LES HORMONES THYROÏDIENNES

LES HORMONES THYROÏDIENNES

Rôles des hormones thyroïdiennes

Les hormones thyroïdiennes sont des hormones du métabolisme de base. Elles stimulent les oxydations cellulaires, la thermogenèse et l’anabolisme protéique. Chez le jeune mammifère, elles stimulent la croissance des os longs et le développement cérébral. C’est pourquoi, on rencontre du nanisme et du crétinisme chez les hypothyroïdiens congénitaux. Les hormones T3 et T4 ont les mêmes propriétés biologiques mais l’hormone T3 est dix fois plus active sur le métabolisme que l’hormone T4. Cette dernière peut être activée en se transformant en T3, au niveau du foie.

Contrôle et régulation de la sécrétion des hormones thyroïdiennes

L’axe thyréotrope

Il s’agit d’un axe de régulation hormonal mettant en jeu l’hypothalamus et l’hypophyse, sécrétant respectivement la TRH (Thyrotropin Releasing Hormone), tripeptide et la TSH (Thyroid Stimulating Hormone), glycoprotéine formée de 2 chaînes α et β, respectivement de 92 et de 112 acides aminés (figure 3). La TRH est produite dans les noyaux paraventriculaires de l’hypothalamus. Elle est transportée par la circulation portale vers l’hypophyse où elle se lie à des récepteurs spécifiques et y stimule la sécrétion de TSH ainsi que celle de prolactine. La TSH agit à différents niveaux du métabolisme thyroïdien : – elle stimule l’adényl-cyclase de la membrane basale du thyréocyte donc la synthèse d’AMPc et par conséquent la pénétration active d’iode à l’intérieure de la cellule. – elle active la synthèse de thyroglobuline, son stockage dans le colloïde et son iodation par la peroxydase membranaire apicale. – enfin, elle stimule la protéolyse de la thyroglobuline, la condensation des résidus MIT et DIT en T3 et en T4, et la sécrétion hormonale proprement dite.
La TSH favorise aussi la croissance de la glande thyroïde, certainement en synergie avec les facteurs de développement « insuline-like » grouth factor (IGF) I et II, médiateurs permettant à l’hormone somatotrope (ou hormone de croissance) de développer son action anabolisante protidique et phosphocalcique.

Contrôle de la sécrétion

Toute synthèse accrue de T4 et T3 est précédée d’une augmentation de sécrétion de TRH, elle-même à l’origine d’un pic sécrétoire de TSH. Cependant, des mécanismes d’activation, de régulation et de rétrocontrôles exercés par les hormones thyroïdiennes sur l’axe thyréotrope n’ont pu être identifiés de façon précise chez le chien.Le schéma de régulation fait intervenir un rétrocontrôle négatif sur la sécrétion de TSH par T4 et T3. En fait, T4 serait transformée en T3 qui serait la seule forme à pouvoir induire dans l’hypophyse la production d’une protéine inhibant la sécrétion de la TSH d’une part, et à réaliser une baisse du nombre de récepteurs à la TRH dans l’hypophyse d’autre part. On suppose aussi qu’il existe un rétrocontrôle négatif de la sécrétion de TRH par les hormones thyroïdiennes et la TSH sur l’hypothalamus lui-même.L’excès d’apport iodé comme l’insuffisance d’apport peuvent être à l’origine d’une hypothyroïdie fonctionnelle. Lors d’insuffisance d’apport, la thyroglobuline n’est pas halogénée, c’est-à-dire fixée à une molécule d’iode, d’où l’existence d’un déficit sécrétoire, par déficit des précurseurs MIT et DIT. De même, l’excès d’apport implique d’une part la saturation des sites enzymatiques de la peroxydase par les ions iodures, empêchant ainsi la formation d’ions iodinium et d’autre part la formation de I2 sans iodation possible de la thyroglobuline. En médecine vétérinaire, les carences comme les excès d’apport ne se rencontrent que rarement aujourd’hui en France.

Devenir et mode d’action des hormones thyroïdiennes

Forme libre – forme liée et transport jusqu’au site d’action

Les protéines de transport
Dans la circulation sanguine, les hormones thyroïdiennes sont très majoritairement liées à des protéines de transport. On considère que 99.9% de la thyroxine (T4) est liée à une albumine et à trois autres protéines (13). D’après Larsson (62), ces trois protéines sont : une HDL2 (High density lipoprotein), une lipoprotéine correspondant à un transport non spécifique de la thyroxine, une α2 globuline ou TBPA (Thyroxin Binding Prealbumin), une β globuline, qui est la thyroglobuline ou TBG (Thyroxin Binding Globulin). La T3, quant à elle, est principalement transporté par la TBPA.
Formes libres
Il s’agit de la T4 libre (free T4 ou fT4) et de la T3 libre (fT3), seule la fT4 présente un intérêt réel en matière de dosage. Le volume de distribution est large puisque tous les tissus et organes possèdent des récepteurs, cependant l’action hormonale est plus intense dans certains tissus tels que : le foie, les reins, les muscles, la peau, la peau, les surrénales, le tissu adipeux brun, le cerveau, l’hypophyse .

Forme inactive – forme active

Seules les formes libres sont actives c’est-à-dire susceptibles d’avoir une action sur les tissus cibles. Cependant la fT4 est considérée comme une pro-hormone car trois à cinq fois moins active que la fT3. Chez le chien, la fT3 est produite à 60% par désiodation extra-thyroïdienne de la fT4, notamment hépatique, par une enzyme, la 5’-déiodinase microsomale. La T4 peut aussi être convertie en rT3 ou reverse T3, forme inactive d’hormone thyroïdienne, par la 5-déiodinase. Ces conversions par des désiodases sont intracellulaires. Lorsque l’organisme est en état catabolique comme lors de maladies ou de jeûne, la production de la rT3 augmenterait (93). 1.5.3. Mode d’action cellulaire.La T3 agit par l’intermédiaire de récepteurs nucléaires et mitochondriaux sur tous les mécanismes de synthèse (94). Elle accroît la synthèse des ARNm par activation de l’ARN polymérase, elle stimule le transport des acides aminés, elle potentialise l’action de certaines hormones. Les répercussions sont immédiates sur les mécanismes de croissance et de différenciation, en particulier des tissus fœtaux. Elle augmente la consommation d’oxygène et par conséquent élève le métabolisme basal. Elle exerce son activité sur la synthèse, la mobilisation et la dégradation des lipides. Ainsi, l’hypercholestérolémie peut constituer un bon signe biologique d’appel d’une hypothyroïdie.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I: DONNEES BIBLIOGRAPHIQUES
1. GENERALITES SUR LES HORMONES THYROÏDIENNES
C H E Z L E C H I E N
1.1. Présentation des hormones thyroïdiennes
1.2. Biosynthèse des hormones thyroïdiennes
1.3. Rôles des hormones thyroïdiennes
1.4. Contrôle et régulation de la sécrétion des hormones
thyroïdiennes
1.4.1. L’axe thyréotrope
1.4.2. Contrôle de la sécrétion
1.5. Devenir et mode d’action des hormones thyroïdiennes
1.5.1. Forme libre-forme liée et transport jusqu’au site d’action
1.5.1.1. Les protéines de transport
1.5.1.2. Les formes libres
1.5.2. Forme inactive- forme active
1.5.3. Mode d’action cellulaire
1.5.4. Elimination
2. L’HYPOTHYROÏDIE CHEZ LE CHIEN : SYMPTÔMES ET DIAGNOSTIC
2.1. Les différents types d’hypothyroïdie
2.1.1. Hypothyroïdie primaire
2.1.1.1. Thyroïdite lympho-plasmocytaire
2.1.1.2. Atrophie idiopathique de la thyroïde
2.1.1.3. Hypothyroïdie congénitale
2.1.1.4. Tumeurs thyroïdiennes
2.1.2. Hypothyroïdie secondaire
2.1.2.1. Tumeur hypophysaire
2.1.2.2. Origine congénital
2.1.3. Hypothyroïdie tertiaire
2.1.4. Hypothyroxinémie réactionnelle
2.1.4.1. Définition
2.1.4.2. Mécanismes
2.1.4.3. Principales causes
2.1.4.3.1. Causes physiologiques
2.1.4.3.2. Maladies générales non thyroïdiennes
Hypercorticisme
Hypocorticisme
Diabète sucré
Insuffisance rénale
Hyperoestrogénisme du mâle
Insuffisance hépatique
Infection chronique
2.1.4.3.3. Cachexie – Patients en soins intensifs
2.1.4.3.4. Origine iatrogène
Sulfonamides
Produits de contraste iodés
Phénobarbital
2.2. Symptômes de l’hypothyroïdie
2.2.1. Prédisposition
2.2.1.1. Age
2.2.1.2. Races
2.2.1.3. Sexe
2.2.2. Symptômes cliniques
2.2.2.1. Symptômes cutanés
2.2.2.1.1. Alopécie hypothyroïdienne
2.2.2.1.2. Myxoedème et hypertrichose
2.2.2.1.3. Syndrome kérato-séborrhéique – Pyodermite superficielle ou profonde
2.2.2.2. Troubles de la croissance
2.2.2.3. Troubles neuromusculaires
2.2.2.3.1. Myopathie hypothyroïdienne
2.2.2.3.2. Polyneuropathie hypothyroïdienne
2.2.2.3.3. Syndrome vestibulaire périphérique
2.2.2.3.4. Autres affections neuromusculaires rattachées à l’hypothyroïdie
2.2.2.4. Coma myxoedémateux
2.2.2.5. Système cardiovasculaire
2.2.2.6. Athérosclérose et hyperlipidémie
2.2.2.7. Obésité
2.2.2.8. Troubles immunitaires
2.2.2.9. Troubles hématologiques et de la coagulation
2.2.2.10. Troubles oculaires
2.2.2.11. Troubles comportementaux
2.2.2.12. Troubles de la reproduction
2.3. Diagnostic
2.3.1. Tests non spécifiques
2.3.1.1. Anémie normocytaire, normochrome, non régénérative
2.3.1.2. Hypercholestérolémie
2.3.1.3. Biopsie cutanée
2.3.2. Dosages hormonaux
2.3.2.1. Dosage de thyroxine basale : totale ou libre
2.3.2.1.1. Généralités
2.3.2.1.2. Techniques de dosage
2.3.2.1.3. Valeurs usuelles et interprétation
2.3.2.1.4. Prélèvements
2.3.2.2. Dosage de la c-TSH
2.3.2.3. Test de stimulation à la TSH
2.3.2.4. Test de stimulation à la TRH
2.3.2.5. Tests rarement utilisés
2.3.2.5.1. Recherche d’anticorps antithyroglobuline
2.3.2.5.2. Anticorps anti-T4 ou anti-T3
2.3.2.5.3. Evaluation thérapeutique
2.3.2.5.4. Dosage de tT3 et de fT3
2.3.2.5.5. Autres méthodes diagnostiques
2.3.2.6. Méthodes en développement
3. INFLUENCES DES TROUBLES DE LA GLANDE THYROÏDE SUR LA FONCTION DE REPRODUCTION
3.1. Interactions de l’axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien avec les hormones de la reproduction
3.2. Données cliniques en médecine humaine
3.2.1. Chez la femme
3.2.1.1. Hypothyroïdie et fertilité
3.2.1.1.1. Première hypothèse : existence d’une relation entre l’hypothyroïdie et l’infertilité
3.2.1.1.2. Deuxième hypothèse : Absence de relation entre l’hypothyroïdie et l’infertilité
3.2.1.2. Hypothyroïdie et grossesse
3.2.1.3. Hypothyroïdie et croissance
3.2.1.4. Hypothyroïdie et galactorrhée
3.2.2. Chez l’homme
3.3. Données expérimentales chez les rongeurs de laboratoire
3.4. Données cliniques en médecine vétérinaire concernant l’espèce canine
3.4.1. Données générales
3.4.2. Chez la chienne
3.4.3. Chez le chien
PARTIE II: ETUDE EXPERIMENTALE
1. OBJECTIFS DE L’ETUDE
2. MATERIELS ET METHODES
2.1. Matériels
2.1.1. Bases du recrutement
2.1.2. Choix des animaux
2.2. Méthodes
2.2.1. Elaboration d’un questionnaire
2.2.2. Prélèvements
2.2.2.1. Réalisation des prélèvements
2.2.2.2. Stockage des prélèvements
2.2.3. DOSAGES
2.2.4. EVALUATION STATISTIQUE
3. RESULTATS
3.1. ANALYSE DU QUESTIONNAIRE
3.1.1. Analyse générale
3.1.2. Analyse par sexe
3.2. BILAN DES DOSAGES
3.2.1. Définition de catégories en fonction du statut thyroïdien
3.2.2. Analyse par race
3.2.3. Analyse par sexe
3.3. ANALYSE CONJOINTE DES RESULTATS DE LA FONCTION THYROÏDIENNE ET DE LA FERTILITE
3.3.1. Exploration brute des résultats
3.3.2. Exploration des résultats corrigés
3.4. ANALYSE STATISTIQUE DES RESULTATS
4. DISCUSSION
4.1. DISCUSSION CONCERNANT LE PROTOCOLE
4.1.1. Difficultés liées à l’étude
4.1.1.1. Difficultés liées au travail sur le terrain
4.1.1.2. Collaboration des éleveurs et problème sur le recueil des commémoratifs
4.1.1.3. Réalisation des dosages
4.1.2. Echantillonnage
4.1.2.1. Nombre d’animaux
4.1.2.2. Choix des races
4.1.2.3. Sexe et âge
4.1.3. Dosages
4.1.3.1. Choix des marqueurs
4.1.3.2. Fiabilité des dosages
4.1.4. Tests statistiques
4.2. DISCUSSION CONCERNANT LES RESULTATS
4.2.1. Hypothyroxinémie et infertilité
4.2.2. Hypothyroïdie et infertilité
4.2.3. Comparaison par rapport à la bibliographie
4.2.3.1. Bibliographie humaine
4.2.3.2. Bibliographie vétérinaire
C O N C L U S I O N
BIBLIOGRAPHIE

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