Les externalités et les théories économiques.
La théorie néoclassique, se basant sur le système des marchés concurrentiels qualifie la présence d’une externalité (négative) comme une représentation de la faillite ou de la défaillance du marché. Le prix du marché ne reflète plus les coûts et les bénéfices engendrés. L’équilibre du marché n’est plus comparable à celui de l’optimum de Pareto. En présence d’externalité, on assiste à une
– sous-production : si les coûts sociaux excèdent les coûts des participants, l’action de production ou de consommation a généré des externalités négatives.
– sur production : si les bénéfices sociaux dépassent les bénéfices des participants.
C’est surtout cette différence entre coût marginal social de la production et coût de production marginal privé qui caractérise la situation non optimale au sens de Pareto. On entend par coût social : l’ensemble des coûts imposés par une activité à la collectivité. Il comprend les coûts des matières premières, du facteur travail… Ils sont payés par l’acteur privé. Par analogie, on définit bénéfice social par l’ensemble du bénéfice procuré par une activité à la collectivité. Dans la pratique, il existe d’autres coûts imposés à d’autres agents qui ne donnent lieu à aucune compensation. Exemple : la pollution de l’eau, de l’air… L’économie du bien être enseignée à l’époque de Pigou affirmait que l’existence de cet écart implique que la production de la firme entraîne une nuisance quelconque touchant directement le bien être d’autres agents et ceci, sans une moindre compensation par le marché.
Le théorème de Ronald Coase et la théorie des Droits de propriété (courant libéral)
Selon Coase, l’internalisation doit toujours provenir d’une négociation bilatérale entre émetteur et victime. Une telle négociation peut se faire par un marchandage entre les individus impliqués. Plus le nombre d’individus impliqués est grand, plus, la nécessité de les organiser est indispensable. Mais quel que soit le nombre ou l’organisation concernée, la prise en compte des hypothèses suivantes s’avère déterminante : Le coût de transaction est nul, du moins il ne doit pas être prohibitif. Ce même coût ne doit pas excéder le gain social qu’on attend de l’activité. La source de l’externalité est bien définie. Les droits de propriété sont parfaitement définis. Coase définissait la solution pigouvienne d’unilatérale. Seule la négociation est idéale pour internaliser les effets externes. Sur ce, l’émetteur doit verser une indemnité compensatoire des dommages qu’il a fait subir la victime afin de maintenir son activité. Symétriquement, la victime potentielle peut bien aussi lui verser une somme susceptible de le dissuader de se livrer de l’activité nuisible. L’équilibre s’obtient sur l’intersection entre la disposition à payer des deux entités. Une définition concise des droits de propriété permet de distinguer le propriétaire du non propriétaire. Elle facilitera l’application de la théorie des droits de propriété qui s’énonce commesuit :
– Les droits de propriété appartiennent à un agent A. Il peut s’exercer sur le bien sans se préoccuper des effets néfastes de ses exercices sur les autres car il en est le propriétaire. Un autre agent B cherche à réduire la quantité d’externalité émise par A. Par ailleurs, une diminution de la production peut abaisser la pollution émise mais celle-ci doit avoir un impact sur le bénéfice de A. Pour cela il peut demander à l’agent B une indemnité compensatoire de cette perte. Pour sa part, B doit comparer sa disposition à payer avec l’avantage de la diminution de l’externalité. B acceptera de négocier tant que la somme que A lui exige ne surpasse pas l’avantage procuré par la baisse de l’externalité. L’équilibre s’obtient au point d’intersection de ce que A exige et ce que B est prêt à payer.
– Les droits de propriété sont attribués à B. C’est à lui maintenant d’exiger une compensation. A acceptera de payer une somme qui ne doit pas être supérieure à la perte qu’il devra subir en renonçant à son activité ou du moins en diminuant sa production. Larencontre de la somme qu’oblige B et que A soit prêt à payer constitue l’équilibre. Dans les cas où les coûts de transactions dépassent le bénéfice attendu, on ne peut plus améliorer la situation. Par conséquent, Pearce et Turner qualifiaient toute solution issue du théorème de Coase et de la théorie des droits de propriété : optimale. Dans la pratique, l’identification du vrai pollueur que du pollué présente des obstacles majeurs. Dans le cas d’un bien public pur, dont la consommation est sujette aux critères de « non exclusion » et de « non rivalité », grand nombre de consommateurs en est concerné. Enfin, la compensation des victimes risque d’augmenter leurs nombres à cause de l’attrait de la compensation financière.
La répartition sectorielle des investissements étrangers
On assistait à une prédominance de la branche commerce du secteur tertiaire en 2004 en termes de nombre d’entreprises étrangères y investissant. Toutefois, c’est dans la branche construction et BTP que les investisseurs détiennent plus de stock pour l’année suivante. À propos de l’année 2006, les branches les plus actives ont été les « activités extractives » (67,3%), les «activités financières » (12,5%), la « distribution de produits pétroliers » (5,6%) et de la «télécommunication » (5,8%) des flux réalisés. Au sujet l’année 2007, d’une manière générale, les entreprises à capitaux étrangers se sont concentrées dans les divisions « Fabrication de textiles et articles d’habillement » et « activités extractives ». Selon le type de l’entreprise, les IPF ont travaillé dans les activités de « Fabrication des produits chimiques, produits pharmaceutiques, corps gras » à concurrence de 60% et « Fabrication de produits à base de tabac » de 40%. Les filiales des grandes entreprises ont été plutôt regroupées dans la division «Fabrication de textiles et articles d’habillement » (41,4%) et dans la division «Activités extractives » (25,1%). Quant aux succursales, la totalité s’est spécialisée dans la division «Fabrication de textiles et d’articles d’habillement ». En 2008 et en 2009, activité de fabrication : la plus génératrice d’emplois. (Fabrication de produits à base de tabac, de textiles et d’articles d’habillement, industrie de cuirs et chaussures, industrie de bois hormis la fabrication de meubles, fabrication de papier). Parmi toutes variantes fabrications, c’est le textile et habillement qui réalisaient la totalité de la production des IPF et les 29,8% de celle des IDE dont 94,4% sont assurées par les succursales et le reste par les filiales.
CONCLUSION GENERALE
Pour conclure, on a vu dans un premier temps une étude dichotomique des investissements directs étrangers à Madagascar et de la théorie des externalités. Grâce à une telle étude, on a retenu une évolution croissante de la statistique d’IDE à Madagascar. Cette évolution apparaît autant sur le plan quantitatif en s’appuyant sur les flux et les stocks, la production, la création d’emploi et de valeur ajoutée, que qualitatif tenant sur la diversification des branches d’activité ; des pays d’origine ; du bien être individuel, social et du pays en entier. On a pu aussi acquiescer de nouvelles connaissances relatives aux externalités : leurs conceptions, leurs internalisations selon les points de vue de quelques auteurs. La seconde partie a permis de comprendre les enjeux entre ces deux concepts. Apparemment, toute activité fait naître des externalités. Si auparavant, le comportement des Etats vis-à-vis des IDE a été, tantôt suspecté de mettre en péril l’indépendance nationale, tantôt attendu pour résoudre le problème d’emploi, aujourd’hui, le changement d’attitude opéré par ces derniers, dans différents pays du Nord que du Sud, se traduit par des politiques plus libérales à l’égard des IDE et des FMN. L’essentiel des IDE passe par les firmes multinationales via la diffusion de la technologie des filiales vers les entreprises locales grâce aux externalités positives. Ces spillovers opéreraient au travers de la rotation du personnel qualifié, de relations de sous-traitance ou de réduction des inefficacités productives par la concurrence. D’une façon générale, on dit que les spillovers ont lieu quand la FMN ne peut pas extraire la rente totale ou internaliser les effets bénéfiques de sa présence dans le pays d’accueil. La présence d’externalité technologique confirme la corrélation entre IDE et les externalités positives. Les IDE constituent un véritable facteur générateur d’externalités positives mais le transfert ne va pas de soi. D’un côté, ce transfert est déterminé par l’écart technologique ou « technology gap » entre les deux pays, mais d’un autre, la technologie est un paquet de connaissances nécessitant un décodage de la part des pays qui l’accueillent. A court terme les IDE favorisent l’emploi et génèrent de la valeur ajoutée. Mais à long terme, ils améliorent la productivité et les infrastructures dans les pays d’accueil, grâce aux externalités. De ce fait, ces dernières deviennent des facteurs endogènes à la croissance économique. En ce qui concerne les externalités négatives, à court terme, elles, agissent sur les agents dans une optique microéconomique. En plus, on classe parmi ces externalités négatives, les externalités pécuniaires, le phénomène de crowding-out…. Tandis qu’à long terme, leurs effets les plus tangibles demeurent dans le contexte environnemental. Ainsi, des mesures doivent être entreprises pour réduire cette menace de la détérioration de l’environnement. Toujours dans cette perspective de longue période, ces externalités positives sont devenues un facteur de démotivation pour les investisseurs étrangers. L’origine en est la mauvaise coordination du marché à cause de son imperfection. Par suite, celui-ci émet des signaux insinuant la non profitabilité d’un investissement dans un secteur. Grosso modo, les IDE, en générant les externalités, sont profitables si les externalités positives l’emportent sur les négatives. Dans le cas contraire, le pays d’accueil n’en tire point profit. Tandis qu’à long terme la profitabilité des IDE grâce à ses impacts n’est pas évidente pour les pays en développement comme Madagascar. L’empêchement réside sur la mauvaise coordination des investissements par le marché, la détérioration de l’environnement, l’épuisement des ressources, et enfin, l’incapacité à décoder les technologies diffusées par le biais des IDE. Force est de noter que le développement durable doit correspondre à un développement qui peut répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leur. En bref, pour les pays en développement, il est beaucoup plus difficile de tirer profit des investissements étrangers que de les convaincre à venir s’installer dans le pays d’accueil, surtout lorsque ces derniers ne sont pas toujours là où les besoins les plus pressants se font sentir. Ainsi, les externalités tiennent une place très importante parmi les autres conséquences des IDE. A ce sujet, il s’avère donc indispensable pour Madagascar de mettre en place les stratégies permettant l’internalisation de ces externalités positives de long terme. Ainsi, qu’est ce qui paraît plus réalisable à Madagascar, la recherche de cette capacité technologique accompagnée d’une intervention Etatique, ou bien, la recherche d’un élément moteur de la croissance autre que les IDE ? La réponse à cette question ouvre la porte à plusieurs discussions se rapprochant encore plus de la réalité du pays.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
Partie I : Etudes théoriques et états de lieu des IDE à Madagascar
Chapitre 1 : Les aspects des IDE à Madagascar
1.1 Concepts, typologie et stratégies
1.1.1 Concepts
1.1.2 Typologie
1.1.3 Stratégies
1.2 Statistique d’IDE à Madagascar
1.2.1 La structure des entreprises d’IDE à Madagascar
1.2.2 Répartition géographique des IDE pour l’année 2004
1.2.3 Evolution des stocks et des flux
Chapitre 2 Théories des externalités
2.1 Concepts d’externalité
2.1.1 Définitions
2.1.2 Typologie
2.1.3 Les externalités et les théories économiques
2.2 Internalisation des externalités
2.2.1 Les instruments économiques
2.2.2 Les instruments non économiques
2.2.3 Synthèse des deux instruments
Partie II : Les enjeux des externalités et des Investissements Directs Etrangers à Madagascar
Chapitre 1 : Etude quantitative et qualitative des IDE à Madagascar
1.1 Analyse de l’évolution des IDE à Madagascar
1.1.1 Les stocks et les flux d’IDE à Madagascar
1.1.2 L’origine des investissements (pays d’origine)
1.1.3 La répartition sectorielle des investissements étrangers
1.2 Les impacts des IDE à Madagascar
1.2.1 Les effets directs
1.2.1.1 Sur le plan individuel
1.2.1.2 Sur le plan national
1.2.1.3 Sur le plan international
1.2.2 Les effets indirects
1.2.2.1 Sur le plan individuel
1.2.2.2 Sur le plan national
1.2.2.3 Sur le plan international
Chapitre 2 : Les atouts, contraintes et les perspectives d’avenir
2.1 Les atouts et les contraintes
2.1.1 Les atouts
2.1.2 Les contraintes
2.2 Les perspectives d’avenir
2.2.1 A court terme
2.2.2 A moyen et à long terme
Pour les économies internes
Pour les économies externes
CONCLUSION GENERALE
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