Les glossines et la moxidectine
MOYENS UTILISES ACTUELLEMENT DANS LA LUTTE CONTRE LES TRYPANOSOMOSES ET LES GLOSSINES
Avant de lancer un programme de lutte, il est important d’analyser la situation initiale.
Pour cela des outils mathématiques sont utilisés et certaines mesures de terrain effectuées, permettant ainsi de constater l’évolution de la situation, de la comparer à celle d’autres régions et d’évaluer l’efficacité des moyens de lutte employés. Les études devront se faire sur une grande proportion de la population (plus de 80% de la population d’un foyer villageois, par exemple) et avec toujours les mêmes tests standardisés.
Au sein même d’un foyer de trypanosomose, les informations suivantes seront utiles :
– la population à risque : il s’agit en général de la population totale.
– la prévalence1 : nombre de malades détectés à un moment donné quel que soit le stade.
– l’incidence2 : nombre de nouveaux cas apparus sur une période donnée.
L’incidence ne doit pas prendre en compte les cas de rechute ou d’échecs thérapeutiques, mais ces derniers ne sont pas toujours faciles à différencier des nouveaux cas. [86]
La difficulté dans le diagnostic des trypanosomoses humaines et animales en Afrique est due à la fréquence d’infections mixtes par plusieurs espèces de trypanosomes et d’autres protozoaires sanguins.
Les stratégies de lutte seront différentes en fonction des différents cycles de transmission. Ainsi,
– pour la maladie du sommeil à Trypanosoma brucei rhodesiense, la lutte contre le réservoir sauvage paraît difficilement réalisable, la lutte contre les vecteurs sera utilisée,
– pour la maladie du sommeil à Trypanosoma brucei gambiense, l’homme est le reservoir principal, un dépistage et traitement régulier des populations à risque et la lutte contre les vecteurs alentour seront utilisés,
– pour la Nagana, les réservoirs sont les animaux domestiques et sauvages, difficilement contrôlables, la lutte passera donc par une chimioprévention sur le bétail manipulable et une lutte contre les vecteurs.
TRYPANOCIDES : TRAITEMENT DE LA TRYPANOSOMOSE
Les trypanosomes peuvent échapper à la réponse immunitaire de l’hôte grâce à un système d’antigènes variables multiples (AVM) à la surface. En effet, lors de sa multiplication chez l’hôte, le trypanosome initial peut modifier ses antigènes de surface créant ainsi une génération de trypanosomes antigéniquement différents. C’est ce que l’on appelle la variation antigénique de surface des trypanosomes. A l’heure actuelle, la complexité de ces antigènes variables multiples (AVM) ainsi que le nombre inconnu de souches différentes d’une même espèce de trypanosome ne permettent pas d’envisager une vaccination contre cette maladie parasitaire.
– Traitements de la Maladie du Sommeil :
Les trypanocides ne sont utilisés chez l’homme qu’à des fins curatives car ils sont toxiques et, utilisés en chimioprophylaxie, ils pourraient masquer certains signes d’une infestation de stade tardif et sélectionner des résistances [86]. Dans les régions faiblement exposées au risque de trypanosomose, la méthode curative par les trypanocides reste la plus économique dans un plan de lutte contre la maladie [14], [38].
Les molécules utilisées pour traiter la maladie du sommeil n’ont pas fait l’objet de nouveauté depuis les années 1950. En effet, commercialement parlant, les laboratoires pharmaceutiques n’y trouveraient que peu d’intérêts. A l’heure actuelle, les trypanocides sont donc encore des traitements administrés par voie parentérale et doivent être répétés plusieurs fois. Ces traitements ne sont pas sans effets secondaires, ils peuvent même parfois engendrer la mort de l’individu. [86]
En fonction du stade de la maladie, les traitements recommandés sont différents. C’est pourquoi, le diagnostic seul de la trypanosomose n’est pas suffisant, il faut également identifier le stade dans lequel se trouve l’individu. [30], [86], [115], [117]
Les principales molécules trypanocides, leur modes d’action, posologies, et effets secondaires sont présentés dans le tableau 6.
– Traitements de la première période :
Ces molécules sont inefficaces en deuxième période. En effet, en raison de leur poids moléculaire élevé, elles ne peuvent traverser la barrière hémato-méningée en quantité suffisante pour avoir une activité trypanocide.
Isétionate de pentamidine :
Cette molécule est surtout utilisée dans le traitement des infestations à Trypanosoma brucei gambiense. Elle a remplacé le mésilate de pentamidine au début des années 1990. La pentamidine est employée depuis 1937.
Suramine sodique :
Cette molécule est surtout utilisée dans le traitement des infestations à Trypanosoma brucei rhodesiense. Son lancement pour cette indication date de 1922.
-Traitements de la seconde période :
Mélarsoprol :
Le mélarsoprol est un composé arsenical utilisé dans le traitement de la maladie du sommeil depuis 1949.
Cette molécule serait également efficace en première période, mais compte tenu des effets secondaires importants, elle n’est utilisée que pour traiter les patients entrés en deuxième période de la maladie du sommeil.
En général, l’administration de cette molécule suit un traitement de première période pour éliminer les trypanosomes circulants.
Alpha-difluorométhyl-ornithine (α-DFMO) [31], [86], [117] :
Autorisée en Europe en 1991, ce n’est qu’en 1995 que l’α-DFMO est homologuée pour le traitement de la maladie du sommeil dans sept pays africains.
Cette molécule pourrait également être utilisée dans les deux stades de la maladie.
Des études faites in vitro et sur des rongeurs montrent que Trypanosoma brucei rhodesiense ne serait pas sensible au DFMO.
Nifurtimox [86] :
Il s’agit d’un nitrofuranne de synthèse développé pour le traitement de la maladie de Chagas, infestation due à Typanosoma cruzi, en Amérique latine. Aujourd’hui, il est utilisé en Afrique.
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Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I : Etude bibliographique sur les glossines et la moxidectine
Chapitre 1 : LES GLOSSINES
1. PRESENTATION GENERALE DES GLOSSINES
1.1. ESPECES ET MORPHOLOGIE
1.1.1. Espèces
1.1.1.1. Taxonomie
1.1.1.2. Distribution géographique
1.1.2. Morphologie
1.1.2.1. Caractéristiques des Glossininés
1.1.2.2. Spécificités de chaque espèce
1.2. VIE DE RELATION
1.2.1. Longévité
1.2.1.1. Les femelles
1.2.1.2. Les mâles
1.2.2. Occupation de l’espace
1.2.2.1. Habitats
1.2.2.2. Activités des glossines et dynamiques des populations
1.2.3. Vol et dispersion
1.2.3.1. Caractéristiques du vol
1.2.3.2. Dispersion des glossines
1.2.4. Prédation
1.2.5. Vie sensorielle
1.2.5.1. Odorat
1.2.5.2. Vue
1.3. VIE DE NUTRITION
1.3.1. Régime alimentaire et pratique de la chasse
1.3.1.1. Régime alimentaire
1.3.1.2. Chasse
1.3.1.3. Repos
1.3.2. Prise de nourriture et tractus digestif
1.4. REPRODUCTION ET CYCLE : INTERET POUR LA LUTTE
1.4.1. Cycle biologique et organes reproducteurs
1.4.1.1. Cycle biologique
1.4.1.2. Organes reproducteurs
1.4.2. Morphologie et biologie des larves III et des pupes
1.4.2.1. Morphologie
1.4.2.2. Biologie
2. POURQUOI S’INTERESSER AUX GLOSSINES ?
2.1. ROLE PATHOGENE : TRANSMISSION DES TRYPANOSOMOSES
2.1.1. Maladie du sommeil : conséquences médicales
2.1.1.1. Sensibilité de l’homme
2.1.1.2. Conséquences de la maladie
2.1.2. Trypanosomoses animales : conséquences économiques
2.1.2.1. Sensibilité des espèces hôtes
2.1.2.2. Conséquences de la maladie
2.2. SITUATION ACTUELLE
2.2.1. La maladie du sommeil
2.2.1.1. Répartition géographique
2.2.1.2. Population à risque et incidence annuelle
2.2.2. Les trypanosomoses animales
2.2.2.1. Répartition géographique
2.2.2.2. Population à risque et incidence annuelle
2.3. COMMENT SE FAIT LA CONTAMINATION ?
2.3.1. Contamination de la glossine par les trypanosomes
2.3.2. Cycles et transmission des trypanosomoses africaines
2.3.2.1. Trypanosomoses humaines
2.3.2.2. Trypanosomoses animales
2.3.3. Hôtes réservoirs
2.3.3.1. Trypanosomoses humaines
2.3.3.2. Trypanosomoses animales
3. MOYENS UTILISES ACTUELLEMENT DANS LA LUTTE CONTRE LES TRYPANOSOMOSES ET LES GLOSSINES
3.1. TRYPANOCIDES : TRAITEMENT DE LA TRYPANOSOMOSE
3.1.1. Traitement de la Maladie du Sommeil
3.1.1.1. Traitement de la première période
3.1.1.2. Traitement de la deuxième période
3.1.1.3. Traitement des rechutes
3.1.2. Traitement de la Nagana
3.1.2.1. Traitement curatif
3.1.2.2. Traitement préventif
3.2. LUTTE CONTRE LES GLOSSINES
3.2.1. Lutte physique par piègeage
3.2.1.1. Différents types de pièges et écrans
3.2.1.2. Facteurs de variation de l’efficacité du piègeage
3.2.1.3. Efficacité du piégeage
3.2.2. Lutte chimique
3.2.2.1. Utilisation d’insecticide
3.2.2.2. Utilisation d’attractifs chimiques
3.2.2.3. Utilisation d’inhibiteurs de la reproduction
3.2.3. Lutte écologique
3.2.3.1. Action sur les végétaux
3.2.3.2. Action sur la faune sauvage
3.2.4. Lutte biologique
3.2.4.1. Libération de mâles stériles
3.2.4.2. Utilisation d’ennemis naturels
3.3. DEVELOPPEMENT D’UN ELEVAGE RESISTANT A LA TRYPANOSOMOSE
3.3.1. Nomenclature et pratique actuelle de l’élevage en Afrique
3.3.1.1. Les bovins
3.3.1.2. Les petits ruminants
3.3.2. Développement de l’élevage de bovins trypanotolérants
3.4. CONSTAT ACTUEL ET NOUVELLES PERSPECTIVES DANS LA LUTTE CONTRE LES TRYPANOSOMOSES
3.4.1. Constat sur les moyens de lutte actuels
3.4.1.1. Résistance aux trypanocides
3.4.1.2. Limites des pièges et écrans
3.4.1.3. Limites des insecticides
3.4.1.4. Limites de la lutte écologique
3.4.1.5. Limites de la lutte biologique
3.4.1.6. Installation de la trypanotolérance dans le bétail africain
3.4.2. Nouvelles perspectives
3.4.2.1. La vaccination contre les antigènes intestinaux de glossines
3.4.2.2. Des molécules déjà utilisées à d’autres fins : les endectocides
Chapitre 2 : LA MOXIDECTINE
1. PRESENTATION GENERALE
1.1. LA MOXIDECTINE EST UN ENDECTOCIDE
1.1.1. Présentation des endectocides
1.1.2. La moxidectine et ses propriétés
1.1.2.1. La molécule moxidectine
1.1.2.2. Les propriétés de la moxidectine
1.2. PHARMACOCINETIQUE
1.2.1. Absorption
1.2.1.1. Chez les bovins
1.2.1.2. Chez les ovins
1.2.1.3. Chez les caprins
1.2.2. Distribution
1.2.2.1. Chez les bovins
1.2.2.2. Chez les ovins
1.2.2.3. Chez les caprins
1.2.3. Métabolisme
1.2.4. Elimination
1.2.4.1. Voies d’élimination
1.2.4.2. Chez les bovins
1.2.4.3. Chez les ovins
1.2.4.4. Chez les caprins
1.3. PHARMACODYNAMIQUE
1.3.1. Mode d’action de la moxidectine
1.3.2. Toxicité éventuelle pour les hôtes
1.3.2.1. Chez les bovins
1.3.2.2. Chez les ovins
2. UTILISATION ACTUELLE
2.1. SPECTRE D’ACTIVITE ET REMANENCE
2.1.1. Spectres d’activité des différentes formes galéniques
2.1.2. Rémanence et efficacité
2.2. ENDECTOCIDE ALTERNATIF LORS DE RESISTANCE
2.3. UTILISATION SUR D’AUTRES PARASITES HEMATOPHAGES
2.4. ENDECTOCIDE PLUS RESPECTUEUX DE L’ENVIRONNEMENT QUE L’IVERMECTINE
PARTIE II : Etude expérimentale des effets de la moxidectine sur deux espèces de glossines
Chapitre 1 : MATERIELS ET METHODES
1. MATERIELS
1.1. L’ENDECTOCIDE
1.2. LES GLOSSINES
1.2.1. Conditions d’élevage
1.2.2. Espèces étudiées
1.2.3. Age des mouches étudiées
1.2.4. Sexe des mouches étudiées
2. METHODES
2.1. LE NOURRISSAGE DES MOUCHES
2.1.1. Nourrissage sur membrane
2.1.2. Nourrissage sur lapin
2.2. MOYENS D’EVALUATION DES PARAMETRES ETUDIES
2.2.1. Evaluation de la mortalité
2.2.2. Evaluation du nombre de pupes pondues par mouche et du poids moyen d’une pupe
2.2.3. Evaluation d’autres paramètres liés à la fonction de reproduction des glossines
2.2.4. Evaluation des modifications du comportement des glossines
Chapitre 2 : RESULTATS
1. RESULTATS QUANTITATIFS
1.1. MORTALITE DES MOUCHES
1.1.1. Effets des concentrations en moxidectine du sang médicamenteux
1.1.2. Variations de la mortalité en fonction du sexe des glossines
1.1.3. Variations de la mortalité en fonction de l’âge des glossines
1.1.4. Variations de la mortalité en fonction de l’espèce des glossines
1.2. LA FONCTION DE REPRODUCTION DES MOUCHES
1.2.1. Nombre moyen de pupes par glossine sur un mois
1.2.2. Poids moyen d’une pupe
1.2.3. Autres paramètres
1.2.3.1. Nombre d’avortons
1.2.3.2. Taux d’éclosion des pupes
1.2.3.3. Taux de viabilité des ténérales
2. RESULTATS QUALITATIFS
2.1. MODIFICATIONS DU COMPORTEMENT DES MOUCHES
2.2. TROUBLES DANS LA DIGESTION DES MOUCHES
Chapitre 3 : DISCUSSION
1. DISCUSSION DES RESULTATS
1.1. MORTALITE DES MOUCHES
1.1.1. Effets des concentrations en moxidectine du sang médicamenteux
1.1.2. Variations de la mortalité en fonction du sexe des glossines
1.1.3. Variations de la mortalité en fonction de l’âge et de l’espèce des glossines
1.2. LA FONCTION DE REPRODUCTION DES MOUCHES
1.2.1. Nombre moyen de pupes par glossine sur un mois
1.2.2. Poids moyen d’une pupe
1.2.3. Autres paramètres
1.2.3.1. Nombre d’avortons
1.2.3.2. Taux d’éclosion des pupes
1.3. MODIFICATIONS DU COMPORTEMENT DES MOUCHES
1.4. TROUBLES DANS LA DIGESTION DES MOUCHES
2. CE QUI POURRAIT ETRE ETUDIE ULTERIEUREMENT
2.1. EN CE QUI CONCERNE LES RESULTATS QUANTITATIFS
2.2. EN CE QUI CONCERNE LES RESULTATS QUALITATIFS
CONCLUSION
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