Le tourisme est une activité primordiale pour le pays puisque la France est depuis une vingtaine d’année la première destination mondiale avec près de 85 millions de touristes étrangers (en 2013, INSEE). Le tourisme génère d’importantes recettes et crée directement ou indirectement de nombreux emplois malgré la concurrence internationale de plus en plus forte. Marseillan est une commune de près de 8000 habitants qui se situe dans l’Hérault. Marseillan s’est d’abord développé grâce à l’étang de Thau, bordant la ville, et à ses richesses piscicole et conchylicole. L’étang de Thau n’est qu’une partie des richesses naturelles de la ville puisqu’il y a de nombreux sites naturels reconnus à Marseillan. Néanmoins, certains d’entre eux souffrent de surfréquentation et de l’étalement urbain. La ville a développé son offre touristique à Marseillan Plage, son annexe littorale, au milieu du 20e siècle. A l’origine très populaire, le tourisme est aujourd’hui dominé par l’hôtellerie de plein air de qualité. Le secteur affiche des chiffres en constante progression depuis plusieurs années. Ainsi, on peut se demander comment la Ville de Marseillan peut-elle poursuivre son développement touristique sans pour autant menacer ses richesses naturelles parfois déjà fragilisées ? Après une brève description de Marseillan et de ses spécificités, nous analyserons les éléments du tourisme de la ville. Ce diagnostic ciblé nous permettra de définir les enjeux pour le développement de la ville. Pour répondre aux enjeux précédemment dégagés, nous établirons enfin un projet d’aménagement global.
Présentation générale de Marseillan
Situation
Une ville naturellement attractive
Marseillan est une ville du pourtour méditerranéen, située dans le département de l’Hérault (34) en région Languedoc-Roussillon. Il s’agit d’une vaste commune de 5171 hectares bénéficiant de six kilomètres de littoral. Le climat est caractérisé par un été chaud et sec ainsi qu’un hiver doux. Le territoire bénéficie d’un ensoleillement important : environ 2600 heures par an en moyenne (contre 1700 heures par an à Paris).
Une ville proche des principaux axes de communication
Marseillan est plutôt bien desservie avec l’autoroute A75, sans péage (mise à part le tronçon du viaduc de Millau) qui relie Clermont-Ferrand à Béziers, se trouvant à une vingtaine de kilomètres de la commune étudiée. L’autoroute A9 (Le Perthus-Orange) est accessible au niveau de Bessan à une dizaine de kilomètres au nord grâce à la D28 qui relie les deux communes. La D51 relie Agde et Mèze en passant par Marseillan. Les branches D51E5 et D51E6 réunissent la partie ville à la partie plage de Marseillan. La D612, reliant Albi et Montpellier, passe par l’axe Béziers-Agde Marseillan-Sète.
Une gare SNCF se trouve à Marseillan Plage, sa desserte se fait le plus souvent après un changement à Agde, Sète ou Montpellier. Ainsi, Paris est à environ 5 heures par les rails et Montpellier à une demi-heure. L’aéroport de Béziers Cap d’Agde en Languedoc propose huit destinations internationales dont Paris, quatre villes du Royaume-Unis (Londres, Manchester, Bristol et Edimbourg), Düsseldorf, Stockholm et Oslo. Une navette relie l’aéroport à Marseillan Ville distant de 20 kilomètres.
Situation administrative de Marseillan
Montpellier, capitale régionale et préfecture héraultaise, est à moins de 50 kilomètres. Sète se situe à 13km à l’extrémité sud-est de l’étang de Thau. A l’instar de Sète, Marseillan fait partie de la communauté d’agglomération du bassin de Thau (souvent abrégé Thau agglo). Thau agglo rassemble huit communes et 95086 habitants sur un territoire de 21608 hectares (INSEE 2014). Les communes limitrophes de Marseillan sont, du sud-ouest au nord-est, Agde Florensac, Pomerols, Mèze, et Sète.
Un territoire sous influence aquatique
Marseillan est accessible par le canal du Midi qui porte Toulouse à 241km par voie navigable. Le canal débouche à Marseillan dans l’étang de Thau au niveau de la pointe des Onglous. D’une superficie de 7500 hectares il est bordé par Marseillan à l’ouest. Il est relié à la Méditerranée par le canal de Pisse-Saumes. De nombreuses zones humides bordent la ville de Marseillan. Notamment le gourg (terme occitan désignant un lieu calme d’une rivière où le fond est relativement bas et parfois un lac, un étang ou une lagune) de Maldormir au sud de l’étang de Thau ainsi que le gourg du Pairollet à l’ouest. Entre Sète et Marseillan, la Méditerranée et l’étang de Thau sont séparés par une bande de sable de 11km.
Une histoire entre terre et mer
Un passé halieutique
L’histoire de Marseillan n’est pas récente. La ville a d’abord été fondée par les phocéen, peuple grec du 600 av. J.-C. La ville a brièvement été reprise par les gaulois avant d’être dominée par les romains jusqu’au Ve siècle. L’époque grecque et gallo-romaine marque le début de la conchyliculture et de la pêche. Le port de Marseillan prend alors de l’importance au fil des siècles. Par la suite, la ville a connu plusieurs invasions (vandales, wisigoths, sarrasins) et subit la guerre de religion (XVIe siècle).
Un nouveau souffle grâce à la viticulture
L’ouverture du canal du midi à la navigation en 1683 apporte un nouveau souffle à la ville. Au XIXe siècle, la ville se tourne vers la vigne pour prospérer. Grâce aux chais Noilly Prat et la distillation le port redouble d’activités. Malgré le phylloxéra (insecte ravageur) et la crise du vin en 1907 qui touchent fortement les viticulteurs de la commune, le commerce du vin reste une activité prépondérante à Marseillan. A tel point que la ville aujourd’hui garde les traces de ce passé viticole avec des maisons vigneronnes, des caves, des immenses chais, le quartier du port et des demeures de négociants du XXe siècle. Le caractère festif de cette époque perdure à travers le bâti, à l’image théâtre de la ville (construit dans les années 1910), et les jeux nautiques du capelet et des joutes.
Le tourisme comme nouvel essor
Comme le reste de la France, Marseillan a subi la seconde guerre mondiale. Ce sont les allemands, qui en construisant un fossé anti-char, ensuite continué par la municipalité, sont à l’origine du canal de Pisses-Saumes, reliant l’étang de Thau à la Méditerranée. Le Maire André Filiol met en place en 1947 le projet d’une station balnéaire dont le port est construit à l’embouchure du canal de Pisses-Saumes. Il s’agit de l’avénement de Marseillan Plage, la première station balnéaire du Languedoc-Roussillon, qui s’adresse aux familles aux revenus modestes. Au début des années 2000, la station balnéaire est un poids pour la commune mais la tendance s’est inversée par la suite.
Une politique volontariste en faveur du tourisme
Politiquement, la commune a connu l’alternance au niveau municipal plusieurs fois. Néanmoins, il s’agit d’un maire UMP, Yves Michel, qui a été élu à deux reprises en 2008 et en 2012.
Des aménagements conséquents
L’action du Maire en matière d’urbanisme et d’aménagement du territoire a été marquée par la mise en valeur de Marseillan Ville et la requalification urbaine de la station balnéaire. Dans le village, cela s’est manifesté par des travaux de voirie et de pétionisation et la valorisation du centre historique (mise en lumière des édifices publics, ornement floral…).
Ensuite, l’avenue principale de la station balnéaire a été totalement repensée. La place de la voiture a aussi été réduite, les espaces de rencontre sont plus nombreux et le tout a été végétalisé. Plus récemment, un promenoir a été réaménagé le long de la plage pour limiter l’érosion du littoral mais aussi valoriser cet espace. La municipalité a également installé des connexions Wi-Fi en libre service dans plusieurs lieux de la ville.
Pour financer ces projets et beaucoup d’autres, la Mairie a cédé plusieurs biens communaux. Par exemple, deux campings municipaux ont été vendus à un opérateur privé pour plus de six millions d’euros.
Des labels qualitatifs
Marseillan compte aussi une politique de labellisation volontariste. En effet, depuis 2009 les plages de la commune arborent le Pavillon Bleu. Il s’agit d’un label garantissant la sécurité, l’accessibilité, l’information, la qualité des eaux et le tri des déchets sur les plages. Par ailleurs, le Pavillon Bleu flotte aussi sur le port de Marseillan Ville et de Marseillan Plage depuis 2013. Il reflète la bonne gestion des eaux usées des plaisanciers par la commune. La commune est aussi engagée au niveau social avec des installations facilitées en faveur des personnes ayant un handicap. Le label Tourisme et Handicap prend en compte quatre types d’handicap (moteur, mental, auditif et visuel). Le label est accordé si au moins deux types d’handicap sont traités. L’office de tourisme de Marseillan Plage a ainsi obtenu ce label avec une prise en charge des quatre. Des cheminements spécifiques et des systèmes d’aide à la baignade (dispositif d’indications vocales et fauteuil de mise à l’eau) sont mis à disposition par la commune sur certaines plages. La ville n’est pas la seule à être sensibilisée puisqu’un hôtel (Les Dunes), deux restaurants (La Ferme Marine et La Taverne du Port), un lieu de visite (Chais de Noilly Prat) et une activité sportive (Cercle de Voile de Marseillan) ont aussi obtenu ce label (tourisme accessible – 2014).
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Table des matières
Introduction
Partie 1 : Diagnostic
1 Présentation générale de Marseillan
2 Analyse du tourisme de Marseillan
Partie 2 : Enjeux
1 Les grandes tendances en matière de tourisme
2 Les identités touristiques des communes voisines
3 Définition des enjeux pour Marseillan
4. Emergence de la problématique
Partie 3 : Projet
Plan d’actions 1 : Le secteur du canal du Midi
1 L’état des lieux
2 Pourquoi ce plan d’actions ?
3 Le projet
4 Impacts du plan d’actions
Plan d’actions 2 : Le secteur du Pairollet
1 L’état des lieux
2 Pourquoi ce plan d’actions ?
3 Le projet
4 Impacts du plan d’actions
Plan d’actions 3 : Le secteur de Maldormir
1 L’état des lieux
2 Pourquoi ce plan d’actions ?
3 Le projet
5 Impacts du plan d’actions
Bilan des plans d’actions
Phasage du projet
Conclusion
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