Les étudiants, le numérique et la réussite universitaire

L’origine de ce mémoire est le souhait de traiter le sujet du numérique. Il est devenu en quelques années un outil qui a bouleversé les habitudes dans de nombreux domaines. Quasiment tous les secteurs d’activité de la société sont concernés. Au vu des évolutions ce phénomène ne peut que continuer, voire s’accélérer. Nous ne cessons de découvrir les multiples innovations qui bouleversent notre quotidien et dont les vertus sont multiples. De nombreux auteurs parlent des bouleversements occasionnés par ce dernier, certains évoquent même le terme de révolution. Pour Michel Serres (2012) le numérique a donné lieu à des changements dans la façon de penser, de vivre, de communiquer, etc. Cela concerne la société, la culture mais aussi l’éducation. Marcello Vitali-Rosati (2014) nous explique que le numérique a une valeur sociale et culturelle. Il a entraîné des changements dans nos pratiques et dans notre rapport au monde. En outre, ce dernier est partout, c’est « un environnement dans lequel nous sommes plongés, qui détermine et façonne notre monde et notre culture » (Vitali-Rosati, 2014, p.69).

L’éducation et la formation n’ont pas échappé à ce phénomène, les outils et ressources numériques sont de plus en plus présents. Les manières d’apprendre, de travailler mais aussi d’enseigner ont été transformées, tout comme le rapport au savoir. Nous avons vu l’apparition de nouvelles méthodes d’enseignement grâce à ces outils numériques. Les MOOC , les serious games , ou encore la classe inversée sont arrivés comme des solutions miracles, offrant la possibilité d’améliorer les apprentissages. Par ailleurs, le développement du numérique fait parti de la stratégie de l’enseignement supérieur et de la recherche . Tout comme la volonté de démocratiser l’accès aux études de l’enseignement supérieur .

L’idée de départ est de s’intéresser au numérique, toutefois, l’étude du numérique seule, présente peu d’intérêt. C’est pourquoi, nous avons choisi de l’approfondir sous un point de vue particulier : le travail universitaire des étudiants, et plus précisément la question de l’échec ou de la réussite aux examens. Ces nouvelles technologies touchant le champ de l’éducation, il convient de comprendre la façon dont elles sont utilisées par les étudiants et leurs impacts sur les apprentissages.

Le numérique offre de nombreuses promesses, les élèves seraient plus motivés en travaillant avec ces outils, ils apprendraient mieux, travailleraient en autonomie. Nous entendons aussi qu’il permet d’individualiser la formation, de rendre actif l’apprenant et de s’adapter à ses besoins. Le statut des enseignants, des élèves et du savoir est également remis en cause. Nous ne souhaitons pas vérifier ces propos, certains auteurs ont déjà démontré que leur véracité reste à prouver (Amadieu & Tricot, 2014). L’objectif de ce mémoire est autre, mais reste en lien avec ces « mythes ». En effet, nous souhaitons étudier certaines variables liées au numérique, dont nous pourrions penser qu’elles ont une influence sur les résultats universitaires, et d’estimer si tel est le cas. Des études ont été réalisées (Beland, & Murphy, 2015 ; Lebrun, 2011 ; Dahmi & Ragni, 2009), cependant elles s’appuient sur des variables subjectives, ou se concentrent sur un appareil ou sur un usage. Nous avons fait le choix des variables nous permettant de connaître le contexte d’études et d’usage du numérique de l’étudiant.

Les usages du numérique

Les premières parties du mémoire sont consacrées à la présentation des recherches et des notions sur lesquelles nous nous sommes appuyées, afin de recueillir et analyser les données. Nous aborderons le numérique à travers les différents éléments qui se rattachent à ce terme pour notre recherche. Puis, nous présenterons des études qui ont été menées dans l’enseignement secondaire et supérieur concernant l’usage du numérique, et pour certaines son influence sur les résultats. Subséquemment, nous nous consacrerons aux manières d’étudier et aux facteurs influençant les résultats aux examens universitaires.

Il est assez complexe de définir le numérique, alors qu’il est très fréquemment utilisé. Nous allons tenter d’éclaircir ce qui se cache derrière le terme avant d’entrer plus précisément dans le sujet.

Un scientifique parlerait de signal analogique et de signal numérique. Un signal analogique est un signal qui varie de façon continue au cours du temps. Ce type de signal reproduit le plus fidèlement possible le signal, la représentation est analogue. Le signal numérique fonctionne différemment. Il est basé sur un échantillonnage du signal, il varie de façon discontinue dans le temps. Le signal est codé dans le langage binaire, succession de 0 et de 1, la représentation n’est pas analogue. L’avantage du numérique par rapport à l’analogique est que le signal se transporte plus facilement et avec moins de déformation. Le développement des technologies de l’information et de la communication repose sur le fait que les signaux sont numériques.

Toutefois, l’usage quotidien de ce terme a une autre signification. Marcello Vitali Rosati (2014) nous relate l’historique du terme. Plusieurs expressions ont émergées avec le développement des technologies, « nouvelles technologies », « nouveaux médias », « technologie de l’information et de la communication », « environnements virtuels », etc. Chacunes des expressions privilégient un aspect particulier. Nous pouvons ainsi considérer que le terme numérique remplace ce qu’on a appelé les NTIC (Nouvelles technologies de l’information et de la communication) puis les TIC (Technologies de l’information et de la communication). Selon le Dictionnaire de pédagogie et d’éducation (2007), les technologies de l’information et de la communication regroupent un ensemble de matériels et de fonctions. L’application de ces technologies à l’enseignement est appelé TICE, Technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement. D’après Longhi (2009) ce sont « des moyens informatiques et des ressources multimédias en ligne, organisés par des enseignants à des fins scolaires ou universitaires » (Longhi, 2009, p.626). Cela concerne donc à la fois le matériel, les logiciels et les ressources.

L’usage du numérique

Dans un premier temps, nous allons nous intéresser aux usages du numérique par les étudiants : les appareils utilisés, l’usage de ces différents appareils et d’Internet, ainsi que de leurs maîtrises. Puis, nous nous centrerons sur les usages en lien avec leur lieu d’études, l’université.

L’équipement

Danielle Carré (2013) a étudié les usages numériques des étudiants entrants en licence 1 de l’année 2013/2014, à l’université de Toulouse. 2 697 étudiants ont répondu au questionnaire portant sur leurs équipements et leurs usages numériques. 98.5% des étudiants ont au moins un appareil numérique (ordinateur fixe, ordinateur portable, tablette, liseuse, notebook, smartphone). Parmi cela 64.5% ont un seul appareil, 24.7% en ont deux et 9.3% en ont trois ou plus. La quasi-totalité des étudiants ont un ordinateur portable avec accès à Internet à leur domicile et un téléphone portable. Le chercheur interroge également l’usage des logiciels de bureautique. 89.9% des étudiants les utilisent, le traitement de texte est le plus fréquemment utilisé, puis les tableurs et les logiciels de présentation. Au niveau de la maîtrise, 76.6% disent avoir une assez bonne maîtrise, 17.9% ont une très bonne, et pour 5.5% elle n’est pas bonne. L’analyse réalisée par le chercheur reste descriptive, mais elle a l’avantage de nous donner une indication quant à l’équipement en appareils numériques des étudiants et leurs maîtrises.

Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (CREDOC) est un organisme d’études et de recherche ayant pour objet la vie économique et sociale. Il analyse le comportement des individus à travers des enquêtes, quantitatives et qualitatives, sur le mode de vie, les opinions et les aspirations des français. Parmi les enquêtes sur les conditions de vie, celle qui nous intéresse a pour objet la diffusion des technologies de l’information et de la communication. Les données recueillies sont croisées avec les caractéristiques sociodémographiques des répondants. Nous examinerons les résultats concernant la tranche d’âge 18-24 ans ou la catégorie socioprofessionnelle élève-étudiant. Les sujets se spécifient selon les années, c’est pourquoi nous citerons deux études, l’une réalisée en 2014, l’autre en 2013. A noter que les étudiants de notre échantillon ne représentent qu’une partie du panel interrogé par le CREDOC. Par ailleurs, les analystes proposent peu d’interprétation de leurs données.

L’étude de 2014 mentionne que 89% de la population de 12 ans et plus, est équipée en téléphonie mobile. Il existe un lien avec l’âge, les 18-39 ans sont quasiment tous équipés (99%), pour les plus de 70 ans une personne sur trois possède un mobile. Par ailleurs, le taux d’équipement croît avec le diplôme, 68% des personnes n’ayant pas de diplôme sont équipés en téléphonie mobile contre 95% ayant obtenu un baccalauréat et 97% un diplôme de l’enseignement supérieur.

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Table des matières

Introduction
1. Les usages du numérique
1.1. L’usage du numérique
1.2. La question du non usage
1.3. Les recherches sur le numérique dans l’enseignement
2. Les déterminants de la réussite universitaire
2.1. Les manières d’étudier
2.2. La question des résultats aux examens
3. Méthodologie et analyses des données
3.1. Présentation de la recherche
3.2. Présentation de l’échantillon
3.3. La méthodologie utilisée
3.4. Présentation du questionnaire
3.5. La préparation des données
4. L’analyse des résultats
4.1. Les usages du numérique
4.2. Les manières d’étudier
4.3. Les résultats aux examens
Conclusion
Bibliographie
Sitographie
Liste des tableaux
Liste des graphiques
Liste des sigles
Annexes

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