Les hôpitaux magnétiques
Les hôpitaux magnétiques
C’est en 1980, aux USA qu’apparaissent les premiers hôpitaux magnétiques appelés « magnetic hospitals » (Brunelle, 2009). Ces derniers sont nommés de cette sorte car ils ont comme caractéristiques d’attirer les infirmières et de les conserver près de soi dans le système de soins (Brunelle, 2009). Ces caractéristiques permettent la satisfaction au travail grâce à huit conditions essentielles. Celles-ci sont : l’autonomie professionnelle qui est « une identification professionnelle qui contribue à surmonter les conditions difficiles » ; les supports fournis par l’hôpital soit les appareils administratifs (équipements, ordinateurs,garderies) visant la sécurité et l’équité au travail ; la bonne collaboration entre médecins et infirmières ; la valorisation professionnelle et le leadership infirmier qui sous-entend l’encouragement à suivre des formations continues et permettant d’avoir une place dans les prises de décisions ; les relations positives avec les patients et les pairs qui conduisent à un sentiment d’appartenance à un groupe, à s’impliquer et d’avoir confiance en l’autre; le ratio de personnel adéquat étant la proportion d’infirmières qualifiées dans l’équipe pour des résultats meilleurs ; le focus des patients qui est la centralisation des soins sur le patient ainsi que l’importance de la qualité étant la recherche permanente d’une meilleure qualité des soins (Brunelle, 2009).
Le vieillissement
Deux concepts issus de la problématique ont été retenus pour une meilleure compréhension du sujet, à savoir le vieillissement qui est un facteur déclencheur et l’âgisme qui est une conséquence du vieillissement influençant fortement la rétention ou plutôt la volonté de rétention.
Selon le Collège national des enseignants de gériatrie (2000), le vieillissement se définit comme :
« Un ensemble de processus physiologiques et psychologiques qui modifient la structure et les fonctions de l’organisme à partir de l’âge mûr. Il est la résultante des effets intriqués de facteurs génétiques (vieillissement intrinsèque) et de facteurs environnementaux auxquels est soumis l’organisme tout au long de sa vie ».
Le veillissement se divise en trois catégories. Tout d’abord, le vieillissement réussi se caractérisant par l’absence de pathologies, le maintien de l’autonomie, des capacités intellectuelles et des aptitudes sociales. Ensuite, le vieillissement fragile qui se démarque par un état instable aboutissant à un déficit progressif des fonctions physiologiques et psychologiques. Puis, le vieillisement pathologique qui se distingue par un dysfonctionnement d’un ou de plusieurs organes amenant à une co-morbitié, diminuant ainsi l’espérance de vie .
En raison des changements provoqués par le processus du vieillissement, une période de transition s’installe. La transition est un processus fait de changements sur un plan personnel (intérêts, sens de la vie), sur un plan professionnel (relations au travail, compétences) et sur un plan social (activités, relations sociales, statut dans la société). Ces chamboulements induisent des déséquilibres auxquels la personne doit s’adapter car elle perd des rôles pour en adopter d’autres
L’âgisme
Actuellement, l’âgisme est omniprésent dans notre société et va se répandre davantage au fil des années en raison du vieillissement de la population (OMS,2016). Celui-ci est défini par Butler (1975), comme étant « des stéréotypes et une discrimination fondée sur l’âge s’appuyant comme le sexisme et le racisme, sur de fausses croyances qui sont à la source des mécanismes d’exclusion sociale ». En d’autres termes, chaque personne a une représentation sociale de la personne âgée mais la majorité de la société la voit comme étant fragile, lente et dépassée, ce qui génére des attitudes négatives liées à l’âge. Ces dernières se manifestent par des moqueries, de l’humour dénigrant, un langage infantilisant, un langage contrôlant et un langage non verbal .
L’âgisme est un véritable problème car il provoque de nombreuses conséquences sur les personnes âgées telles que : un état de stress chronique avec des risques cardio-vasculaires et dépressifs, une baisse de l’estime de soi liée à une réduction du sentiment d’auto-efficacité et un sentiment de fardeau pour la société, une diminution de la productivité puis un isolement social.
La qualité des soins
Souvent les instutions se veulent être remarquarbles en prestations de soins par rapport aux autres établissements afin d’avoir une bonne réputation. Dès le moment où l’institution est confrontée à une pénurie annoncée, elle doit réajuster son fonctionnement, son organisation et son budget afin que le personnel soignant puisse prodiguer des soins de qualité dans les meilleures conditions. En effet, il est important d’entreprendre des mesures préventives pour éviter un désarroi sur les employés qui subissent une forte pression comme la charge de travail, la rapidité des tâches à effectuer pour des soins optimaux (Storey et al., 2009). Cependant, malgré ces mesures mises en place, l’infirmière senior a comme unique solution de s’adapter aux exigences de sa profession. Elle peut être amenée à effectuer de manière robotisée les soins sans prendre en considération tous les aspects du patient.
La valorisation professionnelle et le leadership infirmier
Un facteur influençant la rétention des infirmières seniors est la reconnaissance de leurs compétences et des avantages qu’elles peuvent apporter au sein d’une équipe. De ce fait, le personnel des hôpitaux magnétiques favorise une culture, une ambiance bienvieillante qui porte sur la reconnaissance, la valorisation et le respect pour son prochain. Pour respecter son collègue, la philosophie du caring mentionne qu’il faut « considérer la personne comme étant unique et à part entière, sans jamais la traiter, la percevoir comme un objet ou violer ses droits » (Cara et al.,2016). Si tous ces éléments sont pris en compte par les institutions, les infirmières seniors se sentiraient en confiance, et « moins étiquetées comme âgées » (Clendon& Walker, 2015). Les établissements devraient s’inspirer de la culture des hôpitaux magnétiques car ils se focalisent sur la Personne entière. Cela permettrait de travailler dans un environnement chaleureux et de prévenir des tensions intergénérationnelles (Palumbo et al., 2009). Les causes de ces dernières peuvent découler de points de vue divergents, de préjugés sur la personne, d’expériences, de connaissances différentes et d’opportunités de formations inéquitables. En effet, ces possibiltés de formations sont d’avantages accesssibles aux jeunes infirmières qui possèdent déjà des connaissances actualisées alors que les infirmières seniors ont besoin de mettre à jour leurs connaissances mais ne peuvent pas en bénéficier.
Une autre raison est que les institutions prétendent que les formations coûtent chers et qu’à partir d’un certain âge, l’infirmière est moins apte à suivre des formations.En conséquence, l’âgisme semble être présent et renforcé.
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Table des matières
Introduction
Problématique
Question de recherche
Cadre théorique
Les hôpitaux magnétiques
Cadre conceptuel
Le vieillissement
L’âgisme
Méthode
Le devis de recherche
Les banques de données
Les mots-clés et les termes MeSH
Les critères d’inclusion
Les stratégies de recherche
Les grilles d’analyse
Résultats
Les facteurs personnels
Les conditions financières
L’organisation institutionnelle
La charge de travail
Les horaires
Le recrutement
La valorisation
Les formations
La reconnaissance
La qualité des soins
L’environnement
Les structures institutionnelles
Le développement technologique
Discussion
La réponse à la question de recherche
La valorisation professionnelle et le leadership infirmier
Les structures et les organisations
La qualité des soins et le sens
Les recommandations pour la pratique
Les recommandations pour la recherche
Les recommandations pour la formation
Les forces et les limites de notre revue
Conclusion
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