Les forêts tropicales humides et le cas particulier des forêts littorales

Les forêts tropicales humides et le cas particulier des forêts littorales

Phytogéographie et faciès floristique

Les forêts tropicales
Les forêts tropicales sont conditionnées généralement par le climat, et particulièrement par les conditions édaphiques (par exemple : les mangroves, les forêts de marécages et les forêts sur sols arenacés des cordons dunaires. On distingue alors les forêts climaciques climatiques et les forêts climaciques édaphiques (FOURNIER et SASSON, 1983). Les formations forestières climaciques climatiques dépendent principalement de la quantité et de la distribution des précipitations annuelles. Les précipitations se reflètent sur la physionomie des types de forêts, particulièrement là où l’humidité est très élevée, ou l’aridité est très accentuée. La caractéristique la plus prononcée de l’influence des précipitations sur les forêts tropicales est la caducifolie. Il existe alors un continuum de transition de la forêt sempervirente jusqu’à la forêt décidue.

Les forêts tropicales représentent plus de 50% de la surface forestière dans le monde (RICHARDS, 1996). Elles s’étendent dans la zone tropicale de l’Afrique, de l’Asie, de l’Océanie et de l’Amérique Latine, à la fois, au nord et au sud de l’Equateur approximativement entre les tropiques du Cancer et du Capricorne. Elles se développent dans les zones de basse, de moyenne et de haute altitude où les quantités et les distributions des pluies sont variables toute l’année, mais les températures restent généralement élevées.

Les forêts tropicales humides sempervirentes
Les forêts tropicales humides sempervirentes se rencontrent dans les régions soumises à un climat tropical humide et chaud avec presque généralement une distribution annuelle de précipitations dépassant 1400mm et une humidité relative élevée (80-95%). La moyenne annuelle des températures (20-28°C) reste sans fluctuation journalière ni mensuelle. Les forêts tropicales humides se développent sur des variétés de sols solides, marécageux ou périodiquement inondés. Pour l’aspect physionomique, elles restent inchangées durant toute l’année (JENIK, 1973). Au point de vue écologique, pour la production de biomasse, les forêts tropicales humides constituent les formations végétales les plus riches et les plus complexes du monde. La biomasse totale à l’état sec dans ces forêts est de 400-600 tonnes par hectare, alors qu’elle est seulement de 300 tonnes par hectare dans les forêts matures de la zone tempérée (HADLEY et LANLY, 1983). Les caractéristiques spéciales de ce type de formation résident dans les structures de diamètre, de hauteur et la distribution spatiale des arbres.

Certaines espèces d’arbres héliophiles ont une hauteur de 50 à 60m avec un diamètre de 150-350 cm, alors que d’autres espèces atteignent seulement quelques mètres de hauteurs et quelques centimètres de diamètre. Par ailleurs, on y rencontre un grand nombre d’espèces d’arbres par unité de surface. Dans la péninsule malaisienne, à Pasoh, 5 907 arbres appartenant à 460 différentes espèces ont été recensés sur une surface de 11ha. (BOROTA, 1991). En comparaison avec les forêts de montagne, les forêts de basse altitude sont floristiquement luxuriantes avec des arbres de grandes dimensions. Dans ce type de forêt, la longévité des arbres ne dépasse pas 400ans, mais il y a des exceptions : cas du Bartholletia excelsa dans la région de la rivière Jari au Brésil qui a une circonférence de 14m et dont l’âge dépasse les 1400ans (PIRES, 1978). Des forêts tropicales humides probablement encore à leur état naturel de climax se rencontrent en basse altitude à Fernando Po et dans les autres îles dans le Golfe de Guinée ; des reliques de type particulier se trouvent dans les îles Maurice et la Réunion.. Une large bande dont une grande partie a été actuellement détruite, s’étend le long de la côte Est humide de Madagascar à environ 25° Sud (GUILLAUMET, 1984).

Les forêts littorales
La forêt littorale, comme la mangrove, est une formation forestière des zones côtières. C’est une variante édaphique de la forêt dense de basse altitude. Elle se développe en arrière des plages ou jusqu’au bord de la mer, soit sur sol latéritique, soit sur sable, soit sur cordons dunaires. Dans les forêts humides tropicales, la forêt littorale constitue une variante édaphique de la forêt dense humide de basse altitude. Elle est soumise à un climat présentant une précipitation moyenne mensuelle supérieure à l’évapotranspiration pendant toute l’année. De telles formations se rencontrent généralement en Asie du Sud Est, en Amérique du Sud équatoriale, à l’Est de l’Amérique Centrale et à l’Est de Madagascar, mais seulement en petites étendues en Afrique, en Inde et en Australie (DESMUKH, 1986). La forêt littorale constitue dans ces cas, une transition entre la forêt dense humide de basse altitude et la végétation des plages sableuses. La végétation sur plage sableuse (vegetation on sandy shore) dans les tropiques a été largement décrite par LAWSON (1986). Du côté du Pacifique et de l’Océan Indien, la végétation typique de plage est la formation à dominance de Ipomea pescaprae, qui se développe avec des espèces herbacées à croissance lente. La fréquence en espèces ligneuses de fourré et de forêt augmente à mesure que l’on s’éloigne de la mer. On assiste alors à une transition graduelle à une végétation ligneuse, et même dans d’autres régions une ceinture de forêt littorale s’élève comme une solide muraille derrière la formation à croissance lente plus près de la plage.

Dans les tropiques orientaux, localement, la frange de forêt ne dépasse pas 25m à 50m de large. L’espèce caractéristique est Barringtonia asiatica associée à Calophyllum inophyllum, Hibiscus tiliaceus, Morinda citrifolia, Terminalia cattapa et Thespesia populnea. En Malaisie, une telle formation est rarement rencontrée en état plus ou moins intact. Les forêts ont été coupées pour le bois d’énergie, ou défrichées pour les cocoteraies ; mais en Nouvelle Guinée et dans la partie ouest des îles du Pacifique existent encore des petits peuplements. Ces forêts présentent les caractéristiques typiques des forêts denses humides, seulement les troncs des arbres sont souvent plus ou moins noueux, tortueux et à tendance penchés (RICHARDS, 1996).

Géomorphologie, géologie et sols 

Géomorphologie et géologie 

Les forêts littorales sont supportées généralement par de grandes étendues de sables en bordure de mer, continues ou sous forme de cordons dunaires. Elles sont alors localisées sur des dépôts de sable côtier quaternaire peu évolués (unconsolidated sands and drift deposits). Des formations semblables ont été observées par LEGOUX (1952) en Afrique équatoriale, du côté du Gabon et en Amérique du Nord, sur la côte ouest de la Louisiane, auxquelles il a donné le nom de côtes à formations parallèles. Selon lui, ces cordons seraient à rapprocher des « beach ridges » américaines avec leurs rides ou levées continues (fulls or ridges) séparées par des dépressions ou sillons (swales or furrous) correspondant à des positions successives d’une ligne de rivage qui avance. D’autres types forestiers littoraux ont été également remarqués par TROCHAIN (1980) sur les formations sableuses des Guyanes, du Gabon et d’Indo-malaisie : ce sont respectivement des forêts à Dimorphandra hohenkerkii, à Piptedania duparquetiana et à Barringtonia dont l’un des constituants est le cocotier (Cocos nucifera). En Côte d’Ivoire, les sables post-nouakchottiens portent la forêt dense humide sempervirente, dite psammo-hygrophile, à Napoleona vogelii (PARADIS, 1988). Par ailleurs, le libre écoulement des eaux de ruissellement vers la mer est gêné par ces cordons littoraux. Il s’est ainsi créé de vastes dépressions allongées sur de très longues distances, entre les formations marines récentes et anciennes.

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Table des matières

1. INTRODUCTION
Problématique et finalité de la recherche
Echelle mondiale
Madagascar
Finalité et Objectifs de la thèse
2. ETAT DE LA RECHERCHE
Les forêts tropicales humides et le cas particulier des forêts littorales
Phytogéographie et faciès floristique
Géomorphologie, géologie et sols
Rappel sur la structure des forêts tropicales humides
Forêts littorales de la côte orientale de Madagascar
Interface homme – forêt
Les approches conceptuelles récentes
Aménagement durable des forêts
Approche participative
La conservation basée sur les écorégions
La restauration des paysages forestiers
Les sites de conservation
3. METHODOLOGIE
Cartographie
Relevés de la végétation forestière
Choix des sites
Inventaire forestier
Etudes de sol
Préparation et reconnaissance
Prospection
Relevés pédologiques
Enquêtes
Structure et déroulement
Compléments d’informations
Méthodes d’enquêtes
Analyses multivariables
Ecologie numérique
Evaluation de la gestion forestière
Approche systémique et modélisation
4. RESULTATS et INTERPRETATIONS
Sites d’études
Description générale des forêts étudiées
Etat actuel des sites d’études
Structure et dynamique de la forêt littorale orientale
Physionomie caractéristique
Structures floristique et spatiale
Dynamique des forêts littorales
4.3.Relations ‘ structure de végétation et sol’
4.3.1. Aspects morphologiques
4.3.2. Aspects pédologiques
4.3.3. Propriétés physiques
4.3.4. Propriétés chimiques
4.3.5. Relation sol et végétation
4.4.Interaction des populations avec les écosystèmes forestiers littoraux
4.4.1. Importance socioéconomique des forêts littorales orientales
4.4.2. Valeurs d’importance des critères d’utilisation des forêts littorales
4.5.Valeurs de la biodiversité forestière
4.5.1. Valeurs pratiques des ressources forestières littorales
4.5.2. Diversité des produits forestiers non ligneux, mode d’exploitation et impact
4.5.3. Fonctions économiques des produits forestiers non ligneux
4.6. Modélisation et simulation dynamique
4.6.1. Evolution temporelle des forêts littorales orientales
4.6.2. Evolution temporelle des besoins en ressources forestières
4.7. Analyse systémique
4.7.1. Les composantes déterminantes de l’état actuel de l’écosystème ‘forêt littorale’
4.7.2. Les facteurs clés déterminants
47.2.1. Interrelations et potentiel d’influence des facteurs sur les deux sous-systèmes
4.7.2.2. Discussion
4.7.2.3. Synthèse
5. CONCLUSION

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