Les facteurs de la demotivation et leurs effets sur l’apprentissage

La motivation constitue l’une des conditions nécessaires pour garantir le succès. Elle se manifeste par un désir profond et personnel d’accomplir une tâche et d’atteindre un objectif. Selon André (1998), cité par Ndagijimana (2013), « Motiver est l’un des grands défis de l’enseignement actuel devant lequel il est possible de réagir sans désabusement, repli ou agression face aux élèves ».

L’approche sociocognitive de Viau a mis l’accent sur la motivation des élèves et le rôle que jouent les enseignants dans cette motivation. En effet, il n’y a pas d’apprentissage sans motivation et la visée de la motivation est d’assurer le déclenchement, la régulation et le maintien du comportement des élèves jusqu’à la réalisation des attentes initiales. Ainsi, « Le désir de l’élève d’acquérir des connaissances, d’obtenir de bons résultats, de participer, de s’intéresser à une matière donnée est conditionné par des attitudes et comportements motivés » (Akiye, 1996 cité par Ndagijimana). Bien que cette étude s’intéresse davantage à l’état de motivation des élèves, il est important de l’analyser sous l’angle de la motivation des enseignants dont le métier consiste entre autres à susciter la motivation scolaire et à la développer dans le but de réussir les apprentissages. Il est indiqué ainsi que la motivation des élèves dépend de la motivation de l’enseignant.

Structure de la thèse-mère 

Jean-Baptiste Ndagijimana est enseignant formateur en psychopédagogie à l’Ecole Normale Primaire qui est une école professionnelle, formant les futurs enseignants du primaire à Kigali (Rwanda). Il est titulaire de diplômes en Master sur le processus de l’Education pour Tous au Rwanda (2005), Master de Recherche sur la motivation et réussite des apprentissages scolaires (2008) et Doctorat en sciences de l’éducation, sur la motivation scolaire (2013). En tant qu’enseignant formateur et chercheur, l’auteur s’est préoccupé de la situation professionnelle des élèves-maîtres de l’ENP se préparant à devenir des enseignants du primaire. Et c’est l’analyse de la formation des enseignants du primaire qui l’a conduit à orienter ses recherches, vers l’étude approfondie de la motivation scolaire, dans sa thèse de doctorat qui s’intitule « Les facteurs de la faible motivation et leurs effets sur l’apprentissage des élèves–maîtres de l’Ecole normale Primaire au Rwanda ». Université de Bouaké, ENS d’Abidjan (Côte d’Ivoire).

L’enseignement primaire dure 6 ans dont 1ercycle de 3 ans pour lecture, écriture, mathématiques de base en anglais et 2ème cycle de 3 ans de d’enseignement général fondamental.

L’enseignement secondaire dure 6 ans dont 3 ans de 1er cycle de (Tronc commun) et 2ème cycle de 3 ans. Ce deuxième cycle se divise en classes de 4èmeannée, 5ème année et 6èmeannée, et comporte diverses filières ou sections telles que l’enseignement secondaire général, l’enseignement secondaire pédagogique ou Ecole Normale Primaire / Teacher Training College (ENP/TTC) et l’enseignement technique et professionnel.

Les élèves-maîtres sont formés dans les ENP, qui font partie du 2èmècycle de l’enseignement secondaire, option pédagogique. La durée de leur formation est de trois ans.

Cadrage théorique

Ndagijimana a choisi le modèle de l’approche sociocognitif de Viau pour le cadre théorique de référence de sa thèse, afin d’étudier la motivation au niveau des activités d’enseignement apprentissage. Ce modèle lui a permis d’établir les indicateurs de la motivation. Depuis longtemps, la motivation était considérée par Mc Dougall (1908) cité par Ndagijimana (2013) « comme innée, appartenant à la personne et ayant un caractère stable ». Et selon Beutler (2013) : « la motivation est instable et qu’elle est étroitement liée au contexte dans lequel on vit, aux croyances, à la perception du monde et au comportement ». Wlodkowski cité par Viau (1994), affirme que « l’apprentissage n’a pas lieu sans la motivation ». C’est pourquoi les enseignants éprouvent des difficultés à enseigner des élèves démotivés. De ce fait, l’auteur a décrit le lien entre l’enseignant et la motivation des élèves, au cours du processus d’enseignement apprentissage. Selon lui, la motivation favorise le déclenchement, la régulation et le maintien du comportement motivé jusqu’à la réalisation des attentes initiales. La motivation stimule l’élève et l’incite à comprendre et à réussir ses apprentissages scolaires qui déterminent d’ailleurs son avenir professionnel. Ndagijimana se demande aussi si la motivation conduit réellement à la réussite des apprentissages scolaires. Il a rappelé la définition de la motivation en contexte scolaire selon Viau (1994) : c’est « un état dynamique qui a ses origines dans la perception qu’un élève a de lui-même et de son environnement et qui l’incite à choisir une activité, à s’y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d’atteindre un but ». D’après Viau, la motivation est donc une variable qui dépende de multiples facteurs environnementaux dans le cadre scolaire. Il a créé un modèle de motivation comprenant plusieurs composantes qui sont des déterminants et des indicateurs.

La motivation possède plusieurs composantes dont les plus importantes pour l’engagement et la réussite scolaire sont le sentiment d’efficacité personnelle de l’élève, les buts qu’il se donne dans ses apprentissages et la valeur qu’il accorde aux différentes matières scolaires. « L’interaction entre les différentes composantes de la motivation constitue ainsi la dynamique motivationnelle » (Dontigny, 2007 cité par Ndagijimana, 2013). Ndagijimana évoque dans sa thèse que Viau s’est inspiré des travaux sur le postulat d’approche sociocognitive et de la définition de la motivation de Bandura. En effet, dans cette étude sur les facteurs de la démotivation des futurs enseignants, l’auteur montre que les élèves-maîtres ont tiré des conclusions pour eux-mêmes à partir de l’observation des enseignants du primaire et ils ont été influencés par l’environnement des enseignants en exercice et la référence à leur futur (Bandura, 1986 cité par Ndagijimana, 2013).

En conséquence, l’auteur a établi pour le cadrage de référence théorique de sa thèse, des aspects du modèle sociocognitif qui révèlent une relation dynamique entre les composantes de la motivation, de la manière suivante : liens entre les déterminants et les indicateurs, liens entre les trois types de perceptions et liens entre les indicateurs. Lorsque l’élève réagit positivement à un événement, il s’agît d’« une dynamique fonctionnelle où les perceptions qu’il a de lui-même influencent sa motivation et l’amènent à s’engager cognitivement dans une activité et à persévérer » (Viau,1994). Parmi ces différents aspects du modèle sociocognitif créés par Viau, l’étude de la motivation peut être fondée sur :

• L’interaction entre les comportements d’une personne, ses caractéristiques individuelles et l’environnement dans lequel elle évolue.

• L’état dynamique de la motivation, ayant ses origines dans les perceptions qu’un élève a de lui-même et de son environnement, et qui l’incite à choisir une activité, à s’y engager et à persévérer dans son accomplissement, afin d’atteindre un but.

Les déterminants de la motivation

Les déterminants de la motivation sont ses sources qui sont directement reliées à l’activité d’apprentissage de l’élève selon Viau (1994). La façon dont les élèves perçoivent les activités qui leur sont proposées fait intervenir leur perception de soi. Les déterminants de la motivation sont constitués par trois types de perceptions :

▪ La perception de la valeur d’une activité : c’est le jugement que l’élève porte sur l’utilité et l’intérêt d’une activité, avant de la commencer, en vue d’atteindre les buts qu’il poursuit.
▪ La perception de sa propre compétence : un élève autoévalue ses capacités à la réussite, avant d’entreprendre une activité (perception de soi).
▪ La perception de la contrôlabilité qui correspond au degré de contrôle que l’élève peut exercer sur le déroulement et les conséquences d’une activité pédagogique. (Viau, 2004) .

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie 1. PRESENTATION DE LA THESE-MERE
1. Structure de la thèse-mère
2. Cadrage théorique
2.1. Les déterminants de la motivation
2.2. Les indicateurs de la motivation
2.3. Les indicateurs de démotivation
3. Problématique
4. Hypothèses
5. Méthodologie de recherche
5.1. Public cible
5.2. Instruments de collecte des données
5.2.1. Enquête par questionnaire
5.2.2. Observation directe
5.2.3. Entretien semi-directif
6. Résultats
6.1. Facteurs de démotivation des élèves-maîtres et conditions socio-économiques et professionnelles de l’enseignant du primaire
6.2. Conséquences de la démotivation des élèves-maîtres
6.3. Conclusion partielle de Ndagijimana
Partie 2. TRAVAIL DE REPLICATION
1. Contexte et justification
2. Cadrage théorique
3. Problématique
4. Hypothèses
5. Méthodologie de recherche
5.1. Public cible
5.2. Instruments de collecte des données
5.2.1. Observations de classes
5.2.2. Enquête par questionnaire
5.2.3. Entretien semi-directif
6. Analyse des résultats
6.1. Les indicateurs de démotivation
6.2. Les facteurs de la démotivation des élèves
6.3. Les facteurs de la démotivation des enseignants
6.4. Les effets de la démotivation
6.5. Stratégies proposées pour améliorer la motivation ?
6.6. Discussion
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES
RESUME

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