A l’heure actuelle, l’urbanisation est l’un des faits les plus marquants de la dynamique urbaine. La majorité des pays du monde connaissent une forte croissance de leurs villes avec un rythme différent selon les régions.
Au Sénégal, en plus de la croissance des capitales régionales comme Saint-Louis 3, 3%, Dakar 2,5 %, Thiès 2,4%, Kaolack 2%, Fatick 1 ,3%, ,on assiste à une poussée des villes secondaires dans cette croissance urbaine. Mais la rapidité et l’ampleur de leur croissance démographique et spatiale deviennent inquiétantes au moment où les moyens limités de la plupart des communes ne permettent pas d’accompagner leur développement en services sociaux de base mais aussi de gérer leur extension qui se fait souvent par une occupation de l’espace désordonnée.
La ville de Mbour ne fait pas exception à la règle. Elle est marquée par une urbanisation et une croissance démographique forte, un étalement spectaculaire qui rend la gestion de la ville de plus en plus contraignante. Ces profondes mutations changent la morphologie spatiale et perturbent le fonctionnement interne de la ville. Elle fait ainsi face à un certain nombre de problèmes auxquels sont confrontées la plupart des villes secondaires : une occupation irrégulière qui semble modifier l’espace urbain, une dégradation de l’environnement urbain, une déficience des services sociaux de base conjuguée aux différentes difficultés de transport mais aussi à la raréfaction des réserves agricoles occupées par des zones d’habitat.
LES FACTEURS DEMOGRAPHIQUES
Comme dans la plupart des villes des pays sous-développés, la croissance urbaine de Mbour est le résultat d’une croissance démographique naturelle et d’une croissance migratoire mais aussi du dynamisme de ses activités économiques à savoir la pêche, le tourisme et de plus en plus du commerce, de l’artisanat et des activités relevant du secteur informel.
Le dynamisme démographique
En 1926 lors de sa création, la ville de Mbour ne comptait que 1700 habitants mais en 1936 la population a triplé pour atteindre 5200 habitants. Entre 1936 et 1976, on évaluait la population à 38500 habitants soit une augmentation de 33300 habitants. En 1988 la population atteignait 76751 habitants soit une augmentation de 38251 habitants .Entre 1998 et 2009 sur une période de 11 ans la population est passée de 129968 habitants à 193368 habitants soit une augmentation de 63400 personnes. Au recensementde2002, on dénombrait 170436 habitants. En 2008 ce chiffre atteignait 181125 et 200576 en 2010.Selon les projections de l’ANSD, la population atteindrait respectivement 218295 habitants en2013, 224923 habitants en 2014 et 232226habitants pour l’année 2015.
La croissance naturelle
La croissance naturelle ou l’accroissement naturel est la conséquence de deux phénomènes conjugués : une forte natalité et une baisse sensible de la mortalité. Cette baisse de la mortalité résulte de l’amélioration de la santé des populations consécutive à de vastes progrès réalisés dans le domaine de la prévention, de la sensibilisation et de la lutte contre les maladies endémiques jadis très mortelles. La part du croît naturel est désormais supérieure au croît migratoire, dans une ville comme Dakar. Dans les villes à fort taux de croissance comme Richard -Toll, Mbour ou Touba, la migration réduit de plus en plus sa part dans le taux de croissance après avoir été déterminant dans les années 1970-1980.Même si au niveau de Mbour nous n’avons pas de données fiables concernant la natalité, on constate pour la région de Thiès a un taux de natalité très important de 34,5 pour mille. Le taux de natalité en milieu urbain est 32,1 pour mille . Ceci montre l’importance de la natalité dans la croissance des villes au Sénégal.
Les mouvements migratoires
La croissance urbaine est soutenue par une dynamique démographique urbaine mais aussi par une forte migration. La natalité interne des villes joue un rôle prépondérant dans la croissance urbaine. Cependant les mouvements migratoires occupent également une place centrale dans l’accroissement de la démographie urbaine. Ils sont souvent liés à la recherche d’emploi même s’il existe d’autres facteurs notamment administratifs …Parmi les chefs de famille interrogés de notre échantillonnage seuls 34,5 % sont originaires de Mbour contre 65 ,5 % non originaires. Ceci montre l’importance q’ occupe la migration dans la croissance de la ville. 34 ,5% de ces non-originaires sont motivés par le travail contre 30 ,7 % pour la résidence et 2 ,7 % pour les études. Les migrants sont la plupart originaires des régions de Thiès 30 ,7%, de Kaolack 5,8%de Dakar 4,7%, et le reste vient de toutes les régions du pays.
LES FACTEURS ECONOMIQUES
Les facteurs économiques regroupent l’ensemble des facteurs résultant du dynamisme des activités économiques. L’augmentation de la population d’une ville est certes due à sa croissance naturelle mais à sa croissance migratoire. Celle-ci (la croissance migratoire) est généralement résultante des activités économiques qu’abritent la ville à son sein. Donc, il est nécessaire d’analyser le rôle de ces activités ou de l’économie dans la croissance urbaine.
Le dynamisme économique
Grâce à ses nombreuses potentialités économiques tirées principalement de la pêche et du tourisme, la ville de Mbour est l’une des plus dynamiques économiquement.. Ce dynamisme économique draine une main d’œuvre importante qui vient s’ajouter à la population urbaine. Ces nombreux migrants en provenance des campagnes environnantes et des régions périphériques comme la région de Thiès, de Dakar, de Kaolack s’activent dans la pêche, le tourisme, l’artisanat, le commerce et de plus en plus dans les activités informelles. Donc, il s’avère difficile de négliger la part de ces activités dans la croissance urbaine.
La pêche
La pêche constitue l’une des activités les plus importantes au Sénégal .La ville de Mbour joue un rôle déterminant et une grande influence dans l’émergence aussi bien dans la production, la transformation et la commercialisation des produits halieutiques.
les différents types de pêche
On distingue plusieurs types de pêche professionnelle :
– la pêche artisanale ou côtière est la plus diversifiée et occupe de nombreuses personnes. Elle concerne des pirogues (6 à 25 mètres) et de nombreuses personnes pour une marée durant quelques heures à plusieurs jours, avec 2 à 15 hommes d’équipage par pirogue.
– la pêche industrielle ou hauturière fournit un plus grand nombre de captures en poisson et autres ressources halieutiques. Elle se déroule surtout sur des chalutiers de 30 à 50 mètres pour des marées de 10 à 15jours. Le poisson est très souvent conditionné à bord. On compte 10 à 25hommes par bateau.
– la grande pêche se déroule en haute-mer pour des campagnes pouvant durer plusieurs mois, sur des bateaux atteignant 110 mètres de long, avec un équipage comptant jusqu’à 60 hommes dans le cas des navires usines transformant le poisson à bord.
La pêche constitue30 % de la production halieutique de la région de Thiès et fournit près de 4000 emplois de 65000 tonnes par an représentant un volume commercial supérieur à un milliard de Francs CFA. .La production halieutique tourne annuellement de 200 000 tonnes soit 70% de la production nationale. Le mareyage absorbe 53% de la production artisanale, utilise les 46% tandis que 1 % de la production est destinée à la consommation. Les principaux centres sont Mbour et Joal avec de nombreux points de débarquement (Ndayane, Guéréo, Somone , Ngaparou, Saly Portudal, Pointe Sarène).Les principaux sites de transformation des produits halieutiques sont Mballing et Joal .La pêche débarque annuellement environ 168 000 et 33 milliards 192 millions 664390, des mises en terre qui sont l’œuvre d’un peu plus de 2000 pirogues motorisées dont 665 pirogues saisonnières .Ces mises en terre représentent 78% des débarquements au niveau régional ..Les poissons frais ou transformés par des techniques de transformation telles que le séchage , le fumage sont vendus à Dakar, ainsi que dans les autres régions du Sénégal(Thiès Kaolack …) .Ils sont aussi exportés à l’étranger en France , en Belgique, en Italie et les produits transformés (poissons frais ou séchés) sont exportés vers la sous-région au Togo, au BurkinaFaso ,en Guinée-Bissau ,au Ghana et au Congo .
|
Table des matières
INTRODUCTION
GENERALE
I-Contexte et justification
II-Problématique
III –Etude de l’art
IV-Méthodologie
PREMIERE PARTIE : LES FACTEURS DE LA CROISSANCE URBAINE
CHAPITRE I : Les facteurs démographiques
CHAPITREII : Les facteurs économiques
DEUXIEME PARTIE : LESMANIFESTATIONS DE LA CROISSANCE URBAINE
CHAPITRE I : Le dynamisme urbain
CHAPITRE II : La morphologie urbaine
TROIXIEME PARTIE: LES CONSEQUENCES DE LA CROISSANCE URBAINE
CHAPITRE I : Les conséquences spatiales
CHAPITRE II : Les conséquences socio-économiques
CHAPITRE III : Les problèmes et les perspectives
COCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE