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Ecologie des glossines
Reproduction et cycle de vie des glossines
Les glossines se distinguent par le fait quโelles sont vivipares, cโest-ร -dire quโelles accouchent dโune larve et ne pondent pas des ลufs comme beaucoup de mouches qui sont ovipares (LAUNOIS et al., 2004).
Elles s’accouplent prรฉcocement, en gรฉnรฉral avant la prise de leur premier repas de sang (environ 2 ร 3 jours chez la femelle et 6 ร 8 jours chez le mรขle) (HOWELL, 1967 ; POLLOCK, 1982). Cet accouplement se produit, le plus frรฉquemment en captivitรฉ, ร lโรขge de 2 ร 3 jours pour les femelles adultes et ร partir du 7รจme et 8รจme jour pour les mรขles. Les mรขles peuvent effectuer jusqu’ร 12 ร 15 accouplements si ceux-ci sont espacรฉs, mais le pouvoir fรฉcondant dimunie ร partir du 6รจme et 7รจme accouplement (TRONCY et al., 1981). Selon ITARD (1986 ; 2000), la femelle ne sโaccouple quโune fois ou un nombre limitรฉ de fois (0,7% de femelles acceptant un nouvel accouplement) en dรฉbut de son existence. Selon cet auteur aprรจs la premiรจre ovulation, un phรฉnomรจne physiologique empรชche le sperme dโatteindre les spermathรจques. Les spermatozoรฏdes รฉmis au cours de lโaccouplement ont une capacitรฉ de survie dโenviron 200 jours. Lโaccouplement est gรฉnรฉralement assez long et dure dโune demi-heure ร 1 ร 3 heures, temps nรฉcessaire au mรขle pour synthรฉtiser le spermatophore.
Les glossines ont un cycle de vie long et complexe, qui comprend une phase larvaire intra-utรฉrine longue (3 stades larvaires restant en position utรฉrine et alimentรฉs par une glande lactifรจre pendant environ 10 jours), une phase larvaire dans le milieu extรฉrieur de seulement quelques heures suivie dโune pupaison rapide ร 2 ร 8 cm de profondeur dans le sol (ITARD et al., 2003). La durรฉe de pupaison qui comprend la transformation en larve LIV puis la mรฉtamorphose en adulte, est trรจs variable en fonction de la tempรฉrature (20 ร 80 jours selon la saison et lโespรจce). Elle est en moyenne de 30 j en รฉlevage ร 25ยฐC. Cette durรฉe est plus courte de 2 ร 4 j chez la femelle (ITARD 1986, 2000 ; CUISANCE, 2001). Le rythme de reproduction dโune glossine est lent. La femelle ne donne naissance ร une larve que tous les 10 jours. Celle-ci ne devient adulte quโaprรจs une pupaison qui peut durer parfois plus dโun mois (figure 5). La durรฉe du cycle biologique fait quโune femelle nโengendre que six ร huit descendants en une centaine de jours. Cette faible fรฉconditรฉ pour un insecte nโest pas un obstacle dรฉmographique car le taux de mortalitรฉ aux diffรฉrents stades du dรฉveloppement reste faible. Le taux maximal dโaccroissement des populations est de 2 % par jour, ce qui permet un dรฉdoublement des effectifs tous les 35 jours dans des conditions optimales de dรฉveloppement. En cas de destruction quasi-totale dโune population, les peuplements se reconstituent ร partir des survivants et des immigrants en un peu plus dโun an (LAUNOIS et al., 2004).
Alimentation des glossines
Anatomie de lโappareil digestif
Lโappareil digestif des glossines est adaptรฉ ร la consommation et ร la digestion du sang qui constitue leur unique source de nourriture (ITARD, 1986). Le tube digestif comprend : le canal alimentaire, le pharynx, lโลsophage, le jabot, le proventricule, lโintestin antรฉrieur, lโintestin postรฉrieur, les tubes de Malpighi et le rectum. Les glandes annexes du tube digestif sont constituรฉes principalement de deux glandes salivaires qui se situent dans lโabdomen et dรฉbouchent dans le canal alimentaire. Lโappareil excrรฉteur de la glossine est constituรฉ par des tubes situรฉs au dessus des intestins et qui sont appelรฉs tubes de Malpighi. Ces tubes assurent essentiellement lโexcrรฉtion des dรฉchets mรฉtaboliques aprรจs le repas.
Nutrition
Chez les glossines, les deux sexes sont hรฉmatophages. Les mรขles prennent en moyenne, un repas de sang tous les quatre jours, avec une pรฉriodicitรฉ variable. Les femelles prennent en gรฉnรฉral trois (3) repas importants au cours de la gestation : lโun prรฉcรจde immรฉdiatement la mue intra utรฉrine entre les 2รจme et 3รจme stades larvaires; le deuxiรจme est pris ร un moment variable au cours de la gestation ; le troisiรจme suit immรฉdiatement la ponte de la larve (ITARD et CUISANCE, 2003). Le repas de sang est un รฉlรฉment indispensable ร la vie dโune mouche tsรฉ-tsรฉ car tout son cycle biologique en dรฉpend : la fรฉconditรฉ des adultes, lโactivitรฉ ovarienne, le dรฉveloppement de la larve, lโachรจvement de la croissance du jeune imago, le stockage des graisses pour les jours difficiles. Trouver un hรดte nourricier est la premiรจre prรฉoccupation dโune mouche tรฉnรฉrale, c’est-ร -dire ร tรฉguments mous (LAUNOIS et al., 2004). Quelque soit le sexe, une mouche qui vient dโรฉclore ne prend son premier repas quโentre 12 et 24h aprรจs lโรฉclosion. Ce premier repas est toujours plus petit que les suivants (ITARD et al., 2003). Habituellement, une mouche repรจre un animal hรดte par son odorat, ร une distance pouvant atteindre 100 mรจtres. Les animaux hรดtes de plus grande taille ou en plus grand nombre attirent davantage la tsรฉ-tsรฉ que les animaux plus petits ou les sujets isolรฉs. Quant elle flaire l’hรดte, la mouche se place contre le vent, ce qui lui permet de se rapprocher de l’animal. Elle est alors capable de voir l’hรดte (ร 50 mรจtres ou plus). Aprรจs sโรชtre posรฉe sur son hรดte (homme ou animal), la glossine abaisse son proboscis et lโenfonce dans le tissu cutanรฉ, les palpes maxillaires restant horizontaux. La peau est percรฉe grรขce aux mouvements alternatifs et rapides des labelles ce qui provoque des traumatismes intratissulaires aboutissant ร la formation dโun microhรฉmatome dans lequel est injectรฉ la salive qui sourd ร lโextrรฉmitรฉ de lโhypopharynx. Elle empรชche la coagulation du sang et vรฉhicule des mรฉtatrypanosomes si la mouche est infestรฉe. La durรฉe du repas est variable, mais gรฉnรฉralement de lโordre de 20 ร 30 secondes. Glossina tachinoides absorbe en moyenne 7 mg (mรขle) et 12 mg (femelle) de sang. Aussitรดt aprรจs la fin du repas, la mouche รฉlimine par lโanus, son excรฉdent dโeau sous forme dโune grosse goutte claire qui peut contenir des trypanosomes ร cycle antรฉrograde ou postรฉrograde. La digestion est ainsi accomplie entre 24 et 72h. Les rรฉsidus de la digestion sont รฉvacuรฉs par lโanus sous forme dโune pรขte semi-fluide de couleur brun sombre (ITARD et CUISANCE, 2003).
Rรฉpartition gรฉographique et habitat des glossines
Si depuis 20 millions dโannรฉes, les glossines รฉtaient prรฉsentes sur le continent nord-amรฉricain ou lโon a retrouvรฉ dans les argiles schisteuses du Colorado quatre espรจces fossiles Glossina oligocena, G. osborni, G. veterna et G. armatipes ; aujourdโhui toutes les espรจces sont confinรฉes ร lโAfrique. En dehors de ce continent, les glossines nโont รฉtรฉ rencontrรฉes que ponctuellement dans lโoasis de Gisan en Arabie Saoudite et dans lโile du Zanzibar (LAUNOIS et al., 2004). Les diffรฉrentes espรจces de glossines sont exclusivement africaines (pas de glossines ร Madagascar). La limite Nord de leur aire de rรฉpartition suit approximativement le 15ยฐ de latitude Nord. La limite Sud correspond ร peu prรจs au 20ยฐ de latitude Sud, mais sโinflรฉchit le long de la cรดte orientale de lโAfrique, jusquโau 30ยฐ de latitude Sud (TRONCY et al., 1981). Selon LAURE et al. (2005), les biotopes des glossines sont caractรฉrisรฉs par des paramรจtres relatifs ร la vรฉgรฉtation, lโhydrologie, la prรฉsence dโhรดtes, lesquels paramรจtres sont influencรฉs par les activitรฉs anthropiques. Lโรฉcoclimat normal correspond ร celui des zones boisรฉes situรฉes dans les rรฉgions recevant plus de 1000 mm de pluies. Les glossines ne sont donc habituellement pas prรฉsentes dans les rรฉgions oรน la moyenne des pluies est infรฉrieure ร 600 mm ; elles peuvent, cependant, exister dans les parties septentrionales ร pluviositรฉ un peu infรฉrieure, comme par exemple le long du rรฉseau hydrographique au sud du lac Tchad. Lโaire de distribution des glossines ne sโรฉtend pas au-delร des limites oรน les tempรฉratures sont ou trop basses ou trop รฉlevรฉes. Elles sont limitรฉes dans leurs extensions par le dรฉficit hygromรฉtrique trop important au nord, le froid limite leur dispersion vers le Sud et dans les zones dโaltitude. Les glossines nโhabitent en effet que les rรฉgions ou les tempรฉratures moyennes annuelles dรฉpassent 20ยฐC. Lโoptimum thermique est, pour la majoritรฉ des espรจces, de 25ยฐ. A partir de 30-32ยฐC, la mortalitรฉ devient trรจs importante. Sโil ne fait aucun doute que les facteurs climatiques tels que tempรฉrature, hygromรฉtrie relative, taux dโรฉvaporation ont un rรดle majeur, la vรฉgรฉtation, par le microclimat quโelle crรฉe, peut modรฉrer lโimpact de ces facteurs (NASH 1937, 1948 ; DAVIES 1967 ; CHALLIER 1973 ; MOREL 1978 ; TERRIBLE 1983 ; ROGERS et RANDOLPH 1991 ; ROGERS et RANDOLPH 1993 ; ROGERS et al. 1996). Dans chaque zone de vรฉgรฉtation, les communautรฉs vรฉgรฉtales diffรจrent en fonction des conditions climatiques, รฉdaphiques, gรฉomorphologiques et gรฉologiques. Il en rรฉsulte une variรฉtรฉ dโรฉcosystรจmes qui peuvent fournir des habitats ou les diffรฉrents facteurs de lโenvironnement (tempรฉrature, humiditรฉ, รฉcran aux radiations solaires, protection contre les vents, lumiรจre, nourriture) restent ร lโintรฉrieur des limites extrรชmes de tolรฉrance au-delร desquelles une espรจce donnรฉe de glossine ne peut vivre (TRONCY et al., 1981). Les glossines sont donc รฉtroitement liรฉes ร la vรฉgรฉtation qui forme un รฉcran aux radiations solaires et au vent, elle-mรชme tributaire de la prรฉsence dโeau de surface ou souterraine. La nature et la densitรฉ de la canopรฉe et du sous-bois influent sur la tempรฉrature, lโhumiditรฉ, la luminositรฉ, la facilitรฉ de vol, ainsi que sur la prรฉsence dโanimaux domestiques et/ou sauvages sur lesquels s’alimentent les mouches tsรฉ-tsรฉ. Dans ces groupements vรฉgรฉtaux, les glossines peuvent รชtre prรฉsentes toute lโannรฉe ou au cours de certaines saisons seulement.
La vรฉgรฉtation joue donc un rรดle trรจs important dans la rรฉpartition des diffรฉrents groupes de glossines :
โข Le groupe palpalis
Il regroupe 9 espรจces de petite taille qui se rencontrent principalement dans les zones humides, en bordure de riviรจres ou de mares, dans les mangroves, au bord des dรฉpressions salรฉes, dans les galeries forestiรจres et les bois sacrรฉs. Les plantations de cafรฉ, de cacao, de manguiers et de bananiers leur fournissent de nouveaux habitats. La limite septentrionale de l’aire de distribution de Glossina palpalis gambiensis suit de prรจs l’isohyรจte des 1 000 mm du Mali au Togo. Dans la rรฉgion de Dakar, au Sรฉnรฉgal, la glossine frรฉquente une zone ร faible pluviositรฉ et ร degrรฉ hygromรฉtrique รฉlevรฉ par suite des vents humides de la mer.
Au sud, l’aire de distribution est dรฉlimitรฉe par une vรฉgรฉtation plus รฉpaisse oรน G. p. gambiensis est remplacรฉe par G. p. palpalis, qui lui ressemble beaucoup (figure 6 et photo 1).
โข Le groupe morsitans
Il comprend 7 espรจces de taille moyenne colonisant de prรฉfรฉrence les savanes boisรฉes, les fourrรฉs denses et ร un degrรฉ moindre les forรชts claires. Elles survivent aussi bien en brousse sรจche quโen foret humide. On trouve Glossina morsitans dans les rรฉgions de l’Afrique tropicale oรน la tempรฉrature annuelle moyenne se situe entre 19ยฐ et 28ยฐC et oรน l’atmosphรจre n’est ni trรจs humide ni trรจs sรจche (figure 6 et photo 1). Cette espรจce-se divise en trois sous-espรจces: Glossina morsitans submorsitans ; son aire de distribution forme une ceinture intermittente qui traverse l’Afrique, d’ouest en est, depuis la Gambie et le Sรฉnรฉgal, jusqu’ร l’Ethiopie et l’Ouganda. Les conditions optimales de tempรฉrature pour cette espรจce sont comprises entre 24ยฐ et 26ยฐC.
Glossina morsitans morsitans ; cette tsรฉ-tsรฉ est trรจs rรฉpandue en Afrique de l’Est, depuis le Mozambique au sud jusqu’en Tanzanie septentrionale au nord. Les meilleures conditions de tempรฉrature sont comprises entre 21,5ยฐ et 24ยฐC.
Glossina morsitans centralis ; son aire de distribution s’รฉtend sur l’Afrique Centrale, englobant certaines parties du Botswana, de l’Angola, du Zaรฏre, de la Zambie, du Rwanda, du Burundi, de l’Ouganda et de la Tanzanie. Etant donnรฉ que cette glossine est sรฉparรฉe de G.m. morsitans par un bassin versant relativement รฉtroit, elle a probablement besoin des mรชmes conditions climatiques que cette sous-espรจce.
A la lisiรจre de son aire de distribution, la population de glossines se concentre dans les parties les plus fraรฎches et les plus humides de son habitat afin d’รฉchapper aux effets les plus nocifs de la saison chaude. Par consรฉquent, dans ces zones, la tsรฉ-tsรฉ peut se comporter en mouche ripicole pendant la saison chaude.
โข Le groupe fusca
Il rassemble 15 espรจces de grande taille qui vivent dans les forรชts ombrophiles et mรฉsophiles, les galeries forestiรจres larges et denses et les mosaรฏques forรชt-savane sans vocation pastorale.
L’aire de distribution de cette espรจce recouvre principalement le Kenya et la Tanzanie septentrionale, mais elle occupe aussi quelques รฎlots dans le sud du Soudan, en Ethiopie mรฉridionale et en Somalie.
METHODES GENETIQUE DE CARACTERISATION DES POPULATIONS
Structure de lโADN
les nuclรฉotides
LโADN est un polymรจre contenant des chaรฎnes de monomรจres appelรฉs nuclรฉotides. Chaque nuclรฉotide contient un sucre, une base azotรฉe et un groupement phosphatรฉ. Le sucre est du 2โ-dรฉsoxyribose, glucide ร cinq carbones notรฉs 1โ (prime), 2โ etc. Il y a quatre types de bases : lโadรฉnine et la guanine qui ont deux hรฉtรฉrocycles de carbone et dโazote sont des bases puriques ; la thymine et la cytosine qui nโont quโun ยซ anneau ยป sont des bases pyrimidiques. Les bases sont liรฉes au dรฉsoxyribose par son carbone 1โ. Lโassociation dโun sucre et dโune base azotรฉe est appelรฉe nuclรฉoside. Un nuclรฉoside peut lier un, deux ou trois groupements phosphate au carbone 5โ de son sucre, pour former un nuclรฉotide. On rencontre les nuclรฉotides ร lโรฉtat libre ou polymรฉrisรฉs sous forme dโADN ou dโARN.
LโADN est donc une chaรฎne rรฉsultant de la polymรฉrisation de nuclรฉotides triphosphate porteurs des quatre types de bases. La polymรฉrisation conduit ร la perte de deux phosphates et les nuclรฉotides sont liรฉs par le biais du phosphate restant. Plus prรฉcisรฉment, le phosphate en 5โ dโun nuclรฉotide est attachรฉ par une liaison phosphodiester au groupement hydroxyle en 3โ du nuclรฉotide suivant. Le polynuclรฉotide a donc un 5โ-phosphate libre ร une extrรฉmitรฉ (son extrรฉmitรฉ 5โ) et un 3โ-OH libre ร lโautre extrรฉmitรฉ (son extrรฉmitรฉ 3โ). Cโest la sรฉquence des bases (lโordre de leur enchaรฎnement) qui dรฉtermine lโinformation gรฉnรฉtique codรฉe. Elle peut รชtre lue dans le sens 5โ-3โou 3โ-5โ. Les polynuclรฉotides sont des polymรจres de trรจs grande taille. On peut avoir, pour un n-mรจre nuclรฉotide, 4n sรฉquences diffรฉrentes.
la double hรฉlice
Les molรฉcules dโADN sont composรฉes de deux brins polynuclรฉotidiques enroulรฉs lโun autour de lโautre pour former une double hรฉlice (WATSON, 1978). La part glucide-phosphate de la molรฉcule forme son squelette. Les bases sont tournรฉes vers lโintรฉrieur et sont empilรฉes les unes au-dessus des autres. Les deux chaรฎnes polynuclรฉotidiques tournent dans des directions opposรฉes. La double hรฉlice a un sillon majeur qui intervient dans les interactions avec les protรฉines. On a pu identifier diffรฉrents types de structures pour lโADN, notamment lโADN Z qui a une hรฉlice sรฉnestre. Des interactions hydrogรจnes entre bases azotรฉes des deux brins stabilisent la double hรฉlice. Lโespace disponible entre les brins contraint les interactions entre bases : une base purique ne peut interagir quโavec une base pyrimidique. C’est-ร -dire quโA ne peut interagir quโavec T et G avec C. Ceci est appelรฉ appariement des bases complรฉmentaires. Lโassociation AT et GC constitue la base de la loi de CHARGAFF qui stipule que, dans lโADN dโune espรจce donnรฉe, le pourcentage dโadรฉnine et de thynine est le mรชme, ainsi que celui de la guanine et cytosine. La restriction sur lโappariement des bases signifie que les sรฉquences des bases des deux brins sont liรฉes : la sรฉquence dโun brin dรฉtermine et permet de prรฉdire la sรฉquence du brin complรฉmentaire. Cette propriรฉtรฉ permet ร lโinformation gรฉnรฉtique dโรชtre prรฉservรฉe lors de la rรฉplication de lโADN et lโexpression des gรจnes. On peut sรฉparer les deux brins formant la double hรฉlice par action thermique ou chimique.
Frรฉquences allรฉliques, loi de Hardy-Weinberg et notion dโhรฉtรฉrozygotie
Le devenir de la variabilitรฉ gรฉnรฉtique d’une population au cours des gรฉnรฉrations (la transmission des diffรฉrents allรจles et leurs frรฉquences) est au premier abord trรจs difficile ร prรฉvoir. Outre la difficultรฉ ร identifier une population, c’est-ร -dire les limites du groupe d’individus sur lequel calculer les frรฉquences allรฉliques, de trรจs nombreux facteurs peuvent modifier la frรฉquence de ces allรจles (mutations, migrations, diffรฉrence de survie ou fรฉconditรฉ entre individus).
Une premiรจre รฉtape pour contourner ces difficultรฉs est d’aborder la transmission des caractรจres dans un cas simple, appelรฉ population thรฉorique idรฉale, qui se dรฉfinit par des caractรฉristiques dont la principale est la panmixie.
Dans une population thรฉorique idรฉale, les frรฉquences des allรจles et des gรฉnotypes au cours des gรฉnรฉrations suivent une loi simple appelรฉe loi de Hardy-Weinberg. Cette loi stipule que dans une population thรฉorique idรฉale, les frรฉquences allรฉliques et les frรฉquences gรฉnotypiques restent stables de gรฉnรฉration en gรฉnรฉration (FALCONER, 1960). Les frรฉquences gรฉnotypiques sont dรฉterminรฉes ร partir des frรฉquences allรฉliques par une relation simple qui correspond au dรฉveloppement du binรดme (p+q) 2 dans le cas d’un locus ร deux allรจles A de frรฉquence p et a de frรฉquence q.
Le taux dโhรฉtรฉrozygotie dโun locus k permet de dรฉcrire le polymorphisme de ce locus. Le taux dโhรฉtรฉrozygotie observรฉ (H0) du locus k a รฉtรฉ dรฉterminรฉ ร partir du rapport entre le nombre total dโanimaux typรฉs pour ce locus. Lorsque le nombre dโindividus par population est faible, NEI (1978) propose dโutiliser un taux dโhรฉtรฉrozygotie thรฉorique (Ht) appelรฉ taux dโhรฉtรฉrozygotie non biaisรฉ (Hn.b.). La population est dite en รฉquilibre de Hardy-Weinberg si lโhรฉtรฉrozygotie observรฉe est รฉgale ร celle attendue ou thรฉorique.
Paramรจtres de caractรฉrisation des populations : Fst et Fis
Dans la nature, les individus dโune mรชme espรจce se dispersent et se rรฉpartissent en plusieurs populations. Chacune des populations peut รฉvoluer et acquรฉrir une originalitรฉ gรฉnรฉtique, caractรฉrisรฉe par des frรฉquences allรฉliques plus ou moins diffรฉrentes de celles des populations voisines. On assiste ร une diversification des populations, cependant, le plus souvent, elles continuent ร รฉchanger des individus par migration (pas dโisolement total). Ce flux migratoire tend ร homogรฉnรฉiser les populations (brassage gรฉnรฉtique) et ร limiter leur diversification.
Soit une espรจce fractionnรฉe en plusieurs populations, pouvant รฉchanger des individus migrants. Soit m, le flux gรฉnรฉtique dโune population j vers une population i. (taux dโindividus se reproduisant, ร chaque gรฉnรฉration, dans la population i mais qui sont issus de la population j) Si m = 0 alors les populations sont isolรฉes Si m = 0,5 : les 2 populations nโen forment quโune, pancmitique
Si les populations sont trรจs grandes, (peu de dรฉrive gรฉnรฉtique), toutes convergent vers la mรชme frรฉquence allรฉlique. (Moyenne des frรฉquences initiales de chaque population)
Le dรฉficit en hรฉtรฉrozygotes est exprimรฉ par WRIGHT (1951) par : FST = (HT- HS)/HT
HT : hรฉtรฉrozygotie attendue par individu, en supposant la population globale ร lโรฉquilibre de Hardy Weinberg.
HS : hรฉtรฉrozygotie attendue par individu pour une sous population supposรฉe ร lโรฉquilibre de Hardy Weinberg.
HS la moyenne des HS sur les k sous-populations
Cet indice mesure la rรฉduction relative des hรฉtรฉrozygotes liรฉe aux diffรฉrences allรฉliques entre populations. Cโest un indice de diversification des populations. Si les populations sont identiques, Fst = 0.
Le FST de Wright (1951) (S pour Sous-population comparรฉ au Total), encore appelรฉ ยซ indice de fixation ยป ou ยซ mesure de lโeffet Wahlund ยป doit รชtre utilisรฉ pour รฉtudier des sous populations. Si on applique ce principe ร une population unique, la baisse dโhรฉtรฉrozygotes peut รชtre interprรฉtรฉe comme consanguinitรฉ, alors que cela est dรป aux diffรฉrences de frรฉquences allรฉliques. Le Fst est donc un indice de dรฉviation par rapport aux proportions de Hardy Weinberg.
Sans la connaissance exacte de la structure de la population (souvent fractionnรฉe en sous populations), il est impossible dโattribuer ce phรฉnomรจne ร un effet de consanguinitรฉ ou dโisolement gรฉnรฉtique. Le FIS = (HS-HI)/HS, avec :
HI : hรฉtรฉrozygotie observรฉe en moyenne par individu sur lโensemble des sous populations.
Cet indice quant ร lui, mesure la rรฉduction รฉventuelle dโhรฉtรฉrozygotie des individus ร lโintรฉrieur de leurs sous populations.
Si les populations sont ร lโรฉquilibre de Hardy Weinberg, alors Fis = 0.
Si Fis est nรฉgatif les sous populations prรฉsentent un excรจs dโhรฉtรฉrozygotie.
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Table des matiรจres
LISTE DES PHOTOS
ANNEXES
A NOS MAITRES ET JUGES
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : TRYPANOSOMOSES ET TRYPANOSOMES
I) LES TRYPANOSOMOSES
I-1) Importance รฉconomique des Trypanosomoses Animales Africaine (TAA) (ITARD et al., 2003)
I-1-1) Coรปts directs
I-1-2) Coรปts indirects
II) LES TRYPANOSOMES
II-1) Taxonomie
II-2) Cycle biologique
CHAPITRE II : LES GLOSSINES ET LA LUTTE ANTIVECTORIELLE
I) LES GLOSSINES
I-1) Taxonomie
I-2) Morphologie et รฉcologie des glossines
I-2-1) Morphologie gรฉnรฉrale des glossines
I-2-2) Ecologie des glossines
I-2-2-1) Reproduction et cycle de vie des glossines
I-2-2-2) Alimentation des glossines
I-2-2-2-1) Anatomie de lโappareil digestif
I-2-2-2-2) Nutrition
I-3) Rรฉpartition gรฉographique et habitat des glossines
II) LUTTE ANTIVECTORIELLE
II-1) La lutte chimique
II-2) La technique du lรขcher de mรขles stรฉriles
CHAPITRE III : METHODES GENETIQUE DE CARACTERISATION DES POPULATIONS
I-1) Structure de lโADN
I-1-1) les nuclรฉotides
I-1-2) la double hรฉlice
I-2) Frรฉquences allรฉliques, loi de Hardy-Weinberg et notion dโhรฉtรฉrozygotie
I-3) Paramรจtres de caractรฉrisation des populations : Fst et Fis
I-4) Les marqueurs gรฉnรฉtiques et leurs utilisations
I-4-1) Polymorphisme RFLP (Restriction Fragment Lenght Polymorphism) et PCR-RFPL
I-4-2) RAPD (Random Amplified Polymorphism DNA)
I-4-3) AFLP (Amplified Fragment Length Polymorphism)
I-4-4) Loci mitochondriaux et les isoenzymes
I-4-5) Sรฉquences rรฉpรฉtรฉes en tandem ou minisatellites (VNTR) et les microsatellites
DEUXIEME PARTIE : EXPERIMENTATION
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I) SITES DE TRAVAIL ET ECHANTILLONNAGE
I-1) Sites de travail et pรฉriode
I-2) Echantillonnage
II) MATERIEL ET METHODES
II-1) Matรฉriel
II-1-1) Analyses molรฉculaires
II-1-2) Analyses morphomรฉtriques
II-2) Mรฉthodes
II-2-1) Techniques molรฉculaires
II-2-1-1) Les microsatellites utilisรฉs
II-2-1-2) Extraction de lโADN
II-2-1-3) La PCR
II-2-1-4) Dรฉpรดt sur LI-COR (migration)
II-2-2) Techniques morphomรฉtriques
III) ANALYSES STATISTIQUES
III-1) La morphomรฉtrie
III-2) La gรฉnรฉtique
III-2-1) Estimation des frรฉquences allรฉliques
III-2-2) Taux dโhรฉtรฉrozygotie
III-2-3) Les F-Statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS
I) FREQUENCES ALLELIQUES ET HETEROZYGOTIES
I-1) Frรฉquences allรฉliques
I-2) Taux dโhรฉtรฉrozygoties H
II) RESULTATS DE LA MORPHOMETRIE ET DE LA GENETIQUE
II-1) Rรฉsultats de la morphomรฉtrie
II-1-1) Comparaison des populations mรขles
II-1-1-1) Comparaison de la population 1 (Bleni) aux quatre autres populations
II-1-1-2) Comparaison de la population de Samadeni ร celles de Zamakologo, Minsin et Banzon riziรจre
II-1-1-3) Comparaison de la population de Zamakologo aux populations de Minsin et Banzon riziรจre
II-1-1-4) Comparaison de la population de Minsin et Banzon riziรจre
II-1-2) Comparaison des populations femelles
II-2) RESULTATS DE LA GENETIQUE DES POPULATIONS (FSTATISTIQUES).
CHAPITRE III : DISCUSSION
I) MORPHOMETRIE
II) LA GENETIQUE DES POPULATIONS
III : RECOMMANDATIONS
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES
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