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Situation administrative et administration
De la période coloniale à nos jours, l’administration et la situation administrative de la commune de Vohémar furent très variées. Pendant la colonisation, Vohémar eut porté le titre juridique de la province et fut devenue chef-lieu de district. Il fut rattaché à la circonscription autonome de Majunga.
A partir de l’avènement de la 1ère République, il fut resté chef-lieu de district et rattaché de nouveau à la province de Diégo-Suarez. Le Sieur BETOTO Charles fut le premier administrateur Malagasy, nommé au poste du chef de district de Vohémar. Il fut succédé par JINORO Houlder.
Du mois d’Avril 1962 au Février 1964, la circonscription de la ville fut devenue la commune urbaine de plein exercice. Depuis la période de transition (1972), la commune existait donc déjà mais ce fut le chef de canton qui l’eut dirigée jusqu’en 1977.
De cette dernière jusqu’en 1991, elle est devenue le « Firaisana ». De 1992 à 1995, il est apparu une nouvelle appellation « délégation spéciale » à la place du « Firaisana ». Et finalement, à partir de l’année 1995 jusqu’à ce jour, Vohémar est redevenue une commune urbaine et qualifiée dans la deuxième catégorie.
Dans son organisation actuelle, la commune urbaine dispose de 32 personnels exécutants, 14 conseillers municipaux, un délégué administratif et 7 chefs de quartier.
La commune possède un plan d’urbanisation, mais il date de 1963, et devrait donc être réactualiser. La ville s’est dotée d’un Programme de Développement Local Urbain (PDLU) avec les trois autres chefs-lieux de district depuis 2003. Ce programme est mise en œuvre en partenariat avec Territoire et Développement, un ONG Malgache opérant dans le domaine de la gouvernance locale (T&D), et le Centre international de Développement et de Recherche (CIDR), ONG Française travaillant notamment dans le domaine du développement local également.
Le programme PDLU-SAVA contribue à l’amélioration des conditions de vie des populations dans la région SAVA, à l’instauration du mécanisme participatif des acteurs de la société civile à la définition des politiques locales et à la consolidation du rôle de la commune urbaine comme moteur du développement local. La commune et la société civile se concertent donc, et négocient la définition, la production et la gestion de biens et services de proximité et de qualité. Pour le cas de la commune de Vohémar, ce programme s’exécute en deux phases :
La phase de mise en place de la structure du programme entre 2003-2005: cela consiste à la mise en place des CDF et PDF. A partir de 2005 commence la phase de réalisation qui devrait normalement arriver à son terme en 2011. La continuation du programme après cette date dépendra ensuite du jugement des bailleurs de fond des réalisations car ils financent directement le programme.
Les principes du programme :
Le processus de facilitation apporté par le programme repose sur la conviction que le développement résulte de la capacité des multiples acteurs d’un territoire à se coordonner, à définir ensemble les orientations à poursuivre et à mettre en œuvre les moyens pour les atteindre (type de gestion intégrée).
L’animation du territoire est alors organisée autour d’un certain nombre de fonctions telles que la création d’espaces et d’instances de dialogue, de gouvernance, l’appui à la maîtrise d’ouvrage et d’œuvre et la gestion d’une information pertinente et partagée indissociable de la prise de décision. Le renforcement des compétences de l’ensemble des acteurs est central dans la perspective de renforcement des capacités pour agir.
Les acteurs du programme :
Le programme, co-piloté par les quatre Communes urbaines au sein du Comité d’orientation et de Suivi (Cos), développe une stratégie d’intervention à trois niveaux complémentaires et interdépendants.
Au niveau Fokontany, le Cos oriente le programme vers un accompagnement des leaders locaux à structurer autour d’un Comité de Développement du Fokontany (CDF), outil de concertation et d’animation à l’échelle du Fokontany, collaborant avec le Chef de Fokontany et dans le soutien au tissu associatif local et le renforcement de ses capacités.
Les Communes ont orienté le programme vers la fourniture d’un service d’accompagnement à la planification participative du développement et à sa réalisation par des actions d’appui-conseil à la maîtrise d’ouvrage communale, de renforcement des capacités de la Société Civiles, ainsi que par la mobilisation des ressources financières et l’amélioration de la gestion financière.
Au niveau régional, le programme soutient les Communes dans leurs ambitions intercommunales comme stratégie de développement à long terme des communes basée sur des regroupements de territoires.
La pratique de la gouvernance locale :
Il s’agit pour le programme d’articuler l’approche communautaire du développement au niveau Fokontany avec l’appui institutionnel au niveau communal pour permettre à la Commune de fournir les réponses adaptées aux besoins formulés par le niveau infra.
L’implication des CDF est l’élément déclencheur pour rapprocher Communes et société civile dans des phases de concertation et d’évaluation sur les engagements des parties (Atelier CDF-Communes-Comité de gestion), sur la mise en place de mécanismes de dialogue permanent (Comité Local de Développement des Fokontany mensuel) assurant un suivi des actions tant communales (Investissements, recettes, recouvrement) que communautaires ( travaux sociaux de Fokontany) et sur la définition de modalités de collaboration entre acteurs concernés (Atelier District-Communes-CDF-Comité de Fokontany).
Il est à noter que nombreux sont déjà les réalisations de ce programme depuis sa mise en place. Il a notamment beaucoup contribué à tous les travaux d’actualisation des données sur la commune mais également à l’inventaire des grands problèmes que la commune connait depuis tous ces années jusqu’aujourd’hui. (En Annexe 2 : Tableaux récapitulatifs des actions réalisées par le programme PDLU SAVA dans la commune urbaine de Vohémar
Le milieu Biophysique
Relief
La ville est implantée sur une vaste plaine côtière avec une altitude moyenne de 5 m mais des parties de deux quartiers (Andranomasikely I et II) se situent à un niveau inférieur au niveau de la mer et donc risquent l’inondation durant chaque saison de pluies. La pente est généralement de l’ordre de 2%, ce qui rend difficile l’évacuation des eaux usées. A cela s’ajoute une structure pédologique d’un sol à forte teneur arénicole (vers de terre) et sableuse, favorisant une infiltration facile des eaux pluviales, d’où la présence d’une nappe phréatique peu profonde surtout au niveau des fokontany bordant la mer.
A la sortie de la ville, vers la route menant à Sambava, l’altitude monte rapidement dû à la présence de nombreuses petites collines encerclant la ville du côté Ouest et Sud-Ouest.
Climat
La commune urbaine de Vohémar se trouve sur une zone côtière intertropicale.
Le climat est donc de type tropical chaud, caractérisé par l’abondance de pluie durant presque toute l’année mais elle varie quantitativement selon le mois.
De décembre à la fin du mois d’avril, une saison de forte pluie et tempérée. C’est la période pluvieuse ou « asara ». Du mois de mai au mois de juin, la saison intermédiaire, la pluie diminue quantitativement de même que la température. Vienne ensuite la saison sèche et froide ou « main-tany » allant du mois de juillet à novembre.
Les vents
Le vent du Sud-Est « varatraza » ou Alizé prédomine toute l’année avec une composante Nord au Sud suivant l’altitude. De Juin à Septembre, le vent du secteur Sud-Est, apporte une masse d’air humide qui, quand elle rencontre un massif suffisamment élevé, se refroidis par élévation de température, et provoque des précipitations sur le versant au vent.
L’océan Indien présente en toutes périodes de l’année une température de surface élevée (24°C), ce qui constitue une condition favorable à la formation des cyclones tropicaux. C’est durant la saison des pluies (Décembre-Mars) et de dépression atmosphérique qu’il y a des risques de cyclones et de dépression tropicales.
Hydrologie
La ville n’est parcourue par aucune rivière mais le marécage traverse une partie de la ville en bordant deux fokontany (Andranomasikely I et II). Il est limité au Sud par la Route nationale 5a construite sur une digue qui à un endroit comporte un petit barrage régule l’échange d’eau saumâtre et d’eau salée venant de la baie et aussi le niveau de l’eau à l’intérieur du marécage dont les rives sont parsemés de nombreuses habitations dans le fokontany Andranomasikely II.
Faune et Flore
Dans la ville, mise à part quelques pieds de cocotiers (Cocos nucifera), des manguiers, il n’existe pas de végétation remarquable. Toutefois, le fokontany de Tanambao est marqué par la présence de plusieurs plantations de cocotiers mais pas assez productifs car leur production couvre à peine la consommation locale.
Mangroves et rives (voir figure 4)
La mangrove constitue une formation spéciale halophile qui peuple les rivages sur des sols vaseux, hydromorphes et asphyxiques (Toffi, 1990). Elle s’étend du petit marecage à l’intérieur de la ville bordant les Fokontany (Andranomasikely II, Andranomasibe II et Amboronana) jusque vers le Nord de la baie dans le delta de la rivière Maintialaka ; et se localise surtout dans l’aire de balancement des marées du milieu estuarien.
Les espèces qui constituent le peuplement de ce milieu sont Rhizophora nucronata, Avicennia marina, Ceriops tagal, Sonneratia alba, Heritiera littoralis, Lumnitzera racemosa, Bruguiera gymnorrhiza. (Voir photos 3 et 4)
Vers la fin des années 1990, cette mangrove subissait encore d’énormes pressions venant de la population riveraine par leurs activités de charbonnage surtout car elle l’utilisait comme principal source de bois pour fabriquer du charbon qu’elle vendait sur le marché de la Vohémar. Mais depuis 2003, un transfert de gestion de cette mangrove pour le VOI du village de Maintialaka (riverain de la mangrove) dans la commune rurale d’Ampondra a été initié par une association environnementale dénommée IUDE ou Iharana Uni pour le développement et l’environnement en coopération avec SAGE pour le reboisement des parties dénudées de la mangrove et sa gestion (gardiennage) contre les potentiels méfaits qui pourraient être perpétrés par d’autres villageois. Et depuis, la mangrove se régénère normalement jusqu’à arriver à son stade actuel. (Voir photo 5) Photo 3: Sonneratia alba, l’espèce la plus dominante (cliché de l’auteur, 2010)
Photo 4: Ceriops tagal (cliché de l’auteur, 2010)
Photo 5: La mangrove à l’embouchure du marécage (cliché de l’auteur, 2010)
En outre, la commune dispose en s’ouvrant dans la baie des rives et des plages qui pourraient servir de lieux de villégiature, mais ils sont généralement salis et pollués par le non-respect des règles d’hygiènes par la population riveraine. Une digue longe également le rivage Nord-Est de la ville parcourant les deux Fokontany Andranomasibe 1 et 2 (Voir photos 6 et 7).
Photo 6: La plage au niveau des deux complexes hôteliers La Baie d’Iharana et Sol Y Mar (cliché de l’auteur, 2010)
Photo 7: Vue sur la plage dans le quartier Andranomasibe I (cliché de l’auteur, 2010)
Ressources marines
Ville côtière et disposant d’une anse très favorable à une diversité biologique marine, la commune possède une richesse faunistique marine remarquable mais l’exploitation abusive, la pollution grandissante, la pression de plus en plus forte sur la mangrove (nurserie des animaux marins) et le non-respect du calendrier de la pêche maritime menacent fortement ces ressources.
A l’entrée de la commune par la voie maritime, des récifs coralliens bordent le rivage à quelque distance de la côte mais ces récifs sont en péril à cause de la pression de pêche abusive que la population y exerce.
Terrain de reboisement
Seul terrain de reboisement de la ville se situe dans le village d’Antanambao ankirikirika, à 7km de la ville sur la RN5a en direction de Sambava, là où se situe la limite territoriale de la Commune Urbaine d’Iharana avec celle de sa voisine, la commune rurale Ampondra. Ce terrain est estimé à 100 Ha et la majorité des espèces qui y sont plantées sont des eucalyptus. Annuellement, des associations, des différents secteurs organisent des activités de reboisement sur ce lieu avec l’appui du service des Eaux et Forêt de la ville.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : LA COMMUNE URBAINE DE VOHEMAR, UN SITE POTENTIEL POUR LA MISE EN PLACE D’UNE GESTION HARMONISEE
A. La région SAVA
B. Le District de Vohémar
1. Caractéristiques géographiques
2. Secteurs Economiques
a. Agriculture
b. Elevage et ressources halieutiques
c. Forêt
d. Industrie
e. Artisanat
f. Produits miniers
g. Voies de communications
h. Approvisionnement en énergie
i. Tourisme
j. Santé
C. La Commune Urbaine de Vohémar
1. Présentation
a. Aperçu historique
b. Situation administrative et administration
2. Le milieu Biophysique
a. Relief
b. Climat
c. Les vents
d. Hydrologie
e. Faune et Flore
f. Mangroves et rives
g. Ressources marines
h. Terrain de reboisement
3. Le milieu humain et social
a. Population et démographie
b. Utilisation du sol
c. La santé
d. Les religions
4. Le milieu économique
a. Ressources économiques
b. Conclusion sur la ville de Vohémar
CHAPITRE II : LES FACTEURS POTENTIELS PORTANT ATTEINTE A L’ENVIRONNEMENT AU NIVEAU DE LA C.U DE VOHEMAR
A. La pollution urbaine
1. La problématique de l’assainissement
a. Rappel
b. Problématiques
c. Réseau existant
2. La problématique de l’occupation du sol
a. Rappel
b. Problématiques de l’occupation du sol
c. Typologie des quartiers
d. Gestion de l’occupation du sol
e. Evolution spatiale
f. Le cas du marché de la ville de Vohémar
3. La problématique de la gestion des déchets
a. Les types de déchets
b. Cas de la centrale thermique de la JIRAMA
c. Les bruits
d. Boue de curage
B. Les activités portuaires
1. Réception des navires
2. Activités de transport et manutention
3. Les activités de stockage
4. Autres activités
C. Les activités de pêche
1. Méthodes de pêche
2. Les problèmes liés à l’exploitation des ressources marines
CHAPITRE III : EVALUATION ENVIRONNEMENTALE ET SOCIO-ECONOMIQUE DES IMPACTS
A. Les sources d’impacts potentiels sur l’environnement de la commune de Vohémar et leurs conséquences
1. La pollution urbaine
a. La problématique de l’assainissement
b. La problématique de l’occupation du sol
c. Le cas de la Centrale thermique de JIRAMA
d. Le cas du marché de la ville de Vohémar
2. La pollution portuaire
3. La problématique liée à l’exploitation des ressources halieutiques :
B. Evaluation environnementale des impacts
1. L’intensité
2. La portée
3. La durée
4. L’importance
C. Plan de gestion environnementale
1. PGE vis-à-vis de la pollution urbaine
a. Problématique de l’assainissement
b. Problèmes d’occupation du sol
c. Cas de la JIRAMA
d. Cas du marché de la ville
2. Pollution portuaire
3. Problèmes liés à l’exploitation de ressources halieutiques
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE et WEBOGRAPHIE
ANNEXES
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