Les fondements de l’éducation environnementale

Les fondements de l’éducation environnementale

L’idée d’introduire la dimension environnementale dans le programme scolaire, comme il a été annoncé précédemment, peut être considérée comme opportune étant donné les préoccupations actuelles. En effet, aussi bien dans notre pays qu’à l’échelle internationale, la situation actuelle se traduisant par la dégradation notoire de l’environnement conduit la population mondiale à adopter des mots d’ordre tels que protection de la couche d’ozone, bonne gestion des ressources (en eau, en biens non renouvelables, etc.), recherche de nouvelles sources d’énergie… Par ailleurs, cette prise de conscience s’accompagne d’une éducation du facteur humain afin d’inculquer à celui-ci le sens de la protection de l’environnement. C’est dans ce sens qu’il s’avère primordial de savoir ce qu’on entend par environnement et d’en connaître la valeur afin de mieux le protéger.

la dégradation de l’environnement

Définition de l’environnement 

Afin de mieux appréhender la notion, il conviendrait d’abord de la définir. Certains ouvrages utilisent indifféremment des termes tels que écosystème, biodiversité, science de la nature à la place d’ « environnement ». Quelques nuances sont cependant à noter.

L’expression « écologie » ou « écosystème » englobe normalement tous les êtres vivants (ou non) pris dans leurs différences et leurs interactions. Bien qu’aussi globalisant qu’ « environnement », elle place toutes les composantes de la nature au même niveau si l’on considère une échelle des valeurs. Ainsi, un écologiste protègera l’arbre sans trop tenir compte des rapports que ce dernier peut avoir avec le système, en l’occurrence les autres êtres vivants, l’homme, etc. Pour l’écologiste donc, l’arbre doit être protégé, non parce que l’homme a besoin de lui pour embellir son espace ou pour subsister, ou encore parce que la forêt sert d’abri aux animaux, mais pour le simple fait qu’il s’agit d’un être vivant comme tous les autres.

Les termes « biodiversité », « bio système », ou encore « biosphère », du préfixe « bio », désignent essentiellement tout ce qui entoure de la vie. Autrement dit, il s’agirait donc du système, de la sphère, ou des diverses composantes qui constitueraient le cadre dans lequel sont amenés à évoluer les êtres vivants. Si l’on se réfère à cette interprétation, il serait donc exclu d’évoquer les éléments physiques ou matériels à l’instar des locaux d’habitation, des espaces publics, des patrimoines culturels… Quant à l’expression « science de la nature », elle peut être assimilée à l’analyse de tout ce qui est naturel, écartant par conséquent ce qui est artificiel. La science de la nature se limiterait alors à l’étude de ce qui n’a pas encore été touché par la main de l’homme ; ce qui la rend d’autant plus restrictive étant donné que ce dernier a modifié à sa guise le milieu naturel pour pouvoir subvenir à ses besoins. On pourrait ainsi reprocher à cette science de ne pas prendre en compte les actions de l’homme, lesquelles auraient pu avoir des influences considérables sur la nature.

Pour ce qui est du terme « environnement », le Larousse le définit comme étant l’ « ensemble des éléments naturels et artificiels qui constituent le cadre de vie d’un individu ». Qualification déjà plus englobant parce que considérant le système dans toute sa totalité. Ce qui est également propre à la notion d’environnement, c’est qu’elle place le facteur humain au centre de ses préoccupations, comme il est énoncé dans le Larousse. Fidèle à cette représentation, la Constitution malgache annonce dans son préambule : « au nom de l’humanisme, de la nécessité de la réconciliation de l’homme avec son créateur et ses semblables, qu’avec la nature et son environnement, ainsi que de l’importance des richesses et ressources végétales, animales et minières à forte spécificité dont la nature a doté Madagascar et qu’il importe de préserver pour les générations futures… » Il ressort de cette disposition que l’urgence de la nécessité de préserver les ressources et les richesses trouve son fondement dans le souci que le Malgache contemporain se fait pour les générations à venir.

Quoi que très large, cette définition n’est pas pour autant universelle. En effet, l’ordre des préoccupations environnementales diffère selon le pays et des fois, leur nature est même fonction du degré de développement. Les pays industrialisés, par exemple, recherchent seulement un certain équilibre au sein de leur écosystème, ainsi que des moyens pour lutter contre la dégradation de l’environnement. Certains Etats du tiers monde, quant à eux, cherchent à introduire le souci de développement dans les propos environnementaux.

Dans tous les cas, que les pays utilisent le développement à des fins environnementales ou l’inverse, l’idée de lutte contre la dégradation de l’environnement est présente dans les deux circonstances.

Manifestations de la dégradation

Si avec tous les Etats du monde, Madagascar doit faire face à certaines préoccupations qui sont d’ordre planétaire, d’autres problèmes lui sont propres.

Ainsi à l’échelle mondiale, voici de manière non exhaustive, la liste des manifestations de cette dégradation, dégradation qui, rappelons-le, résulte en grande partie de l’action de l’homme : déforestation, exploitation abusive des richesses naturelles, pollution de l’environnement… D’une part, on assiste aux changements de climat. Dans ce domaine, le phénomène le plus connu est celui du réchauffement de la terre. Pas plus tard qu’en 2004, une grande partie du continent européen –dont la France– a énormément souffert de la canicule, période de très grande chaleur de l’été qui cette fois-ci a vraiment paru d’une température excessivement élevée. Pour traduire ce phénomène de réchauffement de la terre, les scientifiques sont actuellement en train de parler d’un relèvement du niveau de la mer. Cette montée est provoquée par la fusion des icebergs qui se trouvent à l’intérieur des océans. D’autre part, la couche d’ozone est en train de se détruire. L’on remarque alors une augmentation des maladies de la peau et des yeux, du cancer, etc. sans nul doute provoquée par la pénétration des rayons ionisant dont les ultraviolets. Parallèlement, les charges chimiques croissent incessamment. Les industries qui fabriquent ce genre de produits ne cessent de se multiplier et leurs impacts sur l’environnement sont de plus en plus visibles. En effet, si leurs déchets sont déversés dans les océans au détriment du milieu aquatique, les fumées et les gaz toxiques qu’elles émanent polluent l’air de manière permanente. Cette situation met en péril l’écosystème car ses conséquences sont souvent catastrophiques telles que les pluies acides, par exemple. La population mondiale est par ailleurs confrontée à des problèmes tels que la disparition de diverses espèces animales, la raréfaction de l’eau, la désertification… Ils sont souvent dus à la déforestation, à l’émanation des gaz à effet de serre, etc. autant d’actions perpétrées par les mains de l’homme.

A Madagascar, on peut constater une dégradation croissante de l’environnement au fur et à mesure que l’on progresse dans le temps et les signes en sont de plus en plus alarmants. Actuellement, c’est la déforestation qui en est le symptôme le plus évident ; l’expression « Na ho ritra aza ny ala atsinanana… » (Même si la forêt de l’est disparaît…) n’aura peut-être plus sa raison d’être. En effet, le Malgache utilise continuellement la forêt à des fins de subsistance (pour fabriquer des maisons, des outils de travail, des meubles, des médicaments…). Cette déforestation est lourde de conséquences : on remarque une certaine diminution de la fréquence et de la quantité des pressions annuelles (en matière de pluviométrie), un réchauffement du climat, un accroissement du phénomène de la lavakisation (qui fait suite au déracinement des arbres de la forêt)… Cette dégradation se manifeste également par l’érosion laquelle peut être aussi considérée comme une des conséquences de la déforestation. Quand aucune plante n’est plus à même de retenir le sol, ce dernier est emporté par les eaux de pluie et se détériore laissant place finalement à de la terre rouge latéritique comme celle qu’on peut voir sur les hautes terres centrales, par exemple. Toujours en liaison avec l’érosion, l’appauvrissement du sol. Quand ce dernier n’est plus constitué que de terre latéritique, il n’est plus cultivable du fait qu’il ne contient plus les éléments dont les cultures ont besoin pour leur développement. D’autres actions de l’homme peuvent aussi appauvrir le sol à l’instar des feux de brousse, des cultures sur brûlis (communément appelées tavy), etc. lesquels calcinent tous les éléments que la terre peut fournir aux plantes et peuvent même avoir des influences sur l’homme du fait que ce dernier se nourrirait donc d’aliments (si tel est le type de culture) amoindris en vitamine, en apport calorique, etc. Une des manifestations les plus communes de cette dégradation est la disparition des espèces endémiques. Ces dernières sont victimes de l’exploitation abusive de l’homme qui s’en sert pour subsister (se nourrir, se vêtir, gagner de l’argent en vendant ou en exportant…). La question se pose de savoir si Madagascar, qui avant était un sanctuaire de la nature avec son écosystème unique, garde toujours ce statut à l’heure actuelle. Quel est le pourcentage qui reste de son patrimoine inestimable (si auparavant, 81% de sa faune et 90% de sa flore étaient endémiques) ?

Par ailleurs, la pollution bat son plein. Si les fumées provenant des usines, des véhicules, des exploitations individuelles… polluent l’air de manière constante ; l’eau (des rivières, des mers, etc.) souffre des déchets qui y sont déversés (par les industries, la population riveraine, etc.). Un autre phénomène, qui cette fois-ci semble plus caractéristique des pays en voie de développement – dont Madagascar, est celui de la saleté des villes, des plages des côtes, de l’environnement en général. En effet, l’on note une certaine tendance à jeter les ordures un peu partout, de faire ses besoins n’importe où, etc. Sur les côtes, l’inexistence de toilette au sein de chaque foyer est un vrai phénomène de société ; les plages deviennent alors infréquentables car servant de WC publics.

Comme il a été annoncé précédemment, le facteur humain est le principal acteur de cette dégradation de l’environnement. Il importe maintenant de se demander pourquoi l’homme est-il en train de détruire le milieu dans lequel lui et ses générations futures sont amenés à évoluer ?

l’absence du sens de la protection de l’environnement 

Un fondement économique

Tributaire de la conjoncture économique mondiale de tous les temps, Madagascar a longtemps vu le développement comme le synonyme de la pollution de l’air et de l’eau, de l’exploitation désinvolte des ressources, de la destruction des espaces naturels, de la congestion des villes, de l’évacuation anarchique des déchets dangereux, de la dévastation des écosystèmes, voire même de la rupture des liens entre l’homme et ses racines originelles. Les modes de croissance anciens ne permettent pas de préserver l’intégrité à long terme des milieux naturels qui garantissent la continuité de la vie sur terre. En effet, les préoccupations ont plutôt été d’ordre économique qu’environnemental : on utilisait les richesses naturelles à des fins de développement, sans se soucier de leur dégradation, ou sans même penser que cette dernière pouvait être possible.

Tendance se traduisant par l’article 6 de la Charte de la Politique Nationale de l’Environnement « l’objectif essentiel est de réconcilier la population avec son environnement en vue d’un développement durable… » Par ailleurs, confinés dans leurs soucis de développement économique, les Malgaches n’ont pas pensé à renouveler ces ressources. Autrement dit, l’expansion économique s’est nourrie de l’exploitation des ressources naturelles, sans égard pour leur renouvellement. Que ce soit dans les pays économiquement avancés ou dans les pays en voie de développement, la croissance démographique, l’exigence d’une élévation des niveaux de vie et l’accès généralisé aux biens et services nécessaires à l’existence n’ont pas laissé à l’homme le temps d’envisager le renouvellement des ressources.

Peut-on alors en conclure que l’homme ne se soucie pas de la pérennité de l’espèce humaine. En effet, s’il devait tenir compte de la vie, de la subsistance des générations futures, il aurait été plus logique qu’il cherche à conserver l’environnement, ou du moins à essayer de renouveler les richesses naturelles par lui exploitées par le biais de reboisement, de recherche de nouvelles formes d’énergie, etc.

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Table des matières

Introduction générale
Première partie (I) : les fondements de l’éducation environnementale
Chapitre 1 : le contexte actuel
Chapitre 2 : le programme de l’éducation environnementale (PEE)
Deuxième partie (II) : évaluation des acquis
Chapitre 1 : les modes de transmission du sens de l’environnement
Chapitre 2 : les acquis par rapport au concept
Troisième partie (III) : suggestions
Chapitre 1 : à propos de l’éducation relative à l’environnement
Chapitre 2 : en matière d’éducation civique
Conclusion générale

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