Le substratum et la structure géologique du District d’Ambositra
La région Amoron’i Mania (Fandriana – Ambositra) est, en grande partie, constituée par le système du graphite. Un axe anticlinal central subméridien fait ressortir des migmatites à la base des gneiss hyper alumineux à silimanite et grenat contenant des gisements d’or et de graphite. Il est rattaché à la série d’Ambatolampy. A l’extrémité Ouest, ce substratum est recouvert probablement, en discordance, par un ensemble de cipolins, schistes, micaschistes et quartzites de niveau métamorphique plus faible et qui est rattaché au massif schisto-quartzo – calcaire du centre Ouest de l’Ile. A l’Est de ces formations, les quartzites du Vorondolo- Andriamasoandro reposent, localement, en discordance sur le substratum. On ne connaît pas leur rapport avec les quartzites des séries supérieures. Les granites ont souvent un caractère intrusif net. Le graphite d’Ilaka-Centre est un type particulier à grands porphyroblastes feldspathiques. Quelques instructions basiques sont constituées par des gabbros. Le granite porphyroïde d’Ilaka est à faciès particulier à grands feldspaths automorphes pouvant atteindre 5 centimètres.
Il affleure en un massif continu, très allongé, allant de la région d’Ilaka au Sud de la feuille Ambositra. Il recoupe nettement la série inférieure et contient localement des lambeaux pincés de micaschistes et de cipolins. Il est constitué de quartz, microline, oligoclase, myrmékite, hornblende verte et apatite. La série supérieure de cipolins et micaschistes constitue le prolongement Sud des séries analogues de la région de l’Ibity et elle est rattachée au massif schisto-quartzo-calcaire du centre Ouest de l’Ile. Elle repose sur des granites et migmatites granitoïdes et il est difficile de préciser si elle est séparée du substratum de faciès. La diminution de l’intensité métamorphique est l’un des arguments en faveur de cette hypothèse. Les directions tectoniques sont généralement concordantes entre les deux ensembles sauf dans la région limite des feuilles Fandriana et Manandona où le substratum montre des replis anticlinaux qui n’affectent pas la série supérieure.
Aperçu géologique
Un examen d’ensemble de la carte géologique montre, au centre, une zone de migmatites et de migmatites granitoïdes à biotite et amphibole bordée à l’Est et à l’Ouest par des actinites caractérisées du graphite et de l’or et contenant des bancs interstratifiés de quartzites et d’amphibolites. Ces formations appartiennent à la série d’Ambatolampy du système du graphite. A l’extrémité Ouest et au Sud d’Ilaka-Centre, on atteint la série de cipolins, schistes, micaschistes et quartzites. Elle fait partie du massif schisto-quartzo-calcaire du centre Ouest de l’ile et qui semble reposer en discordance sur le système du graphite. Les quartzites du Vorondolo, quasi-continus du Nord au Sud, sont séparés de la série supérieure par le granite porphyroïde d’Ilaka-Centre. La position des quartzites du Vorondolo – Andriamasoandro est controversée.
Dans l’ensemble, les quartzites ont la direction générale de la schistosité des roches environnantes. Au Vorondolo, ils recouvrent, localement en discordance, les gneiss et les migmatites. La discordance est visible à 3 kilomètres au Sud (signal du Vorondolo) et plus au Sud, dans la région d’Antanifoaka. Il est vrai que les quartzites y sont dans un environnement de granites migmatitiques à schistosité souvent peu nette. Ils sont localement associés à des gneiss de la série d’Ambatolampy.
Les granites migmatites se présentent en grandes masses anticlinales concordantes ou en gisements stratoïdes. Ils sont très orientés et passent progressivement aux migmatites encaissantes. Il convient de mentionner des faciès porphyroïdes présentant à la fois les caractères des granites porphyroïdes à feldspaths automorphes et des migmatites oeillées. Les feuilles Fandriana et Ambositra se situent dans le domaine des Hautes Terres, près de la zone faîtière de l’Ile, à environ 200 kilomètres au Sud d’Antananarivo. Elle forme un rectangle allongé Nord – Sud de 85 x 32 kilomètres et traversé par la RN7. Du point de vue géomorphologique, on reconnaît deux principales surfaces d’érosion : un niveau supérieur à 1.900 mètres au plateau de Sahanivotry dans le centre-Nord de la feuille Fandriana s’abaissant à l’Ouest d’Ambositra avec quelques lambeaux de cuirasses à 1 700 –1 750 mètres, les zones basses latéritiques, parfois cuirassées à 1 350 –1 400 mètres.
Un relief tourmenté
Un aperçu général sur le relief Betsileo permet de déterminer un paysage des Hautes Terres qui comprend des collines multiconvexes et des replats sommitaux. Le flanc de la vallée une pente assez forte tandis que le bas-fond est souvent plus ou moins élargi. Dans le stade ultérieur, le relief de rajeunissement a une forme arrondie. Dans ce type de relief, les sols ferralitiques dominent. Mais dans les reliefs dérivés, les bas-fonds sont beaucoup moins étendus, les sols sont hydromorphes avec prédominance de sols à pseudogley. Dans le District d’Ambositra, la zone est accidentée car elle est dominée par des montagnes dont l’altitude moyenne est d’environ 1 300 mètres. Cependant, dans la commune rurale d’Ilaka-Centre, les traits caractéristiques du relief sont les « bassins » plus ou moins larges. Ces bassins sont drainés par le fleuve Mania.
Le bassin d’Ilaka-Centre, situé à environ 20 km au Nord/Nord-Ouest d’Ambositra, sur la rive droite de la Mania et s’allongeant du Nord au Sud sur 7 km de longueur et 2 km de largeur est un exemple parmi tant d’autres de ces bassins. Le dessin d’ensemble de ce bassin évasé est très régulier :
– Au Nord, l’extension est maximale et atteint 2,5 km. La parfaite planéité du fond correspond à un remblaiement fluvio-lacustre. La plaine alluviale s’étend à la fois sur les migmatites et les granites magmatiques ou les porphyroïdes d’Ilaka-Centre. Le bassin se trouve sur une zone déblayée par l’érosion différentielle dans les formations tendres gneissiques encadrées par de part et d’autre par des reliefs granitiques.
– Plus au Sud, au contraire, la plaine se rétrécit, s’infiltrant très loin au coeur du massif d’Ilaka-Centre. En amont, le fond étroit de la vallée est creusé dans les granites porphyroïdes. Dans les petites vallées étroites, coulent de petits ruisseaux coincés entre les collines. Les « tanety » sont recouverts par une carapace aux sols ferralitiques de couleur rouge vif tapissés une formation graminéenne « bozaka » à Aristida.
Un état de santé relativement précaire
La santé de la population au sein de la commune toute entière est déplorable à cause de la pauvreté qui touche les deux tiers de la population. Le problème majeur de la population est la sous-alimentation. Effectivement, cette sous-alimentation affaiblit la population qui n’arrive pas à lutter contre les maladies. Le taux de fréquentation du CSBII de la commune est de 65% entre décembre et janvier. Selon le médecin responsable de cet hôpital, la cause principale des maladies, pendant cette période de soudure, est l’insuffisance de l’alimentation. Pendant cette période, la plupart des villageois consomment du manioc ou une petite quantité de riz associée au manioc, c’est-à-dire qu’un grand nombre de familles se trouve dans l’obligation de réduire de moitié, voire de 2/3 la ration alimentaire journalière. Les produits à haute valeur nutritive tels que la viande, le poisson, les produits laitiers sont peu consommés. Parmi les principales maladies, figurent le paludisme, les maux bucco-dentaires dus à l’insuffisance de calcium, la diarrhée, les maladies infantiles et les maux de tête.
L’insuffisance des infrastructures sanitaires et médicales est notoire dans la mesure où la commune ne dispose un seul centre de santé pour 20.000 habitants. Ils sont encadrés par un seul médecin, un infirmier et une sage-femme. Les dépôts de médicaments existants ne permettent pas de couvrir les besoins de la population ; d’où le recours des habitants à la médecine traditionnelle : les plantes locales sont utilisées en « phytomédecine » par des guérisseurs. Le taux de mortalité infantile atteint 35% ; ce qui est très élevé. Le souhait de la population est de pouvoir manger à sa faim, c’est-à-dire de s’alimenter en nourriture équilibrée et riche en protéines telle que la viande, le poisson, le lait et d’avoir une provision suffisante de produits alimentaires pour pallier la carence de la période de soudure. Dans la commune rurale d’Ilaka-Centre, la performance des activités agricoles est liée étroitement à l’état de santé de la population. Pour que celle-ci puisse produire normalement, il faut que son alimentation soit suffisante tant en quantité qu »en qualité.
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Table des matières
Introduction
Première partie : UNE REGION AUX CONDITIONS NATURELLES DIFFICILES
Chapitre I : DES CONDITIONS GEOGRAPHIQUES TYPIQUES DES HAUTES TERRES
1.1.- Le substratum et la structure géologique du District d’Ambositra
1.1.1.-Le substratum
1.1.2.-Un aperçu géologique
1.2.-Un relief tourmenté
1.3.1.-Les sols ferralitiques
1.3.2.-La formation des cuirasses
1.4.-Un climat à deux saisons contrastées
1.5.-Une formation végétale herbeuse
1.6.-Des cours d’eau liés au régime climatique
Chapitre II : CARACTERISTIQUES ET CONDITIONS SOCIOCULTURELLES DE LA COMMUNE D’ILAKA-CENTRE
2.1.- Caractéristiques démographiques de la population de la commune ( à travers la structure, la densité et la pyramide des âges )
2.1.1-Un bref aperçu sur l’histoire de la population Betsileo
2.1.2-La structure de la population
2.1.3.-La densité de la population
2.1.4.-La répartition de la population
2.2.-Des conditions socioculturelles peu satisfaisantes
2.2.1.-Une population conservatrice et fortement attaché aux us et coutume
2.2.2.-Un état de santé relativement précaire
2.3.-Un niveau d’instruction relativement faible
2.3.1.-Un statistiques sur les activités scolaires dans la commune d’Ilaka-Centre
2.3.2.-Le niveau d’instruction des chefs d’exploitation
2.4.-Occupation humaine et espace vécu
2.4.1-Les caractéristiques de l’habitat
2.4.2.-L’habitat dans les abords du chef lieu de la commune rurale d’Ilaka-Centre
2.4.3.-L’habitat à la périphérie de la commune
Chapitre III : INFRASTRUCTURE DE BASE, EXCELLENT MOYEN DE LIAISON
3.1.-Les infrastructures de base
3.2.-Les voies de communication
3.3.-L e marché, reflet du dynamisme local
Deuxième partie : L’INTEGRATION SPATIALE DES ACTIVITES AGRICOLES.
Chapitre IV : LES SYSTEMES D’EXPLOITATION PAYSANNE : « LE CAS DU PERIMETRE RIZICOLE D’IKIANJA, DE MORARANO-I ET D’ILAKA-CENTRE
4.1.-Le choix des Fokontany pour les enquêtes
4.2.-Le Fokontany d’Ilaka-Centre
4.3.-Situation géographique et localisation des zone enquêtés
4.4.-L’objectif de l’aménagement des périmètres irrigués
4.5.-Une étude de la population
4.5.1.-La généralité sur les Fokontany d’Ikianja et de Morarano I
4.5.1.1.-Le Fokontany de Morarano I
4.5.1.2.-Le Fokontany d’Ikianja
4.5.2.-La structure de la population
4.5.2.1.-La structure de la population dans le Fokontany de Morarano I
4.6.-L’évaluation de la superficie agricole
4.6.1.-La riziculture irriguée
4.6.2.-Les besoins en eau des cultures
Chapitre V : LE PASSE ET LE PRESENT DE L’ESPACE AGRICOLE
5.1.-Evolution de l’occupation de l’espace
5.1.1.-L’occupation progressive de l’espace
5.1.2.-L’appropriation originelle des terres
5.2.-Le cadre des activités agricoles : espace agricole et son organisation
5.2.1.-L’organisation de l’espace au niveau des villages
5.2.2.-Au niveau de la création du bourg ou chef lieu de la commune rurale
5.2.3.-Au niveau des groupes ethniques Betsileo
5.2.3.1.-Des généralités sur le paysage rural Betsileo
5.2.4.-Organisation de l’espace quant à l’occupation du sol
5.2.5.-Les différents types de terroirs
5.2.5.1.-Les limites du terroir
5.2.5.2.-Les terroirs rizicoles
5.2.5.3.-Les terroirs mixtes
5.2.5.4.-Les terroirs de reboisement
5.3.-L’exploitation des terres sur l’espace géographique d’Ilaka-Centre
5.3.1.-L’exploitation des terres
5.3.2.-Espace géographiques et système d’exploitation
5.3.2.1.-Le système d’exploitation des terres
5.3.2.1.1.-La répartition par type
5.3.2.1.2.-L’évaluation de la durée des travaux agricoles
5.3.2.1.3.-Les systèmes de cultures
Troisième partie : DUALISME ECONOMIQUE ET ROLE DES ACTIVITES AGRICOLES DANS LE DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE RURALE D’ILAKA-CENTRE
Chapitre VI : UNE EMBRYON D’ECONOMIE MOMETAIRE
6.1.-Le riz, une source de revenu importante
6.1.1.-La vente du riz en détail aux consommateurs
6.1.2.-Le riz un placement de capital
6.1.3.-Le riz un moyen d’hypothèque
6.1.4.-Le riz un moyen d’échange
6.2.-Les autres cultures sèches : pomme de terre, arachide, manioc, et haricot
6.2.1.-Le maïs, une culture profitable
6.2.2.-Le haricot, culture assez intéressante
6.2.3.-La pomme de terre, une culture d’appoint.
6.2.4.-Le manioc, une culture non négligeable
6.2.5.-Les fruits, une culture qui ne profite pas aux paysans
6.2.6.-Les légumes une culture insuffisante
6.2.7.-L’arachide, une culture industrielle nécessaire
6.3.-La riziculture
6.4.-Les cultures pluviales
6.5.-Des cultures industrielles à vocation commerciale
6.6.-L’élevage : une activité secondaire
Chapitre VII : LA PREDOMINANCE DE L’ECONOMIE DE SUBSISTANCE
7.1.-Des revenues essentiellement agricoles
7.2.-La difficulté de dépasser le stade de subsistance
7.2.1.-Un bilan monétaire souvent déficitaire
7.2.2.-Le revenu rizicole, un atout limité
7.2.3.-La soudure, une situation incontournable
7.2.4.-Le niveau de vie de la population
Chapitre VIII : LES CONTRAINTES ET LES POSSIBILITES DES ACTIVITES AGRICOLES
8.1.-Les handicaps des activités agricoles
8.1.1.-Les contraintes physiques
8.1.2.-Les contraintes humaines
8.1.3.-Les contraintes techniques
8.1.4.-Les contraintes économiques
8.2.-Les solutions proposées pour résoudre ces problèmes
8.2.1.-Les solutions d’ordre technique
8.2.2.-Les solutions d’ordre géographique
8.2.3.-Les solutions d’ordre économique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LISTE DES SCHEMAS
LISTE DES PHOTOS
GLOSSAIRE
LISTE DES TABLEAUX
LISTA DES GRAPHIQUES
LISTE DES CARTES
LISTE DES CROQUIS
TABLE DE MATIERE
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