LES FAMILLES CHIMIQUES AGISSANT COMME INSECTICIDES

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Les alcaloïdes dans les solanacées

Les alcaloïdes sont des bases azotées, produites par les plantes comme métabolites secondaires. Ils présentent une action physiologique sur les animaux certaine même à faible dose. Les tropanes sont les alcaloïdes les plus connues que l’on trouve chez les Solanacées. Les plantes qui contiennent ces substances ont été utilisées durant des siècles comme poisons. Cependant, malgré leur effet toxique reconnu, beaucoup de ces substances présentent des propriétés pharmaceutiques utiles. Les Solanacées sont caractérisées pour compter de nombreuses espèces contenant différents types d’alcaloïdes plus ou moins actifs ou toxiques, comme la scopolamine, l’atropine, l’hyoscyamine et la nicotine. On les trouve dans des plantes telles que la jusquiame blanche (Hyoscyamusalbus), la belladone (Atropa belladonna), la stramoine (Datura stramonium), la mandragore (Mandragoraautumnalis), le tabac. Les principaux types d’alcaloïdes de la famille des Solanacées sont les suivants:
La solanine : C45H73NO15.
Les alcaloïdes tropaniques : C8H15N
La nicotine : (nomenclature IUPAC (S)-3-(1-méthyl-2-pyrrolidinyl)pyridine)
La capsaïcine : (nomenclature IUPAC 8-méthyle N-vanillyle 6-nonénamide)

Le genre nicotiana

La famille des Solanacées comprend environ 2 500 espèces réparties en près de 95 genres dont le nicotiana. Le tableau suivant montre la classification de Cronquist.
Le genre nicotiana comprendrait de 65 à 100 espèces. Ce sont des plantes annuelles ou vivaces, des arbustes et des petits arbres originaires des régions tropicales. Ces plantes peuvent se révéler très toxiques.

Le sous-genre Nicotiana tabacum(6)

Nicotiana tabacum est une plante herbacée annuelle, robuste, de 50 cm à 1,5 mètre de haut (voire 2,5 mètres pour certaines variétés).
Figure 2: Plant de nicotiana tabacum
La racine, du type pivotant, est longue et fibreuse.
Figure 3: Racine du nicotiana tabacum
La tige dressée, de section circulaire, pubescente et visqueuse au toucher, se ramifie surtout près de son extrémité supérieure.
Les feuilles nombreuses, entières, grandes (de 30 à 60 cm de long sur 10 à 20 cm de large), fragiles, sont alternes, sessiles, un peu décurrentes, de forme ovale à lancéolée,
à pointe aigüe et de couleur vert pâle. Au toucher, elles sont visqueuses comme la tige. Elles exhalent une odeur légèrement âcre et narcotique, due à la nicotine, un alcaloïde volatil de saveur agressive et d’odeur intense.
Figure 4: Plantes de tabac cultivées
Les fleurs sont vert-jaunâtre, blanches ou rosées selon la variété, avec un calice réduit de 1 à 2 cm et une corolle pubescente, à cinq lobes ovales, atteignant 5 cm de long. C’est l’extrémité de la corolle qui est colorée, le tube restant toujours verdâtre. Elles sont groupées en panicules lâches. Figure 5: Fleur de tabac
L’ovaire est glabre.
La plante est hermaphrodite, chaque pied portant des fleurs des deux sexes. La pollinisation, entomophile, est assurée principalement par des hyménoptères et des lépidoptères. Elles apparaissent au début de l’été.
Le fruit, qui se forme jusqu’en octobre, est une capsule ovoïde à déhiscence septicide(qui s’ouvre par dédoublement des cloisons), de 1,5 cm de long. Il renferme de nombreuses petites graines.
Figure 6: Graines de tabac
La plante contient un alcaloïde très toxique : la nicotine (dose mortelle entre 30 et 60 mg) qui est un insecticide très puissant (50 fois plus toxique que le DDT). Le tableau ci-dessous montre la composition des principaux tabacs utilisés dans la fabrication de cigare et cigarette.

Les différentes variétés de nicotiana tabacum(8)

Le sous-genre Tabacum comprend 6 espèces ; il est de loin le plus important car il comprend les 9/10è des tabacs cultivés dans le monde et ce sont ses feuilles qui servent à fabriquer les cigarettes ou les cigares ; c’est le tabac industriel.
Il renferme plusieurs races que l’on peut rassembler en 4 types idéaux :
• Nicotiana TabacumHAVANENSIS comprend les variétés suivantes : Vuelta Abajo, Sumatra, Java
• Nicotiana TabacumBRASILIENSIS comprend les variétés suivantes : Brésil de Bahia, le Burley et le Paraguay
• Nicotiana TabacumVIRGINIA dont les principales variétés sont le Kentucky, le Maryland et le Virginia.
• Nicotiana TabacumPurpurea composé principalement des tabacs de Hongrie et certains tabacs d’Orient.
Parmi ces tabacs industriels, les plus cultivés en Afrique sont : Le paraguay, le Kentucky, le Burley et le Maryland.

Le mode de séchage chez les producteurs

Le mode de séchage du tabac influe sur la qualité du produit obtenu c’est pourquoi plusieurs techniques ont été développé, dont :
• Les tabacs séchés au soleil (sun cured) : Les tabacs d’Orient
• Les tabacs séchés à l’air chaud (flue cured) : Le Virginie
• Les tabacs séchés à l’air (air-cured) :
Les tabacs clairs (light air cured) : Le Burley
Les tabacs bruns (dark air cured)
• Les tabacs séchés au feu (fire cured) : Le Kentucky
Les tabacs séchés au soleil (suncured) : les tabacs d’Orient
Figure 12 : Tabac séché au soleil
Les feuilles de tabac sont séchées dans des filets sous l’action du soleil. Ce sont principalement des tabacs dits orientaux qui sont cultivés dans le bassin méditerranéen qui bénéficient de cette technique. Après séchage, les feuilles sont classées par grade.
Le tabac séché à l’air naturel (air-cured) : les tabacs de type Burley
Figure 13 : Feuilles sechées à l’air naturel
Aucune source d’énergie extérieure n’entre dans ce processus de séchage. Le séchage dure entre quatre et huit semaines en fonction des conditions météorologiques et la manière dont le planteur parvient à gérer le taux d’humidité à l’intérieur de son installation.
Le tabac séché à l’air chaud (flue-cured) : tabacs type Virginie
Ce procédé mit au point en 1823 aux États-Unis utilise une source artificielle d’énergie pour déshydrater la feuille.
Figure 14 : Feuille séchée à l’air chaud
Le séchage à l’air chaud est un processus où le maintien clos ou non desouvertures vers l’extérieur permet de réguler l’hygrométrie et la température.Cette opération permet également d’augmenter de manière assez sensible le tauxde sucre contenu dans le produit final, surtout du fructose et du glucose.
Le tabac séché au feu (fire-cured): tabacs de type Kentucky
Les feuilles de tabac sont suspendues à des lattes dans une pièce fermée. Après une période de deux à six jours, elles peuvent commencer à être séchées à la chaleur et à la fumée d’un feu de bois allumé sur le sol au sein d’un âtre ouvert.
Figure15 : Maison de fumage
Figure 16 : Feuilles séchées au feu
Le séchage au feu permet au tabac de se charger des arômes dégagés par lacombustion du bois et fournit ainsi une gamme de tabacs noirs au goût très prononcé(de créosote) et caractéristique.

Les tabacs à Madagascar

A Madagascar, les tabacs sont classés en deux grandes catégories :
1°) Tabacs corsés, à forte teneur en nicotine (au-dessus de 3%), peu ou pas combustibles, destinés aux tabacs à priser et à mâcher.
2°) Tabacs légers, à faible teneur en nicotine, combustibles, destinés à être fumés (cigarettes, cigares, scaferlatis).
Pas plus que beaucoup d’autres plantes, on ne peut préciser l’époque de l’introduction du tabac à Madagascar. Y-a-t-il été introduit par les Portugais, les Anglais ou les Français ? On l’ignore. Mais dès 1662, il poussait dans toute l’île. Dans certaines régions, on le rencontre partout, aux bords des ruisseaux et des sentiers. Les variétés ainsi rencontrées sont très nombreuses et à caractères physiques très variés : tantôt, feuilles étroites, longues, à extrémités filiformes, tantôt, feuilles assez larges et à tissu relativement fin.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : ETUDES BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LE TABAC
I – INTRODUCTION PARTIELLE
II – HISTORIQUE
III – PRESENTATION DE LA PLANTE TABAC
IV – LE TABAC A MADAGASCAR
V – CONCLUSION PARTIELLE
CHAPITRE II : PESTICIDES ET INSECTICIDE
I – INTRODUCTION PARTIELLE
II – DEFINITIONS
III – LES FAMILLES CHIMIQUES AGISSANT COMME INSECTICIDES
IV – LES INSECTICIDES D’ORIGINE VEGETALES
V – LA NICOTINE
VI – LES ALCALOIDES
VII – MODE D’UTILISATION GENERAL DES INSECTICIDES
VIII – IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES INSECTICIDES
IX – CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE ET PRATIQUE
CHAPITRE I : DETERMINATION DU TAUX DE NICOTINE
I – MATERIELS
II – EXTRACTION
CHAPITRE II : FORMULATION ET TEST D’EFFICACITE DE L’INSECTICIDE
I – FORMULATION
II – PREPARATION DES PLANTS
III – DESCRIPTION DE LA CIBLE
IV – DEROULEMENT DU TEST
V – RESULTATS ET DISCUSSIONS
CONCLUSION GENERALE

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