L’accident vasculaire cérébral (AVC) se définit par l’installation soudaine d’un déficit neurologique présumé, d’origine vasculaire [1, 2]. C’est une pathologie qui reste encore un véritable problème de santé publique par leur fréquence ainsi que par sa gravité qui réside dans la forte mortalité qu’il engendre et les séquelles qu’il entraine réduisant l’autonomie fonctionnelle des survivants [3-6]. En France, on observe 125 000 nouveaux cas chaque année [5, 7]. Cinquante mille décès annuels sont observés suite à un accident vasculaire cérébral. Chez les survivants, 25% présenteront des récidives dans les cinq années qui suivent [5]. Dans les pays en voie de développement, il constitue le premier motif de consultation dans le service de neurologie, la première cause de morbidité, la deuxième cause de démence, et la troisième cause de mortalité [5, 8].
RAPPELS THEORIQUES SUR LES ACCIDENTS VASCULAIRES CEREBRAUX
DEFINITIONS
Selon l’OMS, l’AVC se définit par l’apparition rapide des signes de déficit neurologique, présumée d’origine vasculaire [1, 2]. C’est le développement d’un épisode aigue de déficit neurologique secondaire à une hémorragie ou à un infarctus cérébral, de la moelle épinière ou de la rétine. L’AVC se regroupe en AVC ischémique (AVCI) et en AVC hémorragique (AVCH) .
AVC ischémique
Il s’agit de l’installation rapide des symptômes neurologiques qui vont régresser très rapidement ou persister la vie entière suite à une occlusion au niveau vasculaire. Si les symptômes régressent en moins de 24 heures, il s’agit d’un accident ischémique transitoire (AIT). Si la régression est plus lente, on parle d’infarctus cérébral ou AVC ischémique constitué .
AVC Hémorragique
Il peut s’agir d’une hémorragie cérébrale ou d’un AVC hémorragique méningée ou hémorragie sous-arachnoïdienne [1]. L’AVC hémorragique méningé est caractérisé par le développement rapide des signes de dysfonctionnement neurologique et/ou de maux de tête causée par de saignement dans l’espace sous arachnoïdien, présumé d’origine vasculaire [1]. L’AVC hémorragique cérébral est définit par le dysfonctionnement neurologique lié à une collection de sang à l’intérieur du parenchyme cérébral ou du système ventriculaire et qui est d’origine non traumatique .
CLASSIFICATION DE L’ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL
L’AVC se regroupe en AVC ischémique et en AVC hémorragique .
AVC ischémique
La classification de TOAST (Trial of Org 10172 in Acute Stroke Treatment) est utilisée pour catégoriser les sous-types d’AVC ischémique. Ceci permet de mieux identifier l’étiologie le plus probable, et de développer le traitement. Cette classification utilise des critères cliniques, des résultats des tests diagnostiques, des facteurs de risque cardio-vasculaires, et des résultats d’imagerie [16-18]. Selon cette classification, il y a 5 grands sous-types d’AVC ischémique :
– AVC par large athérosclérose de l’artère
– AVC par cardioembolisme
– AVC par occlusion de petite artère
– AVC d’autres causes rares
– AVC de cause indéterminée .
AVC Hémorragique
On distingue principalement les AVC hémorragiques cérébraux et les hémorragies sous arachnoïdiennes (HSA) .
EPIDEMIOLOGIE DES AVC
Fréquence des AVC
La fréquence de l’accident vasculaire cérébral est élevée [4, 5]. L’incidence ou le nombre de nouveaux cas observés par an augmente avec l’âge [19, 20]. Sa prévalence mondiale a été estimée à 30,7 millions en 2004, dont 12,6 millions de personnes survivent avec leur handicap [8]. Les derniers chiffres sortis en 2015 aux Etats-Unis font état d’une prévalence estimée à 6,6 millions d’américains supérieur à 20 ans atteints de la maladie entre 2009 et 2012 soit 2,6% de la population. L’incidence annuelle dans ce pays serait de 795000 nouveaux ou récurrents AVC chaque année [21]. En Afrique, la prévalence de l’AVC a été estimée à 317,3 pour 100 000 personnes [2]. Les AVC augmentent rapidement dans l’Europe de l’Est, de l’Asie centrale par rapport à l’Europe occidentale et les Etats Unies [22].
Entre 1970 et 2008, l’incidence des AVC dans les pays à haut revenu a chuté de 42%, passant de 163 à 94 pour 100 000 années- personnes. Tandis que dans les pays à faible revenu, l’incidence a augmenté de plus de 100% passant de 52 à 117 pour 100 000 années-personnes [14]. Pour Madagascar, à Antananarivo la prévalence de l’AVC est estimée à 103,1 pour 1000 pour la population hospitalisée [3].
Mortalité et coût de prise en charge liés à l’AVC
L’AVC reste associé à une mortalité élevée. Aux Etats-Unis, en 2011, une personne décédait d’un AVC toutes les 4 minutes et l’AVC représentait la quatrième cause de décès dans ce pays [21]. Le traitement de l’AVC est également associé à un coût élevé. Les dépenses financières de cette pathologie sont estimées jusqu’à 28,3 milliards de dollars aux Etats Unis [8]. En France, ces dépenses sont estimées jusqu’à 8,4 milliards d’euros en une année [23]. Dans une étude malgache, le taux de mortalité annuelle était de 42,14% chez les sujets présentant un AVC .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: RAPPELS
I- DEFINITIONS
II- CLASSIFICATION
III- EPIDEMIOLOGIE
III.1. Fréquence des AVC
III.2. Mortalité et coût de prise en charge liés à l’AVC
IV- FACTEURS DE RISQUE
IV.1. Les facteurs de risque modifiables
IV.2. Les facteurs de risques non modifiables
V- LES ETIOLOGIES
V.1. Les étiologies de l’AVC ischémique
V.2. Les étiologies de l’AVC hémorragique
VI- NEUROANATOMIE
VI.1. Anatomie du cerveau
VI.2. Anatomie vasculaire du cerveau
VII- PHYSIOPATHOLOGIE
VII.1. Le débit sanguin cérébral
VII.2. Les différents mécanismes de l’AVC ischémique
VII.3. Les mécanismes de l’AVC hémorragique
VIII- SYMPTOMATOLOGIE
VIII.1. Selon le territoire vasculaire touché
VIII.2. Selon la topographie de l’AVC hémorragique détermine par le scanner cérébral en urgence
IX- DIAGNOSTIC DE CERTITUDE
X- PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE DE L’AVC
DEUXIEME PARTIE: METHODES ET RESULTATS
I- METHODES
I.1. Objectif de l’étude
I.2. Cadre de l’étude
I.3. Sélection des patients
I.4. Echantillonnage et définition des cas et des témoins
I.5. Collecte des données
I.6. Paramètres étudiés
I.7. Indicateurs attendus
I.8. Saisie et nettoyage des données
I.9. Analyse des données
I.10. Considération éthique
I.11. Limite de l’étude
II- RESULTATS
TROISIEME PARTIE: DISCUSSIONS
I- Données épidemio-cliniques
II- Les facteurs prédictifs identifiés
II.1. L’âge et le genre
II.2. Les antécédents
II.3. Les paramètres généraux et signes d’examens à l’entrée
II.4. Les résultats des analyses biologiques
II.5. Les données des résultats du scanner cérébral
II.6. La survenue des complications
II.7. Effet de l’intubation orotrachéale
II.8. Effet d’une durée de séjour courte
III- Résumé de principales études portant sur les facteurs prédictifs de mortalité des AVC
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE