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Contexte général :
L’élevage de canards PAG est encore considéré comme une pratique ancestrale malgré les efforts déployés par les différents intervenants du monde de l’élevage sur le plan technique. Ainsi dans cette section seront présentés l’historique, les acteurs et l’organisation de la filière.
Historique :
– La notion de gavage a été introduite vers le début des années 60 à Madagascar, notamment dans la région de Behenjy, tandis que la production de foie gras n’a commencé que vers 1968, initié par les amateurs de foie gras.
– Vers les années 1980, La société BONGOU a commencé à transformer les foies gras de Behenjy en vue d’une exportation vers la France.
– A partir de l’année 1990, deux sociétés telles que FGM « Foie gras de Madagascar » et BEKA « Bernede Canard » ont été créées et se sont installées à Antananarivo, elles avaient comme activité principale la production de foie gras qui étaient destinés exclusivement à l’exportation. FGM a mis en place des canards de barbarie dans la région de Fianarantsoa et dans la région d’Antananarivo pour la production de canetons mulards. A son tour, BEKA qui s’est installée à Ivato importaient de canetons mulards en provenance de la France dont les foies gras issus desquels étaient exportés. A l’époque, l’estimation du volume exporté était de 28 tonnes par an.
En plus de son activité exportatrice, elle a fait en même temps des vulgarisations et des encadrements techniques du gavage des éleveurs aux alentours d’Ivato.
– En 1996, les deux sociétés ont cessées leurs activités suite à des problèmes financiers. La situation était donc devenues difficiles pour toute la filière car les débouchés locaux sont restreints.
– En 1997, la mise en vigueur par l’Union Européenne de l’embargo sur les produits carnés venant de Madagascar dont le foie gras et la viande de canard a énormément Perspectives d’appui à la redynamisation de la production de foie gras à Behenjy bouleversé la filière. Des séminaires, ateliers se sont organisés pour essayer de résoudre le problème mais malheureusement, la situation reste la même jusqu’à ce jour.
– En 2000, avec l’aide de la Maison du Petit Elevage, un abattoir de canard a été construit à Behenjy dans le but d’assurer un minimum d’hygiène de produits, et d’aide aux gaveurs afin qu’ils ne s’occupent plus de la recherche de débouchés et des problèmes de transport des produits.
« L’embargo est toujours en vigueur, le problème se pose donc au niveau de l’exportation du foie gras et des viandes vers les pays de l’U.E »
Les acteurs de la filière :
les producteurs de PAG :
L’estimation des canards prêt à gaver se chiffre actuellement à 120.000 têtes dont 80% se trouvent dans la région de Fianarantsoa. Ceci a été dû principalement à la présence permanente de la société FGM qui a su vulgariser la production de canards PAG dans la région. Il s’agit ici de canards mulards inversés, obtenus à partir d’un croisement entre une cane barbarie et un canard commun. Ce type de croisement ne permet pas d’obtenir des canards mulards de grand gabarit favorable au gavage.
Actuellement, certains producteurs de PAG dans la région d’Antananarivo commencent à adopter le croisement normal (Barbarie mâle croisé avec une cane commune), ce type de croisement est parmi les meilleurs pour obtenir des canards mulards aptes au gavage, mais difficile à réaliser techniquement.
En résumé, l’élevage de PAG est dominé par la région de Fianarantsoa (croisement inversé) en grande partie et celle d’Antananarivo.
Les gaveurs :
Les gaveurs se trouvent en majeur partie dans la province d’Antananarivo, plus précisément dans la région de Behenjy et d’Ivato. A Behenjy, le gavage est une tradition, plus de 800 familles ont pratiqué le gavage dans cette région mais actuellement, le nombre de gaveurs a diminué jusqu’à 350 personnes.
Par contre, l’activité de gavage n’a débuté que très récemment à Ivato, suite à la vulgarisation de la société BEKA. Presque 90% des gaveurs d’Ivato venaient de la province de Fianarantsoa.
Les Abatteurs / transformateurs :
Il existe deux types d’abattage :
– Abattage à la ferme
– Abattage dans les unités de transformation.
Ce dernier type d’abattage intègre donc dans un même lieu l’abattage des canards et la transformation des produits issus des canards. C’est le cas par exemple de la société BONGOU qui a une salle d’abattage et une unité de transformation dans un même endroit. Les produits issus des abattages à la ferme sont surtout destinés aux grands restaurants et au secteur informel.
La construction de l’abattoir de Behenjy (GANASOA s.a.r.l) visent à préserver un minimum de norme sanitaire et d’hygiène pour les gaveurs (réduire le nombre d’abattage à la ferme), ainsi qu’à habituer les gaveurs à se préoccuper essentiellement de leur activité principale qui est le gavage, mais suite à des conflits internes à cette société, les gaveurs préfèrent abattre leurs canards chez eux plutôt que d’aller chez GANASOA s.a.r.l.
Il existe 04 catégories d’opérateurs transformateurs des produits issus des canards gras :
Tableau 3 : Les différents types de transformateurs
Organisation de la filière :
L’activité de gavage est une activité instable, pour le moment, elle dépend essentiellement de la disponibilité des canards prêts à gaver qui à son tour dépend de la disponibilité des rizières pour la reproduction. Le tableau suivant montre les différentes saisons des activités jusqu’à la vente de foie gras.
Il est à préciser que toutes ces activités sont possibles pendant toute l’année, la tableau ci-dessus décrit seulement le calendrier des hautes saisons.
Le mois d’octobre à décembre est la période favorable pour la reproduction des canards, ils ne seront prêts à être gavés qu’après quatre à cinq mois, vers le mois d’Avril.
Il n’existe pas réellement des « contrats » entre les différents acteurs de la filière : entre vendeurs de PAG / gaveurs, entre gaveurs / tranformateurs, de telle sorte que l’approvisionnement n’est pas régulier et planifié.
En amont de la production par exemple, l’approvisionnement en PAG se fait par des collecteurs entre les éleveurs et les gaveurs, ceci entraîne un surcoût de l’achat de PAG.
Les achats directs entre éleveurs et gaveurs sont rares, ils ne se connaissent même pas.
En aval de la production, très souvent les transformateurs choisissent des gaveurs fixes pour l’achat des foies gras ou de viandes. Le prix d’achat est planifié en fonction des périodes de production, il existe aussi une planification des volumes.
Processus de production :
L’origine des canards mulards ainsi que leur mode d’élevage ont des facteurs importants pour l’obtention de foie gras de bonne qualité. Cette section porte essentiellement sur les aspects techniques de la filière, en l’occurrence le processus de production des canards prêts à gaver et le processus de gavage et d’abattage.
Le processus de production de PAG :
Les canards prêts à gaver sont des canards issus de deux types de croisement. A Madagascar, le croisement le plus pratiqué est le croisement inversé (dans la région de Fianarantsoa surtout) : Canard commun x Cane de Barbarie
Ceci est plus facile à réaliser car les canes de Barbarie couvent leurs œufs (mais moins productif).
Par contre, le croisement dit Normal :
Canard de barbarie x Cane commune
permet d’obtenir des performants canetons ayant une vitesse de croissance rapide et de gros gabarit aptes au gavage, la conduite en bande est réalisable. L’inconvénient de ce type de croisement est que les canes communes ne couvent pas et il faut utiliser des couveuses artificielles ou des dindes.
Le tableau ci-après illustre les différentes races des canards existants à Madagascar :
Le processus de production de foie gras :
Conditions de réussite du gavage :
L’activité de gavage est considérée comme une opération délicate, elle devrait respecter quelques principes. Le non respect de ces principes pouvant être néfaste au gaveur :
– Disposer d’un canard en bon état : vacciné, ne dépassant pas 6 mois d’âge, en parfaite santé (Plumage brillant, pattes solides, queue non tombante,… )
– S’approvisionner de bons aliments (le maïs) : Le maïs doit se présenter sous forme de maïs grain, rond pour que l’œsophage ne se blesse pas, et à calibre homogène.
– Se doter d’un bon local de gavage : assurer aux animaux un maximum de confort (pour réduire le stress) et procurer aux gaveurs des conditions de travail satisfaisantes.
– Disposer d’un bon gaveur : être calme et patient, ponctuel pour toute les opérations quotidiennes, savoir s’adapter à l’animal pour le potentialiser au maximum.
Le Pré-gavage :
Le processus de production de foie gras se divise normalement en deux étapes bien distinctes : Le pré-gavage et le gavage proprement dit.
L’objectif du pré-gavage est d’habituer les canards à la surconsommation afin d’être apte à digérer une grande quantité d’aliments pendant la période de gavage. Cette étape dure 5 à 10 jours, elle n’est pas obligatoire mais son pratique dépend de l’habitude et de l’expérience des gaveurs.
Le gavage :
L’objectif du gavage est de provoquer un développement et un engraissement du foie par une forte suralimentation de l’animal. Un canard gavé peut avoir un foie dont le poids est multiplié par 5 à 6 fois par rapport à son poids normal (Les appellations « canards gras » et « foie gras » sont réservées à des animaux dont le poids du foie dépasse les 300 grammes).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Partie I – CONTEXTE GLOBAL DU DOMAINE DE L’ETUDE
Chapitre 1.1 – L’Aviculture à Madagascar
1.1.1 – Importance de l’élevage avicole
1.1.2 – Les différents types d’élevage avicole
1.1.2.1 – L’élevage traditionnel
1.1.2.2 – L’élevage artisanal
1.1.2.3 – L’élevage semi-intensif et intensif
Chapitre 1.2 – La Filière Foie gras Malagasy
1.2.1 – L’importance de la filière
1.2.2 – Contexte général
1.2.2.1 – Historique
1.2.2.2 – Les acteurs de la filière
1.2.2.3 – L’organisation de la filière
1.2.3 – Le Processus de production
1.2.3.1 – Le processus de production de PAG
1.2.3.2 – Le processus de production de foie gras
a) – Les conditions de réussite du gavage
b) – Le pré-gavage
c) – Le gavage proprement dit
d) – L’abattage
Partie II – ANALYSE DE L’EXISTANT
Chapitre 2.1 – Présentation du milieu d’étude
2.1.1 – Localisation
2.1.2 – Cadre administratif
2.1.3 – Environnement géographique
2.1.4 – Environnement démographique
2.1.5 – Environnement économique
2.1.6 – Accessibilité
Chapitre 2.2 – Méthodologie adoptée
2.2.1 – Les enquêtes sur terrain
2.2.1.1 – Les étapes de l’enquête
2.2.1.2 – Echantillonnage et déroulement
2.2.1.3 – Les limites de l’enquête
2.2.2 – Analyse des résultats
2.2.2.1 – Mise en place d’un cadre logique
2.2.2.2 – Analyse économique
Chapitre 2.3 – Les facteurs limitants du développement de la production de foie gras
2.3.1 – L’organisation de la filière
2.3.1.1 – Problèmes liés à l’approvisionnement en prêt à gaver
2.3.1.2 – Problèmes liés au gavage
2.3.1.3 – Problèmes liés à la commercialisation
2.3.2 – Les contraintes liées aux actions de développement
2.3.2.1 – Les contraintes relationnelles
2.3.2.2 – Insuffisance d’encadrement technique
2.3.2.3 – Insuffisance des services financiers offerts
Partie III – PERSPECTIVES D’APPUI A LA REDYNAMISATION
Chapitre 3.1 – Au niveau de l’approvisionnement et de la production de PAG
3.1.1 – Propositions techniques
3.1.2 – Propositions d’organisation
Chapitre 3.2 – Au niveau du gavage et de la commercialisation
3.2.1 – Propositions techniques
3.2.2 – Propositions d’organisation
3.2.3 – Propositions commerciales
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
LEXIQUE
LISTE DES TABLEAUX
ANNEXES
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