Les Guichets Uniques Multiservices du Programme PROSPERER

Définition des concepts incluant le développement

                  Comme nous l’avons cité ci-dessus, le concept du développement se voit de plus en plus joindre de nouveaux qualificatifs dont nous essayerons d’expliciter ci-dessous :
a. Le développement durable : Le concept de développement durable a fait l’objet d’une première définition dans le rapport établi à la demande des Nations Unies en 1987 par la Commission mondiale sur l’Environnement et le Développement. C’est un concept qui se préoccupe de la gestion des ressources naturelles. Ainsi, le développement durable se présente comme un changement progressif qui répond aux besoins essentiels des générations présentes et futures en imposant des limites à l’utilisation des ressources précieuses et davantage d’équité dans la répartition des ressources. » Le concept de développement durable tente donc de réconcilier des domaines aussi différents que l’économie et l’écologie, tout en veillant à une répartition équitable entre les générations, ainsi qu’entre le Nord et le Sud. En effet, les activités économiques vitales ne tiennent pas compte des limitations environnementales, elles altèrent à terme leur propre base nourricière et, par la même occasion, mettent en péril la base écologique des ressources permettant aux générations futures de répondre à leurs besoins.
b. Le développement participatif : Le développement participatif, basé sur le principe de l’approche participative sous-entend une vision du développement qui accorde une place privilégiée à l’implication des populations à la définition des problèmes locaux, à l’identification des solutions et à leur mise en œuvre, afin de contribuer à donner plus d’efficacité et de durabilité aux programmes qui en résultent. La participation se repose ainsi sur le partage de savoir et de pouvoir. La population se présente comme un partenaire avec qui il faut échanger et partager l’information utile. L’émergence de ce concept en Afrique, à la fin des années 1970, découle du constat des limites des stratégies de développement adoptées au cours des deux premières décennies des périodes postcoloniales. Ces approches qui étaient centralisées et verticales, ne laissaient aucune place à une participation des populations aux processus de prise de décisions. Au contraire, l’Etat s’est positionné comme étant en mesure de définir lui-même les besoins des populations et de décider des actions nécessaires pour les satisfaire. Avec une vision plus globale, le développement participatif suppose davantage de démocratie, un plus grand rôle pour les organisations locales, une plus grande autonomie administrative, le respect des droits de la personne humaine, y compris les systèmes juridiques efficaces et accessibles.
c. Le développement agricole : Le développement agricole consiste essentiellement à augmenter le volume des récoltes, globalement ou pour certains produits seulement. Cette augmentation se fait en augmentant les rendements par une meilleure utilisation des terres ou des autres facteurs limitant. De nos jours, le développement agricole inclue davantage la notion de durabilité pour protéger l’environnement, et de qualité pour améliorer le régime alimentaire des populations ou pour répondre aux exigences du marché. La vulgarisation agricole est un moteur clé du développement agricole puisque ce dernier passe inconditionnellement par l’introduction de nouvelles productions (animales et végétales), par l’amélioration des techniques de production et par l’information et la formation des agriculteurs.
d. Le développement rural : Le développement rural est la transformation positive et durable du milieu rural en faveur du facteur humain et des différentes activités in situ, en particulier l’activité agricole, par la mise en place ou le renforcement des infrastructures de base nécessaires. Le développement rural consiste à améliorer tout l’environnement de l’agriculteur, considéré cette fois comme le principal bénéficiaire. Il porte à la fois sur les routes, les villages, la santé, l’éducation et sur tous les services économiques et sociaux susceptibles d’améliorer non seulement la fonction productive, mais aussi le bien être social. Ces différentes définitions mettent en évidence la forte corrélation qui existe entre le développement rural qui est un aménagement de l’espace rural et le développement agricole qui est augmentation des rendements des activités agricoles. On perçoit en effet que le développement rural est infrastructurel et cela constitue une base incontestablement importante pour asseoir un développement agricole solide.
e. Le développement communautaire : Il a été mis en œuvre bien avant 1960 dans les pays anglophones. Cependant, il semble que dans le développement communautaire, les objectifs étaient plus économiques que sociaux, et que le courant était plus centrifuge, c’est-à-dire que les décisions partaient du centre vers la périphérie. Le développement communautaire reposant pour ainsi dire sur des animateurs sélectionnés en dehors de la communauté. Le développement communautaire s’agit d’un processus dans lequel les efforts propres des populations sont unis avec ceux des autorités gouvernementales pour améliorer les conditions économiques et sociales, pour intégrer les communautés dans la vie de la nation et pour les rendre aptes à contribuer pleinement à l’exécution des projets nationaux.
f. Le développement local : Le développement local est né du constat que les politiques macro-économiques et les mesures sectorielles nationales ne s’avèrent pas très efficaces pour résoudre les problèmes qui se posent chaque jour à l’échelle locale et régionale en matière de développement économique et social. L’approche du développement local est originale parce qu’elle permet de mobiliser et de stimuler les éléments dynamiques et les ressources de la collectivité en vue de susciter de nouveaux projets, de déclencher et d’accompagner les processus individuels et collectifs de changement et de développement. Selon lui, l’impulsion ne viendra pas de l’extérieur mais de l’intérieur et pour ce faire, un ensemble d’actions seront engagées pour mettre le territoire en état de se développer et dès lors, de générer des initiatives créatrices d’emplois. Il est tout de même important de préciser que le développement local endogène n’exclut pas d’aide venant « d’en haut ». La complémentarité des niveaux endogène et exogène est indispensable. En effet, le premier niveau (endogène) mobilise la population, stimule les idées innovantes, élabore des projets, met en valeur les ressources disponibles, rehausse la volonté et la capacité d’agir, tandis que le second niveau (exogène) procurent les aides en matière d’investissement structurant, de formation, de financement, de support technique, de pouvoir décentralisé… Le développement local apparaît ainsi comme le lieu de rencontre entre ce qui vient de la base et ce qui vient des paliers supérieurs. On constate par les propos précédents que le développement local repose essentiellement sur la mobilisation et la valorisation des potentialités d’un milieu qui refuse la fatalité de l’exclusion et tente de trouver des solutions à la précarité et à la pauvreté en relevant le défi de l’emploi et du développement. La démarche est basée sur les potentialités locales qui sont les différentes organisations, activités et ressources locales.
g. Le développement intégré : Le développement intégré est un développement logique et rationnel, visant dans un but de croissance, tous les aspects qui dépendent les uns des autres, de manière à n’oublier aucune des conditions nécessaires à ce développement. Le développement intégré a alors une vision globale et systémique dans les approches, contrairement à l’approche sectorielle. En effet le développement intégré, global ou systémique considère le milieu d’intervention comme un ensemble d‘éléments interactifs, organisés et finalisés. La prise en compte effective de ces différents éléments comme un tout indissociable dans les démarches, est un impératif qui permettrait de réduire au maximum les risques d’échec et de contribuer par conséquent à la réalisation des résultats satisfaisants dans les différentes actions de développement. Après cette série de définitions relatives au développement, il est évident que le mot quelque soit le qualitatif attribué, se rapporte toujours au changement, à la transformation à l’amélioration d’une situation à une autre jugée préférable. Il est un processus qui a besoin d’une méthode pour que l’esprit du concept « sorte de lui-même » pour se concrétiser en réalité sur le terrain. Pour cela il faudrait œuvrer davantage pour l’élaboration de programmes de développement pertinents. Ce travail doit se faire avec des stratégies bien élaborées et des objectifs réalistes sous des conditions politiques privilégiant la démocratie, la transparence, la bonne gouvernance et la prise en considération de certains nouveaux concepts comme la mondialisation. Les coopérations partenariales au développement doivent se revêtir de nouveaux principes favorisant des interventions répondant aux préoccupations réelles des populations qui sont les seules à pouvoir exprimer correctement leurs besoins.

Définition du développement local

                 L’association des termes développement et local renvoie à l’articulation de deux caractéristiques fondamentales à savoir : la durée qui doit marquer la démarche de développement qui se veut être un processus, et l’espace qui se veut être un territoire local concerné par cette démarche. Le développement local est une intervention structurée, organisée, à visée globale et continue dans un processus de changement des sociétés locales en proie à des déstructurations et des restructurations. Le développement local peut avoir de multiples définitions, mais on peut le considérer avant tout comme étant une dynamique économique et sociale, voire culturelle, plus ou moins concertée, impulsée par des acteurs individuels et/ ou collectifs sur un territoire donné. C’est une approche qui tend à privilégier sur les infrastructures et les réseaux sur les institutions. Le territoire doit être compris comme une entité spatiale non isolée au niveau de laquelle peut s’appliquer une pertinence planification. Une autre définition du développement local : le développement local, c’est la mobilisation des acteurs locaux ou extérieurs pour la mise en valeur des potentialités d’un territoire, en même temps que les résultats de cette activité. Ce qui le caractérise, c’est avant tout qu’il intéresse un espace moins grand que le territoire national. Cet espace peut englober plusieurs localités ou agglomérations. Le développement local concerne le jeu de plusieurs acteurs locaux ou extérieurs dont les intérêts ne sont pas toujours convergents, mais qui trouvent tous avantage à la réalisation du potentiel du territoire auquel ils s’identifient pour y être nés, y résider, ou y développe leurs activités.

Les programmes de développement

a. Définition : Le concept « programme » peut également se définir ou être compris de différentes manières selon le domaine dans le quel nous nous situons. Mais d’une façon générale, on comprend par projet, un ensemble de « quelques choses » qui se répartissent chronologiquement de façons cohérentes. Dans le domaine informatique, cet ensemble de « quelques choses » correspond à un ensemble d’instructions informatiques. De même, dans le domaine de la formation, il correspond à un ensemble de cours, de leçons, de modules… Dans le domaine du développement, le programme se définit généralement comme un ensemble de projets opérationnels et distincts concourant à la réalisation d’un objectif global. Une série de projets est mise en œuvre dont les objectifs réunis contribuent à un objectif global commun, au niveau sectoriel, national ou international. Il ressort de ces définitions que le programme est un grand axe de développement qui, pour sa réalisation, implique plus ou moins un grand nombre de secteurs distincts ; d’où la nécessité d’opter pour une stratégie consistant en un ensemble de petites interventions opérationnelles et cohérentes contribuant par leur finalité à la réalisation de l’objectif global.
b. L’approche programme : L’approche programme est un processus qui permet aux gouvernements d’articuler les priorités nationales et de réaliser les objectifs de développement humain durable dans un cadre cohérent et participatif. L’approche programme est bien plus qu’un simple moyen de réunir des projets exécutés en un lieu donné dans un « programme », c’est une approche logique qui intègre les processus de planification et de gestion de tout effort de développement national, aux niveaux macro-économique, méso-économique et micro-économique. L’expression « approche programme » n’est pas une expression nouvelle dans le monde des approches du développement. Elle part du principe que 1’approche du développement axée sur les projets n’a pas toujours débouché sur les niveaux de développement soutenu escomptés. Les projets visent à répondre à des objectifs de développement en mettant en œuvre des projets autonomes visant à répondre à des besoins de développement particuliers Sur ce point, le PNUD pense effectivement que 1’intégration des projets aux grands objectifs nationaux était minimale. Dans de tels cas, 1’approche axée sur les projets se prêtait trop aisément aux priorités de développement des partenaires internationaux – souvent aux dépens des plans nationaux de développement conçus de façon autonome.

Analyse des besoins des MER

                 Tout comme les entreprises qui doivent bien connaître les besoins de leurs clients, les SAE, pour réussir, sont dans l’obligation d’acquérir une connaissance précise de la situation des MER afin de pouvoir répondre comme il convient à leurs besoins et de développer leur offre. Cet aspect s’inscrit intégralement dans le processus d’adoption d’un comportement de type « entreprise » appliqué à la fourniture de SAE. Toute étude d’intervention destinée à promouvoir le développement des PME commence donc par l’évaluation de leurs besoins et de leurs perceptions. Le soutien des bailleurs de fonds en faveur du développement des PME s’appuie sur la croyance que l’on peut améliorer leurs performances en modifiant les divers facteurs qui les affectent, notamment les facteurs du côté de la demande, comme la situation géographique, l’attitude des consommateurs, le pouvoir d’achat, la politique et l’exercice du pouvoir, mais aussi les facteurs du côté de l’offre, comme les compétences, les réseaux, l’accès aux ressources, les infrastructures, la disponibilité de l’information ainsi que la réglementation officielle. De plus, les MER répondent de manière positive et expriment leur volonté de payer des programmes de formation pour autant qu’ils correspondent à un besoin immédiatement ressenti. Mais il est important que tous ceux qui étudient des interventions en vue du développement des PME comprennent bien ce que l’on entend par « besoins des PME ». Bien que la plupart des projets de PME prétendent, tout du moins maintenant, être basés sur des besoins, on connaît de nombreux exemples d’interventions dans lesquels le recensement des besoins tient, dans les faits, d’une tentative timide de justifier une attitude que les SAE ont toujours eue. La situation est compliquée car l’analyse des besoins des PME se caractérise de plus en plus par l’utilisation de termes différents qui risquent de semer le doute plutôt que de clarifier les problèmes. Ces termes comprennent les besoins ressentis ou perçus; les besoins objectifs, logiques ou réels et la demande. Dans le contexte des SAE :
• les besoins ressentis/perçus sont ceux que les PME perçoivent et considèrent comme leurs problèmes et qui traduisent donc leur propre analyse immédiate de leur situation ;
• les besoins objectifs/réels/logiques sont ceux que les SAE considèrent comme étant les besoins des PME et correspondent donc à l’analyse de la situation par les SAE ; et
• la demande, qui se réfère à la volonté des PME de payer les services fournis par des SAE, ce qui reflète non seulement l’analyse par les PME de leurs propres besoins (ressentis) mais aussi leur désir de payer un service qui correspond à leurs besoins.
Cela nous amène à conclure que les SAE devraient surtout mettre au point des services pour lesquels il existe une demande de la part des PME. On compte un nombre croissant d’exemples de PME qui paient des services qu’elles considèrent utiles pour régler leurs problèmes et qui sont donc susceptibles de déboucher sur des avantages tangibles. Mais les PME ne savent pas toujours où est leur intérêt et ne connaissent pas nécessairement tous les facteurs se rapportant à leur entreprise. Dans le cas d’interventions qui reposent sur une analyse extérieure des besoins des PME, on peut donc être amené à leur faire découvrir quels sont les avantages potentiels des services offerts.
• Evaluation des besoins : Au cours de ces dernières années, un certain nombre de méthodes ont été développées pour évaluer les besoins, qui sont basées sur les paramètres suivants :
• proximité des PME, les besoins étant évalués par des personnes possédant une bonne expérience des PME et des interventions conduites à leur attention, une bonne appréhension des questions commerciales et un bon contact avec les propriétaires de PME;
• participation, du fait que l’implication de clients potentiels dans le recensement des besoins et dans l’étude des interventions conduit normalement à une meilleure élaboration des projets, à un sens plus fort de la propriété et à une plus grande durabilité ;
• apprentissage et planification de longue durée par le biais de l’examen régulier des performances combinant l’évaluation et l’estimation des besoins futurs ;
• un objet précis, qui évite une généralisation excessive lors de l’exposé des besoins et génère des informations spécifiques sur ce que les PME ne peuvent pas faire pour le moment mais devraient être à même d’entreprendre ; et
• une mise en lumière, non pas simplement des besoins des PME, mais aussi de comment, quand, où et dans quelle forme les PME souhaitent que les SAE fournissent leurs services (ce qui signifie souvent et simplement, en dehors des heures de travail)

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Table des matières

INTRODUCTION
1ère partie : CADRE THEORIQUE
Chapitre I : Le concept du développement
1. Définition
2. Origine du concept
3. Définition des concepts incluant le développement
a. Le développement durable
b. Le développement participatif
c. Le développement agricole
d. Le développement rural
e. Le développement communautaire
f. Le développement local
g. Le développement intégré
Chapitre II : Les approches du développement local
1. Naissance du concept
2. Définition du développement local
3. Des principes généraux partagés
Chapitre III : Les projets et programmes de développement
1. Les projets de développement
a. Définition
b. L’approche projet
2. Les programmes de développement
a. Définition
b. L’approche programme
3. Etude comparative de projet et programme de développement
4. Conditions de réussite de projet et programme de développement
5. Avantages et limites des projets et programmes de développement
a. Avantages
b. Limites
2è partie : LES GUICHETS UNIQUES MULTISERVICES DU PROGRAMME PROSPERER
Chapitre I : Présentation du Programme
1. Objectifs du programme
2. Composantes du Programme
3. Présentation des zones d’intervention du Programme
Chapitre II : les Services d’Appui aux Entreprises
1. Analyse des besoins des MER
2. Typologie des MER
3. Renforcement des capacités des MER
4. Définition et rôles du GUMS
5. Services offerts par les GUMS
a. Services de démarrage
b. Services de base
c. Services de croissance
d. Services spécialisés
6. Fonctionnement des GUMS
a. Stratégie : renforcer le partenariat local
b. L’équipe
c. Organisation interne
7. Les réalisations et résultats
CONCLUSION

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