Les formes avec les marges tridimensionnelles

Les noms gรฉographiques

Ils peuvent รชtre dรฉposรฉs ร  titre de marque, appliquรฉs ร  la dรฉsignation d’un produit car ils deviennent des termes de fantaisie (ยซ Cรดte d’Or ยป pour les chocolats). L’autorisation est tempรฉrรฉe avec notamment l’article L.711-4 du Code de la propriรฉtรฉ intellectuelle qui interdit le choix du nom gรฉographique dans trois cas :
– S’il s’agit d’une appellation d’origine car celle-ci est un nom gรฉographique dรฉjร  protรฉgรฉ par une lรฉgislation particuliรจre pour certains produitsโ€ข
– Lorsque l’appropriation ร  titre de marque est de nature ร  porter atteinte au nom, ร  l’image ou ร  la renommรฉe d’une collectivitรฉ territoriale.
– Lorsque l’acquisition d’un droit de marque sur la dรฉnomination gรฉographique prestigieuse serait de nature ร  monopoliser une dรฉnomination qui est de nature collective en raison de la notoriรฉtรฉ qui y est attachรฉe. C’est le cas du termeยซ de Paris ยป qui ne peut รชtre appropriรฉ par un parfumeur7 en raison du prestige dont il est entourรฉ.

Les marques nominales non verbales

Selon l’article L. 711-1 du Code de la propriรฉtรฉ intellectuelle. ce sont les lettres (parfum ยซ 0 ยป ). les initiales ( ยซ LV ยป entrecroisรฉes pour Louis Vuitton, ยซ YSL ยป pour Yves Saint Laurent) ou les chiffres ( ยซ Nยฐ5 ยป de Channel, ยซ Pastis 51 ยป). D)

Les slogans ou devies

Les slogans ou ยซ assemblages de mots ยป selon l’article L. 711-1 du Code de la propriรฉtรฉ intellectuelle, peuvent รชtre dรฉposรฉs ร  titre de marque ร  condition quels remplissent bien la condition de distinctivitรฉ, ils ne doivent pas รชtre descriptifs (par exempleยซ Dรฉcathlon, ร  fond la forme ยป – ยซ Feu vert, la patte de l’expertยป … ).

Les termes de fantaisie

li s’agit de mots inventรฉs (comme ยซ Tรฉfal ยป), de termes de fantaisie comprenant notamment les nรฉologismes qui sont des mots inventรฉs dans un but commercial et dรฉposรฉs ร  titre de marque. En l’espรจce, il faut juste que le terme choisi soit valable. C’est l’exemple de ยซ La Pierrade ยป pour dรฉsigner des appareils utilisรฉs en cuisine, ou encore ยซ La vache qui rit ยป pour le fromage.
Les termes รฉtrangers peuvent รฉgalement รชtre dรฉposรฉs ร  titre de marque. Ils doivent nรฉanmoins comporter une traduction en franรงais. Il peut รฉgalement s’agir d’une combinaison de mots comme ยซ Europ Assistance ยป.

Les marques sonores

Face ร  une multiplicitรฉ de marques qui s’offrent ร  lui dans tous les domaines, le consommateur reconnaรฎt semble-t-il plus facilement une forme, une couleur, une odeur, un goรปt ou un son particulier, qu’un logo ou un mot.
Fortes de ce constat, les entreprises innovent et tentent d’enregistrer ร  titre de marque des signes s’adressant ร  d’autres sens que la vue.
Les marques sonores ont รฉtรฉ introduites par la loi de 1991 et l’article L.7 l 1-1 (b) du CP! les mentionne. Les marques sonores apparaissent extrรชmement utiles tout particuliรจrement dans le secteur audiovisuel pour protรฉger l’indicatif d’une chaรฎne de radio ou de tรฉlรฉvision, une bande annonce d’un producteur ou d’un distributeur de films, (rugissement du lion), le thรจme musical accompagnant la publicitรฉ d’un produit, unยซ jingle ยป. etc.
On pourrait penser que dans ce domaine, il est aisรฉ de fournir une reprรฉsentation graphique du signe. Or tel n’est pas toujours le cas. L’exigence d’une reprรฉsentation graphique est remplie si le signe sonore est reprรฉsentรฉ graphiquement au moyen d’un\! partition comportant l’ensemble des prรฉcisions pour dรฉcrire la musicalitรฉ du morceau (instruments utilisรฉs, rythme … ). Donc la reprรฉsentation graphique s’ effectue par le biais de la portรฉe musicale, c’est-ร -dire par la transposition de la musique en notes รฉcrites. our les autres sonoritรฉs, on a recourt au spectrogramme de sons qui est un relevรฉ graphique du son8 (par exemple pour le bruit du pot d’รฉchappement d’une Harley Davidson).
En supprimant l’adjectifยซ graphiqueยป, la directive de 2015 permet l’enregistrement de sons par fichiers numรฉriques. En effet, jusque-lร , la Cour de justice de l’Union europรฉenne avait รฉtรฉ rรฉticente en exigeant une description par langage รฉcrit et constatant qu’une telle description manquait de clartรฉ et de prรฉcision.

Les marques figuratives

D’aprรจs l’article L. 711-1 ( c) du Code de propriรฉtรฉ intellectuelle, ce sont des signes. autres que les mots ou les sons, qui s’adressent ร  la vue tels que les dessins, les couleurs et les formes : ยซ dessins, รฉtiquettes, cachets, lisiรจres, reliefs, hologrammes, logos. images de synthรจse : les .formes, notamment celles du produit ou de son conditionnement ou celles caractรฉrisant un service : les di.spositions, combinaisons ou nuances de couleurs ยป.
Concernant les signes emblรฉmatiques ou figuratifs, la liste est donc trรจs variรฉe : tout signe figuratif, en 20 ou en 30, peut รชtre choisi comme marque, ร  condition d’รชtre distinct( Le droit des marques ne doit pas permettre au titulaire de monopoliser, ร  travers la marque. un genre. un style, une tendance de la mode, ce qui aurait pour consรฉquence de gรชner un concurrent (par exemple marquer l’ours en peluche quelle qu’en soit la forme. la taille ou la couleur).

Les dessins

Le signe choisi doit รชtre susceptible d’une reprรฉsentation graphique ยซ claire. prรฉcise, complรจte par elle-mรชme, civilement accessible., intelligible, durable et objective >J. Concernant le dessin, il s’agit de toute disposition de trait ou de couleur reprรฉsentant une image ayant un sens dรฉterminรฉ. C’est donc une figure ร  deux dimensions (Coquille de shell, tigre d’Esso, bibendum Michelin, un mot typographiรฉ d’une certaine faรงon comme ยซ Walt Disney ยป).

Les couleurs

Les couleurs sont exploitรฉes dans les logos, elles sont l’une des composantes essentielles de l’identitรฉ visuelle d’une marque. Il est bien connu que les marques peuvent se dรฉposer sous une fonne verbale (le texte) mais aussi visuelle : un logo se dรฉpose (marque figurative ou semi-figurative). Mais une marque peut-elle s’approprier une couleur en tant que telle, indรฉpendamment de son logo ?
S’agissant des couleurs dรฉposรฉes ร  titre de marque, elles ont fait l’objet d’un certain nombre de dรฉcisions et leur rรฉgime est dรฉsormais bien dรฉfini. La nouvelle directive autorise ร  choisir une couleur comme signe. L’article L.7 l l-1 du Code de la propriรฉtรฉ intellectuelle prรฉcise qu’on peut choisir comme marque des dispositions, combinaisons ou nuances de couleurs.
Les couleurs principales sont au nombre de six. Ce sont les couleurs de l’arc en ciel : le rouge, l’orange, le jaune, le vert, le bleu et le violet. Le dรฉpรดt de ces couleurs fondamentales, prises en tant que telles. n’est pas autorisรฉ puisque leur nombre รฉtant restreint.
En eftรจt. si une personne ou une sociรฉtรฉ dรฉposait l’une de ces couleurs alors elle pourrait empรชcher ses concurrents de l’utiliser. Ainsi, plus rersonne ne rourrait exploiter de couleurs dans ses marques et cela serait un abus de la libertรฉ du commerce et de l’industrie.
Heureusement, les couleurs s’associent, se combinent entre elles et peuvent รชtre dรฉclinรฉes en diffรฉrentes mrnnces. A 11-<lelร  de ces 6 couleurs principales, de nombreuses possibilitรฉs de dรฉclinaisons sont offettes qui vont rendre la protection possible. oncernanl les di sRositions de couleurs, il s’agit de l’utilisation dย ยปune ou de plusieurs couleurs sous une forme ou dans une position particuliรจre. C’est donc une prรฉsentation particuliรจre de plusieurs couleurs ou d’une couleur unique dans une forme ou un dessin. On entend donc par disposition la maniรจre dont les couleurs sont agencรฉes, c ‘ est-ร -dire la frime dans laquelle elles sont reprรฉsentรฉes. Au-delร  de la couleur, c’est la mise en forme de la couleur qui sera protรฉgรฉe. Par exemple, le logo rouge et noir avec trait blanc de la Sociรฉtรฉ Gรฉnรฉrale. Ce logo est composรฉ de plusieurs couleurs disposรฉes de maniรจre particuliรจre dans un carrรฉ.
– Concernant les combinaisons de couleurs, une combinaison est constituรฉe par un assemblage ou un arrangement de couleurs dans un certain ordre dรฉterminรฉ d’au moins deux รฉlรฉments selon une certaine Composition en bandes, en damiers … Un contraste de couleurs peut รฉgalement faire l’objet d’un dรฉpรดt ร  condition que les couleurs soient prรฉcisรฉes.
C’est par exemple, la combinaison du bleu (pantone 2747C) et argent (pantone 877C) de Redbull ; du bleu (pantone 311 SC) et marron (pantone 4975C) de la sociรฉtรฉ Jeff de Bruges ; du bleu (pantone 286) et jaune (pantone 109) de la sociรฉtรฉ La Poste ou encore du logo de la SNCF qui est composรฉ de la combinaison de couleur carmin, fuchsia et vermillon.
Ainsi, il est possible de choisir une certaine combinaison ou disposition de couleurs si on les dรฉtermine prรฉcisรฉment sans chercher ร  s’approprier de faรงon abstraite toute espรจce de couleurs (on ne peut revendiquer le ยซ caractรจre contrastant ยป de 2 couleurs). La Cour de justice de l’Union europรฉenne a jugรฉ qu’ ยซ une reprรฉsemation de plus de deux couleurs dรฉsignรฉes de maniรจre abstraite et sans contour doit comporter un agencement :,y stรฉmatique associant les couleurs de maniรจre prรฉdรฉterminรฉe et constante ยป .
Le dรฉpรดt d’une disposition ou d’une combinaison de couleurs est donc valable, encore faut-il cependant que ces combinaisons ou dispositions de couleurs rรฉpondent aux conditions de validitรฉ des marques. En effet, la protection au titre du droit des marques รฉtant limitรฉe ร  la seule combinaison qui est dรฉposรฉe, il convient donc d’expliquer dans le dรฉpรดt dans quel ordre ,les associรฉes les couleurs.
De plus, la publication au Bulletin Officiel de la Propriรฉtรฉ Industrielle (_BOPI) qui rend la marque opposable aux tiers est effectuรฉe en noir et blanc donc par voie de consรฉquence, le public ne pourra connaรฎtre la disposition et les couleurs protรฉgรฉes qu’ร  l’aide de leur description.
– Concernant les nuances de couleurs, on appelle ยซ nuances ยป diffรฉrentes intensitรฉs d’une mรชme couleur. Avant la loi de 1991, la jurisprudence รฉtait fortement hรฉsitante quant ร  la validitรฉ <l’un <lรฉpรดt portant sur une couleur unie. Le orange de Orange, le rouge de Coca-Cola, le bleu de Dรฉcathlon … La liste est longue des couleurs que l’on associe spontanรฉment ร  des entreprises. De plus. la tentation est grande pour ces derniรจres de les dรฉposer ร  titre de marque pour renforcer du mรชme coup leur identitรฉ visuelle et leur protection vis-ร -vis des concurrents. Le Code de la propriรฉtรฉ intellectuelle n’exclut effectivement pas qu’une couleur puisse constituer une marque valable. Cependant, si l’on pouvait encore il y a une quinzaine d’annรฉes obtenir une protection sur une couleur relativement facilement, la jurisprudence communautaire a limitรฉ drastiquement la pratique en l’encadrant trรจs prรฉcisรฉment.

Les formes avec les marges tridimensionnelles

Les lรฉgislations franรงaises et communautaires autorisent l’enregistrement de formes de produits ร  titre de marque. En tirant profit des dispositions lรฉgales de faรงon adรฉquate, les industriels peuvent ainsi parvenir ร  acquรฉrir des droits exclusifs, et potentiellement illimitรฉs dans la durรฉe, sur des formes dont la mise au point a parfois nรฉcessitรฉ des investissements importants en termes de temps et d’argent.
Encore faut-il que les formes de produits en cause, et donc les marques qu’elles ambitionnent de devenir, rรฉpondent ร  une condition minimale de validitรฉ : la distinctive. Car une marque doit permettre aux consommateurs de distinguer les produits et services provenant d’une entreprise de ceux ayant une autre origine. Cette condition est apprรฉciรฉe trรจs strictement par la jurisprudence, compte tenu des avantages en termes de durรฉe qu’apporte un enregistrement ร  titre de marque, renouvelable indรฉfiniment, comparรฉ ร  celui d’un modรจle (25 ans maximum) ou d’un brevet (20 ans maximum).
La marque tridimensionnelle prend des formes diverses : cela peut concerner la forme du produit lui-mรชme, son conditionnement le relief, la forme donnรฉe ร  la surface du produit…
Ne sont pas considรฉrรฉes comme valables les formes de nature gรฉnรฉrique ou banale ou encore les formes indissociables d’un certain effet technique (c’est le cas des Lรฉgos par exemple).
Sont รฉgalement dรฉpourvus de caractรจre distinctif les signes confรฉrant au produit sa valeur substantielle. Par consรฉquent, il faut faire attention ร  ce que les marques dรฉposรฉes et enregistrรฉes ne servent pas de moyen dรฉtournรฉ d’obtenir un monopole sur une forme qui, non plus par nature mais du fait de sa fonction, doit demeurer libre et ร  la disposition de tous les opรฉrateurs d’un mรชme marchรฉ.
La CJUE a exigรฉ notamment qu’une forme dont les caractรฉristiques essentielles rรฉpondent ร  une fonction technique et ont รฉtรฉ choisies pour remplir cette fonction. puisse รชtre librement utilisรฉe par tous. Ainsi, dรจs lors que les caractรฉristiques fonctionnelles de la forme sont attribuables uniquement au rรฉsultat technique, elle ne peut constituer une marque valable.
Cela concerne par exemple la forme d’une bouteille de Perrier ou de Coca-cola, du chocolat Toblerone, ou encore la forme de galets des tablettes de lessive. Cela peut donc concerner la forme du conditionnement comme la marque distinguant les parfums Chanel ou bien la forme caractรฉrisant un service comme pour la chaรฎne de restaurants Courte paille (consistant en une reprรฉsentation de la forme extรฉrieure des restaurants).

Les marques particuliรจres

La fonction essentielle d’une marque est d’indiquer au consommateur l’origine des produits et services qu’il achรจte. Dans un univers extrรชmement concurrentiel, les entreprises sont appelรฉes ร  se renouveler en permanence et ร  sans cesse dรฉvelopper de nouvelles stratรฉgies de communication afin de se distinguer les unes des autres. En plus des marques classiques sollicitant la vue du consommateur. les entreprises souhaitent dรฉtonnais pourvoir enregistrer des marques non-conventionnelles faisant appel ร  d’autres sens. tels que l’odorat (1-) ou le goรปt (2-).
La jurisprudence franรงaise demeure encore assez rรฉservรฉe et frileuse sur ce point.
Aux ร‰tats-Unis la premiรจre marque olfactive a รฉtรฉ enregistrรฉe en 1990. En Europe, le texte de la directive 89/104/CEE de 1988 sur le rapprochement des lรฉgislations des ร‰tats membres sur les marques (remplacรฉe ร  droit constant par celle de 2008) permet thรฉoriquement d’enregistrer de telles marques. Cependant, la jurisprudence des Cours nationales ainsi que celle de la Cour de Justice de l’Union europรฉenne ont freinรฉ le dรฉveloppement des marques olfactives en Europe. De plus la directive adoptรฉe par le Parlement europรฉen le 15 dรฉcembre 2015 en la matiรจre prรฉvoyait notamment la suppression de l’exigence de reprรฉsentation graphique et pourrait entraรฎner un rapprochement des droits amรฉricain et europรฉen sur ce point. De fait, la directive de 2008 permet en principe \’enregistrement de telles marques. Certes. l’article 2 de la directive รฉnumรจre les signes capable de constituer une marque (ยซ les mots, y compris les noms de personnes, les dessins. les lettres, les chiffres, la forme du produit 011 de son conditionnementยป), mais la prรฉsence de l’adverbeยซ notammentยป indique qu’elle n’est pas exhaustive.
Ainsi, aprรจs l’entrรฉe en vigueur de la directive, l’lntellechial property office du Royaume-Uni a acceptรฉ l’enregistrement de deux marques olfactives:ยซ unejiยทagrancejlorale rappelant la rose ยป pour des pneus et une ยซ forte odeur de biรจre amรจre ยป pour des flรฉchettes. Probablement influencรฉe par le droit amรฉricain, l’autoritรฉ anglaise a considรฉrรฉ qu’une simple description de l’odeur permettait de l’enregistrer en tant que marque.ย Suivant la mรชme logique, l’OHMI de l’รฉpoque (aujourd’hui EUIPO) a autorisรฉ l’enregistrement deยซ l’odeur de l’herbe fraรฎchement coupรฉeยป pour des balles de tennis . Ici aussi. la seule description verbale de l’odeur avait รฉtรฉ considรฉrรฉe comme suffisante car ยซ l’odeur d’herbe .fraรฎchement coupรฉe est une odeur distincte que tout le monde reconnaรฎt immรฉdiatement sur la base de ses souvenirs. ยป Cette dรฉcision a รฉtรฉ fortement critiquรฉe par la doctrine โ€ข

Les signes gustatifs

Ici, l’idรฉe est de dรฉposer comme marque le goรปt donnรฉ au produit. ร€ titre d’exemple une demande de marque franรงaise portant sur l’arรดme artificiel de fraise a rรฉcemment รฉtรฉ dรฉposรฉe pour distinguer des produits pharmaceutiques. L’Institut national de la propriรฉtรฉ industrielle (JNPI) a rejetรฉ cette demande aux motifs qu’elle ne faisait pas l’objet d’une reprรฉsentation graphique suffisante car elle manquait de prรฉcision car cet arรดme peut recouvrir plusieurs goรปts puisque dรจs lors qu’il n’existe pas un goรปt de fraise mais des goรปts variables (a fortiori s’agissant d’arรดmes artificiels et non naturels).
Elle a รฉgalement estimรฉ que la marque n’รฉtait pas durable en ce que les possibilitรฉs de synthรฉtiser les arรดmes de fraise peuvent รฉvoluer avec le temps et qu’un arรดme artificiel particulier se dรฉnature nรฉcessairement avec le temps. De plus l’Institut a estimรฉ que cette demande n’รฉtait pas objective car chaque personne pouvant avoir une perception diffรฉrente du goรปt de ยซ fraise ยป, la perception d’un got รฉtant รฉminemment diffรฉrente selon les individus, les รฉpoques ou les cultures.
Ainsi, par un arrรชt du 3 octobre 2003 18, la Cour d’appel de Paris a confirmรฉ la dรฉcision de l’INPI car une marque gustative ยซ … doit de mรชme maniรจre avoir une reprรฉsentation graphique qui รฉvite toute subjectivitรฉ et ne soit pas susceptible de varier dans le temps, cela afin d’assurer au signe sanction qui est de dรฉterminer avec exactitude (c’est ร - dire d’une maniรจre immรฉdiate, certaine, constante quel est le signe protรฉgรฉ) et jire connaรฎtre aux tiers l’o~iet et l’รฉtendue du droit de marque ยป. Or, la Cour d’appel considรจre qu’en l’espรจce, si l’indication ยซ la marque est constituรฉe par le goรปt suivant : ยซ arรดme artificiel de fraise ยป constitue bien une reprรฉsentation graphique accessible et intelligible au public. elle ne remplit pas, en revanche, les critรจres de prรฉcision et d’objectivitรฉ requis.

Les conditions de validitรฉ du signe choisi

Le droit de marque est un droit exclusif reconnu ร  une entreprise pour dรฉsigner ses produits ou services. La marque rรฉpond ร  des exigences quant aux signes qui la composent.
Outre la nรฉcessitรฉ d’une reprรฉsentation graphique du signe, celui-ci doit respecter d’autres conditions comme celle du caractรจre distinctif (paragraphe 1 ), de licรฉitรฉ (paragraphe 2) et de disponibilitรฉ (paragraphe 3).

Le caractรจre distinctif

Il s’agit du critรจre le plus complexe donnant lieu au contentieux le plus abondant. Il est nรฉcessaire de s’intรฉresser ici ร  la notion mรชme de distinctivitรฉ et ses limites (A) puis aux รฉlรฉments qui sont considรฉrรฉs comme non distinctifs par lajurispmdence (B).

La notion de distinctivitรฉ

Un signe ne peut constituer une marque que s’il est apte ร  distinguer les produits ou services par rapport ร  ceux des concurrents. Cette condition touche ร  l’essence mรชme de la marque. Par consรฉquent. attribuer un droit de marque sur un signe non distinctif serait anticoncurrentiel puisque ces signes ont souvent un caractรจre usuel voire gรฉnรฉrique dans le domaine en question. Ainsi, cela reviendrait ร  priver les concurrents d’un signe courant dans ladite spรฉcialitรฉ. Il y a mรชme des signes qui en eux-mรชmes n’ont pas d’aptitude distinctive et pas seulement dans la spรฉcialitรฉ.

Les rรจgles gรฉnรฉrales

Les signes nรฉcessaires; usuels ou gรฉnรฉriques

L’article L.711-2 du Code de la propriรฉtรฉ intellectuelle exclut les marquesยซ composรฉes exclusivement de signes ou d’indications devenus usuels dans le langage courant ou dans les habitudes loyales et constantes du commerce ยป, pour dรฉsigner tel produit ou service. Le terme ยซ exclusivement ยป suppose que s’il s’agit d’une marque complexe qui contient certains signes usuels accompagnรฉs d’autres รฉlรฉments, elle peut รชtre distinctive, mรชme avec un terme usuel ร  l’intรฉrieur (par exemple la marque ยซ Palmolive Vaisselle ยป est valable pour du produit vaisselle, mรชme si ยซ vaisselle ยป est un terme usuel).
Mais un terme courant ne rend pas la marque invalide car il doit concerner les produits ou services visรฉs. Un signe est donc nรฉcessaire ou gรฉnรฉrique lorsque son emploi dรฉcoule de la nature ou de la fonction de l’objet ou du service qu’il dรฉsigne, ou encore de l’activitรฉ de l’entreprise.
Les adjectifs nรฉcessaires-usuels-gรฉnรฉriques sont proches mais pas synonymes pour autant car un terme peut รชtre usuel sans รชtre nรฉcessaire ou gรฉnรฉrique.
Concernant la marque รฉcrite en langue รฉtrangรจre, il faut rechercher si ร  la date du dรฉpรดt ile terme รฉtranger รฉtait compris d’une fraction significative de la clientรจle visรฉe, auquel cas elle n’est pas valable (c’est l’exemple de la marque ยซ Kinder ยป, qui signifie enfants en allemand).
En revanche, un signe peut รชtre acceptรฉ comme marque s’il est simplement รฉvocateur du produit qu’il dรฉsigne (par exempleยซ Peau d’ Angeยป pour des cosmรฉtiques).

Les signes descriptibles

L’article L.711-2 du Code de la propriรฉtรฉ intellectuelle exclut les marques constituรฉes de signes ou dรฉnominations pouvant servir ร  dรฉsigner une caractรฉristique du produit ou du service. L’article en question donne une liste non exhaustive d’exemples comme l’espรจce, la qualitรฉ, la quantitรฉ, la destination, la valeur, la provenance gรฉographique, l’รฉpoque de production, le poids … Le concurrent a besoin de ces termes pour dรฉcrire son produit ou son service mรชme s’il ne les utilise pas pour le moment.

L’apprรฉciation de la validitรฉ des marques tridimensionnelles

les principe

L’article L 711-2 du CPT exclut les signes constituรฉs exclusivement par la forme imposรฉe par la nature ou la fonction du produit, et les signes constituรฉs exclusivement par la femme qui confรจre sa valeur substantielle au produit. Il faut donc รฉviter que soit utilisรฉ le droit des marques pour obtenir un droit exclusif sur une solution technique, une forme esthรฉtique, ou bien la forme usuelle ou naturelle d’un produit.
Jusqu’ร  la directive, la tradition juridique franรงaise รฉtait de considรฉrer que l’exclusion d’une marque fonctionnelle relevait de l’exigence de caractรจre distinctif: or la forme a รฉtรฉ choisie pour remplir la fonction technique et n’est donc pas arbitraire.
La CJUE a posรฉ une rรจgle consistant ร  scinder l’examen des marques en 2 รฉtapes : se demander si la marque est fonctionnelle, puis, si elle ne l’est pas, se demander si elle est distinctive. L’idรฉe 1c1 est d’รฉviter de protรฉger des formes non arbitraires par rapport au produit. La Cour de Justice de l’Union Europรฉenne en 2002 avec l’affaire Philips Remington a apprรฉciรฉ le caractรจre fonctionnel d’une forme spรฉcifique de rasoir.
Le droit positif admet le choix d’une forme en 3D comme marque de service. Mais la directive, lorsqu’elle exclue les signes constituรฉs par une fonne exclusivement dictรฉe par la fonction technique, ne mentionne que les marques de produits et non de services. li faudra encore vรฉrifier le caractรจre distinctif mais souvent la jurisprudence apprรฉcie le caractรจre distinctif au regard de la perception du public, et va rรฉguliรจrement considรฉrer que le consommateur moyen ne perรงoit pas la forme 3D comme un moyen de distinction.

La l’orme du conditionnement

11 est possible de choisir comme marque la forme du produit mais aussi celle de l’emballage, qui aurait comme fonction premiรจre d’emballer et protรฉger, et en second lieu de distinguer (la forme particuliรจre de la bouteille de Coca-cola ou de PelTier).
Le conditionnement doit alors รชtre distinctif et ne doit pas รชtre imposรฉ par la nature du produit ou des aspects purement techniques. Gรฉnรฉralement la forme est arbitraire par rapport au produit. Mais pour savoir si elle est dictรฉe par la nature du produit, la Cour de justice de l’Union Europรฉenne a opรฉrรฉ une distinction entre les produits ayant une forme intrinsรจque ou non. Pour les produits ayant une fom1e qui leur est propre, le conditionnement et le produit sont indรฉpendants. En revanche, pour les produits n’ayant pas de forme intrinsรจque (les liquides ou les crรจmes), les produits trouvent dans l’emballage leur propre forme. Le conditionnement doit pouvoir รชtre assimilรฉ au produit lui-mรชme. Cela rend alors la protection de l’emballage plus dรฉlicate car il faut dรฉmontrer qu’il diverge de la norme et des habitudes de maniรจre significative.

 

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Table des matiรจres

TITRE 1 : L’ACCรˆS ร€ LA PROTECTION DE LA MARQUE
Chapitre 1 – LA QUALITE DU SIGNE DEPOSE A TITRE DE MARQUE
Chapitre 2:L’EXISTENCE DU DROIT SUR LA MARQUE
TITRE 2 : LES EFFETS DE LA PROTECTION
Chapitre 1 – L’EXPLOITATION DE LA MAROUE
Chapitre 2 – L’ACTION CONTRE LES TIERS AU DROIT DE LA MAROUE

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