Jeunesse et jeunes
Nous avons ciblé ici les jeunes de la ville de Moramanga et environs. . L’on confond facilement « jeunes » et « adolescents ». En effet selon la thèse présentée par RAKOTOVAO Tahiana Soa~[2]. L’adolescence est la période de la vie qui recouvre le passage de l’état d’enfant à celui d’adulte. Celle période débute vers l’âge de 10 ans pour se terminer vers l’âge de 20 ans. Elle est considérée comme une phase de transition. L’O.M.S (3) dit qu’il s’agit là de la période au cours de laquelle l’individu passe du stade de la première apparition des caractères sexuels à celui de la maturité sexuelle, …. que le passage se fait de l’état de dépendance socio-économique totale à celui d’indépendance relative. D’après PAXMAN et RUCKERMAN, les jeunes sont les personnes âgées de 15 à 24 ans, et le terme « jeunesse » recouvre même les deux groupes d’âge considérés ci-dessus qui d’ailleurs s’intriquent à un certain niveau. La « jeunesse » marque surtout l’âge de la vie ou la période allant de la puberté à la fin de la croissance. Le « jeune » peut être considéré comme un être en croissance biologique durant laquelle s’effectue le développement moteur et physique, l’évolution de la sexualité, la structure progressive de l’équipement intellectuel et logique, la socialisation. C’est dire que les jeunes vivent une période vraiment critique et cruciale pour son développement, et il serait impardonnable d’y négliger la question « nutrition et alimentation » . Une réflexion sur cette étape de la vie communautaire nous a incitée à y voir un peu plus clair.
Nutrition et alimentation
Selon le dictionnaire de Médecine Flammarion [4], la nutrition est l’ensemble des processus par lesquels les organismes vivants utilisent les aliments pour assurer leur vie, leur croissance, le fonctionnement normal de leurs organes et de leurs tissus, ainsi que leur production d’énergie. La notion de « nutrition » comprend l’alimentation mais les deux termes ne sont pas synonymes. La nutrition est également la science consacrée à l’étude des aliments et de leur valeur nutritionnelle, des réactions du corps à l’ingestion de nourriture, ainsi que des variations de l’alimentation chez le sujet sain et malade. C’est une science pluridisciplinaire allant de la physiologie au comportement alimentaire… L’alimentation consiste en la fourniture ou la prise d’aliment qui est « une substance habituellement naturelle et de composition généralement complexe, susceptible de fournir, en association avec d’autres substances comparables, les matériaux et l’énergie nécessaires aux dépenses énergétiques, à la croissance, au maintien de l’intégrité des tissus, à la formation des substances de réserve ». Parmi les aliments il y a d’après Caratini R, Mey J, Rougement A. et Gerber C. :
– Des aliments complets, ceux qui répondent à la fois à tous les besoins
– Des faux aliments, ceux qui stimulent le système nerveux et certains métabolismes mais ne peuvent être mis en réserve,
– Des aliments indispensables, ce sont ceux que l’organisme ne peut synthétiser à partir d’autres composes chimiques
On peut classer les aliments suivant leur :
– Origine : Végétale ou animale
– Consistance : solide ou liquide
– Préparation : naturels ou industriels
– Pouvoir nutritif : d’après leur composition chimique : aliments protidiques, lipidiques, glucidiques, cellulosiques ou mixtes.
– Finalité : énergétique, plastique ou catalytique
Les aliments subissent une série de transformations physiques et chimiques dès leur ingestion dans le tube digestif : c’est ce qu’on appelle la « digestion ». Celle ci se déroule par étapes et aboutit à l’élaboration des nutriments. Ces derniers sont les matériaux de construction (molécules de petite taille qui peuvent facilement passer dans la circulation sanguine) à partir desquels les diverses cellules de l’organisme fabriquent ses constituants. Le passage des nutriments dans le sang s’appelle « Absorption » et l’utilisation des nutriments par les cellules s’appelle « Assimilation ». Les cellules utilisent ces nutriments, soit pour construire des matières organiques nouvelles, soit pour produire de l’énergie, éventuellement pour former des réserves. La Nutrition est ainsi l’ensemble des phénomènes qui aboutissent, par l’assimilation, à l’augmentation de masse de la substance vivante : c’est l’ensemble des phénomènes de digestion, d’absorption, de mise en réserve, d’utilisation et d’élimination. Nous devons signaler aussi qu’une « alimentation » peut être équilibrée ou déséquilibrée. Une alimentation équilibrée doit satisfaire d’une part les besoins quantitatifs de l’organisme (c’est-à-dire couvrir ses dépenses énergétiques) et d’autre part les besoins qualitatifs (c’est-à-dire apporter un certain nombre de substances indispensables à son bon fonctionnement). On qualifie de déséquilibrée une alimentation qui n’a ni pour effet ni pour objectif de conserver à l’homme santé et forme physique. Elle implique une sous alimentation qui est une alimentation insuffisante ou une suralimentation qui est une action de donner une ration alimentaire fréquemment supérieure à la normale. On doit aussi signaler que trois déséquilibres majeurs peuvent se manifester :
– La sous nutrition pour ce qui est la conséquence d’une ration énergétique trop faible par suite d’une alimentation quantitativement insuffisante ;
– La sur–nutrition pour celui qui mange trop (les ressource sont abondantes)
– La malnutrition qui est une mauvaise adaptation de l’alimentation aux conditions de vie d’un individu [8,9,10]
D’après les définitions précédentes, nous pouvons dire qu’il y a une relation très étroite entre l’alimentation et la nutrition car le but de l’alimentation, c’est de satisfaire strictement et rationnellement les légitimes besoins de la nutrition. Une alimentation saine et équilibrée pendant la période de l’enfance et de la jeunesse donnera des adultes sains et vigoureux. Rappelons encore ici que la jeunesse est l’époque de la vie intermédiaire entre l’enfance et l’âge mûr. Le caractère physiologique essentiel de la jeunesse est la continuation de la croissance, autrement dit la prédominance de l’assimilation sur la désassimilation. La jeunesse ne s’arrête pas au moment de la puberté qui n’est que le commencement du fonctionnement des organes génitaux, mais seulement vers 25 à 30 ans selon les sujets. [5,6)
Les aliments azotés ou protéines
Les protéines sont des aliments constitutifs du corps. Elles sont nécessaires à une bonne croissance, à la bonne constitution des muscles, du cerveau et de beaucoup d’autres parties de notre corps. Elles sont les composantes les plus importantes des muscles, du sang, de la peau et de tous les organes internes. Les os aussi sont formés des protéines de Collagène, qui fixent le calcium et les minéraux. Elles ne se stockent pas dans l’organisme contrairement aux graisses et aux hydrates de carbone. C’est pourquoi, il faut en ingérer constamment pendant toute notre vie. Chaque protéine est constituée d’un nombre variable d’acides aminés.(allant de quelques-uns à plusieurs milliers) unis entre eux dans une longue chaîne, ces acides aminés sont fermés d’atomes de carbone, d’oxygène et d’hydrogène comme les hydrates de carbone et les graisses, mais ils contiennent un quatrième élément caractéristique des protéines, le nitrogène (azote). Tous les organismes vivants, qu’ils soient plantes ou animaux, contiennent des protéines. Par exemple dans les produits d’origine animale : viandes diverses, poissons, œufs, fromages, et dans des produits d‘origine végétale : pois, haricots, lentilles, céréales. Les protéines des animaux proviennent aussi des végétaux car seuls les végétaux sont capables d’utiliser le nitrogène atmosphérique ou minéral par former des acides aminés. L’homme et les animaux ont la capacité de transformer des acides aminés en d’autres acides aminés (processus qui se fait dans le foie) pour synthétiser leurs propres protéines, mais ce processus est limité. La différence entre protéines végétales et les protéines animales réside tout simplement dans la proportion de leurs acides aminés et dans leur disposition. Parmi les acides aminés existants, il en est dix qui sont appelés essentiels et que l’organisme humain n’est pas capable de synthétiser , ils doivent donc être apportés par l’alimentation. Ces acides aminés essentiels ou indispensables, par ordre alphabétique sont : Arginine, histidine, isoleucine, leucine, lysine, méthionine, phénylalanine, thréonine, tryptophane et valine.
Les produits d’origine animale par rapport aux produits d’origine végétale
Depuis peu, un nombre croissant de déclarations en faveur de l’alimentation végétarienne ont été prononcées, tant par des chercheurs et des experts en médecine préventive que par les institutions et les organismes officiels nationaux et internationaux. Les médias ne recommandent plus de consommer davantage de viande, mais insistent sur la nécessité de manger abondamment des aliments d’origine végétale. L’association de diététique nord-américaine , connue pour ses déclarations modérées, rapportait déjà en 1980 qu’il y a chaque jour plus de preuves scientifiques soulignant une relation positive entre l’alimentation à base de produits d’origine végétale et la prévention de certaines maladies chroniques dégénératives, telles que l’obésité, les maladies coronariennes, l’hypertension artérielle, le diabète, le cancer du côlon et d’autres maladies. En Espagne, le professeur Grande COVIAN, l’une des grandes autorités de ce pays en matière de nutrition, et ce, malgré ses critiques envers le végétarisme, dit dans son livre Nutricion y Salud : « Le régime ovo-lacto végétarien peut être tout à fait satisfaisant du point de vue nutritif ». Et finalement il reconnaît que « même un régime végétarien strict (végétarisme) peut être adapté pour l’adulte si on tient compte de le corriger, de ses évidentes limitations et que la viande n’est pas indispensable à la nutrition de l’homme. Le Docteur Miguel AGUILAR, membre titulaire de la Société royale Espagnole de physique et chercheur au Conseil supérieur de recherches scientifiques, dans son ouvrage, démontre avec des arguments scientifiques que le régime végétarien est supérieur à l’alimentation Omnivore en général. D’où l’intérêt de consommer en abondance les aliments suivants :
– Les céréales qui sont les principales sources d’énergie par leur contenu élevé en hydrates de carbone complexes.
– Les tubercules et les légumineuses qui sont riches en hydrates de carbone complexes et constituent aussi une bonne source de protéines d’une grande valeur biologique.
– Les fruits et les légumes qui apportent une bonne qualité de fibres végétales, d’hydrates de carbone simples et complexes, de vitamines et de minéraux.
Nous devons aussi tendre à ne pas augmenter la consommation de la viande, des poissons et des œufs…. Enfin, nous devons consommer en petites quantités et même à éliminer les aliments suivants :
– Les graisses surtout d’origine animale (beurre, fromages gars, charcuterie) qui sont un des éléments les plus nocifs de l’alimentation humaine. Elles augmentent le taux de cholestérol et favorisent l’artériosclérose (durcissement et réduction du diamètre des artères), qui avec le cancer, cause le plus grand nombre de morts surtout dans les pays développés. Ces graisses ne sont pas indispensables à l’alimentation et peuvent être remplacées par des graisses végétales, huile d’olive, de germe de maïs ou de soja.
– Le sucre : le sucre raffiné est une source de calories qui n’apporte aucun nutriment, c’est pourquoi on dit que le sucre offre des « calories vides ».
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE REVUE DOCUMENTAIRE
I- DEFINITIONS
1.1.Jeune et jeunesse, alimentation, nutrition
1.2. Nutrition et alimentation
2. NOTIONS SOMMAIRES SUR LES DIVERS TYPES D’ALIMENTS
2.1. Les aliments hydrocarbonés ou Hydrates de carbone
2.1.1. Les monosaccharides
2.1.2. Les disaccharides
2.1.3. Les polysaccharides
2.2. Les aliments gras : Ce sont scientifiquement les lipides ou graisses
2.3. Les aliments azotés ou protéines
2.4. Les vitamines et les minéraux
2.4.1. Les vitamines
2.4.2. Les minéraux
3. LES LOIS DE LA BONNE ALIMENTATION
3.1. Loi de la quantité
3.2. Loi de la qualité
3.3. Loi de l’équilibre
3.4. Loi de l’ajustement
4. MODES D’ALIMENTATION
4.1. Régime carné
4.2. Régime omnivore
4.3. Régime ovo-lacto-végétarien
4.4. Régime lacto-végétarien
4.5. Régime végétarien strict
5.MODELE DE CONSOMMATION DANS DIVERS PAYS
6. QUELQUES POINTS IMPORTANTS SUR L’ALIMENTATION
6.1. Histoire de la nutrition
6.2. Le régime sain en ce qui concerne les nutriments
6.3. Les produits d’origine animale par rapport aux produits d’origine végétale
DEUXIEME PARTIE ETUDE PROPREMENT DITE
1- CADRE DE L’ETUDE
1.1- Présentation de la commune urbaine de Moramanga
1.1.1. Présentation géographique
1.1.2. Donnée démographique
1.2- Climat
1.3- Contexte socio-économique
1.4- Quelques données sanitaires
1.5- Les activités des jeunes à Moramanga
1.6- Les maladies nutritionnelles de la tranche d’âge de 15 à 25 ans
1.7- Les aliments disponibles à Moramanga
2- PROBLEMATIQUE
3- OBJECTIFS DE L’ ETUDE
3. 1- Objectif général
3.2- Objectifs spécifiques
4- METHODES ET MOYENS
4.1- Compulsion documentaire
4.2- Enquêtes
5- Critère d’inclusion et d’exclusion
5.1. Critères d’inclusion
5.2. Critères d’expulsion
TROISIEME PARTIE RESULTATS ET COMMENTAIRES
1 APPROCHE DESCRIPTIVE
1.1- La répartition des jeunes selon l’âge et le sexe
1.2- Les habitudes alimentaires des jeunes à Moramanga
1.2.1. Les aliments glucidiques
1.2.2. Les aliments protidiques
1.2.3. Les aliments lipidiques
1.2.4. Les aliments riches en vitamines et en minéraux
1.3- Les motifs de choix des habitudes alimentaires des jeunes
1.4- La connaissance des jeunes en alimentaire humaine
1.5- La santé des jeunes étudiés à Moramanga
1.5.1. Les maladies ou symptômes fréquents
1.5.2. Le mode de traitement
2. APPROCHE COMPARATIVE
3. APPROCHE ANALYTIQUE
3.1. Etude staturo-pondérale des jeunes à Moramanga
3.2. Méthodologie d’analyse
3.2.1. Moyenne arithmétique
3.2.2. Médiane
3.2.3. Ecart-type
3.2.4. L’estimation du coefficient de corrélation
SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet