LES FRONTIERES, ENTRE COUPURES ET COUTURES

LES DYNAMIQUES CULTURELLES ET RELIGIEUSES

    Les forts liens familiaux et les similitudes des pratiques font que les relations culturelles et religieuses sont intenses entre Karang et Hamdallaye. Dans la zone 91% des chefs de ménage affirment avoir allé à des cérémonies culturelles de l’autre coté de la frontière. Ce pourcentage est réparti à 62% de Karang et 29% de Hamdallaye. Les 9% qui ne font pas à des cérémonies après la frontière sont ceux qui n’ont ni parents ni amis de part et d’autre de la frontière. Pour Karang 8% affirment de ne pas partir à des cérémonies au delà de la frontière. Par contre 1% seulement à Hamdallaye ont répondu non. Par ailleurs on retrouve un mélange de population dans les cérémonies telque les baptêmes, les mariages et les funérailles. Ainsi, lors de la prise de contact avec les autorités administratives, le délégué de quartier Santhie Sady (quartier de Karang) nous a fait savoir qu’il a passé la journée hier à un funéraille à Hamdallaye. Un autre dynamisme culturel est manifesté aussi à travers les relations entre familles se trouvant de part et d’autre de la frontière et qui se regroupent mensuellement ou chaque semaine pour échanger sur des questions de la société. L’exemple est le regroupement des peulhs de Niombato qui se regroupe chaque dimanche et qui a vu la participation de quelques peulhs à Hamdallaye. Le 28 décembre 2018 s’est tenue chez le menuiser Pape Souley Sow du quartier de Médine le tour de famille de ces peulhs. L’espace étudié est aussi un espace ou les dynamiques religieuses ont une ampleur, du fait de la croyance du fondateur à la religion musulmane, la dominance de l’islam et d’autres facteurs religieuses organisées au niveau de la zone. Les populations partent de part et d’autres à des champs religieux et nous avons aussi les mêmes confréries. Lors du Magal de Touba ou du Gamou, il a beaucoup de voitures qui se débarquent au niveau de la frontière pour rejoindre les foyers religieux du Sénégal. A l’exception de la cérémonie de récital du coran et des prières organisés chaque année par le petit fils de Mame Mass Ka à Hamdallaye, il n y a pas un grand Ziarra annuel. Sur les 10 présents de ces cérémonies religieuses 6 peuvent être de Karang. L’inauguration de la grande mosquée de Karang Ba le 04 janvier 2019 en est aussi un exemple de dynamique religieuse. En effet, les ressortissants des deux localités étaient présents. Au niveau de la mosquée de bureau des douanes de Karang, on ne peut pas distinguer qui est de Hamdallaye ou de Karang lors des heures de prières. Le partage des lieux de culte est fréquent. Dans l’espace frontalier Karang- Hamdallaye, les pratiques socioculturelles sont identiques. De part et d’autre ce sont les mêmes cérémonies familiales (baptêmes, mariages, funérailles) et religieuses qui sont pratiqués. La création du CNGF (commission national de gestion des frontières) dénommé case culturelle de citoyenneté et de bon voisinage de Karang est facteur de liens culturels. Elle regroupe les populations de Karang et de Hamdallaye lors des rencontres culturelles ou des questions d’échanges concernant la frontière. Pour cette zone la frontière existe que de nom car toutes les pratiques sont les mêmes.

LES FLUX SCOLAIRES DE KARANG VERS HAMDALLAYE

    Dans le village de Hamdallaye les informations quantitatives ont connu quelques difficultés du fait du non compréhension de la communication avec les autorités scolaires. Mais, les informations fournies par le directeur de l’école ST Vincent DE PAUL BC Scool de Hamdallaye en est une parfaite illustration des flux scolaires. L’analyse des données du tableau ci–dessus montre que les sénégalais fréquentes plus les écoles gambiennes. Sur les 510 élèves que reçoit l’école, les sénégalais représente 28% de l’effectif total. En effet, le quartier Santhie Sady situé juste à la frontière affiche le plus fort taux de scolarisation avec 72% de l’effectif en provenance du Sénégal, ensuit Karang poste qui est le centre de la commune représente 23% de l’effectif. Le reste est constitué par Karang Ba et Keur Sett avec un taux de 5%. Les 13% seulement des ménages interrogés à Karang affirment avoir des enfants qui étudient de l’autre côté de la frontière. La quasi-totalité de ces flux concerne les écoles coraniques et sont surtout les peulhs. Les facteurs les plus importants de la fréquentation de l’école gambienne sont la courte durée du système anglais, qui est aussi moins sélectif. La prise en charge est aussi plus adéquate en Gambie. En plus la proximité qui ne peut pas être nié dans les dynamiques frontalières en Afrique de l’Ouest. La zone étudiée ne différencie guère des autres espaces frontaliers. Il est un espace d’intenses dynamiques sociales. L’évolution historique de la zone explique l’intensité des relations. A côté des dynamiques socioculturelles, les flux sanitaires et scolaires sont très intenses. La présence des disparités frontalières fait que les populations ont recours aux structures sanitaires et scolaires des deux côtés de la frontière. Cependant, il convient de préciser que les flux sociaux sont plus intenses de Hamdallaye vers Karang mais les flux scolaires et sanitaires sont plus intenses de Karang vers Hamdallaye. Cette zone est également le lieu d’importantes dynamiques commerciales se matérialisant par les circulations marchandes frontalières.

NATIONALITES DES COMMERÇANTS

   Le marché reçoit des acteurs de plusieurs Nationalités. D’abord les sénégalais qui représente 63,65% est le pourcentage  le plus fréquent. Ils s’activent principalement dans la vente des produits manufacturés et des légumes. Ils occupent de bons emplacements comme les magasins et les cantines. Ensuite les commerçants de Nationalités gambiennes avec 31,81% viennent en deuxième position et détiennent le plus souvent des étales. A défaut des produits manufacturés, une bonne partie des flux en provenance de Touba Anglais vend du NANA. Enfin, un seul malien est retrouvé dans un magasin qui constitue 4,54% de l’échantillon. Les enquêtes ménages ont aussi révélé que des produits agricoles sont vendus à Karang aussi bien pour les deux localités.

LA COOPERATION POLICIERE

   Cette coopération s’explique d’abord par la position des autorités de la sécurité qui affirment qu’il n’y a aucun problème entre la police sénégalaise et gambienne. Une parfaite collaboration et une concertation existent entre les services pour assurer la libre circulation des personnes, des biens et des services au niveau de la frontière. Le chef de la police gambienne affirme avoir bénéficié une fois de l’appui de la police et la gendarmerie de Karang dans le cadre de la recherche de délinquant gambien qui avait trouvé refuge en territoire sénégalais. La police gambienne aide aussi les services sénégalais quand un tel problème se produit de leur part. Cette coopération policière est surtout favorisée par les programmes de la C.E.D.E.A.O au niveau des frontières africaines sur le contrôle qui n’épargne aucun pays de l’Afrique de l’Ouest. Le rôle qu’a joué la police sénégalaise lors de la crise gambienne avec le Président sortant est un acte salué par toute la communauté gambienne. Ces exemples sont illustratifs de la coopération entre services de sécurité frontaliers. D’ailleurs, au niveau de la traversée de la frontière par les motos Jakarta c’est presque la police sénégalaise qui se charge de la circulation. Il est important aussi de souligner que cette coopération bénéficie actuellement de l’appuie des autorités étatiques des deux pays. Les chefs d’Etats sont en parfaite collaboration et lors des traversées de l’un des autorités à la frontière, les deux commissaires se rencontrent pour voir comment assurer la sécurité.
La coopération douanière Les entretiens avec les chefs de bureaux des douanes de Karang (Sénégal) et de Hamdallaye (Gambie), nous ont permis de constater l’existence de la coopération douanière dans cet espace. Le fait de laisser les populations qui habite à la frontière s’approvisionner librement en produit alimentaire est un acte de concertation qui a été même confirmé lors des enquêtes ménages. On note une étroitesse collaboration entre douanes sénégalaises et douanes gambiennes. La coopération se manifeste par plusieurs actes du fait de l’importance de la douane sur l’économie et sur les postes frontalières.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
I-CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1-1-CONTEXTE
1-2 -JUSTIFICATION
2-2- DISCUSSION CONCEPTUELLE
2-3-Objectif Général
2-3-1- Objectifs spécifiques
2-3-2-Hypothèses
III-Méthodologie de recherche
3-1- Recherche bibliographique
3-2-Revue documentaire
3-3 –La collecte des données
3-3-1-La phase d’élaboration du plan d’enquête
3-3-2-Les enquêtes de terrain
3-3-2-1-Les enquêtes ménages
3-3-2-2-Les enquêtes auprès des acteurs du commerce transfrontalier
3-3-2-3-Les focus group
3-3-2-4-Les guides d’entretien
3-4-Traitement des données et rédaction
3-4-1-Traitement des données
3-4-2-Rédaction du document
PREMIERE PARTIE : FRONTIERE ET ORGANISATION DE L’ESPACE
CHAPITRE I : LE CADRE HISTORIQUE
I- GENESE DE LA FRONTIERE
1.1. Rappel sur l’homogénéité entre le Sénégal et la Gambie
1-2- La convention de 1889
1-3- Les conséquences de la convention
II-PRESENTATION GENERALE DE LA zone d’etude
2-1- L’environnement général
2-2-La limite
2-3-Le profil historique de la zone
CHAPITRE II : CADRE GEOGRAPHIQUE DE L’ESPACE
I- Caractéristiques physiques
1-1- Le climat
1-2-L’hydrologie
1-3-La végétation
1-4-Le relief et les type de sols
II-Les Aspects démographiques
III-Les Aspects économiques
IV-Les ruptures frontalières
DEUXIEME PARTIE : LES DYNAMIQUES FRONTALIERES
CHAPITRE I : LES DYNAMIQUES SOCIOCULTURELLES ET RELIGIEUSES
I- Les dynamiques sociales
II- Les dynamiques culturelles et religieuses
CHAPITRE II : LES DYNAMIQUES SANITAIRES ET SCOLAIRES
I-Les flux sanitaires
1-1- Karang, lieu de recours aux soins pour les villages gambiens
1-2-Fass, lieu de recours aux soins des sénégalais
II-Les flux scolaires
2-1-Les flux scolaires de Hamdallaye vers Karang
2-2-Les flux scolaires de Karang vers Hamdallaye
I- Le marché de Karang
1-1- Les acteurs du marché
1-1-1- Les commerçants
1-1-1-1–Nationalités des commerçants
1-1-3-Les acheteurs
1-2-Les raisons de l’attraction du marché
1-2-1-Le différentiel de prix
II-Le marché de Hamdallaye
TROISIEME PARTIE : COOPERATION TRANSFRONTALIERE, DEFIS ET PERSPECTIVES
CHAPITRE I : LA COOPERATION TRANSFRONTALIERE
I- La coopération entre administrations
1-1- La coopération entre autorités locales
1-2- La coopération policière
II-La coopération entre services sociaux
2-1-La coopération sur le plan scolaire
2-2-La coopération sanitaire
III-Le rôle des communautés locales
3-1-Les syndicats de transporteurs et de commerçants
3-2-Le jumelage entre ASC
CHAPITRE II : LES DEFIS ET PERSPECTIVES DE LA FRONTIERE SUR L’ESPACE ETUDIE
I-Les défis
1-1- Au plan politique et administratif
1-1-1- Les différences institutionnelles
1-1-2- Les différences économiques
1-1-3- La différence linguistique
1-1-4- Les tracasseries des services
1-1-4-1- Tracasseries de la part des services gambiens
1-1-4-2-Tracasserie de la part des services sénégalais
1-1-5- Les contraintes infrastructurelles
1-1-5-1- Les contraintes sanitaires
1-1-5-2- Les problèmes de l’hydraulique et de l’éducation
1-1-5-3- l’insécurité et le problème d’espace de la zone
II-Les perspectives
2-1-L’attente de la population sur les dynamiques de l’espace
2-2-Soutenir le développement de la coopération décentralisée transfrontalière
2-3-Aménagement transfrontalière et intégration de l’espace
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *