La théorie des coûts comparatifs de RICARDO
David RICARDO est un auteur classique qui a connu sa gloire en invoquant des théories concernant l’échange international et la rente différentielle. Pour sa théorie sur l’échange international, David RICARDO suppose trois hypothèses à savoir : Primo, l’hypothèse de l’immobilité relative des facteurs de production c’est-à-dire que la mobilité internationale des facteurs de production est supposée nulle en pratique ; Secondo, l’hypothèse statique c’est-à-dire que les relations entre les nations sont analysées dans une situation donnée des dotations initiales en facteurs. Et finalement, l’hypothèse de marché c’est-à-dire qu’à l’intérieur du pays la concurrence pure et parfaite est vérifiée, mais sur le marché international cette concurrence n’est pas tout à fait vérifiée à cause de l’immobilité des facteurs de production. Par l’application de ces trois hypothèses fondamentales, RICARDO pose et résout l’échange bilatéral entre Angleterre et Portugal pour l’échange du vin et du drap. Mais dans notre exemple, nous prendrons le cas de Madagascar et des Etats-Unis. Ces deux pays produisent tous deux des habillements et des appareils sanitaires. Et on suppose que les Etats-Unis présentent pour Madagascar une supériorité pour les deux productions. Dans ce cas l’intérêt va conduire les Etats-Unis à se spécialiser dans l’appareil sanitaire. Madagascar moins désavantagée pour l’habillement pour lequel son coût de travail est de 100 heurs au lieu de 90 heures, que pour l’appareil sanitaire où son coût est de 120 heures au lieu de 80 heures. Inversement, les Etats-Unis ont un avantage comparatif plus grand en appareil sanitaire où son coût est de 80/100=66% du coût malgache, que pour l’habillement où son coût est de 90%du coût malgache. En conséquence, les producteurs d’appareils sanitaires américains ont un avantage à porter leurs produits sur le marché malgache que les vendre à leurs compatriotes. En effet, si les deux pays vivaient en autarcie, en supposant que les marchandises sont vendues à leurs coûts de travail, l’échange se ferait de 1 unité d’habillement pour (80/90) unité d’appareil sanitaire aux EtatsUnis et pour 1,2 unités d’appareil sanitaire à Madagascar. Donc en vendant leurs appareils sanitaires à Madagascar, les producteurs américains peuvent obtenir au mieux 1,2unités d’habillement malgache, alors qu’ils n’auraient obtenu que 0,88 unités d’habillement de leurs compatriotes. De même, les producteurs d’habillements malgaches ont avantage à vendre leurs produits sur le marché américain car ils peuvent obtenir une unité d’appareil sanitaire avec moins de 1,2 unités d’habillement. Ainsi, la théorie des coûts comparatifs est issue de la théorie des avantages absolus d’Adam SMITH.Car si on se pose une question : pourquoi un pays peut-il avoir intérêt à l’échange international ? La première réponse fut apportée par Adam SMITH, pour qui un pays ne pouvait participer à l’échange que s’il produisait au moins un produit moins cher que tous les autres pays : c’est la notion d’avantage absolu qui est ainsi établie. Adam SMITH applique alors le principe de la division du travail au contexte international. Mais une autre question encore naît : si les pays n’avaient pas d’avantage absolu, n’avaient-ils alors aucune possibilité de participer au commerce international ? C’est cette question qui est la limite de la théorie d’avantage absolu d’Adam SMITH. Et la réponse théorique apportée par RICARDO qui deviendra la théorie de l’avantage comparatif disait : « il est toujours avantageux pour les deux pays de commercer, à condition qu’ils se spécialisent dans le bien dans lequel ils ont le plus grand avantage ou le plus petit désavantage absolu ».Le principe est déjà détaillé ci-dessus.
Le protectionnisme éducateur
Dès le XIXè siècle tout le courant économique préconise un « protectionnisme éducateur » comme moyen d’émancipation des jeunes nations industrielles. Considérant le libre échange comme un moyen de domination des pays développés, on peut citer les Amér cains A. Hamilton ou M. Carey, des français comme P.Couves et surtout l’école allemande de F. List qui développe la position la plus cohérente. L’échange international se faisant entre économies inégales, la concurrence des industries les plus avancées interdit de fait le marché aux industries les plus naissantes. En effet, dans l’immédiat la protection renchérit les prix et n’assure donc pas la meilleure allocation internationale des ressources, mais il s’agit d’un détour obligé pour fortifier l’économie nationale. Ce protectionnisme n’est un moyen transitoire (la protection douanière est notre voie, le libre échange notre but) il est éducateur et sélectif et ne saurait s’appliquer aux petits pays qui pour ce faire doivent se fédérer. Qui les pays en voie de développement ont constaté la domination faite par les pays développés, ont attiré par le protectionnisme conduisant à protéger leurs marchés intérieurs sur lesquels ils fondaient leur perspective de développement alors qu’ils ont connu un échec des stratégies protectionnistes confirmé par les succès relatifs des stratégies inverses d’insertion dans l’échange international. En définitive, ces succès ont contribué dans les champs théoriques à redonner vigueur et jeunesse aux analyses dynamiques du libre échange. Le noyau dur du Libre-échangisme n’a pas changé depuis le 20è siècle : la théorie des avantages comparatifs énoncée par D. Ricardo en 1817. D’où la naissance du néoprotectionnisme semble toutes les mesures, autres que des droits de douane, visant à restreindre le volume des importations ou à en contrôler les prix et les mesures visant à améliorer la compétitivité de l’industrie nationale. Le GATT en a démontré environ 800 ; répartis en 5 catégories :
– La participation de l’Etat au commerce notamment les subventions à l’exportation.
– les formalités douanières et administratives à l‘importation
– les normes
– les limitations spécifiques (licence, etc.)
– les limitations par mécanisme de prix (dépôts préalables, prélèvement variables, ajustements fiscaux aux frontières)
La monté du néo-protectionnisme date de 1974 dans les pays industrialisés. Pour terminer, alors on peut dire que les politiques commerciales ont toujours oscillé entre des situations un peu plus libérales ou des situations de plus en plus protectionnistes.
Exportation des produits dits traditionnels
Les produits d’exportation réalisent habituellement l’essentiel de nos recettes. Il s’agit de la vanille, du café, du girofle, du sucre, du mica, du graphite, et du minerai de chrome. La valeur des recettes réalisées par ces produits s’est élevée à 510. 554 millions de Fmg qui représentent 42,0% du montant total de nos exportations. Vanille : on enregistre une hausse de 6,3% par rapport à la quantité exportée en 1995. Cette situation a provoqué une diminution de-66,3%, en ce qui concerne nos recettes sur ce produit. Café : malgré la hausse de 13,8% de la quantité exportée en 1996, la structure en valeur a diminué de -32,9%. Ce produit occupe le premier rang de nos recettes en matières d’exportation.
Girofle : ce produit a connu -57,6% de diminution sur la quantité exportée en 1996, contre 21,3% en 1995. En conséquence, la valeur a diminué de -51,6%
Sucre : la baisse de la production ne manque pas d’avoir son impact sur l’exportation de ce produit. En effet, la quantité exportée a diminuée de-50,8% en 1996, ce qui explique la baisse de 44,7% sur la valeur de ce produit.
Mica : quantité exportée est de 883 tonnes en 1996, ce qui correspond à une baisse de 12,6%. Ce entraîne une baisse de – 31,7% sur la recette par rapport à l’année précédente.
Graphite : en 1996, ce produit présente une diminution en valeur -11,5% et -19,1% en quantité.
Minerai de chrome : la production enregistre une hausse de 22,3% en 1996 avec un volume de 157.156 tonnes. Les réalisations en valeur d’exportation sont de 151,61 milliards de Fmg, ce qui correspond à une augmentation de 190,40% rapportée à l’année précédente.
L’effet de la dépression monétaire en échange extérieur
La dévaluation ou la dépréciation du change exerce un double effet sur la balance commerciale.
a) Un effet de valorisation: correspondant à la modification des valeurs des prix relatifs des importations qu ‘ il faut payer plus cher en monnaie nationale, sans que les exportations soient vendues plus cher ; c ‘ est un handicap à combler .
b) Un effet de substitution : les résidents vont préférer acheter des biens intérieurs moins cher, les nonrésidents vont acheter nos produits qui leur paraissent moins cher, ce qui tend à rééquilibrer les échanges à moyen terme.
La contribution de la politique monétaire à la dynamique des échanges
La politique monétaire est à même d’agir sur ce type de dynamique des échanges extérieurs, en accord bien entendu avec d ‘ autres politiques :
– L‘on peut fort bien concevoir une politique sélective des crédits commerciaux, favorable à l’importation de produits utiles non fabriquantes dans le pays, mais défavorable aux importations concurrentes de produits existants ou de produits fabricantes dans le pays. Cela n’est même pas de protectionnisme qui, lui, agit par le truchement des licences indirectes à l’investissement dans les secteurs nationaux.
– D’autre part, la politique monétaire peut exercer un effet bénéfique sur les flux et les prix d‘exportation. Elle agit sur les flux lorsqu‘elle finance la diversification des produits exportables, lorsqu‘elle facilite les opérations de conditionnement et même les investissements dans le secteur de l’agriculture d‘exportation. Elle agit sur les prix lorsqu’elle facilite le stockage et évite ainsi au pays de vendre sa récolte au moment où les cours sont en baisse saisonnière.
– Il convient enfin de tenir compte, avec les réserves d’usage, et facilités de financement offertes par les banques mondiales et quelques banques étrangères. Une telle aide peut stimuler les exportations es les importations, encore faut-il veiller à ce que ces nouveaux réseaux extérieurs ne couvrent pas un simple retour au modèle dominant d ‘ échange. En termes clairs, les liquidités internationales offertes doivent s ‘ insérer dans les opérations prévues par les plans plus invendables des nations prêteuses.
CONCLUSION
Au terme de cette étude des enjeux et perspectives des échanges internationaux, nous avons notre image initiale dans la notion du libre échange que dans la spécialisation internationale, même si un pays n’a pas d’avantage productif, il tirera quand même un gain d’échange international. Mais dans le second cas, nous avons bien justifié que le libre échange est comme l’apanage des puissances économiques dominantes. D’où la discussion entre le libre échange et le protectionnisme. Madagascar dans son tour effectue la politique commerciale neoprotectionnisme. Et au niveau international, il est classé dans la situation d’un jeune débiteur ; vu les évolutions de ses échanges. Enfin on constate aussi qu ‘ avec une bonne organisation et de prise en considération la négociation commerciale est en corollaire avec le développement durable et la réduction de la pauvreté. Donc commerce, développement, environnement, et gouvernance mondiale sont liés. La mondialisation rend ce lien plus complexe mais plus indispensable aussi.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
INTRODUCTION
PARTIE I : THEORIES ECONOMIQUES DES ECHANGES INTERNATIONAUX
CHAPITRE I : LA NOTION DU LIBRE ECHANGE
SECTION I : Les théories classiques et néoclassiques
I-1 : Spécialisation internationale fondée sur la comparaison du coût des produits
I-1-1 : La théorie des coûts comparatifs de RICARDO
I-1-2 : La théorie des valeurs internationales
I-2 : Spécialisation internationale fondée sur la comparaison des rémunérations de facteurs
I-2-1 : La théorie de Joan ROBINSON
I-2-2 : Le théorème d’HECKSER, OHLIN, SAMUELSON
SECTION II : L’échange international et la croissance économique
II-1 : La notion de la propension à importer
II-2 : Les mérites du libre échange selon les néoclassiques
SECTION III : Limites du libre échange
III-1 : La concurrence imparfaite sur le marché international
III-2 : L’effet du COBWEB sur le prix international
III-3 : Le libre échange comme arme de domination des puissants
III-4 : L’ « échange inégal » dans le commerce international
CHAPITRE II : LA NOTION DU PROTECTIONNISME
SECTION I : Les arguments du protectionnisme
I-1 : Les arguments de protection de l’économie nationale
I-2 : Les arguments de relations avec l’extérieur
SECTION II : Les différentes formes du protectionnisme
II-1 : Le protectionnisme éducateur
II-2 : Les théories libres- échange au protectionnisme ou néoprotectionnisme
PARTIE II : EVOLUTION ET ANALYSE ECONOMIQUE DES ECHANGES INTERNATIONAUX DE MADAGASCAR DE 1993 –2002
CHAPITRE I : EVOLUTION ET ECHANGES EXTERIEURS
SECTION I : Les principaux produits échangés par Madagascar
SECTION II : Les situations des échanges extérieurs
SECTION III : Les situations des échanges selon les pays partenaires
CHAPITRE II : ANALYSES ECONOMIQUES DES ECHANGES EXTERIEURS DE MADAGASCAR
SECTION I : Etude économique de la balance de paiement
I-1 : Le solde de la balance de paiement, reflet de la conjoncture
I-2 : Le solde de la balance de paiement, reflet du niveau de développement
SECTION II : La politique monétaire et les échanges extérieurs à Madagascar
II-1 : L’effet de la dépression monétaire en échange extérieur
II-2 : La contribution de la politique monétaire à la dynamique des échanges
SECTION III : L’ouverture commerciale et la réduction de la pauvreté
CONCLUSION
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