Les groupes sanguins erythrocytaires

Définition et approche multidisciplinaire

Les groupes sanguins érythrocytaires sont des ensembles ou systèmes d’antigènes allotypiques de la membrane du globule rouge, génétiquement induits par une unité monofactorielle, et génétiquement indépendants les uns des autres. Cette définition mérite quelques commentaires simples:

– Le terme « antigènes » signifie que l’identification des caractères se fait à l’aide d’anticorps spécifiques: les groupes sanguins relèvent donc de l’immunologie.

– « Allotypiques ». Le terme signifie que d’un individu à l’autre, à l’intérieur d’une même espèce (ici l’espèce humaine), on constate des variations: Ainsi, les groupes sanguins d’un système donné sont représentés par des groupes d’individus semblables qui se distinguent des autres: dans le système ABO, certains individus sont de groupe A, d’autres B, d’autres AB, d’autres O.

– « De la membrane du globule rouge ». C’est à ce niveau que sont insérées les structures réactives des groupes sanguins, certains dans la membrane lipidique elle-même (Rh), d’autres dans les glycolipides (ABH, P) ou les glycoprotéines (ABH, MN), accessibles sur la face externe de la membrane du globule rouge. Il faut cependant signaler que les mêmes structures ou des structures analogues conditionnées par les mêmes gènes sont rencontrées dans beaucoup d’autres cellules ou tissus de l’organisme. De nombreux systèmes de groupes sanguins sont  en fait comme le HLA, des groupes tissulaires.

– « Génétiquement induits ». Les antigènes des systèmes de groupes sont des produits géniques, fabriqués directement par le matériel génétique luimême ou indirectement par l’ intermédiaire des enzymes que produit ce matériel. Ils traduisent donc le fonctionnement génétique. Ainsi, les groupes sanguins relèvent de la génétique physiologique.

– « Génétiquement indépendants ». On constate que lors de la méiose, les antigènes se transmettent indépendamment les uns des autres (ceci est la condition de leur individualisation en tant que système). Les groupes sanguins relèvent ici de la génétique formelle. Chaque unité génétique produit les antigènes des différents systèmes qui sont transmis comme des caractères « monofactoriels », exprimant une seule unité génétique, qui peuvent être « suivis à travers des générations ». Ceci les oppose aux caractères plurifactoriels : Taille, forme du nez, etc…qui sont liés à l’activité de plusieurs gènes .

Les groupes sanguins relèvent donc classiquement de trois disciplines biologiques différentes [19,37] :
1) L’Immunologie: qui identifie les antigènes,
2) La Génétique: qui les rassemble en « systèmes de groupes »,
3) La Biochimie: qui en étudie les structures au niveau des membranes cellulaires en particulier.

Il faut y ajouter une quatrième discipline: l’Histo-embryologie qui, définitivement, fait éclater la notion de groupes sanguins. Certains antigènes sont des groupes sanguins stricts, tels: Rh, Kell, Duffy, Kidd, et d’autres, de véritables groupes tissulaires, comme ABO, Rh, Lewis, et Ii. La notion de groupes sanguins est un héritage de l’histoire.

Bases immunologiques, génétiques et biochimique

Bases immunologiques

les antigènes :
La spécificité d’lm antigène est sa propriété d’être reconnu par son anticorps et non par un autre. Toutes les techniques de détermination des groupes sanguins sont basées sur cette propriété fondamentale. La région limitée de la surface totale de l’antigène qui entre en combinaison avec le site anticorps est appelée déterminant, site antigénique ou épitope. Ainsi, dans le cas de substances de groupes sanguins ABO, H, Lewis, P, la spécificité est liée aux sucres terminaux des chaînes oligosaccharidiques couplées à des molécules complexes. Le sucre simple qui se révèle le meilleur inhibiteur de la réaction Ag-Ac est dit alors immunodominant ; pour l’Ag A, c’est la Nacétyl-galactosamine ; pour l’Ag B, le galactose.

Les antigènes protéiques sont directement produits par les gènes. Par contre, les antigènes glucidiques ne peuvent être des produits géniques directs : Ils résultent du transfert des sucres par des enzymes. Les produits directs des gènes sont des glycosyltransférases.

Les anticorps
Les anticorps reconnaissant les antigènes de groupes sanguins sont généralement des allo-anticorps, mais peuvent aussi être des hétéro-anticorps ou même des auto-anticorps. Les pionniers de l’immunohématologie se sont trouvés confrontés à la présence constante des anticorps anti-A et anti-B du système ABO, lorsque l’antigène correspondant était absent: Ils les ont appelés, d’une expression sans doute actuellement contestable, anticorps naturels, réservant alors le terme d’anticorps immuns aux anticorps dont ils pouvaient reconnaître l’antigène stimulant : Ils ont appelé ces anticorps « immuns », pour les distinguer des premiers.

Les anticorps appelés naturels sont classés en deux catégories:

﹣Les anticorps naturels réguliers: se rencontrant d’une manière constante chez les sujets ne possédant pas l’antigène spécifique: sujets Bombay (hh) : anticorps anti-H; sujets pp (dépourvus d’antigènes Pl, P, Pk): anticorps anti-tja. L’existence « naturelle » des hémagglutinines anti-A et anti-B dont l’apparition chez l’Homme est constante, peut être expliquée par des stimulations bactériennes en particulier, car les substances de groupes ABH sont très répandues dans l’environnement et la flore intestinale joue certainement un rôle considérable. Ces anticorps dits « naturels » sont donc en fait les témoins d’une réponse primaire à l’environnement, en particulier aux  antigènes polysaccharidiques des bactéries saprophytes de la flore intestinale. Ils correspondent donc à une hétéro-irnmunisation. L’étude thermodynamique des anticorps anti-A et anti-B chez l’Homme, effectuée par le groupe de Wurmser, indique que les propriétés des anticorps de même spécificité, par exemple anti-B, diffèrent selon les groupes sanguins des sujets producteurs: par exemple, I’anti-B d’un sujet 0 a une affinité différente de celle de l’anti-B d’un sujet A [37]. L’environnement ne suffit donc pas à expliquer ces différences. De plus, les sujets A et B ont des IgM ; les sujets 0 ont 500/0 d’IgG.

– Les anticorps naturels irréguliers: apparaissent d’une manière inconstante chez les sujets dépourvus de l’antigène spécifique correspondant: anti-Lewis: anti-Le », anti-Le », anti-Le » de sujets le(a-b-) ; anti-Pl de sujets P2.

Les anticorps naturels rares correspondant à des antigènes de faible fréquence sont dépistés parmi les malades atteints d’anémies hémolytiques acquises, de polyarthrite rhumatoïde, de lupus érythémateux, de cirrhose biliaire primitive. Le caractère génétique de l’aptitude à former ces anticorps naturels irréguliers apparaît à l’étude de certaines familles. Mais les causes de la variabilité observée dans la concentration des anticorps naturels sont mal connues. L’âge, la race, certaines maladies (par exemple la cirrhose alcoolique), la grossesse, semblent être des facteurs importants [37].

Les anticorps immuns classiques de l’allo-immunisation: Les anticorps immuns apparaissent à la suite de stimulations, ce qui correspond bien entendu, à la définition classique d’un anticorps. De très nombreux anticorps de groupes sanguins résultent de l’introduction d’antigènes par transfusion ou par grossesses allo-incompatibles (allo-immunisation anti-Rh, anti-Kell, antiDuffy,…). Les allo-anticorps anti-Ieucocytes et anti-plaquettes apparaissent plus fréquemment que les anticorps anti-érythrocytaires : Ce sont généralement des anti-HLA.

L’aptitude plus ou moins grande de certains sujets à l’alloimmunisation dépend de critères encore mal connus chez 1’Homme, dont certains sont probablement d’ordre génétique. L’analyse de l’alloimmunisation a montré l’existence de deux facteurs : Le sexe (la production d’allo-anticorps étant plus élevée chez les femmes), et la maladie (les cirrhoses par exemple).

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Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITES
I- LA BANQUE DE SANG
II- LES GROUPES SANGUINS ERYTHROCYTAIRES
1- Définition et approche multidisciplinaire
2- Bases immunologiques, génétiques et biochimiques
3- Les différents systèmes de groupes sanguins
III- LES HEMOGLOBINES
1- Structure de l’hémoglobine
2- Variantes normales de l’hémoglobine
3- Gènes de la globine
4- Anomalies constitutionnelles de la structure de la globine
et répartition géographique
NOTRE ETUDE
IV- OBJECTIFS DE L’ETUDE
V- METHODOLOGIE
VI- RESULTATS
1- Caractéristiques démographiques
2- Groupes sanguins des donneurs de sang
3- Profil hémoglobinique des donneurs de sang
4- Hémogramme des donneurs de sang
VII- COMMENTAIRES-DISCUSSION
CONCLUSION
SUGGESTIONS
RESUME
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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