Les étapes pour monter un projet de théâtre

Les étapes pour monter un projet de théâtre

Apports théoriques:

Domaines de recherche:

L’étude se base sur la littérature de deux domaines : les ouvrages sur le théâtre en général et ceux concernant plus spécifiquement le théâtre à l’école, ou impliquant de jeunes comédien·ne·s. Les ouvrages sur le théâtre permettent aux enseignant·e·s qui prennent le rôle de metteur en scène et / ou d’auteur, sans que ce soit leur profession, d’approfondir leurs connaissances dans ce domaine et de mieux comprendre les enjeux du rôle de metteur en scène, ainsi que sa relation avec les comédien·ne·s. Outre les ouvrages sur le rôle de metteur en scène, la lecture de certains auteurs dans le domaine du théâtre, tels que Stanislavski, Brook ou Régy peut également apporter des pistes de réflexion sur la manière de faire découvrir le théâtre aux élèves.
Dans le second domaine, il y a des ouvrages plus spécifiquement focalisés sur l’aspect organisationnel, aidant à déterminer les étapes du processus de création, par exemple Couturier ou encore Jullien et Rault, alors que d’autres écrits abordent la façon de travailler avec de jeunes comédien·ne·s. Marie Bernanoce propose un répertoire critique du théâtre contemporain pour la jeunesse, présentant un éventail de pièces et de thèmes qu’il est possible d’étudier et d’utiliser dans une création. Les récits d’expériences vécues en milieu scolaire donnent des idées sur les possibilités qu’offre ce milieu en matière de théâtre et permettent de déterminer les éléments qui distinguent un processus de création en milieu scolaire d’un processus de création professionnel, ou amateur hors contexte scolaire.

Les étapes d’une création:

Couturier (2007) propose dix étapes de production pour mener un projet de théâtre scolaire :
1) choisir un texte
2) distribuer les tâches à chaque membre de l’équipe
3) procéder à des auditions
4) établir un budget
5) planifier à l’aide d’un calendrier de production
6) tenir un cahier de régie auquel tout le monde peut se référer
7) répéter dans un lieu adéquat scène après scène
8) répéter en organisant les transitions entre les scènes (mise en place)
9) intégrer peu à peu les éléments de production (décors, costumes, accessoires, son, éclairage) 10) terminer par les représentations
Et tout au long de la création : organiser la promotion du spectacle.
Ces étapes sont basées sur le fonctionnement d’une production professionnelle. Dans les grandes lignes, le théâtre scolaire qui a pour but de mener à des représentations diffère peu du théâtre pratiqué dans un cadre professionnel. Quel que soit le contexte d’une production, l’organisation et la planification sont des éléments centraux. La pratique du théâtre en milieu scolaire a tout de même des particularités de processus liées au contexte, mais elle est basée sur la pratique hors milieu scolaire. Czerny (2004) propose un modèle, SAFARI, permettant d’établir une structure dans le travail du théâtre avec les élèves.
S = Stoff – Themenfindung
A = Auftakt – Übungen für den Einzelnen, die Gruppe und zur Raumerfahrung
F = Figur – Die Figuren werden “zum Leben erweckt”
A = Aktion – In Improvisationen werden Szenen entwickelt
R = Reflexion – Ein ständiges Nachdenken und Sich-austauschen
I = Inszenierung – Die Improvisationen werden zu Szenen und somit zu einem Ablauf
Si l’on suit ce modèle, après avoir trouvé le thème (S) les exercices doivent pouvoir conduire les élèves jusqu’aux représentations par différentes étapes (expériences individuelles, du groupe et de l’espace (A), construction des personnages (F) , action des personnages en improvisation (A), réflexion (R), mise en scène des improvisations (I)). Ces étapes diffèrent peu de la pratique en milieu professionnel. Premièrement, toute création théâtrale se base sur un texte ou un thème, tout comme le propose Czerny. Deuxièmement, toutes les étapes évoquées par Czerny rejoignent les grandes lignes de la méthode adoptée par Stanislavski dans son récit la formation de l’acteur. En effet, dans ce récit « semi-ficitf », Tortsov, le directeur, demande aux comédien·ne·s en formation de commencer par jouer une scène de leur choix, leur permettant ainsi d’avoir un premier contact avec la scène, d’expérimenter l’espace et leur place dans le groupe. Après ces premiers essais, le directeur évoque l’importance de l’imagination qui permet de mettre en scène les personnages. Il explique qu’au théâtre, l’auteur ne fournit pas aux acteurs et actrices tout ce qu’ils doivent savoir sur la pièce et interroge ses étudiant·e·s : « Ce qui vous est indiqué suffit-il à composer le caractère du personnage et à vous donner toutes les nuances de ses pensées, de ses sentiments, de ses actes ? Non, tout cela doit être rempli et approfondi par l’acteur.» (Stanislavski, 1936, p.77) D’où l’importance de la troisième étape de Czerny qui permet de travailler les personnages avec les élèves, puis de la quatrième en les mettant en action dans une scène improvisée. Au travers des paroles de Tortsov, Stanislavski souligne l’importance de construire sur scène une ligne d’actions : « Chacun de vos actes doit s’enchaîner avec le précédent et former une ligne ininterrompue de vérité » (Stanislavski, 1936, p.171). Les différentes étapes doivent permettre tant aux élèves qu’aux comédien·ne·s professionnel·le·s de construire des bases suffisamment solides pour réussir à présenter leur travail à un public. La réalisation de ce travail intervient à des moments différents dans une création professionnelle ou une création scolaire. Lors d’une création professionnelle, les comédien·ne·s ont effectué une formation avant de débuter le travail d’une pièce et la préparation est plus condensée que lors d’une création scolaire : « En général, on commence à répéter six à huit semaines avant la première représentation », explique François Marin (Mise en mots 05, p.14). Dans le cadre scolaire, les élèves n’ont pas tous une expérience de théâtre ; il faut donc composer avec les niveaux de chacun et effectuer certains exercices en conséquence. Bien souvent, les répétitions n’on lieu qu’une à deux fois par semaine et s’étendent sur plusieurs mois.

Le choix du thème ou du texte:

Le premier point de Czerny est le thème de la création; le thème doit correspondre à l’âge des comédien·ne·s et du public à qui s’adresse la pièce. La pédagogie du théâtre est un dialogue entre des personnes et un thème (Haun, 2004, p.7). Si le thème n’est pas adéquat, le dialogue ne peut se construire. Cependant le champ des possibles est vaste car le théâtre offre une grande liberté de choix. Jean-Pierre Ryngaert attire l’attention sur le fait que l’œuvre d’un auteur n’est pas toujours le point de départ ; « Il arrive que le spectacle se passe totalement de texte ou utilise toutes sortes de textes qui n’ont rien à voir avec le théâtre. » (Mise en mots 05, 2010, p.3). Il donne comme exemples de points de départ d’une création des fragments d’un roman, un poème, une phrase commune de la conversation, l’enregistrement d’un débat ou un projet d’écriture collective. Les idées viennent d’ailleurs souvent grâce au vécu de la troupe, tout ne peut être préparé en amont. Dans son livre L’espace vide, Peter Brook (1977) relate l’expérience d’une préparation en solitaire qui s’est transformée très rapidement lors de la première répétition avec les comédien·ne·s, la réalité de la troupe étant différente de celle qu’il avait imaginée. Jean-Pierre Ryngaert le rappelle : « Au théâtre, on crée aussi avec les autres, en fonction des obligations de la production, en fonction des imaginations rassemblées et des accidents du parcours de la troupe. » (Mise en mots 05, 2010, pp.2-3). Si le texte est imposé à la troupe, il est tout de même essentiel de s’assurer que ce dernier va pouvoir être compris, assimilé et interprété par les comédien·ne·s, afin de le faire vivre sur scène (Jullien et Rault, 1999, p.12).
Dans le théâtre jeunesse, il n’y a pas de thème inabordable, comme le souligne Marie Bernanoce : Lorsque l’on fréquente beaucoup ce domaine du théâtre, on sait qu’il est impossible de lui trouver des tabous ou des spécificités thématiques. A contrario, s’y trouvent traités certains sujets que le théâtre généraliste aborde peu, comme les enfants-soldats, le suicide de l’enfant, le vieillissement ou le divorce. On verra aussi que les douleurs et déséquilibres du monde moderne et contemporain, ses pertes de repères, ses guerres, la Shoah, occupent une place importante dans le répertoire jeunesse. (2012, pp.19-20)

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Table des matières

1. Introduction
1.1. Buts du projet
1.2. Problématique
2. Apports théoriques
2.1. Domaines de recherche
2.2. Les étapes d’une création
2.3. Particularités du travail avec les jeunes
2.4. La collaboration : un aspect central à tout projet de théâtre
2.5. Conclusion
3. Méthode
3.1. Question de recherche
3.2. Méthode et techniques
3.3. Méthodologie
4. Avis d’experts
5. Récit de l’expérience
5.1. Le choix de jouer Les Misérables
5.2. Écrire la pièce
5.3. Scénographie
5.4. Déroulement du projet : les étapes jusqu’aux représentations
5.5. Quelques réflexions
6. Les étapes pour monter un projet de théâtre
7. Conclusion
Références bibliographiques
Annexes

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