Malgré l’amélioration de la sécurité de la machine, des accidents de la main au travail sont très fréquents. En France, ils sont à l’ordre de 1 400 000 par an dont 620 000 graves [1]. Evidemment, la main est la condition nécessaire et indispensable de tous les métiers et des activités courantes. Ses fonctions se trouvent alors perturbé en cas de traumatisme [2]. On utilise le terme «fracture»lorsqu’il ya une solution de continuité de l’os. Et la main est souvent concernée par les fractures, qui peuvent engendrer des douleurs, une raideur, puis une perte de mobilité secondaire. Parfois, une importante déformation est visible, témoignant du déplacement des fragments osseux. En raison de la proximité de l’os, des tendons et des ligaments, on peut constater une raideur et une faiblesse de la main après cicatrisation de la fracture [3]. La fracture des os de la main a des conséquences néfastes pour le patient lui même entraînant souvent une perte de salaire, arrêt de travail et des séquelles. En Europe le coup moyenne de l’IPP coute environ 85 405 euro par patient [4]. En 2010, à Douala, on estime 1/6 des fracturés des os de la main présentent des incapacités permanentes de la main [5]. Comme il s’agit d’une urgence chirurgicale, ceci nous a incités à mener une étude intitulée «Aspect épidémio-clinique et prise en charge des fractures des os de la main vues au CHU PZAGA de Mahajanga», qui a pour objectif général d’étudier les fractures des os de la main dans le service d’urgence chirurgicale et de traumatologie du CHU PZAGA.
REVUE DE LA LITTERATURE
La main (du latin : manus, « côté du corps») est l’organe préhensile effecteur situé à l’extrémité de l’avant-bras et relié à ce dernier par le poignet. C’est un organe capable notamment de saisir et manipuler des objets. Chez l’Homme, la main est un organe extrêmement développé et important, elle dispose d’une palette d’actions très large. Située à l’extrémité des deux membres supérieurs, chaque main possède cinq doigts qui apportent une contribution majeure au sens du toucher . Elle est également un moyen d’expression quand elle complète la parole, ou sert d’articulateur en langue des signes .
RAPPEL ANATOMIQUE
La main constitue la partie terminale du membre supérieur. Elle fait suite au poignet et se divise en deux régions, la main proprement dite et les doigts. La main présente à considérer deux parties : la paume et le dos, dont la réunion en dedans et en dehors constitue deux bords épais. La paume de la main offre une forme rectangulaire dont le centre est légèrement excavé. Elle est limitée sur les quatre côtés par des saillies : en haut le talon de la main; sur le côté externe, l’éminence thénar; sur le côté interne, l’éminence hypothénar; en bas, à la racine des doigts, on remarque une série de saillies interdigitales formées par des pelotons adipeux et séparées par des parties déprimées correspondant à l’axe des doigts. Outre les plis peu accusés et transitoires que chaque mouvement de la main détermine, chacun connaît à la paume des plis parfaitement fixes, qui, lorsqu’on regarde la main gauche, présentent la forme d’un M, et à droite offrent une figure symétrique. C’est sur l’interprétation de ces plis qu’est basée la pratique divinatoire appelée chiromancie. De plus, la paume de la main est sillonnée de lignes parallèles délimitant de fines saillies correspondant aux rangées de papilles dermiques munies de corpuscules de Meissner qui donnent à la région sa sensibilité spéciale .
Les grandes fonctions de la main
C’est l’association de sa sensibilité et de sa motricité, extrêmement fines, qui confère à la main sa qualité d’organe sensoriel exceptionnel.
La main, organe d’information
Il existe plusieurs types de sensibilité qui sont au niveau de la main extrêmement développées. Les sensibilités superficielles comprennent une sensibilité très fine et discriminative, la sensibilité épicritique (toucher très fin) et une sensibilité plus grossière dite protopathique(douleur et chaud-froid). La sensibilité profonde proprioceptive renseigne sur la position dans l’espace du squelette et de ses muscles.
La main, organe d’exécution
La préhension est l’ensemble des fonctions mises en jeu pour saisir à l’aide des mains. Elle comporte donc une intention, une mécanique de prise et une information sensorielle permanente. La prise est donc la partie mécanique de la préhension. Elle est permise grâce à trois éléments :
✔ La divergence des doigts lors de l’extension-abduction et leur convergence lors de la flexion-adduction ;
✔ L’opposition du pouce ;
✔ La concavité de la paume de la main qui repose sur une architecture en arche : arche transversale proximale au niveau du carpe, arche transversale distale au niveau de la tête et du col des métacarpiens et arche longitudinale le long des métacarpiens. La concavité de la main est maintenue par des éléments passifs ligamentaires et aponévrotiques mais aussi des éléments actifs tendineux et musculaires avec les muscles interosseux et lombricaux.
Sans leur action, la main serait plate. Cette concavité est encore améliorée par le fait que les 3 derniers métacarpiens avancent en flexion pour fermer la paume.
➤ Les phases de la préhension
La préhension comprend plusieurs phases. La présentation et l’ouverture de la main qui demande l’action des muscles longs extenseurs (nerf radial) et des intrinsèques (nerfs ulnaire et médian). La fermeture des doigts qui sont mis en position pour s’adapter à la forme de l’objet (nerfs médian et ulnaire) suivi de la régulation de la force de la prise.
➤ Les différents types de prise
La prise de force digito-palmaire avec le poignet fixé en inclinaison ulnaire et le pouce en adduction. Elle fait intervenir de manière prépondérante les rayons ulnaires (4° et 5°) de la main. La prise de précision pollici-digitale qui fait appel au pouce et aux deux premiers doigts longs (et notamment l’index). Cette pince peut être terminoterminale (pulpe du pouce contre pulpe de l’index) ou terminolatérale (pulpe du pouce contre le bord radial de l’index). On décrit ainsi au niveau des doigts des hémi-pulpes dominantes : hémi-pulpe radiale pour index et majeur (innervée par le nerf médian) du fait de l’opposition du pouce et hémipulpe ulnaire pour l’annulaire et l’auriculaire (fonction d’alerte lorsque la main est posé sur son bord ulnaire), innervée par le nerf ulnaire.
Les autres fonctions de la main
☛ Fonction alimentaire : port de la main à la bouche.
☛ Fonction expressive : mimique chez l’entendant et le voyant lors d’un discours, elle permet de lire pour l’aveugle et de parler chez le muet.
☛ Soins corporels : toutes les parties du corps sont accessibles à la main si les autres parties du membre supérieur sont libres.
☛ Fonction esthétique…
Les mouvements de la main et du poignet
Mobilité articulaire
L’anatomie fonctionnelle de la main est organisée pour permettre la préhension.
➤ Les articulations des doigts fonctionnent donc dans le sens de la flexion avec de solides appareils ligamentaires latéraux pour stabiliser les articulations interphalangiennes et métacarpo-phalangiennes. La flexion des doigts longs est variable en fonction des articulations et des doigts. Elle est d’environ : 80 à 90° pour la métacarpophalangienne (MCP) pour 25 à 30° d’extension, 115 à 120° pour l’interphalangienne proximale (IPP) pour 0° d’extension, 80° pour l’interphalangienne distale (IPD) pour 5° d’extension. Cette flexion est croissante depuis l’index vers l’auriculaire. En effet, l’index est plus proche du pouce que l’auriculaire, la flexion nécessaire à la prise est moins importante. La flexion est de 80° au niveau de l’inter-phalangienne (IP) du pouce.
➤ Pour le pouce, à sa flexion s’associe un mouvement dans le plan frontal d’abduction (60°)adduction (30°) et dans et dans les plans sagittal et horizontal un mouvement d’opposition (90° au niveau de la trapézométacarpienne) qui va amener la pulpe du pouce en face de celle des doigts longs pour faire la pince.
➤ Pour les doigts longs, on décrit un mouvement d’écartement des doigts dans le plan frontal mais le 3èmerayon est fixe .
Synergie des appareils extenseurs et fléchisseurs
Les mouvements de flexion-extension au niveau des chaînes digitales sont régis par un appareil extenseur et des tendons fléchisseurs. Les tendons fléchisseurs sont circulaires, entourés d’une gaine de synoviale qui va en assurer la nutrition par imbibition. Par ailleurs, il existe des formations fibreuses qui vont les maintenir plaqués contre le squelette afin qu’ils ne prennent pas la corde, ce sont les poulies. Les tendons extenseurs sont plus fibreux, plus plats et moins bine individualisés, on parle plutôt d’appareil extenseur. Dans tous les cas, ces deux systèmes (extenseur et fléchisseur) sont très interconnectés entre eux (formations ligamentaires et muscles lombricaux) afin d’assurer un équilibre permettant des mouvements fins et harmonieux.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I.1 RAPPEL ANATOMIQUE
I.1.1 Les grandes fonctions de la main
I.1.2 Les mouvements de la main et du poignet
I.1.3 Les os de la main
I.1.4 Les parties molles
I.2 FRACTURE DES OS DE LA MAIN
I.2.1 Etiologie
I.2.2 Mécanisme
I.2.3 Les Fractures des os
I.2.4 Lésions associées
I.2.5 Etude clinique
I.2.6 Etude radiologique
I.2.7 Evolution et Complications
I.2.8 Traitement des fractures des os de la main
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
II.1 METHODOLOGIE
II.2 RESULTATS
II.3 DISCUSSION
SUGGESTIONS
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
RESUME