La mortalité constitue encore même dans les pays les plus industrialisés, une donnée sanitaire de premier choix pour le planificateur. C’est la donnée la plus disponible et la plus fiable. La probabilité de mourir avant l’âge de 5 ans est en moyenne 119 pour 1000 naissances vivantes dans les pays en développement et de 17 pour 1000 dans les pays développés (1). Quatre-vingt-dix-neuf pour mille des 500 000 décès maternels ont lieu chaque année dans le monde surtout dans les pays sous-développés .
Actuellement, dans les pays pauvres, l’industrialisation et l’urbanisation anarchique, sans protection sanitaire correspondante engendrent et aggravent les risques concernant notamment les accidents de travail ou de collectivité et ceux de la voie publique. Les traumatismes de la circulation (infrastructures routières médiocres, augmentation du parc à automobile, souvent de mauvaise qualité, surcharge de véhicule) majorent ces risques. Le poids de ces affections s’ajoute à celle des maladies dominantes habituelles (transmissibles et nutritionnelles). La déstabilisation de la société, l’acculturation des jeunes, le chômage dans les mégalopoles entraînent l’alcoolisme et l’usage des drogues diverses .
Ainsi, les pathologies prises en charge dans les Services de Réanimation Urgence Chirurgicale sont polyvalentes, et sont fonction en grande partie de l’activité des services stratégiques susceptibles de réduire la mortalité enregistrée. Les objectifs spécifiques de ce travail sont :
– de déterminer les pathologies qui entraînent les taux élevés de décès.
– Ensuite, établir les principes des prises en charge.
LES GENERALITES SUR LA MORTALITE ET LA REANIMATION URGENCE CHIRURGICALE
DEFINITIONS
La morbidité
C’est la mesure de la quantité de maladie dont souffre une population (2). Elle représente le nombre de cas de maladie au sein d’une population définie pendant un intervalle de temps donné (3). Elle est mesurée par la prévalence et l’incidence.
La prévalence
C’est la mesure du nombre de cas d’une maladie à un moment donné (ancien et nouveau cas). Elle est donc un des reflets de la situation à un moment précis.
L’incidence
Il correspond au nombre de nouveaux cas survenus dans une population déterminée au cours d’une période donnée.
La mortalité
C’est le premier indicateur sanitaire auquel on a reconnu pour mesurer l’état de santé de la population (2). Elle est considérée comme un élément de mouvement de la population (6). Plusieurs indices servent à la mesurer, mais les plus courants sont :
– le nombre absolu de décès
– le taux brut de la mortalité
– le taux de mortalité spécifique
– le taux standardisé .
Les statistiques de morbidité aident souvent à élucider les raisons de tendances particulières observées dans la mortalité, l’évolution de la mortalité peut s’expliquer par celle du taux de morbidité ou de létalité .
Le nombre absolu de décès :
Il représente le nombre total de décès sur une année donnée .
Le taux brut de la mortalité :
C’est le rapport du nombre de décès survenu lors d’une période donnée (en règle, un an) sur l’effectif moyen de la population pendant cette période. On l’exprime, habituellement, en nombre annuel de décès pour 1000 personnes. Il dépend de la structure démographique de la population : à niveau de santé égal, il est plus faible chez les sujets « jeunes » et à forte natalité que chez les « vieux » .
Le taux de mortalité spécifique :
• Taux de mortalité spécifique par âge et par sexe : Le taux de mortalité d’une classe d’âge (pour les 2 sexes ou un seul) est le rapport du nombre annuel de décès dans cette classe sur son effectif moyen. Le quotient de mortalité d’une classe d’âge est le rapport du nombre de décès de cette classe sur son effectif initial. Dans les populations stationnaires, le taux (M) et le quotient de mortalité (Q) d’une classe sont liés par la formule suivante où intervient également la taille en années de la classe (A).
Q = (2 × A × M) / (2 + [A × M])
• Mortalité infantile : c’est le rapport du nombre de décès avant un an sur le nombre de naissances vivantes. Elle se subdivise en mortalité néonatale (avant un mois) et mortalité post natale (de un à douze mois). Les taux t quotients de mortalité juvénile, concernant les enfants de 1 à 4 ans, donnent une bonne indication du niveau de santé d’une collectivité en zone tropicale.
• Mortalité maternelle : s’apprécie en rapportant le nombre de décès survenu au cours de la grossesse ou de post partum immédiat au nombre de grossesses ou à l’effectif des femmes âgées de 15 à 49 ans.
• Taux de mortalité spécifique d’une maladie : c’est le rapport du nombre de décès attribuable à cette maladie pendant 1an sur l’effectif moyen de la population au cours de l’année. On l’exprime habituellement en nombre annuel de décès pour 100 000 personnes.
• Taux de létalité d’une maladie : c’est le pourcentage de ces formes mortelles. Le taux de mortalité spécifique d’une maladie est égal au produit de son taux d’incidence par son taux de létalité .
Taux standardisés
La standardisation s’applique à la mortalité mais également à la morbidité et l’utilisation des services. Elle permet de neutraliser l’effet des variables confondants sur les taux étudiés.
• La standardisation directe est à appliquer sur les taux spécifiques de chacune de population comparée à une population de référence commune éliminant, ainsi, l’effet de la structure d’âge sur les taux de mortalité. Pour comparer les taux de mortalité entre des pays et des régions, il faut utiliser des taux standardisés.
• La standardisation indirecte : Les taux spécifiques de mortalité d’une population de référence sont appliqués à chaque catégorie d’âge des populations comparées. Le nombre de cas de décès, ainsi calculé, est ensuite comparé par le nombre de cas observé.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIER PARTIE LES GENERALITES SUR LA MORTALITE ET LA REANIMATION URGENCE CHIRURGICALE
I.DEFINITIONS
I.1. La morbidité
I.2. La mortalité
I.2.1 Le nombre absolu de décès
1.2.2 Le taux brut de la mortalité
1.2.3 Le taux de mortalité spécifique
1.2.4 Taux standardisés
II.EPIDEMIOLOGIE
II.1. La théorie d’Omram
II.2. La théorie d’Omram complétée
II.2.1 Phase 1: « The age of pestilence and famine » (l’âge de peste et famine)
II.2.2 Phase 2: « The age of receding pandemics » (l’âge de s’écarter des pandémies)
II.2.3 Phase 3: « The age of degenerative and man-mod disease » ‘l’âge de maladie degenerative et de l’homme actuelle)
II.2.4 Phase 4
II.3. La validité du modèle d’Omram
II.3.1 Validité du modèle dans l’espace régionale
II.3.2 Validité du modèle dans l’espace urbaine
III. LES CAUSES DE MORBI-MORTALITE
III.1. Causes dans le monde
III.1.2 Chez l’enfant
III.1.3 Chez l’adulte
IV.CAUSES DE MORTALITE A MADAGASCAR
DEXIEME PARTIE ANALYSE DE MORTALITE A LA REANIMATION URGENCE CHIRURGICALE AU CHU/JRA ANTANANARIVO
I.CADRE D’ETUDE
I.1. Le service de Réanimation Urgence Chirurgicale au CHU/JRA Antananarivo
1.1.1 Définition et complémentarités
I.1.2 Infrastructure
I.1.3 Personnel du service de Réanimation Urgence Chirurgicale du CHU/JRA
I.1.4 Types de pathologies et leur prise en charge
I.2. Evolution de l’Anesthésie Réanimation Urgence
II.METHODOLOGIE
II.1. Type d’étude
II.2. Période d’étude
II.3. Population d’étude
II.4. Critères d’inclusion
II.5. Paramètres d’étude
III.RESULTATS
III.1. Nombre de patients enregistrés ou admis en Avril 2009 jusqu’en Avril
III.2. Nombre de décès
III.3. Etude de répartition de décès
III.3.1. Selon la tranche d’âge
III.3.2. Selon le sexe
III.4. Selon la durée de séjour
III.5. Distribution des décès suivant l’heure de survenu
III.6. Selon le diagnostic de décès
III.7. Selon le délai opératoire
III.8 selon les facteurs de risque
III.9 Selon le traitement
TROISIEME PARTIE COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
I.SELON LES RESULTATS GLOBAUX
II.SELON LE SEXE
III.SELON LA TRANCHE D’AGE
IV.SELON LA DUREE DE SEJOUR
V.SELON L’HEURE DE SURVENUE DE DECES
VI.SELON LE DIAGNOSTIC DE DECES
VII.SELON LE DELAI OPERATOIRE
VIII.SELON LES FACTEURS DE RISQUES
IX.SELON LE TRAITEMENT
SUGGESTIONS
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE