Métamérisation neuro-végétative
Les groupements nucléaires végétatifs intra-médullaires sont en majorité situés dans le tractus intermédio-latéral et étagés de C8 à L2 :
– de C8 à D2 : centres crânio-faciaux avec en particulier le centre ciliospinal de Budge et le centre cardio-accélérateur.
– de D3 à D5 : centre pulmonaire
– de D6 à L2 : centres des splanchniques abdominaux et pelviens . sur toute la hauteur et disposés métamériquement : centres pilo-moteurs, sudoripares et vasomoteurs (D1 à D4 pour la tête, le cou et la partie supérieure du thorax D4 à D7 pour le membre supérieur, D7 à D10 pour le tronc, D11 à L2 pour le membre inférieur).
Au niveau du cône médullaire : parasympathique pelvien (S2 – S4), sympathique sacré (situé sensiblement au même étage) Dans la moelle lombo-sacrée : la totalité des centres inférieurs préside à la miction, à la défécation, à l’éjaculation et à l’érection. Il convient de remarquer que la distribution métamérique des manifestations neuro-végétatives est moins précise que celle des troubles moteurs et sensitifs
Des paraplégies d’origine sus-médullaire ou, plus précisément, d’origine encéphalique
En pratique, elles s’intègrent surtout dans la sémiologie de certains états lacunaires ou de rares atteintes bilatérales des lobules paracentraux :
– les paraplégies des lacunaires
Les paraplégies des lacunaires se font remarquer essentiellement par l’existence :
o de déficit qui ne correspond pas à une topographie myélomérique, et
o de signes d’accompagnement dont surtout : des signes de la série pseudo-bulbaire et la baisse de l’efficience intellectuelle (7)
– les paraplégies par atteinte bilatérale des lobules paracentraux, l’examen des paraplégies par atteinte bilatérale des lobules paracentraux :
o ne retrouve jamais un syndrome lésionnel,
o met en évidence : des troubles de la conscience, neuro-psychologiques, et/ou un syndrome d’hypertension intra-crânienne et/ou une hémiplégie à prédominance crurale, double et/ou des syndromes sensitifs orientant vers une pathologie encéphalique
Les formes anatomo- cliniques d’une paraplégie
Une paraplégie au sens large du terme, peut être d’origine :
– Organique :
• Sus-médullaire, se trahissant par l’adjonction :
*de signes neurologiques qui évoquent d’une atteinte encéphalique et/ou
*de troubles neuro-psychologiques ;
• Médullaire, soupçonnée devant la présence d’une atteinte pyramidale des deux membres inférieurs ou des quatre membres, souvent associée à un syndrome périphérique ;
• Par syndrome périphérique isolé, dont le tableau clinique associe :
*un déficit de la force musculaire avec hypotonie,
*une amyotrophie,
* une diminution ou une abolition d’un réflexe tendineux,
*une conservation de la réaction idio- musculaire,
*un réflexe cutané plantaire se faisant en flexion ;
• Par syndrome de la queue de cheval :
*dont la séméiologie est essentiellement radiculaire fait de douleurs puis d’une paraplégie flasque avec abolition de réflexe achilléen , plus rarement abolition des réflexes rotuliens, et
*dans lequel la paraplégie se distingue d’une polyneuropathie des membres inférieurs par :
L’existence de douleurs radiculaires,
L’asymétrie de la paraplégie,
La présence de troubles sphinctériens,
L’existence de déficits sensitifs dans la région périnéale ;
• Par polyradiculonévrite dont :
*l’atteinte motrice, symétrique, se traduit habituellement par un déficit des racines des membres inférieurs qui progresse, risque de confiner le malade à une paralysie totale et d’entraîner de complications respiratoires et des paralysies du carrefour aérodigestif, et
*l’atteinte sensitive habituellement légère se manifeste par des symptômes sensitifs ;
• Par porphyrie aiguë, dans laquelle :
*les paralysies peuvent paraître isolées sans le tableau abdominal, sans les troubles psychiques,
*le diagnostic est orienté lorsqu’on retrouve l’émission d’urine de couleur porto,
*il existe un risque d’atteinte respiratoire et d’accident bulbaire ;
• Par syndrome musculaire :
*évoqué devant un déficit moteur bilatéral et habituellement symétrique , à pré- dominance rhizomélique( proximale) et non accompagné de modification des réflexes tendineux, et
*où :
L’abolition des réactions idio –musculaires, souvent associée à une amyotrophie, fait rechercher des affections musculaires :
-myopathies
-myosites,
La variabilité des symptômes au cours de la journée fait :
-penser à la maladie d’Erb –Goldflam, mais également,
-chercher les autres étiologies de syndrome myasthénique ; ou
-Anorganique :
• Psychiatrique, objectivée par l’existence de signes psychiatriques
• Par simulation, où l’examen clinique est normal
Utilité d’une évaluation de la fonction musculaire
La thérapeutique d’une paraplégie comporte un traitement :
-sinon curatif
-du moins symptomatique
-presque toujours associé à une rééducation fonctionnelle qui demande une évaluation clinique de la fonction musculaire :
• Protocole de tests :
*le sujet : tenir compte :
de l’âge, du sexe, et de la morphologie,
du poids (rapport entre poids du corps et force du muscle)
des douleurs
de la fragilité osseuse et ligamentaire
de la variation des amplitudes articulaires d’un individu à l’autre,
de la force des muscles variable suivant :
-l’âge (force maximale entre 20 et 30 ans)
-la différence entre les muscles toniques et muscles phasiques,
-l’angle articulaire,
-l’activité (professionnelle, sportive…) ,
-le membre dominant.
de la fatigabilité du sujet,
enfin de son degré de compréhension et de sa coopération .
*l’examinateur les différentes évaluations doivent être effectuées par le même examinateur,
*les évaluations :
Elles doivent :
se dérouler :
-à la même heure (de préférence le matin )
-dans le même ordre (pour faire naître des réactions et une fatigue comparables)
être comparatives avec le côté opposé
être pratiquées à intervalles réguliers (variables selon la pathologie)
*installation du sujet
Le sujet doit être le plus dénudé possible , être installé confortablement pour l’obtention de la meilleure détente, dans un lieu calme ,bien éclairé où règne une température correcte
*condition de déroulement de l’évaluation musculaire :
l’examen débute par une évaluation quantitative
l’examinateur remarquera :
-une absence ou une diminution des plis de la peau,
-une saillie ou non des tendons musculaires,
-une variation de volume de la partie charnue du muscle.
a) soit aplatissement :atrophie musculaire (diminution du relief du muscle ) qui peut être régionale ou diffuse, à ne pas confondre avec la maigreur
b) soit une proéminence :hypertrophie (augmentation de volume du muscle),se rencontrant par exemple dans les myopathies , dans les myosites ou pseudo hypertrophies , dans les adipeses compensatrices , par localisation graisseuse ou présence d’œdèmes
– Cette variation de volume sera objectivée par des mensurations précises. Elles seront précises sur un sujet allongé et détendu, à partir de point de repères osseux sous cutanés, après un marquage effectué à différents niveaux segmentaire, en fonctions de l’atteinte du sujet et du groupe musculaire à évaluer :
♦ Au membre supérieur, à partir de l’olécrane :
a) à +6 cm, +9 cm, +12 cm pour le bras,
b) à –3 cm, –6 cm, –9 cm pour l’avant bras
♦Au membre inférieur, à partir de la base de la rotule :
a) à + 12 cm,+15 cm ,+20 cm pour la cuisse
b) à –15 cm, –20 cm pour la jambe
-Les mensurations sont effectuées, de façon comparative avec le côté opposé à l’aide d’un mètre ruban souple bien disposer se mettre de façon circulaire. La tension du mètre doit être réalisée ; elle ne doit pas déprimer la peau.
-Le bilan visuel sera complété par un bilan palpatiore.
-la palpation s’effectuera, en priorité sur le corps musculaire, ou sur le tendon, lorsque celle- ci est impossible.
♦le corps charnu du muscle se laisse facilement déprimer, il est souple et extensible sur un muscle au repos, dur et ferme lors de sa contraction.
♦le tendon roule sous le doigt et a toujours une consistance ferme ; il est inextensible.
-L’examen se poursuivra par une évaluation quantitative qui doit tenir compte des normes à respecter et des éventuelles causes d’erreurs
♦cotations utilisées pour l’évaluation musculaire manuelle analytique
0 (zéro) aucune évidence de contraction
1 (Trace) présence d’une contraction minime, pas de mouvement
2 (Médiocre) amplitude complète sans pesanteur
3 (Passable) amplitude complète du mouvement contre la pesanteur
4 (Bon) amplitude complète du mouvement contre la pesanteur, avec résistance partielle ou notion de fatigabilité.
5 (Normal) amplitude complète du mouvement contre la pesanteur, avec résistance normale.
♦Cette cotation peut être affinée par l’adjonction des signes plus ou moins :
1+ Ebauche de mouvement.
2 –Amplitude incomplète du mouvement sans pesanteur
2 +Ebauche du mouvement contre pesanteur
3– Amplitude incomplète du mouvement contre pesanteur
3+Amplitude complète du mouvement avec une légère résistance.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : CONSIDERATIONS GENERALES
1.1. Définition
1.2. Rappel anatomique
1.2.1. Metamerisations motrices
1.2.2. Metamerisations sensitives
1.2.3. Metamerisations réflexes
1.2.4. Metamerisations neurovégétatives
1.3. Syndromes topographiques
1.3.1. Paraplégies d’origine encéphalique
1.3.2. Paraplégies d’origine médullaire
1.3.3. Paraplégies d’origine extra-médulaire
1.4. Symptomatologie
1.5. Modalité évolutive
1.5.1. Choc spiral
1.5.2. Forme flasque définitive
1.5.3. Forme spasmodique d’emblée
1.6. Etiologie
1.7. Traitement
Deuxième partie : ETUDE PROPREMENT DITE
2.1.Méthodologie
2.2. Résultats
2.3. Observations
2.4. Discussion
Troisième partie : PROPOSITION ET SUGGESTION
3.1. Les formes anatomo-cliniques d’une paraplégie
3.2. Nécessité d’un bilan
3.3. Utilité d’une évaluation de la fonction musculaire
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
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