Les facteurs déterminants de la pratique en collaboration interprofessionnelle

Les facteurs déterminants de la pratique en collaboration interprofessionnelle

État de la question

Afin de contextualiser ce travail, il semble important de faire un bref historique de la question. La notion de collaboration interprofessionnelle est très présente dans le domaine de la santé et de nombreuses recherches ont été effectuées. Les premières notions de collaboration interprofessionnelle dans ce domaine sont antérieures à 1900. En effet, il existe des rapports 6 établis par un psychiatre américain, le Dr Witt Baldwin, faisant état d’hôpitaux en Inde dans lesquels des équipes composées tant de médecins, d’infirmières et d’auxiliaires étaient envoyées. De plus, un autre article paru en 1915 faisait état d’équipes qui se voyaient agrémentées d’un éducateur et d’un travailleur social. Il faut attendre la Deuxième Guerre mondiale pour que l’efficacité des équipes multidisciplinaires soit démontrée. C’est suite à ces succès que l’Université de la Colombie-Britannique au Canada a commencé en 1969 à offrir des cours facultatifs en pratique interprofessionnelle dans le cadre de son programme en science de la santé. De manière plus récente, d’autres universités canadiennes comme celle de Toronto ont mis en place des infrastructures afin de faire la promotion et de favoriser le développement de la formation interprofessionnelle en santé interprofessionnelle. Bien que ces considérations soient toutes issues du domaine de la santé, il est possible de constater qu’elles ont également influencé le domaine de l’enseignement. En effet, les recherches effectuées dans le domaine renvoient toutes aux recherches liées à la médecine et les professions qui en découlent. Les sciences infirmières ont donc plus l’habitude de cette collaboration et les différences hiérarchiques sont gommées (Solomon, 2010). Pour s’ancrer dans le présent, il est possible de se rattacher au référentiel de compétence pour la formation des enseignants. En effet, chaque HEP a établi un référentiel qui lui est propre afin de mettre en mots l’intelligence professionnelle relative au métier. Il est intéressant de souligner que Philippe Perrenoud avec son texte « De nouvelles compétences pour enseigner à l’école primaire » datant de 1997 avait un côté précurseur. Dans le référentiel de la HEP-BEJUNE datant de 2011, il est possible de lire que le deuxième niveau de compétences renvoie au fait d’œuvrer avec les autres acteurs du système. De ce fait, il est possible de constater que les considérations liées aux recherches de la santé ont un champ voisin au monde enseignant et que la notion de collaboration est actuelle et centrale dans la formation des futurs enseignants.

Champs théoriques et concepts

Afin d’ancrer cette recherche dans une dynamique scientifique, il semble important de définir un certain nombre de termes et/ou de concepts. Le champ sémantique du « travail ensemble » est riche. C’est pourquoi je distinguerai trois termes qui sont coordonner, collaborer et coopérer. Selon Royer (1994), la coordination peut s’effectuer sur le plan de l’action commune et sur le plan de la représentation globale. L’action commune correspond au fait de coordonner les actions individuelles alors que la représentation globale correspond au fait de coordonner des perceptions individuelles (Royer, 1994, cité par Marcel et al. 2007, p. 11). Comme le souligne Sparti (2016), le fait de coordonner les actions individuelles revient donc à agencer les actions de chacun des opérateurs impliqués dans un certain ordre afin d’atteindre le but 7 final de façon efficace. Cela sous- entend également une adaptation réciproque des acteurs et de leurs actions à celles des autres (Soubie et Kacem, 1994). Au vu de ces différentes définitions, il est possible de dire que la coordination du travail dans le monde enseignant a toujours existé, mais concerne presque exclusivement les tâches administratives. La collaboration est souvent utilisée à tout-va et il est donc important d’apporter des précisions. Lorsque l’on parle de collaboration, on parle également d’interdépendance. L’interdépendance intervient lorsqu’il y a partage d’un espace et d’un temps de travail, mais également lorsqu’il y a un échange de ressources. En ce sens, il y a collaboration dès que des formes de coordination administrative et pédagogique appellent à dépasser la simple cohabitation entre enseignants (Marcel et al., 2007, p.9). C’est à partir de là que les enseignants vont communiquer et travailler ensemble afin de développer des pratiques d’entraide et de facilitation dans un but à objectif commun. Cependant, pour que les pratiques collaboratives engagent l’enseignant au niveau de pratiques collectives, une étape doit encore être franchie : celle de la coopération (Marcel et al., p.9). Le terme de coopération renvoie aux situations professionnelles pour lesquelles les acteurs sont mutuellement dépendants dans leur travail et pour qui il est nécessaire d’agir ensemble et donc de partager un espace de travail (Marcel et al., pp.10-11). En d’autres termes, dès que des enseignants agissent en commun dans leur pratique afin de fournir des éléments de réponses à une situation ainsi qu’à des objectifs qu’ils se sont fixés, on peut alors parler de coopération. Pour donner une précision quant aux trois termes définis précédemment, il est possible de dire que même si des acteurs évoluent en équipe cela ne signifie pas que la tâche soit effectuée en collaboration. En effet, il arrive que des professionnels d’orientations différentes se voient répartir les tâches en fonction de leur expertise professionnelle et donc leur travail se limite dans ce cas à la coordination et au partage d’informations.

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Table des matières

INTRODUCTIONCHAPITRE
1. PROBLEMATIQUE
1.1 DEFINITION ET IMPORTANCE DE L’OBJET DE RECHERCHE
1.1.1 Raison d’être de l’étude
1.1.2 Présentation du problème
1.1.3 Intérêt de l’objet de recherche
1.2 ÉTAT DE LA QUESTION
1.2.1 Bref historique
1.2.2 Champs théoriques et concepts
1.2.3 Résultats de recherches
1.2.4 Les facteurs déterminants de la pratique en collaboration interprofessionnelle
1.2.5 Limites dans l’action
1.2.6 Point de vue personnel à l’égard de la théorie
1.3 QUESTION DE RECHERCHE ET OBJECTIFS
1.3.1 Identification de la question de recherche
1.3.2 Objectifs de recherche
CHAPITRE 2. METHODOLOGIE
2.1 FONDEMENTS METHODOLOGIQUES
2.1.1 Recherche qualitative
2.1.2 Approche inductive
2.1.3 Démarche compréhensive
2.2 NATURE DU CORPUS
2.2.1 Récolte des données : l’entretien semi-directif
2.2.2 Procédure et protocole de recherche
2.2.3 Population
2.3 METHODES ET/OU TECHNIQUES D’ANALYSE DES DONNEES
2.3.1 Transcription
2.3.2 Traitement des données
2.3.3 Méthodes et analyse
CHAPITRE 3. ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
3.1 RETOUR SUR LES ENTRETIENS
3.2 ANALYSE THEMATIQUE
3.2.1 Facteurs organisationnels
3.2.2 Facteurs interactionnels
3.2.3 Facteurs macro-structurels
3.2.4 Synthèses des trois facteurs
3.2.5 Les parents et les émotions
3.2.6 Retour sur la théorie
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
LA DEFINITION DE L’INTERDEPENDANCE SOCIALE. DANS CARNETS2PSYCHO, DICTIONNAIRE. REPERE A

 

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