpurea
Partie II : MATERIELS ET METHODES
Chapitre 1 : Méthodes de caractérisation de l’huile essentielle de feuilles de Tambourissa purpurea
Chapitre 2 : Méthodes d’analyse statistique
Partie III : REALISATIONS EXPERIMENTALES
Chapitre 1 : Obtention des HE de Tambourissa purpurea
Chapitre 2 : Analyses chimiques des HE de Tambourissa purpurea
Chapitre 3 : Application de l’ACP et l’AFD à la mise en évidence d’HE chémotypée de Tambourissa purpurea
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ET WEBOGRAPHIQUES
ANNEXES

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