Présentation du Centre ville Dakarois
Approche historique
La région de Dakar est la plus petite parmi les quatorze (14) régions du Sénégal et paradoxalement, elle enregistre la plus forte population composée majoritairement de jeunes. La ville de Dakar est une presqu’île vaste de 550km2 située dans la partie la plus occidentale du Sénégal. C’est la région la plus petite du Sénégal. Elle est divisée en trois (3) départements, quatre (4) villes, deux (2) communes, quarante trois (43) communes d’arrondissement et deux (2) communautés rurales. Elle couvre une superficie de 82,5 km2 soit 15% de la superficie régionale. Située à l’extrême Ouest du pays comme sa région, l’Océan Atlantique représente ses limites Nord Sud et Ouest et elle est limitée à l’Est par les villes de Pikine et Guédiawaye.
En 1957, le territoire devient une possession française. La question des terrains se pose et trouve sa solution dans le déplacement des villages Lébous. Ce déplacement s’explique par la volonté des colons de construire une ville européenne sur le Plateau. Ils projettent la construction d’établissements commerciaux et d’habitations favorables à leur épanouissement. C’est en 1856 que le chef du génie, le Capitaine Pinet Laprade dresse un premier plan d’alignement de la ville. Dans un rapport daté du 15 Avril 1856, il expose les motifs ayant conduit à la construction de la ville de Dakar. A la fin du XIe siècle, Dakar dépasse les limites de 1856 tracées par Laprade. En 1857, la ville est érigée en commune de plein exercice. Alors, le plan cadastral de 1862, après le projet de 1868 délimite la zone urbaine.
L’extension de la ville nécessite l’établissement d’un nouveau plan cadastral en 1901 qui limite Dakar à l’avenue Malick-Sy. Sa position et son émergence font d’elle la capitale de l’Aof en 1992 « Dakar, grâce aux fonctions de direction politique et administrative, de gestion économique dont elle a su se doter, constitue le pivot du système spatial sénégalais » .
Elle bénéficiera de la majorité des investissements des infrastructures dans la fédération. De nouvelles implantations commencent à naitre le long de la voie ferrée particulièrement autour de la gare qui constitue l’indispensable ouverture autour de laquelle des entrepôts et des maisons de commerce marquent une fonction fondamentale d’économie de traite. La gare draine les arachides et distribue les produits d’importation autour de la place Protêt. Sur le plan architectural, on notait une volonté de marquer la place. A chaque fois qu’il s’agissait de construire un bâtiment administratif, le modèle occidental est repris naturellement. Des aménagements routiers reliant la ville aux régions agricoles attirent la main d’œuvre et va se traduire par une poussée spatiale. Après les indépendances, les politiques de centralisme sont maintenues. Le centre ville se forge par superposition de pouvoirs : politique, économique, social. Autour du port se concentre des unités industrielles, des maisons de commerces, des services privés.
Dakar Plateau a été occupée en premier lieu par les Lébous qui sont majoritairement des pêcheurs. Ils auraient occupé Dakar depuis le XVème siècle. Ces pêcheurs se sont établis d’abord sur le Plateau avant d’y être expulsés par les colons. Ils se sont ensuite installés à la Médina un nouveau village qui va ensuite être le dortoir de tous les travailleurs d’origine rurale. La ville de Dakar commence à attirer les populations d’origine rurale avec les travaux de la construction du port en offrant du travail. La Médina devient quelques années plus tard saturée. Après la seconde guerre mondiale, naissent les bidonvilles de Fass paillote, Fith mith, Gibraltar entre autres et la ville s’agrandit.
Cadre humain
Accroissement de la population de Dakar et effectif
La région de Dakar, elle occupe 0,3% du territoire national, abrite 22% de la population totale du pays. C’est la région la plus densément peuplée avec 4 147 habitants au km2. Ce déséquilibre spatial est plus visible dans la répartition de la population urbaine. Elle est estimée à 4 20 375 habitants soit un taux d’urbanisation de près de 41%. La région de Dakar se particularise par son degré d’urbanisation élevée. En effet, elle regroupe plus de la moitié de la population urbaine du pays (53%) et l’essentiel de sa population (96,6%) vit dans les villes.
La population de Dakar est passée de 1 142 458 habitants en 1976 à 1 300 691 habitants en 1988 soit une augmentation de 158 233 habitants en 12 ans. De 1945 à 1960, la population est passée de 132 000 à 375 000. De 1,3 millions d’habitants en 1998, à 1,8 millions d’habitants en 1995. Le recensement de 2008 a donné une population de 2 293700 habitants et celui de 2010 2396764 habitants. Elle se répartie entre 50,2% d’hommes contre 49,8% de femmes. Pour cette période, la population de Dakar s’est accrue sous la combinaison de l’accroissement naturelle et des migrations vers la ville. Cette forte concentration humaine ajoutée à celle des entreprises, commerce et autres activités engendrent des problèmes d’encombrement qui sont devenus alarmants dans la ville de Dakar avec un défaut de fluidité. Les difficultés qui en résultent sont accrues par l’inadaptation des rues de la capitale dont les chaussées sont occupées par les cantines et les étals. Cela est agrémenté par les risques liés à la forte urbanisation constatée dans la capitale notamment au centre ville conduisant à une occupation anarchique de l’espace urbain. Cela entraine une prolifération de petites activités implantées de façon anarchique et désordonnée sur les trottoirs et les rues du centre ville.
Population de la commune d’arrondissement de Dakar Plateau (CADP)
Effectif
Dakar-Plateau est construit sur la pointe rocheuse de la presqu’île du Cap-Vert s’achevant au sud par le cap Manuel. Cette avancée est contournée par une corniche creusée dans le rocher. Lors du recensement de 2002, la commune comptait 33 460 habitants, 6 904 ménages et 4 645 concessions, 16360 hommes et 17100. Fin 2007, selon les estimations officielles, la population s’élèverait à 36 901 personnes. Le plateau reçoit quotidiennement 1500000 habitants qui y pratiquent différentes activités de l’administration au commerce en passant par d’autres services du public, du privé et de l’informel.
Composition de la population de la CADP
La population du centre ville de Dakar contraste avec le nombre élevé d’équipements. La disparité entre la population résidente et l’intensité des équipements est frappante. Le centre ville de Dakar est cosmopolite. Il se distingue des autres localités par un grand mélange de la population. On n’y trouve des libano-syriens, des marocains, des iraniens concentrés au cœur de la ville dans les quartiers de Sandial Mboth entre autres. On y trouve aussi des Cap verdiens, des français, des ressortissants des pays limitrophes comme les Guinéens, les Maliens, les Mauritaniens, des Bissau-Guinéens (Peul, Soninké, Mossi, Bambara, Malinké). Il faut juste noter que Dakar Plateau est essentiellement composé de Sénégalais authentiques formant pas moins de 67% des ménages. Le groupement des Libanos Syriens s’explique par leur présence depuis la période coloniale dans le commerce. Les Européens sont installés le long des Avenues Pompidou, Faidherbe etc. Il s s’activent pour l’essentiel dans l’industrie, le commerce en gros, ou en tant que coopérants dans les institutions internationales.
Les Sénégalais quant à eux n’apparaissent pas par leurs installations. Les lébous par exemples occupent des cours à l’intérieur des îlots sur les avenues Thiong, Pompidou tandis que les autres se retrouvent dans les quartiers traditionnels comme Reubeus. Il faut aussi signaler la présence récente de la communauté asiatique avec les Chinois immigrés massivement. Nous les retrouvons, à Mboth, Niaye Thioker, Reubeus, Thieudème etc. Ils s’activent dans le secteur de la distribution des produits manufacturiers destinés au commerce de détail.
Morphologie du bâti du centre ville de Dakar
La commune d’arrondissement de Dakar Plateau (CADP) s’étend du Cp Manuel à l’avenue Malick Sy et de la Corniche à l’avenue de l’Arsenal. Elle n’est pas un ensemble homogène. A l’est, il y a la rue Vincent et constitué de lots assez réduits au dessin varié, qui se particularise par des rues courbées en particulier le tracé de petites rues. Elle est constituée par une série de rond point au Nord et à l’Est. Le centre ville est occupé par de petits commerces et a une hétérogénéité marquée par des immeubles à multiples étages, des buildings voisins et des taudis. Le Nord est la partie la moins avancée en termes d’urbanisation et constitue une excroissance de la zone centrale. Il y existe encore des baraques. A l’Est de ce secteur, se trouvent de grands immeubles souvent à usage professionnel.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : Presentation du centre du centre ville dakarois
Chapitre I : Approche historique
Chapitre II : Le Cadre humain
Chapitre III : Morphologie du bâti du centre ville de Dakar
Chapitre IV : L’espace commercial de Dakar Plateau
DEUXIEME PARTIE : Les mutations spatiales du centre ville
Chapitre I : Les différents acteurs commerciaux du centre ville
Chapitre II : Les marchands ambulants du centre ville
Chapitre III : Les rapports entre la Mairie et les marchands ambulants
Chapitre IV : Les ménages au milieu de l’anarchie du centre ville
Chapitre V : L’insécurité
Chapitre VI : L’insalubrité
Chapitre VII : Connaissance de la notion d’espace public
TROISIEME PARTIE: Les limites des modalités actuelles de la gestion de l’espace public au centre ville et les perspectives
Chapitre I : Les limites des modalités actuelles de la gestion de l’espace public
Chapitre II : La dynamique spatiale dans les marchés à Dakar Plateau
Chapitre III : Les éléments de régulation de l’espace public dans le centre ville
CONCLUSION
Références bibliographiques