Les formations superficielles couvrent d’un manteau quasi-continu les terres émergées. C’est en elles que s’enracine la vie, d’elles que l’homme tire sa subsistance. Elles concernent une vaste communauté dans laquelle se trouvent les cuirasses.
Ces cuirasses constituent dans tout l’Ouest Africain des traits de paysage remarquables Ce sont dans la plupart du temps des formations superficielles, et ceci explique probablement l’intérêt que leur portent depuis le début du siècle un grand nombre de chercheurs ; à la fois géographes, géomorphologues, pédologues, praticiens minéralogistes, hydrologues agronomes, archéologues etc (Maignien, Nahon, Macaire, Campy, Michel, Tessier…). En effet, au Sénégal et plus particulièrement dans le Département de Thiès dominent ces types de formations. Elles gagnent de plus en plus du terrain pour diverses causes, notamment naturelles (les facteurs climatiques, le relief, la lithologie etc.) mais, aussi anthropiques ou l’homme domine. Cette évolution remarquable des cuirasses est, d’une part, à l’origine de plusieurs impacts aussi bien environnementaux tels que la dégradation des sols, la dégradation de la couverture végétale, les inondations etc. qui, affectent à leur tour la population dans divers secteurs, ce qui accentue la pauvreté dans cette localité et, d’autre part, source d’économie car favorable à l’exploitation et témoins géologiques. En somme, les cuirasses jouent un double jeu.
Il faut cependant noter que ces cuirasses n’affleurent pas partout (extension) dans cette localité et ni avec la même épaisseur. Elles différent aussi selon leurs origines, leurs constituants. Il est de ce fait important d’approfondir nos connaissances sur la genèse et l’évolution de ces cuirasses et aussi de connaitre les constituants de ces formations. Puis de chercher à éclairer les dynamiques actuelles de ces cuirasses. Et enfin pour tout couronner essayer de voir les conséquences et les potentialités de ces dernières.
Synthèse bibliographique
Le département de Thiès a fait l’objet de nombreuses études. Certaines ont été consacrées à la monographie, à la géomorphologie, d’autres par contre, ont insisté sur les ressources naturelles, le climat du milieu. Mais, les études sur les impacts des cuirasses n’ont pas été nombreuses.
C’est ainsi, dans le domaine géologique et géomorphologique, des auteurs comme Birot (1954), M. Campy et J. Macaire, M. Dieng (1965), M. Meunier (1964), D. Nahon (1976), B. Ndaw (1987), E. Ndione (1994), F. Tessier (1954), Lappartient, Flicoteau et Tessier (1976) ont montré que la zone appartient au grand bassin sédimentaire sénégalomauritanien ou sont entasses des dépôts du Secondaire et Tertiaire. Ces dépôts sont constitués de séries de roches sédimentaires subhorizontales avec des facies varies. Ces auteurs ont aussi décrit le relief du milieu comme étant en grande partie plat mais, ils soutiennent que cette monotonie est nuancée par quelques points caractéristiques : le plateau de Thiès qui culmine à 137 mètres et la « falaise de Thiès qui borde le plateau. Sur le plan climatique, A Fall (1994), A Sall (1991) ont mentionné que le climat du milieu est de type tropical contrasté avec l’existence de deux saisons (saison sèche et saison humide) inégalement réparties. Les régimes pluviométriques sont aléatoires. Ils ont souligné que la présence de températures élevées, d’insolation et d’évaporation fortes et une prédominance de vents chauds déterminent le milieu. En ce qui concerne les ressources hydriques, F. Tessier (1954) et P. Kadet (2011) ont souligné que le milieu dispose de peu de ressources en eau de surface. Selon eux, les forages mécaniques assurent l’essentiel de l’approvisionnement des populations en eau. Toujours dans le domaine hydrique P. Kadet (2011) mentionne que la région de Thiès possède des ressources en eaux souterraines et cite six formations aquifères aux potentialités variées. Ces ressources hydriques souterraines présentent un important atout au développement des activités maraîchères.
Dans le domaine pédologique, Bonfils et Faure (1957) et la carte de la C.S.E (2012) ont montré les différents types de sols de la région, aboutissant à la conclusion que ce sont les sols ferrugineux tropicaux non lessivés ou sols « Dior » qui prédominent. Ces derniers sont suivis des sols ferrugineux tropicaux lessivés. Toutefois, ces études ont laissé apparaitre la présence d’autres types de sols tels que : les sols hydro morphes, les sols halomorphes, les lithosols etc. Mais, ces sols représentent une petite proportion.
Dans le même domaine, I. Seck (1997) a pu détecter les propriétés et l’utilité des sols situés au niveau des bas-fonds. Il a mentionné que ces sols sont très prospères au développement des activités maraîchères. Ce qui est d’une grande importance, une source d’économie pour les populations habitant les environs.
Quant à la végétation, E. Ndione (1994) et I. Seck (1997) ont démontré que la zone est dominée par la strate arborée et arbustive. Ils ont défini le milieu comme appartenant au domaine Soudano-Sahélien. P. Ndiaye (1987) a mentionné que les espèces sahéliennes et soudano-sahéliennes constituent l’essentiel de la flore avec plus de 2/5 de l’effectif, les espèces des zones humides extra-sahéliennes viennent en deuxième position un peu plus de 1/3 des représentants de la flore ligneuse observée dans le domaine forestier. Il souligne qu’aucune espèce typique des zones arides Sahélo-sahariennes n’est observable. Dans le secteur socio-économique l’ANS D (2012) a signalé que la population de Thiès, a l’instar de tout le reste du pays, augmente de façon fulgurante d’où la prédominance de la population jeune.
K. Dieng (2012) a étudié la mobilité urbaine en se focalisant sur la croissance, la structure de la population, la composition, la répartition par âge, par sexe et par ethnie ainsi que, les mouvements migratoires qui animent la région. Ses études ont démontré que la région est soumise à divers flux de personnes et a une prédominance des jeunes. Dans ce même domaine, K. Dieng (2012) mentionne la dominance de l’ethnie wolof suivi, de l’ethnie sérère. Les autres ethnies comme les Peuls, les Diolas, les Bambaras viennent après. Ce qui est contesté par S. Ndiaye (1991) qui souligne que la région de Thiès est historiquement peuplée par une majorité sérère. Il mentionne la dominance de l’ethnie sérère None concernant le département de Thiès. Celui-ci note la présence de Wolofs, de Peuls, de Bambaras venus d’horizons divers. Le service régional de Thiès (2008) a indiqué que l’économie de la région repose sur plusieurs secteurs dont le plus fulgurant est l’agriculture. Mais, il a souligné que la région reste un point incontournable dans le commerce national. Il indique le rôle de la pêche dans la zone. Ce même service a révélé que la région de Thiès n’est pas considérée comme une zone d’élevage. Mais, elle bénéficie de potentialités diverses tant sur le plan physique, technique qu’humain.
Le cadre physique
Notre région d’étude, le Département de Thiès appartient à la partie occidentale du Sénégal. Située à 70 km de la capitale , Dakar, Elle est comprise entre 14° et 15° de latitude Nord et 16° 30 et 17° de longitude. Administrativement elle est limitée au Nord par le Département de Tivaoune, au Sud par le Département de Mbour, à l’Est par la Région de Diourbel, et à l’Ouest par la Région de Dakar. Le département de Thiès est divisé en quinze communes dont Khombole, Pout, Kayar, Thiès Est, Thienaba, Keur Mousseu, Notto, Thiès-nord, Thiès-sud, Tassette, Diender Guedj, Fandene, Touba Toul, Ngoundiane, Ndieyene Sirakh. L’étude du cadre physique de notre milieu d’étude a fait l’objet de plusieurs travaux de recherches. Les résultats de ces études dans les domaines aussi variés que sont la géologie, les sols, la végétation, le relief, le climat ont contribué à une meilleure connaissance de cette région.
Données Géologiques
La majeure partie du territoire sénégalais appartient au bassin sédimentaire Sénégalomauritanien où sont entassés des dépôts du Secondaire et du Tertiaire. Ces dépôts sont faits de séries de roches sédimentaires subhorizontales avec des facies de marnes, de calcaires qui datent de l’Eocène. Ces séries sont surmontées par des grés, des argiles, de cuirasses ferrugineuses. C’est dans ce contexte que s’intègre l’histoire géologique du département de Thiès.
La stratigraphie
En effet, les formations concernant le département de Thiès s’échelonnent du maestrichtien au Miocène.
Le Maestrichtien
Selon Tessier (1954) le Maestrichtien constitue le soubassement profond certain puisqu’il a été reconnu dans les divers sondages : ceux de Thiès, ceux de Mbour et de Tivaouone.ces sondages confirment son extension en profondeur. C’est une période marquée par l’alternance de sables plus ou moins argileux fossilifères, de grés calcaroglauconeux, d’argiles parfois schistoïdes plus ou moins calcaires, pyriteuse et ligneuse .Sa partie inferieure parait comporter davantage de sable grossier que sa partie supérieure plus argileuse.
Le Paléocène
Il est transgressif sur le Maestrichtien .Il forme une lisière d’affleurement Nord –Sud a la base de la cuesta de Thiès. Et a été repéré selon Tessier (1954) à Thiès à partir de 150 mètres en moyenne sous la forme habituelle du calcaire spathide et coquillier.Sa puissance est estimée à 30 mètres. La faune est abondante avec des microfossiles quelque fois difficile à dégager : llariomia arnaudi turritellafollofi t.elicitatoides senegalensis etc.
L’Eocène inferieur
Cette série est faiblement fossilifère et azoïque dans sa partie moyenne. C’est un étage marqué à la fois, par des formations grés-calcaires riches en glauconie et en phosphates gris à roux, d’argiles blanches papyracées à silex contenant des taches blanches de phosphate de chaux .La sédimentation a aussi déposé des calcaires salifiés phosphates (Tessier 1954). En effet, la sédimentation au cours de l’Eocène inferieur est marquée par la prédominance des marnes, suivie à une fréquence moindre par les calcaires.
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Table des matières
Introduction
Synthèse bibliographique
Problématique
Méthodologie
PREMIERE PARTIE : Présentation du milieu
Chapitre I : Cadre physique
Chapitre II : Cadre humain
Chapitre III : Cadre économique
DEUXIEME PARTIE : Les facteurs de l’extension des surfaces cuirassées
Chapitre I : Genèse des cuirasses
Chapitre II : Les types de cuirasses
Chapitre III : Les facteurs de la dynamique actuelle des cuirasses
TROISIEME PARTIE : Impact des cuirasses
Chapitre I : Les impacts négatifs
Chapitre II : Les impacts positifs
Chapitre III : Les stratégies de lutte contre l’expansion des cuirasses
Conclusion générale
Bibliographie
Bonsoir monsieur, votre mémoire est si riche. je m’intéresse à l’affleurement des cuirasses et votre recherche ma beaucoup édifiée. je suis étudiant en master Géographie. Togo