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La pauvreté à Madagascar selon les seuils internationaux
Le phénomène de la pauvreté prend un caractère endémique à Madagascar. Ce qui fait que par l’utilisation du seuil de 2 dollars PPA 20052, accompagné au taux d’inflation de 2005 et 2012, on aboutit à un taux de pauvreté de 91% (INSTAT/ENSOMD, 2012-2013).
Concernant l’extrême pauvreté à 1,25 dollars PPAestimé à 76,9 % selon l’évolution de l’Indice des Prix à la Consommation de l’INSTAT- Madagascar, elle touche 77,1 % de la population du pays. Ces résultats montrent l’étendu de la pauvreté à Madagascar, qui y sévit de façon endémique puisque ces niveaux structurellement élevés existent depuis les années 90 (INSTAT, ENSOMD, 2012-2013).
La pauvreté selon les seuils nationaux
Selon le seuil de pauvreté national, 71,5 % des Malagasy sont pauvres et selon le seuil d’extrême pauvreté, 52,7 % n’ont pas suffisamment de ressources pour satisfaire ne serait-ce que leurs besoins alimentaires (INSTAT/ENSOMD, 2012-2013).
L’évolution de la pauvreté à Madagascar
A Madagascar, l’évolution de la pauvreté suit unemême tendance. On observe une forte hausse du taux entre 2001 et 2002, puis une baisse importante entre 2002 et 2005, une nouvelle forte hausse entre 2005 et 2010, et, enfin une légère baisse entre 2010 et 2012.
Ces résultats sont, en grande partie, liés avec lesévolutions des agrégats macroéconomiques et mettent en avant les effets néfastes des crises politiques répétées, sur les conditions de vie des ménages. Les variations sont moins accentuées veca le seuil de 2 dollars PPA, phénomène dû au fait que la distribution de la consommation par tête est très étalée vers les niveaux pauvres et les plus pauvres et indique la disparition petit à petit de la classe moyenne au sein de la société Malagasy.
Entre 2002 et 2010, les répercussions économiqueset sociales des crises politiques de 2002 et de 2009 ont été extrêmement lourdes au niveau national. Les chocs négatifs induits par ces crises politiques, ayant provoqué une forte contraction de l’économie, se sont fait sentir au niveau des conditions de vie des ménages,avec des aggravations de la pauvreté aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural. Les ménages pauvres ont pu bénéficier en partie des fruits de la croissance soutenue du PIB réel, entre 2002 et 2008. L’amélioration est visible surtout en milieu urbain. En milieu rural, les conditions de vie des ménages sont surtout liées aux activités agricoles, elles-mêmes dépendantes sdeconditions climatiques et de la qualité de la campagne agricole, plutôt qu’aux chocs sur les r evenus hors exploitation.
Entre 2010 et 2012, après le choc brutal de 2009 et 2010, un phénomène d’ajustement ou d’adaptation stabilise la situation des ménages. La baisse significative de 5,8 % du niveau de l’inflation au cours de cette période, surtout en 2012, a profité certainement aux salariés pauvres qui ont vu leur salaire nominal augmenter de plus de 10 % par an. L’essor spectaculaire des activités fortement concentrées ansd des régions spécifiques aurait fait sortir une part non négligeable des ménages de ces régions, de la situation de pauvreté, et a provoqué l’apparition des nouveaux riches.
Les chocs rencontrés par les ménages à Madagascar
Les ménages malagasy sont exposés à différents types de chocs. On observe, d’une part, le groupe des cataclysmes naturels qui affectent certaines régions de Madagascar ; d’autre part, il y a le groupe de chocs individuels qui peuvent avoir un impact important sur le bien-être du ménage. Il ya :
· Les chocs liés au climat et à l’environnement : les cyclones, l’inondation, la sécheresse, les maladies de plantes, les feux de brousse, l’invasion acridienne, etc.
· Les chocs liés à l’insécurité : les vols de biens,les vols de produits, les vols de bœufs, les violences, etc.
· Les chocs liés à la santé des membres du ménage :esl décès ou les maladies.
Les chocs économiques : les problèmes de marché, inflation,l’ etc.
· Les chocs économiques : l’inflation, les problèmesde marché, etc.
Le tableau 4 confirme que les principaux problèmes des ménages malagasy sont liés au climat et à l’environnement. En effet, les chocs li és au climat et à l’environnement ont été évoqués par un cinquième des ménages. 25 % des ménages du milieu rural sont davantage exposés au choc. Les problèmes de sécurité, quant eux,à concernent environ 5 % des ménages. Ce taux est plus marqué en milieu urbain veca 5,4 %, contre 2,7 % en milieu rural.
Importance de l’agriculture sur la croissance économique et en matière lutte contre la pauvreté dans les différentes écomiesn
Le secteur agricole a une importance très variable dans les économies des différents pays. Cette importance diminue à mesure que le PIB par habitant augmente et que l’économie se transforme de manière structurelle. Dans certains des pays les plus pauvres du monde, l’agriculture représente plus de 30% de l’activité économique totale et dans le groupe des pays les moins avancés, elle contribue à 27% du PIB. Par contre, dans les pays plus avancés elle représente moins de 1,5% de l’activité économique.
La contribution de l’agriculture à la croissance économique et donc à la réduction de la pauvreté variera alors d’un pays à l’autre, mais elle sera généralement plus importante dans les pays les plus pauvres (Banque mondiale, 2008).
Une étude récente, analysant la croissance, d’un pays à l’autre, la croissance agricole réduit la pauvreté parmi les pays les plus démunis, à mesureque les inégalités de revenus ne soient pas trop élevées. Dans les pays à bas revenu, ayant untaux de croissance donné du PIB dû à la croissance agricole réduit cinq fois plus la pauvreté que le même taux de croissance du PIB dû à l’épanouissement des autres secteurs. Dans les pays d’Afrique subsaharienne, la croissance de la agricole se révèle onze fois plus efficace (Banque mondiale, 2008). Il est donc essentiel d’augmenter la production et la productivité agricoles si l’on veut réduire la pauvreté de manière efficiente, surtout dans les pays à bas revenu.
Il ressort du tableau 5 qui suit la variation de l’aptitude de l’agriculture à accroître le 19 PIB et ses avantages comparatifs en matière de réduction de la pauvreté d’un pays à l’autre.
Insuffisance de la production agricole et insécurité alimentaire
En dehors des diverses crises politiques et la dégradation de l’environnement, spécifiquement la croissance insuffisante de la production agricole, est une des causes fondamentale de l’insécurité alimentaire au niveaunational. En effet, la production de certaines denrées alimentaire comme le riz, les oléagineux et le sucre ne correspondait pas et n’a pas suivi l’évolution de la consommation et des besoins. De ce fait, l’équilibre intérieur de la production et de consommation se fait de plus en plus grâce à des importations. L’insuffisance des disponibilités locales et l’instabilité des approvisionnements reflètent bien un certain échec des politiques agricoles, des institutions ruraux et de l’aide gouvernemental au développement rural. Ce fait est démontré par ledéficit de la productivité de la riziculture, l’impossible accès total au crédit et l’insuffisance d’utilisation des intrants améliorés, le niveau d’équipement archaïque des exploitations agricoles, le blocage des situations foncières dans plusieurs régions, la faible utilisation des technologies etc. Or, l’alimentation de la majorité de la population à Madagascar se base sur la consommation du riz et est aussi s’ajoute que les compléments nutritionnels sont absents du régime alimentaire. Le riz fournit plus de la moitié de la valeur énergétique des aliments consommés par les ménages. Le deuxième aliment de base est le manioc et qui contribue environ 14 % de la valeur calorifique des aliments consommés par les ménages sur le plannational.
Les ménages touchés par l ’insécurité alimentaire
Il ressort du tableau ci-dessous les estimations en pourcent des ménages en insécurité alimentaire dans les différentes zonesnquêtées en 2010. Les ménages sont répartis dans trois catégories de district. Ils sont distingués en trois classes selon leurs demandes de denrées alimentaires et leurs accès économiques à al nourriture (tel qu’on définit le niveau de revenu, de stocks d’aliments disponibles et sources de revenu) à savoir : insécurité alimentaire sévère, insécurité alimentaire modérée, en situation à risque et en sécurité alimentaire. Les ménages qui ont en général un score de consommationfaible sont classés en insécurité alimentaire sévère. Ces ménages ont un accès trèsimitél aux aliments avec de sources de revenu moins stable (ventes de produits vivriers, travail agricole, pêche…) et un faible niveau de revenu (moins de 5 000 Ar par tête par mois), ouayant un stock d’aliments de base provenant de la propre production à court terme, qu i ne dure que moins de 3 mois. Ceux qui sont classés en insécurité alimentaire modérée sontceux qui ont un score de consommation limité. Ces ménages mangent en moyenne trois fois arp jour. Ils ont une source de revenu assez stable mais un revenu mensuel par tête faiblequi varie entre 5 000 et 22 000Ar, ou ayant un stock d’aliments de base provenant de la propre production qui dure entre trois et six mois. Dernièrement, les ménages classés en sécuritéalimentaire sont ceux qui ont un score de consommation acceptable. Ils mangent en moyenne trois fois par jour et aucun problème d’accès aux aliments.
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Table des matières
PARTIE I : CONCEPT DE PAUVRETE ET ROLE DE L’AGRICULTURE
Chapitre I : Concept de pauvreté et de vulnérabilité
Section 1 : Concept de pauvreté
1.2 Profil et dynamique de la pauvreté à Madagascar
1.2.1 Mesure de la pauvreté par l’approche monétaire
1.2.1.1 La pauvreté à Madagascar selon les seuils internationaux
1.2.1.2 La pauvreté selon les seuils nationaux
1.2.1.3 L’évolution de la pauvreté à Madagascar
1.2.1.4 Intensité de la pauvreté dans les zones urbaines et rurales
1.2.1.5 Variation de la pauvreté selon quelques caractéristiques socioéconomiques des chefs de ménages
1.2.1.6 La pauvreté selon le niveau d’instruction
Section 2 : Concept de vulnérabilité
1.3.1 Les chocs rencontrés par les ménages à Madagascar
1.3.2 Les effets des chocs
Chapitre II : Performance agricole et sa contribution à la réduction de la pauvret
Section 3 : revue de littérature théorique
Section 4 : Importance de l’agriculture sur la croissance économique et en matière de lutte
contre la pauvreté dans les différentes économies
PARTIE II IMPACT DE LA PRODUCTIVITE AGRICOLE ET STRATEGIES DE REDUCTION DE LA PAUVRETE A MADAGASCAR
Chapitre III : Interdépendance entre l’agriculture et la pauvreté à Madagascar
Section 5 : La relation de causalité entre productivité agricole et la pauvreté
1.1 Insuffisance de la production agricole et insécurité alimentaire
1.1.3 Les effets de l’insécurité alimentaire et la pauvreté
1.2: Le lien entre productivité agricole et la réduction de la pauvreté à Madagascar.
1.2.1 Les effets de la productivité sur la réduction de la pauvreté
1.2.2 Le rapport productivité et prix
Section 6 : Les facteurs déterminants de la pauvreté et les raisons de la mauvaise performance agricole à Madagascar
1.1 Les déterminants de la pauvreté
1.2 Les raisons de la faible productivité agricole
Chapitre IV: Les portés et limites de la stratégie nationale de réduction de la pauvreté
Section 7 : Les possibilités de croissance agricole et les défis des politiques de développement rural
1.1: Défis et enjeux pour le développement du secteur agricole
Section 8 : Les portées et limites de la stratégie nationale de développement rural
1.1 Les portés du SNDR
1.1.1 Le programme politique de Madagascar…
1.2 Limites de la mise en oeuvre du SNDR.
1.3 Suggestions et recommandation
CONCLUSION
Bibliographies
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