LES FONDEMENTS THEORIQUES DU CAPITAL HUMAIN

Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études

L’indice du capital humain (HCI)

En Octobre 2018 en Indonésie, la Banque Mondiale a présenté un nouvel indice qui permet de mesurer le capital humain. Cet indice se distingue de l’IDH par le fait qu’il ne prend pas en compte le revenu national brut par habitant. Actuellement, il s’agit donc de l’indicateur la plus récente en matière de capital humain pour un pays. Ce qui fait qu’il est quand même nécessaire d’en connaître un peu la notion.

Définition de l’HCI

L’HCI mesure le capital humain de la prochaine génération, défini comme étant le stock de capital humain qu’un enfant né aujourd’hui peut espérer avoir en prenant en compte la mauvaise situation sanitaire et la faible qualité de l’éducation qui existent dans le pays où cet enfant vit.4

Les composants de l’indice du capital humain

Cet indice est composé de trois éléments fondamentaux :
– La survie. Un enfant né aujourd’hui a besoin de survivre jusqu’à ce que le processus d’accumulation du capital humain à partir de l’éducation puisse commencer. Ce composant est mesuré à partir du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans.
– L’éducation. Le nombre d’années espéré d’apprentissage-ajusté à l’école : information sur la quantité d’éducation qu’un enfant peut espérer obtenir jusqu’à l’âge de 18 ans combiné avec une mesure de qualité : combien d’enfants vont à l’école, basé sur la performance relative des pays aux tests de réussite internationaux. Ce composant démontre donc que les enfants dans certains pays apprennent moins que les enfants d’autres pays même s’ils ont étudié pendant la même durée de temps.

Les notes de tests harmonisés : mesurées à partir des programmes de tests harmonisés pour plusieurs pays. Les trois programmes de tests majeurs internationaux sont le TIMSS, le PIRLS et le PISA. Il y a aussi les trois programmes de tests régionaux, à savoir : le SACMEQ, le PASEC et le LLEC.
– La santé. Dans ce composant, il existe deux sous-composants : (1) le taux de perturbation de la taille (« Stunting » en anglais) des enfants de moins de 5 ans et (2) le taux de survivants adultes défini comme la proportion d’adolescents âgés de 15 ans qui survivent jusqu’à l’âge de 60 ans.
La valeur de l’HCI est comprise entre 0 à 1. La valeur est de 1 si dans le pays, un enfant né aujourd’hui peut espérer avoir la pleine santé dans les deux cas et ayant bénéficié d’une éducation complète (14 ans d’éducation jusqu’à l’âge de 18 ans).

Si pour une valeur de 0.70, cela signifie que la productivité en tant que futur travailleur pour un enfant né aujourd’hui est inférieur de 30% à celle qui aurait dû être atteinte dans les conditions de pleine santé et d’éducation complète. Ainsi, si un pays a un indice de 0.50, le PIB/travailleur pourra donc être deux fois plus élevé si le pays atteint la situation de pleine santé et d’éducation complète.
Cet indice intègre ainsi ces composants afin de déterminer une valeur qui permet d’apprécier la qualité du capital humain dans les pays à étudier. Cet indice dispose d’une méthode de calcul permettant ainsi d’apprécier les résultats (Voir ANNEXE 2).

Les limites de l’indice du capital humain

Les limites de cet indice résident dans ses composants comme le stunting et les scores de test qui sont mesurés d’une manière non fréquente dans certains pays pas comme d’autres. Aussi, les notes de test des pays viennent des programmes de tests différents selon le pays. Ces programmes de test ont besoin d’être harmonisés pour que les tests soient pareils pour tous les pays. De plus, ceux qui font les tests peuvent ne pas être représentatifs des élèves du pays tout entier. Une mesure pertinente de la qualité de l’éducation supérieure n’existe pas encore. Pour certains pays, le taux de survie des enfants et des adultes manque de précision dû au fait que les registres de vie sont incomplets ou non-existants.

LES FONDEMENTS THORIQUES DU CAPITAL HUMAIN

LES FONDEMENTS THEORIQUES DU CAPITAL HUMAIN

Les économistes se sont toujours posés des questions sur les facteurs de la croissance économique. Les facteurs à l’origine de la croissance ont donc été observés. Les théories originales ont trouvé qu’il existe deux facteurs de production : le facteur capital (physique) et le facteur travail (La quantité de la force de travail). Mais au fil du temps, la croissance économique a commencé à ne plus dépendre seulement de ces deux facteurs-là. En effet, ils n’expliquaient plus à eux seuls, les causes de la croissance. C’est alors que les économistes ont cherché des réponses à cette nouvelle problématique. D’abord avec le progrès technique (Solow), puis, est arrivée la notion du capital humain. Dans ce chapitre, nous allons donc nous intéresser aux premières approches, les fondements des théories du capital humain.

Les approches à la base du concept de capital humain

La notion de capital humain a déjà été abordé par les économistes depuis longtemps. Déjà depuis Adam Smith (1776)5 qui s’était déjà intéressé à la différence relative des salaires entre les individus. Il trouve que l’amélioration des compétences conduit à une amélioration des progrès économiques. De son temps, il avait déjà vu que ce n’est pas seulement la quantité de la force de travail qui importe mais que la qualité des travailleurs l’est d’autant plus dans le processus de croissance.
Alfred Marshall (1842 – 1924) se base sur l’accumulation du capital. Il considère que l’investissement en capital humain s’inscrit dans le long terme. Son approche stipule que l’investissement en capital humain ne dépend pas seulement des variables monétaires mais prend aussi en compte d’autres variables non financières. A. Marshall met en évidence le rôle de la famille dans le choix d’éducation. Karl MARX quant à lui, s’intéresse à la rémunération des travailleurs qualifiés par le coût de leur formation. Cela veut dire que pour que les travailleurs deviennent plus compétents dans leur travail, ils ont besoins de formations (accumulation de capital humain). Leur rémunération doit donc être en fonction de leurs compétences et connaissances acquises à travers cette accumulation du capital humain.
Ces économistes ont l’intuition que la qualité du travail exerce une influence sur la croissance mais c’est vers les années 60 que Theodore Schultz et Gary Becker, deux économistes de l’école de Chicago, développent le concept de capital humain qui apparaît ainsi pour la première fois. Leur théorie énonce que toute dépense susceptible d’améliorer le niveau de formation d’un individu augmente sa productivité, et par conséquent ses revenus futurs, d’où le nom de capital humain.

Les précurseurs de la théorie du capital humain

Il a déjà été dit tout à l’heure que c’est à partir des années 60 que le concept de capital humain a vu le jour pour la première fois. Deux auteurs sont considérés comme les précurseurs de la théorie du capital humain : Theodore William Schultz et Gary Stanley Becker.

Les travaux de Theodore W. SCHULTZ (1963)

W. Schultz s’intéresse aux dimensions qualitatives du facteur travail dans la mesure du capital humain. Ces dimensions concernent le savoir et toutes les capacités permettant d’améliorer la productivité du travail humain. Il observe que pour quantifier ces dimensions, il est difficile de procéder à une analyse des dépenses d’investissement en capital humain comme on peut le faire pour évaluer le capital physique. Selon lui, il est complexe de distinguer ce qui relève des dépenses de consommation ayant pour objet de satisfaire les besoins des individus et ce qui peut être considéré comme des dépenses d’investissement améliorant la qualité du capital humain. En somme, la plupart des dépenses rentrent dans ces deux catégories. Il prône ainsi que l’approche par la dépense ne permet pas de mesurer de façon efficace l’investissement en capital humain. Sa mesure passerait plutôt par un effort pour comprendre les variables améliorant les capacités des individus et se traduisant par une hausse du salaire des individus concernés sur le marché du travail.

Il distingue cinq sources de production et d’amélioration du capital humain : (1) Les infrastructures et services de santé qui affectent l’espérance de vie et la vitalité des individus ; (2) la formation professionnelle (incluant l’apprentissage) organisée par les entreprises ; (3) le système éducatif de l’école élémentaire au supérieur ; (4) les programmes d’études et de formation pour adulte non organisés par des entreprises ; (5) la migration des individus et des familles pour saisir des opportunités d’emploi. Les travaux de Schultz ont permis de mieux mesurer le lien entre l’investissement dans ces cinq catégories d’activités et l’accroissement du capital humain.

Plus largement donc, T. Schultz s’oppose aux modèles de croissance qui relient le taux de croissance et l’accumulation du capital physique. Soulignant qu’il y a peu de doute que l’investissement qui améliore les capacités des gens crée des différences dans la croissance économique et dans la satisfaction vis-à-vis de la consommation.
Schultz comprit que les progrès dans le domaine de la santé et de l’éducation sont des variables clés dans l’analyse de la croissance économique. G. Becker base largement ses travaux sur ses observations apportées par les travaux de Schultz.

Les travaux de G. BECKER (1964)

Dans son approche, Becker considère que l’individu supposé rationnel effectue des choix rationnels d’investissement. Il s’intéresse de plus près au revenu du travail lié au capital humain (notamment la variable de l’éducation). L’agent décide de sa quantité d’investissement en fonction du rendement futur et en prenant en compte le coût de cet investissement ainsi que la durée de son cycle de vie. Le risque est aussi pris en compte dans la décision d’investissement, dans la mesure où l’individu considère le coût d’opportunité de son choix dans lequel il décide de pousser encore plus loin sa formation. Poursuivre l’effort de formation retarde la période de perception du revenu. Donc, le choix d’investissement prend en compte non seulement le facteur monétaire mais aussi le facteur temps. L’analyse de Becker soulève implicitement la question des modalités de financement des investissements en capital humain et les déterminants du taux de rendement de cet investissement. On pourrait affirmer dans cette logique que le capital humain est assimilable à du capital physique en matière de choix d’investissement.
L’analyse Beckerienne du capital humain, tout comme l’analyse de Adam Smith, s’intéresse aux différentielles des salaires entre les individus. Becker compare ainsi les différents profils inter temporels entre individus pourvus en capital humain selon le nombre d’années d’études. Pour lui, il existe une corrélation entre le niveau d’éducation et la productivité ainsi qu’entre l’accumulation du capital humain et la croissance économique. Ici, le capital humain est assimilé à l’éducation et pour Becker, il existe une relation de cause à effet entre le niveau d’éducation et la croissance économique. Dans son analyse, le capital humain (notamment l’éducation) se mesure en termes de flux.
L’analyse considère que les individus sont soumis à la loi des rendements décroissants. En effet, le rendement des investissements est une fonction décroissante des investissements. Plus on investit, plus le rendement est faible. Aussi, dans cette logique, les individus diffèrent Page | 9 selon leurs aptitudes et les opportunités qui leur sont offertes. Cela conduit donc à une inégalité entre le capital humain de chaque individu qui conduit à son tour à une inégalité entre les revenus. Cela soutient l’hypothèse du lien entre le capital humain et la croissance économique.

La théorie du signal de M. SPENCE (1973)

Comment les travailleurs les plus aptes peuvent-ils se démarquer des autres travailleurs sur le marché du travail ? Comment les travailleurs informent-ils leurs employeurs de leurs talents ? Telles sont les questions à la base de la théorie du signal de M. Spence.
Cette théorie suppose que les compétences acquises et le stock de connaissances des individus sont source de différenciation sur le marché du travail. Cette théorie est une continuité à la « théorie du filtre » de K. Arrow6. C’est quoi en fait la théorie du signal ? Cette théorie est en fait une approche s’opposant à la théorie du capital humain qui stipule son apport sur la productivité. En effet, la théorie considère l’éducation comme un simple instrument qui sert à identifier les potentialités et les compétences des individus. Elle aide à filtrer ceux qui possèdent des bonnes aptitudes de ceux qui n’ont en pas.

Dans la théorie du signal, l’éducation sert de signal à l’employeur pour sélectionner les travailleurs. Les diplômes et les aptitudes acquis à la suite d’un long cursus éducatif constituent pour un simple et unique objectif de fournir aux firmes la main d’œuvre adéquate selon un critère de sélection. Dans ce sens, les offreurs de travail ayant des qualifications plus élevées seront sélectionnés au détriment de ceux qui ont des qualifications moyennes. Ainsi, plus l’offre de travail de ceux ayant de hautes qualifications augmentent, plus les employeurs demanderont encore plus de travailleurs avec des qualifications encore plus élevées. Le système éducatif réalise lui-même le tri des individus en fonction de leurs aptitudes et de leurs qualifications à réussir sur le marché du travail.
La théorie du signal (ou théorie du signalement) montre que le processus de l’offre et de la demande de travail nécessite une connaissance parfaite des candidats à l’embauche en ce qui concerne la productivité de ces derniers. Mais la théorie du signal est une analyse à priori des candidats, elle ne permet pas de connaître la productivité des futurs employés. Les capacités et les compétences ne sont pas visibles au premier abord. Il est alors nécessaire de disposer mathématicien, écrivain et théoricien politique John Richard Hicks (1904 – 1989) en 1972.
La théorie du signal, concurrente à la logique du capital humain présume que le rôle du système éducatif est de servir de « signaux » aux entreprises. Pour les analystes du signal, l’éducation ne sert qu’à « signaler » les individus les plus performants à des employeurs incapables de se faire une idée sur la productivité des salariés préalablement à leur embauche. La problématique de cette théorie réside donc dans le fait qu’il existe une asymétrie d’informations et que l’éducation peut engendrer des externalités négatives sur l’économie.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela rapport-gratuit.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE THEORIQUE
CHAPITRE I. GENERALITES SUR LE CAPITAL HUMAIN
I. DÉFINITIONS DU CAPITAL HUMAIN
II. L’INDICE DU CAPITAL HUMAIN (HCI)
II.1. Définition de l’HCI
II.2. Les composants de l’indice du capital humain
II.3. Les limites de l’indice du capital humain
CHAPITRE II. LES FONDEMENTS THEORIQUES DU CAPITAL HUMAIN
I. LES APPROCHES À LA BASE DU CONCEPT DE CAPITAL HUMAIN
II. LES PRÉCURSEURS DE LA THÉORIE DU CAPITAL HUMAIN
II.1. Les travaux de Theodore W. SCHULTZ (1963)
II.2. Les travaux de G. BECKER (1964)
III. LA THÉORIE DU SIGNAL DE M. SPENCE (1973)
CHAPITRE III. EVOLUTION DES APPROCHES DU CAPITAL HUMAIN
I. LE MODÈLE DE MINCER (1974)
II. LE CAPITAL HUMAIN ET LE NIVEAU TECHNOLOGIQUE
II.1. L’approche par le stock du capital humain
II.2. Les théories de la croissance endogène
II.2.1. Le modèle de LUCAS (1988)
II.2.2. Les approches de ROMER (1986, 1990)
III. LE MODÈLE DE MANKIW, ROMER ET WEIL (MRW, 1992)
CONCLUSION
PARTIE EMPIRIQUE
CHAPITRE IV. SINGAPOUR, UN DES QUATRE DRAGONS DE L’ASIE DU SUD-EST
I. PRÉSENTATION DE SINGAPOUR
II. L’ÉDUCATION SINGAPOURIENNE
II.1. Les enseignements primaire, secondaire et supérieur
II.2. Public / privé
II.3. Coût aux familles
II.4. Programmes et curricula
II.5. Enseignants
II.6. Autres
CHAPITRE V. ANALYSE ECONOMETRIQUE DE L’IMPACT DU CAPITAL HUMAIN – CAS DE SINGAPOUR
I. PRÉSENTATION DU MODÈLE ET DES VARIABLES
I.1. Le PIB par tête yt
I.2. Le capital physique par tête kt
I.3. Le capital humain par tête ht
I.3.1. La sous-variable Education
I.3.2. La sous-variable Santé
I.4. La variable recherche et développement rdt
II. ANALYSE DES DONNÉES
II.1. Statistiques descriptives et corrélation
II.2.1. Statistiques descriptives
II.2.2. Test de corrélation
II.2. Test de stationnarité
II.3. Estimations des paramètres
II.4. Tests sur les erreurs
II.4.1. Test de normalité des erreurs
II.4.2. Test d’homoscédasticité
III. RÉSULTATS ET DISCUSSION
CONCLUSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

Télécharger le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *