Les États africains des dynamiques du dedans et du dehors

Les États africains : « des dynamiques du dedans et du dehors »

Déjà dans les travaux en science politique et en anthropologie au tournant des années 1980- 1990, la question de savoir ce qui est « exogène » et « endogène » dans les processus de construction des États structure les débats scientifiques. Il y a eu d’abord les travaux d’étude des processus de construction de la gouvernementalité des États africains, puis ceux qui se sont proposé plus récemment d’ouvrir la « boîte noire » des États afin de comprendre le fonctionnement des États africains « au quotidien ».

L’étude sociologique comparée des trajectoires des État africains

Devenus indépendants, les États africains se recomposent. Au cours des années 1980 et 1990 et avec quelques décennies de recul sur la formation des États postcoloniaux, de nombreux travaux en science politique et en anthropologie s’intéressent à la nature et aux caractéristiques de ces États. Ils visent à comprendre les modes de gouvernance des sociétés africaines. Partant d’approches diverses, plusieurs d’entre eux mettent en évidence la grande hétérogénéité des sociétés africaines. Ils insistent particulièrement sur la nécessité de relativiser les dynamiques exogènes, sans pour autant les sous-estimer.

Par exemple, Jean-François Bayart se donne pour objectif de « donner une compréhension plus nuancée » de la trajectoire politique des États (Bayart, 1989). Son approche sociologique historique comparée de l’État lui permet de mettre en évidence que le pouvoir politique des États africains se comprend certes à la lumière des évènements européens, mais que ces derniers ne doivent pas occulter ou « acquérir un relief décisif » dans la périodisation de l’histoire des sociétés africaines. Il propose donc de relire les États africains à la lumière d’un travail de reconstruction et de compréhension des « formations historiques africaines » sur une longue période, en essayant de redonner une place importante sinon centrale à « la singularité des parcours politiques de chaque pays subsaharien ». Par exemple, il décrit certaines traditions politiques pour illustrer les formes locales de gouvernementalité. Il parle en ce sens de « politique du ventre » pour parler d’une autorité politique qui s’exerce afin de maintenir des avantages personnels (Bayart, 1989, p. 13).

Il en est de même du côté des travaux d’anthropologues et de sociologues spécialistes de l’Afrique. Leurs débats scientifiques ont donné lieu à l’écriture d’un ouvrage collectif intitulé L’État contemporain en Afrique, coordonné par Emmanuel Terray. Dans l’introduction, celuici propose un compte rendu des échanges autour des travaux sur l’étude des États africains. Selon lui, les auteurs réunis dans l’ouvrage semblent de façon « quasi unanime » indiquer que la recherche devrait « s’écarter de toute interprétation de la réalité politique africaine qui privilégierait abusivement des causes “externes” au détriment des causes “internes” » (Terray, 1987, p. 10). Si l’Occident joue un rôle important dans la vie économique et politique du continent, cela ne suffit pas à expliquer les trajectoires des sociétés africaines. Les États africains sont donc traversés par « des dynamiques du dedans et du dehors », à l’image de n’importe quel pays du monde, et en ce sens les pays africains ne sont pas déconnectés du reste du monde.

Il apparaît donc clair, à la lecture de ces travaux – à l’origine de ceux qui nous ont inspirés pour cette thèse –, que l’influence occidentale, bien qu’importante, ne peut suffire à comprendre les sociétés africaines. La compréhension de l’États africains dans l’étude d’un secteur économique paraît centrale, comme le résume Emmanuel Terray :

« Plus : [l’État africain] est dans bien des cas le lieu principal de l’accumulation, de l’enrichissement et de la promotion ; quiconque souhaite entreprendre de s’élever dans l’échelle sociale doit, sinon s’intégrer à l’appareil de l’État, au moins s’assurer de sa bienveillance ; d’une façon plus générale, si l’impuissance relative des États africains en matière de croissance économique et de développement a souvent été révélée, elle ne doit pas conduire à sous-estimer leurs formidables capacités de mal faire, de nuire aux populations qui leur sont soumises ; de ce point de vue l’État n’est pas un facteur dont on pourrait faire impunément abstraction dans la vie sociale et il est peu de domaines qui soient à l’abri de ses interventions ». (Terray, 1987, p. 14) .

Ces travaux ont donc permis d’interroger les trajectoires de construction des États africains et de discuter de leurs rapports avec les sociétés africaines et de leurs rôles dans ces processus. Toutefois, ces analyses du politique restent parfois sur un niveau d’analyse général du politique (la construction politique de l’État) et ne permettent pas en l’état de saisir l’État « au travail » (Bierschenk, Olivier de Sardan, 2014).

Une progressive ouverture de la « boîte noire » des États africains : sociologie des administrations ou l’État « au concret »

Dans la continuité des questionnements sur l’État depuis les années 2000, plusieurs auteurs ont réinterrogé l’État et le politique, avec cette fois le fonctionnement des administrations africaines comme point d’entrée (Darbon, 2001 ; 2003 ; Olivier de Sardan, 2004 ; Bierschenk, Olivier de Sardan, 2014). Ces travaux proposent, à travers un travail empirique rigoureux, de comprendre comment quotidiennement l’État, et donc l’administration publique, s’organisent pour délivrer un service public (Olivier de Sardan, 2004).

Cette littérature montre que les administrations africaines ne sont pas des sociétés qui auraient « copié » le modèle occidental ou des pays colonisateurs, notamment parce que les administrations coloniales n’étaient pas des bureaucraties identiques à celles des métropoles (Olivier de Sardan, 2004, p. 155). Le fonctionnement des administrations ne peut pas non plus s’expliquer uniquement par leur histoire précoloniale ou une « culture traditionnelle ». Cette idée peut être résumée par les propos de Jean-Pierre Olivier de Sardan :

« [Ces formes de gouvernance] ne sont ni de simples “déviations” par rapport à un “modèle” européen qu’il conviendrait de respecter ou d’imposer, ni des prolongements d’une soi-disant culture politique précoloniale. Ce sont des formes originales, relevant de la modernité des pays africains et de leurs histoires récentes.» (Olivier de Sardan, 2004, p. 161) .

Au-delà du fonctionnement « au quotidien » de ces administrations, l’ouverture de cette « boîte noire » des États africains a permis à ces auteurs de s’interroger sur la production d’action publique. Les contraintes du personnel administratif et les règles du jeu pèsent sur leurs marges de manœuvre et rendent difficile la réalisation de leurs missions. Les bureaucraties semblent en tension constante, à l’image desadministrations européennes ou d’ailleurs, entre de multiples injonctions et règles: « between prescribed and real conduct », « between official and practical norms », « between oganizational charts and professional cultures » et « between public policies and their implementation » (Bierschenk, Olivier de Sardan, 2014, p. 18). Ces travaux permettent de mettre en évidence que la production d’action publique n’est finalement jamais uniquement le fruit d’un travail objectif des administrations africaines et des usagers seuls (Bierschenk, Olivier de Sardan, 2014, p. 18). L’action publique, et donc la délivrance de services publics, est aussi parfois assumée par d’autres acteurs que l’administration publique africaine, parfois en « tandem », comme c’est le cas avec certaines organisations internationales, parfois en son absence totale, parfois encore simultanément et indépendamment (Bierschenk, Olivier de Sardan, 2014, p. 18).

Les règles, formelles et informelles, régissant les administrations publiques semblent essentielles pour comprendre ce qui fonctionne et dysfonctionne dans certains secteurs, tels que celui de la santé (Bierschenk, Olivier de Sardan, 2014) ou bien la mise en œuvre de certaines réformes, telles que les Cadres stratégiques de lutte contre la pauvreté (Bergamaschi et al., 2007 ; Bergamaschi, 2011).

L’État, et plus particulièrement les administrations africaines, et les dynamiques qui les traversent sont le fruit d’histoires politiques singulières, qui n’empêchent aucunement des similitudes entre divers pays africains telles que l’influences d’acteurs divers dont les agences d’aide au développement, les ONG, les experts et consultants, les organisations internationales, les chefs de clans, les prêtres et personnalités religieuses, etc. (Bierschenk, Olivier de Sardan, 2014, p. 19).

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Table des matières

Introduction générale
A. Aperçu statistique de l’agriculture biologique en Afrique
B. L’étude du développement de l’agriculture biologique en Afrique
C. Déroulement de l’analyse
Chapitre 1 : Étudier l’institutionnalisation de l’agriculture biologique en Afrique: cadre d’analyse
A.1 Les États africains : « des dynamiques du dedans et du dehors »
A.1.1 L’étude sociologique comparée des trajectoires des État africains
A.1.2 Une progressive ouverture de la « boîte noire » des États africains : sociologie des administrations ou l’État « au concret »
A.2 Les débuts de l’étude de l’action publique africaine : rapprochement des approches « par le bas » et « par le haut »
A.2.1 Les approches par « le haut » : une tendance à la surestimation des organisations internationales
A.2.2 Les approches « par le bas » : une tendance à la surestimation des contextes
A.2.3 Surestimation et sous-estimation des contextes africains : au-delà d’une dichotomie « du dedans et du dehors »
B. Analyser le développement de l’agriculture biologique comme une trajectoire d’institutionnalisation
B.1 La notion de modèle d’agriculture : appréhender les formes stabilisées de l’agriculture biologique africaine
B.1.1 La notion de « modèle d’agriculture » dans la littérature
B.1.2 Les différents types d’agriculture biologique en Afrique
B.2 L’institutionnalisation comme processus de stabilisation d’un modèle d’agriculture et sa reconnaissance publique
B.2.1 Les contours des institutions et de l’institutionnalisation
B.2.1.1 L’institutionnalisation comme mise en politique publique
B.2.1.2 La stabilisation d’un champ institutionnel
B.2.1.3 L’institutionnalisation de l’agriculture biologique comme la stabilisation d’un modèle de développement agricole alternatif
B.2.1.4 L’institutionnalisation de l’agriculture biologique en Afrique
B.2.2 Les signes tangibles de l’institutionnalisation du modèle d’agriculture biologique
B.2.3 La notion de trajectoire pour décrire la socio-historicité du modèle d’agriculture biologique
B.3 Variables explicatives des trajectoires de l’agriculture biologique africaine et hypothèses
B.3.1 Les configurations du secteur agricole
B.3.2 L’aide au développement
B.3.3 Les mouvements stabilisés
C. Opérationnalisation de la recherche : stratégie de terrain et méthodologie
C.1 Stratégie de recherche : comparaison de pays et de cas d’étude
C.1.1 Une analyse comparée entre l’Ouganda et le Bénin
C.1.2 Choix des cas d’étude plus précis dans chaque pays
C.2. Stratégie d’enquête et types de données récoltées
C.2.1 Stratégie d’enquête
C.2.2 L’entretien : un incontournable du travail de recueil de données
C.2.3 Les autres formes de recueil de données mobilisées dans cette thèse : la revue de la littérature grise, l’observation participante ou non et les procédés de recension
Chapitre 2 : Les grands déterminants de l’institutionnalisation de l’agriculture biologique en Ouganda et au Bénin
A. Les caractéristiques du secteur agricole, déterminantes dans le développement de l’agriculture biologique
A.1 La colonisation, l’indépendance et leurs conséquences pour le secteur agricole
A.1.1 Ouganda : une histoire politique et des régimes successifs qui laissent le secteur agricole à l’abandon
A.1.2 Bénin : une politique socialiste qui tente d’organiser et de soutenir le secteur agricole
A.2 Les Plans d’ajustements structurels (PAS) et la libéralisation
A.2.1 L’Ouganda, le bon élève des institutions de Bretton Woods (1987 à 2000)
A.2.2 Bénin : une adoption des PAS plus difficile (1990 à 2006)
A.3 Les critiques des PAS et un certain renouveau des politiques agricoles
A.3.1 Ouganda : le secteur agricole comme moyen de maintenir une coalition politique (2001 à nos jours)
A.3.2 Bénin : la persistance des soutiens à la filière coton (2006 à nos jours)
B. L’aide au développement comme moteur de l’agriculture biologique
B.1 Fin des années 1980 : ONG internationales et introduction des techniques écologiques et biologiques
B.1.1 Ouganda : ONG religieuses et sociales pour la reconstruction du pays après la guerre
B.1.2 Bénin : des ONG à la recherche d’alternatives aux intrants chimiques de synthèse pour restaurer la fertilité des sols
B.2 Les projets de développement pour l’exportation de produits biologiques certifiés
B.2.1 Les premiers projets dans les années 1990
B.2.2 Ouganda : une multiplication de projets dans les années 2000
B.2.3 Bénin : Absence de projets d’aide spécifique
C. La structuration des mouvements d’agriculture biologique
C.1 Ouganda : Nogamu, « linking farmers to the market »
C.1.1 Les premières tentatives de création de Nogamu : la rencontre entre les ONG pionnières et les exportateurs
C.1.2 Nogamu, acteur de la stabilisation d’un réseau national biologique
C.2 Bénin : des initiatives éparpillées qui peinent à se fédérer
C.2.1 Des réseaux importants, mais qui peinent à se maintenir : le Redad et la Faeb
C.2.2 L’Obepab, la Pabe et le développement continental de l’agriculture biologique et écologique comme moteur d’une structuration nationale
Conclusion du chapitre
Chapitre 3 : L’institutionnalisation du coton biologique au Bénin et en Ouganda: les promoteurs de projets face aux filières de coton conventionnel
A. Émergence concomitante du coton biologique en Ouganda et au Bénin : la conséquence d’une demande extérieure identique
A.1 Le coton, produit phare introduit par les administrations coloniales
A.1.1 Bénin : une filière intégrée
A.1.2 Ouganda : un modèle de coopérative
A.2 La libéralisation des filières coton : une opportunité pour l’arrivée de nouveaux acteurs
A.2.1 Bénin : une opportunité de négociation avec les acteurs privés
A.2.2 Ouganda : une ouverture aux acteurs privés étrangers
A.3 Une demande européenne de matières premières biologiques africaines
A.3.1 À la recherche de matières premières biologiques pour satisfaire la demande européenne
A.3.2. Respecter les normes de production et de commercialisation du coton biologique des pays importateurs
B. Une stabilisation des pratiques et des réseaux d’acteurs plus difficile au Bénin qu’en Ouganda (1993 à 2007)
B.1 Bénin : la nécessité pour l’Obepab de convaincre les acteurs de la filière conventionnelle du potentiel du coton biologique
B.1.1 Un réseau fragile qui se stabilise grâce au leadership de l’Obepab
B.1.2 Un contexte peu propice au coton biologique : entre dominance de pratiques conventionnelles et manque d’incitations à l’investissement étranger
B.1.3 Prouver que l’on peut produire du coton biologique
B.1.4 Développer les débouchés d’exportation du coton biologique
B.2 Ouganda : un environnement ouvert et « pro-business », catalyseur de projets pour le coton biologique
B.2.1 Une grande diversité de projets et de programmes à succès
B.2.2 Aux prémices, une agriculture « biologique par défaut »
B.2.3 Un environnement propice au développement de projets d’acteurs étrangers
B.3 Conclusion comparée
C. Les réseaux d’acteurs du coton biologique à l’épreuve des réseaux clientélistes des filières conventionnelles
C.1 Les critiques du coton conventionnel, fenêtre d’opportunité pour les promoteurs du coton biologique au Bénin
C.1.1 La progressive intégration du coton biologique par les acteurs publics en charge du coton conventionnel
C.1.2 Un contexte de plus en plus critique vis-à-vis de la filière du coton conventionnel
C.1.3 À la recherche d’alternatives
C.1.4 Le rôle de l’Obepab et Helvetas dans les négociations avec l’État
C.2 Ouganda : quand les stratégies des producteurs et des exportateurs de coton biologique viennent menacer les intérêts des acteurs de la filière du coton conventionnel
C.3.1 Les premiers différends entre les pionniers du coton biologique et CDO
C.3.2 La campagne de décrédibilisation du coton biologique par CDO pour protéger ses intérêts
C.3.3 La maîtrise des règles du jeu institutionnel pour la pérennisation du coton biologique : les irréductibles du coton biologique, GADC et Phenix
Conclusion du chapitre
Chapitre 4 : L’exportation d’ananas certifié biologique au Bénin et en Ouganda: des entrepreneurs locaux à la recherche de débouchés lucratifs
A. Les critiques des PAS et le potentiel de la diversification des filières d’exportation
A.1 La critique de la dépendance des États africains aux filières traditionnelles d’exportation
A.2 La filière ananas comme option pour la diversification des exportations
A.3 Origines des premiers projets de production et d’exportation d’ananas certifié biologique
A.3.1 Ouganda : une diversité d’origine des projets
A.3.2 Bénin : des producteurs et des entrepreneurs locaux à la recherche d’alternatives pour accéder aux marchés d’exportation
B. Les principaux déterminants de l’essor de l’exportation de l’ananas biologique
B.1. Le degré de diffusion des intrants chimiques de synthèse
B.1.1 Ouganda : une agriculture « biologique par défaut » qui facilite l’adoption de techniques biologiques
B.1.2 Bénin : une difficile désinstitutionnalisation des techniques conventionnelles
B.2 L’existence ou non de projets d’exportation réussis
B.2.1 Ouganda : des projets d’exportation réussis et un environnement plus favorable à leur maintien
B.2.2 Bénin : problèmes de qualité et difficultés d’exporter l’ananas conventionnel à l’international
B.3 L’organisation des acteurs promoteurs de l’agriculture biologique pour le développement des projets d’ananas biologique
B.3.1 Ouganda : des acteurs promoteurs de l’agriculture biologique déjà structurés qui facilitent l’essor des projets d’exportation d’ananas
B.3.2 Bénin : peu d’organisations ou de projets catalyseurs de l’agriculture biologique
C. Les jeux de pouvoir autour des ressources pour l’accès aux marchés d’exportation
C.1 Les règles du jeu induites par les standards des marchés étrangers
C.2 Les exportateurs ougandais et leurs prés carrés
C.2.1 À chacun son marché
C.2.2 Les stratégies de Nogamu pour créer une dynamique collective : UgoCert et Orgut
C.3 Bénin : les configurations de la filière ananas comme frein à l’exportation
C.3.1 Une configuration des OP d’ananas défavorable aux producteurs biologiques
C.3.2 Une compétition forte sur les marchés locaux
Conclusion du chapitre
Conclusion générale

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