LES HABITUDES DE SUCCION NON NUTRITIVES

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Les bienfaits du lait maternel 

Le lait maternel est spécialement adapté pour répondre aux besoins du bébé dès sa naissance.
Il est le premier aliment naturel pour les nourrissons. Le lait maternel fournit toute l’énergie et les nutriments qu’il faut à l’enfant pendant les 6 premiers mois de vie. Il continue de couvrir la moitié ou plus de ses besoins nutritionnels pendant le second semestre de vie, et jusqu’à un tiers de ceux-ci pendant la deuxième année.
Le lait maternel favorise le développement sensoriel et cognitif, et protège le nourrisson contre les maladies infectieuses et chroniques. L’allaitement exclusif au sein diminue la mortalité infantile imputable aux maladies courantes de l’enfance comme les diarrhées ou les pneumopathies et il accélère la récupération en cas de maladie. Ces effets peuvent être mesurés aussi bien dans les sociétés pauvres en ressources que dans les sociétés d’abondance.
Le lait maternel est pratique, car il est toujours prêt. Il est aussi économique car épargne les ressources de la famille et du pays. Enfin, il est écologique, car il ne laisse aucun déchet et ne nécessite aucun transport.
* La composition du lait maternel [32]
La composition du lait maternel varie pendant l’allaitement pour s’adapter aux besoins du bébé. Elle peut aussi se modifier selon l’alimentation de la mère. Le goût du lait peut ainsi changer, ce qui permet au bébé de s’habituer à différentes saveurs.
Le lait maternel contient plus de 200 composantes dont:
• des protéines qui sont non allergènes, faciles à absorber et faciles à digérer;
• du sucre et du gras qui fournissent l’énergie nécessaire aux cellules du bébé;
• des vitamines et des minéraux comme la vitamine C et le fer;
• des enzymes qui facilitent la digestion du bébé;
• des acides gras essentiels qui pourraient influencer le développement du cerveau et de la vision;
• des anticorps et des molécules antimicrobiennes qui aident le bébé à se défendre contre les bactéries et les virus;
• des hormones et des facteurs de croissance qui pourraient stimuler la croissance et le développement du système digestif et du système immunitaire de l’enfant;
• des cellules vivantes qui protègent le bébé des infections et qui stimulent son propre système immunitaire.

Les bienfaits de l’allaitement pour la santé du bébé

L’allaitement a des bienfaits pour la santé du bébé et son développement.
* Il existe de nombreuses preuves scientifiques sur les avantages liés à l’allaitement [42].
• Les bébés allaités sont moins souvent touchés par des infections. Leur risque d’infections gastro-intestinales (ex. : gastroentérite et diarrhée) est considérablement réduit par rapport aux bébés nourris avec des préparations commerciales.
• Les bébés allaités ont également un risque moins élevé d’infection des voies respiratoires supérieures (rhume, grippe). L’allaitement diminue aussi la fréquence des bronchiolites, des pneumonies et des otites.
• L’allaitement serait associé à une réduction du risque du syndrome de la mort subite du nourrisson.
• L’allaitement pourrait avoir un effet protecteur contre certaines maladies inflammatoires, par exemple :
– l’eczéma,
– le diabète de type 1,
– les maladies inflammatoires de l’intestin comme la maladie de Crohn,
– pour l’asthme, les allergies alimentaires et le rhume des foins, l’effet protecteur est moins clair.
• Certaines études suggèrent que l’allaitement diminuerait le risque d’embonpoint et d’obésité. Toutefois, les résultats des études sont parfois contradictoires.
• La majorité des études ont noté que les enfants allaités ont de meilleurs résultats lors de tests d’intelligence [34, 42]. Il s’agit d’une accélération du développement cognitif et l’effet bénéfique semble diminuer avec le temps.
* L’allaitement et l’attachement
Le geste d’allaiter permet un contact peau à peau entre la mère et le bébé. L’allaitement répond donc non seulement aux besoins nutritifs du bébé, mais aussi à son besoin de chaleur et de sécurité.
Comme l’allaitement permet des interactions fréquentes entre la mère et son bébé, le lien d’attachement est ainsi renforcé. Cette proximité a également lieu chaque fois qu’une mère prend son bébé dans ses bras pour lui offrir le biberon

Les bienfaits de l’allaitement pour la mère

L’allaitement a aussi des bienfaits pour la mère. Il contribue à la santé et au bien-être des mères; il aide à espacer les naissances, réduit le risque de certains cancers.
• Limite la fatigue car c’est inutile de se lever la nuit pour préparer un biberon si l’on s’est installé en conséquence, avec le bébé à portée de main (de sein).
• L’allaitement exclusif et prolongé peut aider la mère à perdre le poids pris pendant la grossesse.
• L’allaitement réduit le risque du cancer du sein et, peut-être, de l’ovaire.
• L’allaitement exclusif et prolongé retarde le retour des menstruations.

La durée de l’allaitement

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), l’UNICEF et la Société Canadienne de Pédiatrie recommandent de nourrir les bébés exclusivement avec du lait maternel les 6 premiers mois de leur vie [36].
L’allaitement peut ensuite se poursuivre pendant 2 ans et au-delà ; intégrer aussi des aliments complémentaires dans le régime du bébé.
Certains effets bénéfiques de l’allaitement sur la santé de l’enfant et sur celle de la mère sont liés à sa durée et à son exclusivité. Plus l’allaitement dure longtemps (en nombre de mois) et plus il est exclusif (enfant nourri au sein seulement), plus certains effets bénéfiques sont importants.
Par exemple, les enfants qui ont été allaités exclusivement pendant 4 mois ont plus de risque d’infections entre l’âge de 4 à 6 mois que les enfants allaités exclusivement pendant plus de 6 mois.

L’allaitement au biberon 

La maman qui ne peut pas ou ne souhaite pas allaiter son bébé, peut opter pour le biberon avec des laits infantiles pour nourrissons, spécialement conçus pour nourrir les bébés pendant les 6 premiers mois de vie. Leur composition répond aux exigences d’une législation très stricte. Bien qu’ils n’égalent jamais le lait maternel, ils couvrent parfaitement les besoins nutritionnels de bébé. Par ailleurs, les biberons et tétines sont de plus en plus performants et répondent à son besoin de succion
Cependant, il est important de reconnaitre que la confusion sein‐tétine est bien réelle. Les façons dont le bébé obtient du lait du sein et du biberon sont très différentes.
Même les tétines qui sont supposées faciliter l’allaitement sont problématiques. Les facteurs reliés à la confusion sein‐tétine sont nombreux et il est impossible de reproduire la forme, la texture et le fonctionnement du sein et du mamelon.
Les biberons sont des outils, et comme beaucoup d’outils, il y a des moments où ils sont utiles et d’autres ou ils sont nuisibles. Le risque s’amenuise un peu avec des bébés plus âgés, mais il ne disparait jamais complètement. Certains bébés un peu plus âgés développent une préférence de flot, ils préfèrent le flot plus rapide des biberons. D’autres se mettent à aimer la « portabilité » des biberons. Ils peuvent boire quand ils sont en mouvement et commencent à être réticents à l’allaitement statique au sein.
Par ailleurs, le biberon ne permet pas d’assouvir le besoin inné de sucer qui existe chez l’enfant. Il ne peut pas réellement, servir de réconfortant comme peut le faire le sein maternel. En effet le biberon, s’il doit être utilisé dans cette perspective, conduit inexorablement à la suralimentation et à l’obésité chez certains bébés. Il est de plus rassasié en quelques minutes et doit cesser de téter le biberon. Le lui donner vide, pourrait provoquer une aérophagie.
Ainsi, en cas d’indisponibilité du sein maternel, le bébé allaité au biberon se tourne naturellement vers tout ce qui est à sa portée, pour compenser son besoin inné de succion.
Il n’est donc pas étonnant, que l’absence d’un allaitement intensif au sein soit indexée comme étant la première cause, dans le développement des habitudes de succion non nutritive.

LES HABITUDES DE SUCCION NON NUTRITIVES (HSNN) 

L’allaitement au sein remplit le double rôle de fournir à l’enfant les nutriments nécessaires à sa survie et celui de combler son besoin inné de téter.
Son abandon consécutif au bouleversement socio-économique au profit du biberon a entraîné l’adoption par les enfants d’habitudes de succion non nutritive. Parmi ces habitudes de succion non nutritives, les plus fréquentes sont la succion digitale et la succion de tétine.

La succion digitale

La succion digitale se définit comme une manipulation habituelle du corps à composante hédoniste, consistant en l’introduction du pouce ou des autres doigts dans la cavité buccale.
La succion peut être considérée comme une activité ordinaire dans le développement normal du nourrisson. On peut ainsi, observer la succion du pouce chez le fœtus, déjà à la 18ème semaine de vie intra-utérine. Ce réflexe primaire de succion permet au nouveau-né de survivre ultérieurement en s’alimentant par la tétée. Il a aussi un effet calmant et réconfortant.

Description de la succion digitale

Le pouce est, de tous les doigts, celui qui fait le plus habituellement l’objet de succion.
Le pouce est généralement mis en bouche jusqu’à la deuxième phalange. Il est utile de distinguer deux types de succion de doigt (Figures 3a et 3b) :
 la succion du pouce ordinaire ou la succion avec la face ventrale des doigts faisant face au palais et aux incisives supérieures
 la succion avec la face dorsale des doigts dirigée vers le haut. Généralement la face palmaire du pouce est le plus souvent dirigée vers le haut. La main sera ouverte ou fermée. Si elle est ouverte, l’index est en extension, les autres doigts légèrement repliés. L’index seul est moins utilisé.
La succion se déroule selon un processus donné, très individualisé pour chaque enfant ; son schéma variant très peu au cours du temps.
Elle peut disparaître très vite ou au contraire persister pendant des années. Il n’est pas rare d’observer une succion à deux ou trois doigts.
Elle peut être médiane ou unilatérale, isolée ou associée à d’autres gestes. Enfin, elle peut être simple ou s’accompagner d’une traction des doigts sur la face palatine d’une incisive supérieure par exemple.
L’activité de succion se met en place à des moments précis de la vie de l’enfant : l’endormissement est la période la plus caractéristique. Mais le sommeil, la fatigue, la maladie, la tristesse ou l’attention sont des moments favorables à la succion.
L’activité de succion peut s’étendre de quelques minutes à plusieurs heures par jour.

Circonstances d’apparition

La majorité des enfants débutent spontanément la succion digitale entre l’âge de 3 et 6 mois [50, 73].
Chez d’autres enfants la succion digitale commence par une imitation d’un camarade ou d’un enfant dans l’entourage périscolaire ou familial. Il est ainsi assez fréquent, d’observer ce comportement dans toute une fratrie [73].
Il arrive enfin, dans d’autres cas, qu’un enfant habitué dans son plus jeune âge à sucer une tétine artificielle, se mette à sucer le pouce ou d’autres doigts lorsque cette tétine n’est plus disponible pour une raison ou pour une autre. Ceci est particulièrement fréquent lorsque les parents décident d’interrompre l’utilisation de la tétine quand l’enfant commence l’école [73]. Dans ces situations, la succion digitale ne fait que pallier l’absence de la tétine.

Effets de la succion digitale

De nombreuses activités sportives comme le jogging, le parachutisme, le football et d’autres occupations, comme l’acte sexuel, ou le fait de manger, entraînent la sécrétion par le cerveau de certains types d’enképhalines dont les plus connus sont les endomorphines ou endorphines. Ces enképhalines, découvertes par Hugues en 1974, ont entre autres propriétés, celles de procurer une sensation de bien-être, mais aussi d’induire une accoutumance et une euphorie ou une dysphorie [29].
La succion digitale entraînerait également chez l’enfant la sécrétion d’endorphines. Elle procure un certain confort, du plaisir, une relaxation voire une certaine quiétude derrière lequel se réfugient bon nombre d’enfants lorsqu’ils sont anxieux [73].
Une fois que le confort et le calme que procure la succion digitale sont découverts par l’enfant, elle devient un formidable exutoire. Ainsi on retrouve ces habitudes régulièrement chez le jeune enfant lorsqu’il est fâché, effrayé, excité, endormi ou dans certaines situations de stress physique ou émotionnel [73].

La succion de la tétine 

La tétine (« Suce » pour les québécois, « Pacifier » pour les américains et « Dummy » pour les britanniques) est, de nos jours, une des composantes incontournables de la trousse du nouveau-né. Son utilisation semble avoir gagné du terrain depuis l’introduction des modes d’allaitement artificiel.
Elle compte trois parties : l’anneau, la garde ou collerette et la tétine proprement dite ou téterelle (Figure 4).
– La garde
Elle doit être d’une taille suffisamment importante pour que l’enfant ne puisse pas l’avaler. Des trous y sont spécialement aménagés, pour éviter qu’elle reste humide et entraîne des mycoses. Ces trous garantissent également le passage de l’air dans le cas éventuel où elle est avalée.
– L’anneau
Il doit être rabattable ou flexible afin d’éviter que l’ensemble de la tétine ne s’enfonce dans la bouche lors d’une chute ou lorsque l’enfant tourne sa tête en position couchée.
– La tétine
Elle est souvent munie d’un cordon qui permet qu’elle ne se perde pas, reste propre et toujours à la portée de la main de l’enfant.
Il est recommandé que la longueur du cordon ne dépasse pas six pouces, soit environ 15,25 cm.
Cette longueur est optimisée de sorte à minimiser les risques d’étranglement, il n’est donc pas conseillé de la rallonger. Il ne doit jamais, non plus, être passé autour du cou du bébé.
Trois éléments sont déterminants dans le choix d’une tétine : la forme, la flexibilité et la taille.
– La forme doit autant que possible ressembler au mamelon de la mère
– La tétine doit être suffisamment flexible pour autoriser des mouvements libres de la langue lorsque bébé déglutit sa salive.
– La taille dépend en principe de l’âge du bébé. Trop grosse la tétine peut provoquer un réflexe nauséeux et entraîner des régurgitations.
Ces règles n’affranchissent pas de la prise de quelques précautions d’hygiène supplémentaires. La tétine doit rester propre et bénéficier des mêmes soins que le biberon.
Il n’est pas, d’autre part, souhaitable qu’elle soit préalablement trempée dans un liquide sucré avant d’être donnée au bébé. Elle pourrait favoriser les caries.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
1 – LA CAVITE BUCCALE
1.1 – Anatomie
1.2 – Particularités du nouveau-né
2 – LA SUCCION NUTRITIVE
2.1. Généralités
2.1.1 – Description du phénomène de succion
2.1.2 – Théorie reflexe
2.1.2.1 – Apparition du reflexe
2.1.2.2 – Acquisition du réflexe
2.1.3 – Théorie alimentaire
2.1.4 – Théorie psychologique
2.1.4.1 – Action sédative
2.1.4.2 – Aide à sa concentration
2.1.4.3 – Compensation
2.2 – L’allaitement au sein
2.2.1 – Anatomie du sein
2.2.2 – L’allaitement
2.2.2.1 – Les bienfaits du lait maternel
2.2.2.2 – Les bienfaits de l’allaitement pour la santé du bébé mère
2.2.2.4 – La durée de l’allaitement
2.3 – L’allaitement au biberon
3 – LES HABITUDES DE SUCCION NON NUTRITIVES
3.1 – La succion digitale
3.1.1 – Description de la succion digitale
3.1.2 – Circonstances d’apparition
3.1.3 – Effets de la succion digitale
3.2 – La succion de la tétine
3.2.1 – Les associations
3.2.1.1 – Succion de la tétine et succion du pouce
3.2.1.2 – Succion de la tétine et allaitement maternel
4 – DEFORMATIONS LIEES AUX HSNN
4.1 – Effets de la succion digitale
4.1.1 – Dans le sens vertical
4.1.2 – Dans le sens antéro-postérieur
4.1.3 – Dans le sens transversal
4. 1.4 – Au niveau des ATM
4.1.5 – Au niveau du système neuromusculaire
4.1.6 – Troubles fonctionnelles
4.1.6.2 – Production de la parole
4.1.6.3 – Mastication
4.2 – Effets de la succion de la tétine
4.2.1 – Dans le sens vertical
4.2.2 – Dans le sens transversal
4.2.3 – Autres effets de la succion de la tétine
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE
1 – INTERET ET JUSTIFICATICATION
2 – MATERIELS ET METHODES
2.1 – Type d’étude
2.2 – Population et cadre d’étude
2.3 – Collecte des données
3 – ANALYSE DES DONNEES
4 – RESULTATS
4.1 – Données socio démographiques
4.1.1 – Répartition selon le sexe
4.1.2 – Répartition selon l’âge
4.1.3 – Répartition selon le lieu de résidence
4.2 – Type de succion
4.2.1 – Succion digitale
4.2.2 – Type de doigt
4.2.3 – Autres types de succion
4.3 – Prévalence des HSNN
4.4 – Facteurs associés aux habitudes de succion non nutritives
4.4.1 – L’alimentation
4.4.2 – Le statut socio-économique
4.4.3 – La fratrie
4.4.4 – La vie psycho-affective et sociale de l’enfant
4.5 – Types de dysharmonies observées
5 – DISCUSSIONS
5.1 – Limites de l’étude
5.2 – Facteurs sociodémographiques
5.3 – Type de succion
5.4 – Prévalence des HSNN
5.5 – Facteurs associes aux HSNN
5.5.1 – Le mode d’alimentation
5.5.2 – Le statut socio-économique
5.5.3 – La fratrie
5.6 – La vie psycho-affective et sociale de l’enfant
6 – LES DYSHARMONIES OBSERVEES
RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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