Les facteurs épidémiologiques qui favorisent les bilharzies

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REPARTITION GEOGRAPHIQUE DES ESPECES DE SCHISTOSOMES HUMAINS

Dans le Monde

En 1972 : WRIGHT estimait que le nombre de personnes atteintes de cette maladie est de 124 906 000 et que le nombre d’individus exposés est de 522 470 000. Et on estimait qu’il y a 91 200 310 Bilharziens en Afrique. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) considère que 500 à 600 millions de personnes sont exposées aux risques bilharziens. 200 millions sont atteints et 500 000 de personnes décèdent chaque année.

Bilharziose à Schistosoma mansoni

Atteint environ 60 millions d’individus dans le monde.
– En Afrique, il se trouve en :
* Egypte ;
* Afrique de l’Est et du Sud ;
* Afrique de l’Ouest ;
* Afrique tropicale.
– En Amérique :
* Amérique latine ;
* Brésil ;
* Venezuela ;
* Antilles.
– En Asie :
* Inde.
– A Madagascar.
Les foyers de Bilharziose à Schistosoma mansoni sont dispersés et le pourcentage des sujets atteints ne dépasse guère 20à 30 % de la population du foyer.

Bilharziose à Schistosoma haematobium

– En Afrique, elle atteint une centaine de millions de personnes. Les principales zones d’endémie sont :
* la vallée du Nil (Egypte) où elle est une véritable maladie des sables. Le taux d’infestation est de 40% ;
* l’Afrique inter tropicale : Soudan, Sénégal, Angola, Mozambique ;
* l’Afrique de l’Ouest et du sud, du côte Oriental ;
* au Magreb : Tunisie, Algérie, Maroc ;
* La Réunion – Maurice – Madagascar.
– Au moyen-Orient : Arabie, Irak, Iran, Yemen.
– En Inde et au Proche Orient.

Bilharziose à Schistosoma intercalatum

Elle est uniquement Africaine :
– Gabon
– Zaïre
– Congo
– Angola
– Cameroun
– Centr e Afrique.

Bilharziose à Schistosoma japonicum

Elle atteint plus de 100 millions de personnes.
Elle a disparu du Japon mais reste l’espèce caractéristique des pays d’Extrême-Orient : Japon – Thaïlande – Chine –Indon ésie – Philippines.

Bilharziose à Schistosoma mekongi

Elle se trouve dans :
– l’Asie du Sud-Est ;
– au bassin du Mekong ;
– dans le grand fleuve du Viêt-nam.
Cette répartition géographique n’est que très schématique car la Bilharziose a toujours tendance à s’étendre vers les pays jusque là indemnes.

A Madagascar 

En 1977, D. COULANGES estimait que la Bilharziose atteint près de 200 000 habitants à Madagascar et 17 % de la popula tion y sont exposés.
Actuellement, on estime près de 350 000 à 400 000 habitants le nombre des malades. Cette maladie intéresse les 2/3 de la population malagasy. La Bilharziose présente alors un de problèmes les plus importantsen épidémiologie à Madagascar. Les deux espèces qui existent à Madagascar : Schistosoma Haematobium et Schistosoma mansoni se répartissent dans deux territoires bien séparés.

Bilharziose à Schistosoma mansoni

Il occupe le territoire des haut-plateaux, partie est et Sud-Est de l’Ile :
– Toamasina : dans la partie Nord au Sud, Anosy-BeAnala, Vatomandry, Marolambo, Mananara Nord ;
– Antananarivo : dans la région de Vakinankaratra. Ampefy où le taux d’infestation atteint 20% ;
– Fianarantsoa : la Bilharziose sévit presque partout ;
– Mahajanga : dans la région de Tsimihety ;
– Antsiranna : Vohémar, Andapa, Nosy-Be Ambanja ;
– Tuléar : Sakaraha – Ampanihy.

Bilharziose à Schistosoma haematobium

Il occupe le territoire Ouest et Nord-Ouest de l’Ile :
– Mahajanga : presque partout avec 40%d’infestation ;
– Tuléar : Morombe, Miandrivazo, Morondava ;
– Fianarantsoa : Ambalavao, Ihosy, Midongy du Sud.
Ces deux espèces coexistent dans la région de Tuléar Nord, dans la région Ouest de Fianarantsoa et dans l’Est de Mahajanga.

EPIDEMIOLOGIE 

L’agent infectieux

Classifications

Il existe différentes classifications selon les auteurs.
Selon la classification zoologique :
– Embranchement des Plathelminthes : à cause de leu r forme plate ;
– les Trématodes : ce sont les endoparasites à corps non segmenté ;
– les Distomiens : vers adultes possédant deux ventouses (buccale et ventrale). Ils ont pour hôte les mollusques, compre nant les Douves et les Bilharzies.
– les Strigeatidae : adultes avec des sexes séparés, vivant dans les vaisseaux sanguins de l’hôte définitif ;
– Schistosoma : vers plat mais replié sur lui-même munie d’une ortes de gouttière donnant l’impression que le corps du vers est fendu surtout sa longueur.

Les vers adultes

Ce sont des vers plats, présentant tous les caractères communs des Trématodes :
– pourvus de deux ventouses :
* Orale : située à l’extrémité antérieure du coupuiq s’ouvre dans l’œsophage pour la succion du sang de l’hôte ;
* Ventrale : Organe de fixation sur la paroi du système
vasculaire.
– un corps non segmenté ;
– ayant un tube digestif incomplet (caecum sans anus) ;
– un caecum bifurqué, mais à la partie postérieure du parasite, les deux branches se réunissent en une seule branche terminale ;
– Trématodes à sexes séparés (différant des douvesqui sont des hermaphrodites) ;
– ce sont des parasites des endothéliums vasculaire.
Leur localisation se situe dans le système porte où ils sont isolés, mais le plus souvent accouplés. Cet accouplement peut durer pendant toute leur vie (20 à 30ans). L’accouplement a lieu en général dans le foie, puisle couple va migrer vers le plexus veineux du petit bassin où la ponte a lieu.

Le vers mâle

Long de 6 à 20 mm suivant l’espèce et large de 1mm. Leur tiers antérieur est cylindrique portant les deux ventouses. Le reste du corps est aplati, dont les bords latéraux se replient ventralement pour délimiter lecanal gynécophore où se loge la femelle.
La surface du corps montre des papilles hérissées ’épinesd de consistance molle et les téguments sont couverts d’épines ou tubercules.

La femelle

Elle est longue de 7 à 25 mm et large de 0,2 mm. Sa morphologie est cylindrique, filiforme à surface lisse. L’orifice de ponte est s itué à la partie antérieure du corps. La femelle se loge dans le canal gynécophore du mâle pendant l’accouplement tout en laissant libre les deux extrémités.
Le mâle et la femelle ont une surface segmentaire r ecouvertent de protubérance. Il existe en moyenne une dizaine de couples chez un hôte définitif. Le mâle et la femelle restent accouplés en permanence et vivent dans la lumière vasculaire de prédilection de chaque type de bilharzioses.

Les œufs

Ils permettent d’identifier les différentes espècesde schistosomes. Ces œufs peuvent être observés par deux types d’examens :
– examen histologique : au niveau du foie, de la muqueuse intestinale, du rectum : pour les Schistoma mansoni, dans la vessie et les organes génitaux pour Schistosoma haematobium ;
– examen microscopique dans les selles pour les Schistosoma mansoni et dans les urines pour les Schistosoma haématobium.

Les caractères communs des œufs

Les œufs renferment tout un embryon cilié vivant. C ertains œufs sont pondus dans la lumière vasculaire et vont forcer l’endothélium pour traverser la paroi vasculaire, provoquant ainsi le saignement, puis traversant la paroi des organes creux pour être éliminé à l’extérieur avec les excrétât (selles, urines).
La plupart des œufs ne vont pas tous migrer vers la lumière des organes creux, mais restent emprisonnés dans l’épaisseur de l’organe. Ce dernier subit une réaction inflammatoire et devient un granulome bilharzien à éosinophiles et hystiocytes à l’origine de complication durant les schistosomiases plus graves.

La découverte du cycle

C’est vers les années 1905 à 1915, grâce aux travau x de plusieurs Médecins Japonais que ce cycle fut établi.
– première étape : l’observation des œufs à partir des selles de bilharziens mises dans l’eau montre que chaque œuf donne naissa nce à une larve ciliée appelée “ Miracidium ” qui vit pendant 24 h à l’éta t libre mais incapable de donner la maladie, c’est la forme non infestante ;
– deuxième étape : l’observation de prélèvements d’eau infestée capable de donner la maladie à une souris saine, permet d’i dentifier dans cette eau la présence d’une forme larvaire appelée “ cercaire ” ; la forme infestante.
– en conclusion : la transformation de la larve ciliée ou miracidium (non infestante) en une larve cercaire (infestante) a besoin d’un hôte intermédiaire qui est un gastéropode d’eau douce.

Les différents stades intermédiaires du cycle

Les œufs de schistosomes passent au cours de leur d éveloppement par divers stades larvaires avant de devenir des vers adultes.

Dans l’eau douce

L’hôte intermédiaire est le mollusque.

Micracidium et son hôte intermédiaire

Les œufs doivent tomber dans l’eau douce et vont éc lore si les conditions favorables sont réunies telles que :
– la température entre 25°C et 33°C ;
– l’ensoleillement ;
– le pH neutre ;
– une eau stagnante avec léger courant.
Ces œufs libèrent la première forme larvaire “ larv e ciliée ” ou “ larve miracidium ”, large de 150 mµ et long de 90 mm. C’e st un élément pluricellulaire avec des ébauches d’organes excréteurs digestifs. Cettelarve va nager à la recherche de son hôte intermédiaire spécifique qui est le mollusqued’eau douce, avant 24 h, sinon la larve meurt.
Ces mollusques sont spécifiques pour chaque larve :
– pour le Schistosoma mansoni : c’est le “ planorbe ” du genre
“ biomphalaria ” petit mollusque aplati, présentant une coquille discoïde, sans opercule, de taille variable. A Madagascar, c’est le Biomphalaria pfeifferi ;
– pour le Schistosoma haematobium : c’est le bulin du genre “ Bulinus ”, mollusque a coquille globuleuse ayant une ouverture fénestrée sans opercule. A Madagascar, on trouve le Bulinus truncatus, Bulinus globosus, Bulinus africanus
et Bulinus abtusispira ;
– pour le Schistosoma japonicum : c’est l’oncomélania ; mollusque globuleux operculé semi-terrestre, vivant sur les berges des fossés, des rizières, s’enfonçant dans le sol lors de sécheresse;
– pour le Schistosoma intercalatum : c’est le bulin.
Pour les mollusques du genre Bulinus et Biomphalaria, leurs gîtes préférentiels sont les eaux stagnantes ou faiblement courantes, peu profondes et ombragées.
Ils vivent à une température entre 25 et 30°C, à 20 ou 30 cm de profondeur sur les tiges des plantes, des feuilles mortes ou dans la boue au fond.

Le sporocyste

Le miracidium, attiré par chimiotactisme, pénètre ua niveau des tentacules des mollusques au bout de 10 minutes. Dans l’organisme du mollusque la larve passe successivement par des stades de sporocystes :
– Sporocyste I : contenant les cellules germinales ou cellules embryonnaires qui se multiplient par mitose donnant des Sporocystes II vers le 5ème ou 6ème jour ;
– Sporocystes II migrent dans l’hépatopancréas du mollusque vers le 20ème jour. La multiplication des Sporocystes II donne naissance aux cercaires qui ème seront libérées vers le 30 jour.
La durée totale du cycle chez le mollusque varie entre 21 et 30 jours. A une température de 28°C, le mollusque se déparasite spontanément et il meurt à 33°C. Un mollusque peut libérer jusqu’à 5 000 furcocercaires par jour.

La cercaire

Les cercaires émergent du mollusque hôte intermédiaire par un mécanisme de photo introduction aux heures chaudes de la journée: 10 h à 16 h. La cercaire, larve à queue bifide (d’où le nom de furcocercaire), long de 500 mµ présentant deux ventouses. Sa tête présente en avant du pharynx une couronne ’épinesd de consistance rigide, permettent la perforation de la peau de l’hôte définitif. La cercaire possède en plus des glandes sécrétant une enzyme protéolytique qui facilite la pénétration à travers la peau. La durée de vie dans l’eau à l’état libre est de 24 h.

Dans l’organisme humain

L’infestation de l’homme s’effectue lors des bains dans l’eau douce contaminée par les mollusques. Les furcocercaires sont attirés par le tissu humain par un chimiotactisme positif.
Les furcocercaires se fixent sur l’épiderme grâce à leurs ventouses antérieures, et pénètrent par voie transcutannée en perdant leurs pinesé au niveau de la couche cornéenne de l’épiderme, la pénétration se fait pardouble action.
Une action mécanique et une action chimique par sécrétation d’une enzyme lytique. La pénétration est complète en 10 mn.
Après 24 h de la pénétration transcutanée, les furco ercaires deviennent de petits schistosomes portant le nom de “ Schistosomules ”. Ces Schistomules jeunes traversent la couche de Malphighi suivant un trajet oblique, lysant les cellules épidermiques et atteignent le derme conjonctif. De là, pénètrent dans les petits vaisseaux lymphatiques ou dans les vésicules pour emprunter la circulation sanguine ou lymphatique vers le cœur, puis dans le foie où ils deviennent adultes, puis dans les poumons où ils y restent pendant 8 jours. Après, ils reviennent dans le foie où ils deviennent adultes vers le 2ème mois. Cette phase migratoire dure 10 à 21 jours.
Les schistosomes adultes arrivent à maturité sexuelle vers la 3ème semaine. Le premier accouplement s’effectue dans le foie, puis le couple de schistosomes se déplace à contre-courant vers les lieux de ponte par la veine porte, puis la veine mésentérique, la veine hémorroïdaire supérieure et enfin vers le plexus hémorroïdal ceci pour les Schistosoma mansoni, intercalatum et japonicum.
Tandis que pour le Schistosoma hoematobium, le couple emprunte les différentes anastomoses et s’arrête au niveau du plexus vésical.
Arrivée dans les vaisseaux des plexus, la femelle quitte le mâle pour s’engager selon un tactisme particulier pour chaque espèce dans leur territoire de prédilection.
La durée de vie des schistosomes chez l’homme a étéestimée de 2 à 18 années, et même environ 20 ans pour certains auteurs.
Les œufs pondus peuvent avoir trois destinées :
– soit, ils traversent la muqueuse et tombent dans la lumière de l’organe creux (vessie et intestin), et seront éliminés avecles excréta ;
– soit, ils sont bloqués dans l’épaisseur des tissu et restent toujours vivants pendants 25 jours et déterminent la formation de granulome bilharzien ;
– soit enfin, ils sont emportés passivement par lecourant veineux et vont s’emboliser dans les veinules portes intrahépatiques, dans les poumons et dans les autres organes pour former également des granulomes.

Les facteurs épidémiologiques qui favorisentles bilharzies 

– professions : certaines personnes de par leur profession multiplient le risque de contamination tels que : les pêcheurs, les cultivateurs, les riziculteurs, les ouvriers entretenant les canaux d’irrigation ;
– le sexe : les hommes sont plus atteints que les femmes ;
– l’âge : les enfants sont beaucoup plus souvent to uchés que les adultes ;
– condition socio-économique : les pays sous-développés par absence d’hygiène fécale et urinaire favorisant l’endémie ilharzienneb. L’extension des cultures irriguées par les grands lacs, les barrages hydroélectriques multiplient les gîtes à mollusques.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA BILHARZIOSE
I. Définition
II. Historique
II.1. Dans le Monde
II.2. A Madagascar
III. Répartition géographique des espèces de schistosomes humains
III.1. Dans le Monde
III.2. A Madagascar
IV. Epidémiologie
IV.1. L’agent infectieux
IV.2. Le cycle évolutif des Schistosomes
IV.3. Les facteurs épidémiologiques qui favorisent les bilharzies
V. Physiopathologie
V.1. Les vers adultes
V.2. Les œufs
V.3. Les dépôts immuns complexes
V.4. Les lésions dues aux Schistosoma
VI. Rappels diagnostics
VI.1. Symptomatologie clinique
VI.2. Complications
VI.3. Les méthodes de diagnostic biologique
VII. Traitement
VII.1. Traitement Médical
VII.2. Traitement chirurgical
VIII. Prophylaxie
VIII.1. Protection collective
VIII.2. Protection individuelle
DEUXIEME PARTIE : NOTRE ETUDE PROPREMENT DITE
I. Le district sanitaire d’AMBALAVAO
I.1 Situation géographique du District d’Ambalavao
I.2. Géographie humaine
I.3 Le CHD 1 d’Ambalavao
I.4 Histoire de la bilharziose à Ambalavao
II. Objectif
III. Méthodologie
III.1. Cadre d’étude
III.2. Type d’étude
III.3. Période et durée d’étude
III.4. Population cible
III.5. Mode d’échantillonnage
III.6. Taille de l’échantillon et critères d’inclusion et d’exclusion
III.7. Mode de collecte des données
III.8. Mode de traitement et de saisie des données
III.9. Les variables étudiées
III.10. Limites de l’étude
IV. Les résultats
IV.1. Présentation de l’échantillon
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET SUGGESTIONS
I. Les moyens de lutte
I.1. Les moyens personnels
I.2. Les moyens matériels
I.3. Les moyens financiers
I.4. Un programme de lutte efficace et durable
II. L’information-Education-Communication en matière de la bilharziose (I.E.C)
III. La lutte contre les mollusques
IV. Le dépistage et le traitement systématique des malades
V. Surveillance épidémiologique
CONCLUSION

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