Evoquée souvent comme la destination de demain et qualifiée de «Nouvelle terre promise des touristes… », avec une superficie de 587 000 km2 , Madagascar est la quatrième plus grande île du monde. Connue pour son unique biodiversité et la richesse de sa faune et de sa flore, l’une de ses principales forces est le large panel de différents sites qu’elle offre à ses visiteurs. Appelée à juste titre « Pays aux mille visages » pour ses potentialités naturelles, économique et humaines, elle est bien placée pour faire du tourisme une activité de relance de l’économie.
En effet, le tourisme pourrait être l’outil de développement idéal pour Madagascar puisqu’il peut à la fois favoriser une croissance économique et stimuler les autres secteurs de production et de services. Reconnu au cours des cinquante dernières années comme un secteur de premier plan en terme de croissance et de développement, il a connu une forte expansion et a généré de nombreux débouchés aussi bien dans les pays développés que dans les pays du tiers monde. L’ouverture au tourisme international était considérée comme une redynamisation des économies et a fait naître de grands espoirs dans les pays à difficulté financière comme le notre.
Une diversité naturelle et culturelle
Des régions à caractéristiques différentes
Madagascar est la 4e plus grande île du monde, traversée par le tropique du Capricorne dans l’Océan Indien, avec l’Afrique Australe et Orientale comme territoires voisins. Le versant oriental de l’île est bordé d’une étroite bande côtière tandis que le versant occidental s’incline en une pente prolongée vers le canal de Mozambique. Le climat varie en fonction de l’altitude, de la latitude et de l’exposition aux vents, d’où les écosystèmes induisent une immense variété de paysage :
– la région de l’Est : le long de la côte Est et celle du centre sont très humides. Il y pousse la forêt fluviale aux immenses arbres et aux sous-bois très sombre ;
– les hautes montagnes : sont recouvertes de forêt de montagne de haute altitude et de petits arbres ;
– les hauts plateaux : sont recouverts de vastes savanes herbeuses à perte de vue;
– la région de l’Ouest : de Diego à Morombe où s’étend la forêt sèche, est caractérisée par une saison des pluies assez arrosée ;
– la région de Sud est couverte par un sol aride, la pluie est rare et les plantes présentent des adaptations à la sécheresse ;
– les côtes avec les plages et parfois la mangrove ou les récifs coralliens sur la côte Ouest.
Une biodiversité hallucinante
Représentant en superficie 1,9% du continent africain, Madagascar présente une biodiversité que l’on ne trouve nulle part ailleurs. 80% des espèces végétales sont endémiques ; sur les 19.000 espèces de plantes, 1000 sont des orchidées et il y a 7 baobabs alors que le continent africain n’en possède qu’un seul. Dans la faune endémique figure 32 espèces de lémuriens, presque 120 amphibiens et 250 reptiles. Les 16 parcs nationaux avec les autres aires protégées recouvrent 17.103 km2 , soit 3% de la superficie totale de Madagascar et se répartissent dans toute l’île. Avec 5000 km de littoral et doté d’un plateau équivalent à 20% de sa surface terrestre, et quelques 270 îlots, Madagascar possède un capital balnéaire de classe internationale. Elle est rehaussée par la diversité biologique marine du littoral, plus importante que celle de n’importe quel pays à l’Est de l’Océan Indien.
Une culture traditionnelle
Madagascar est composée de 18 ethnies aux coutumes diverses. La première manifestation visible de la culture est l’architecture. Elle est reflétée par les constructions d’habitat différentes : les maisons en briques rouges des hautes terres , les cases en terres battues de l’Ouest, les cases sur pilotes de bois de l’Androy , et les cases en bambou et ravinala de l’Est et du Nord. L’artisanat malgache, avec ses sculptures en bois, ses objets taillés dans les cornes de zébus, la vannerie, les magnifiques nattes aux motifs complexes et colorés, les pierres taillées, les aloalo du pays Mahafaly, et les voitures miniatures en boîtes de conserve ; jouent un rôle prépondérant en matière d’attraction touristique.
Les sites naturels écotouristiques
Les réserves d’Aires protégées
Madagascar possède un vaste réseau naturel d’Aires protégées représentant les différents écosystèmes du pays. La surface totale de ce réseau est de 17.103 km2 et les plus fréquemment visités sont :
– le parc National d’Andasibe-Mantadia avec sa forêt dense et ses Indri chanteurs ;
– le parc National d’Isalo avec son massif de grès uniforme ;
– le parc National de Ranomafana avec sa forêt humide et ses Lémuriens ;
– le parc National de la Montagne d’Ambre ;
– la réserve spéciale de l’Ankarana avec ses Tsingy et sa réserve de crocodiles ;
– le parc National des Tsingy de Bemaraha dont ses tsingy grandioses et sa flore spectaculaire ont été classés patrimoine mondial naturel par l’UNESCO.
Les forêts classées et les stations forestières
Certains sites d’intérêt biologique présentent également un potentiel touristique à ne pas négliger. Par exemple :
– la station forestière d’Andavakimenarana et d’Ambila Lemaitso (1 416 ha) dans le quartier de Brickaville. On y trouve des forêts sur sables blancs et sur dunes, et une forêt dense humide sur sol marécageux ;
– la forêt de Vohibola en pays Zafimaniry, composé de forêt dense humide de moyenne altitude ;
– la forêt de Belomotse à Tuléar, où s’étend la forêt épineuse du sud et poussent les forêts galeries le long des extraordinaires piscines naturelles aux eaux turquoises ;
– la station forestière de Sainte Marie : les forêts d’Ampanihy et d’Ambohidena, composées de forêt littoral et de mangrove ;
– la forêt de Kirindy abrite une forêt dense sèche et une faune très diversifiée ;
– la région de Bemaraha est riche d’une série de sites d’intérêt biologique et écologique ;
Les sites à forte identité culturelle
La culture à Madagascar est très importante, ce qui montre d’ailleurs la richesse culturelle qu’elle possède. Certains sites touristiques concentrent des éléments culturels attirant de nombreuses visites. Les douze collines Sacrées de l’Imerina par exemple constituent le site le plus proche de la capitale. L’une de ses collines porte le Rova d’Antananarivo et une autre porte le Rova d’Ambohimanga. Ajouté, a cela, le site exceptionnel du pays Zafimaniry où la sculpture est au sommet de l’artisanat. Cette région donne envie de goûter aux randonnées pour découvrir une culture unique valorisant l’artisanat malgache dans le monde. Un autre site, vestige historique encore visible, est la ligne de chemin de fer Fianarantsoa/ Côte Est, où la traversée montre le paysage des Hautes terres jusqu’à la côte à travers la forêt.
La place de Madagascar dans le contexte international
Une destination hors de prix par rapport aux autres pays d’Afrique et de l’Océan Indien
La destination Madagascar est chère, d’autant que le vol d’Europe jusqu’à Antananarivo reste probablement parmi les plus chers sur l’Afrique et l’Océan Indien puisque le nombre relativement faible de passagers annuels n’a pas permis aux prix de baisser. En ce qui concerne les trajets intérieurs, suite au transport aérien trop coûteux, il est forcé aux personnes voulant se déplacer rapidement de louer des 4×4, souvent hors de prix également.
Des atouts qui ne sont pas extravagants
Madagascar possède un paysage fantastique. Cependant, certains touristes avouent ne pas être charmés par ses atouts, déclarant avoir l’occasion de voir des forêts humides bien plus spectaculaires en Afrique Centrale, en Amérique centrale ou en Amérique du Sud. Ou affirmant encore que la région sèche du Sud et de l’Ouest n’est pas comparable à la beauté du désert du Sahara. La faune qui semble unique ne peut malheureusement pas surpasser la grande faune d’Afrique de l’Est ou du Sud, où voir des lions, des girafes et des éléphants semble plus intéressant que d’observer des Aye-Aye ou des Fosa. Sur le plan culturel, les manifestations de la culture malgache sont timides et peu expansives comparativement à certaines régions d’Afrique, comme le Sénégal ou le BurkinaFaso.
Que ques lieux et espèces rares
Malgré l’insatisfaction de certains touristes à l’égard des atouts de l’île, Madagascar peut se montrer fière sur des caractéristiques uniques qu’elle a bel et bien en sa possession. Notons par exemple, certains sites comme les Tsingy presque unique au monde ; les grés de l’Isalo qui ont peu de concurrents dans d’autres pays et les sculptures exceptionnelles du pays Zafimaniry à l’échelle mondiale. Pour ce qui est de la faune, l’existence de lémuriens à Madagascar forme un groupe phare pour le tourisme. La recherche de ces animaux colorés et sauteurs de branche en branche est passionnante. Une série d’oiseaux endémique en voie de disparition peut également faire le bonheur d’ornithologistes.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PARTIE I: LE CAPITAL TOURISTIQUE A MADAGASCAR
Chapitre I : Profil de l’île
Section 1 – Une diversité naturelle et culturelle
1. Des régions à caractéristiques différentes
2. Une biodiversité hallucinante
3. Une culture traditionnelle
Section 2 – Les sites naturels écotouristiques
1. Les réserves d’Aires protégées
2. Les forêts classées et les stations forestières
Section 3 – Les sites à forte identité culturelle
Section 4 – La place de Madagascar dans le contexte international
1. Une destination hors de prix par rapport aux autres pays d’Afrique et de l’Océan Indien
2. Des atouts qui ne sont pas extravagants
3. Quelques lieux et espèces rares
Chapitre II : Les sites les plus fréquentés
Section 1- Pourcentage des visites de l’île
Section 2 – Classement des sites suivant la qualité de réserve
1. La mangrove
2. Les îlots
3. Les récifs coralliens
Section 3 – Nosy-Be : pôle de développement touristique
1. Ile sauvage
2. Ile sportive
3. Ile tradition
Chapitre III : Le contenu du secteur touristique
Section 1 – Organigramme du secteur tourisme
Section 2- Les acteurs du tourisme à Madagascar
1. Le ministère du tourisme
2. La maison du tourisme
3. Les hôtels
4. Les agences de voyages
5. Les compagnies aériennes
Section 3 – Les notions juridiques et légales du tourisme
1. Le code du tourisme
2. Le décret MECIE
Section 4 – Les raisons pour faire du tourisme
Chapitre IV : Les opportunités générées par le tourisme dans l’économie
Section 1 – Les emplois directs
Section 2 – Les recettes en devises
PARTIE II : LES DEMARCHES A METTRE EN OEUVRE POUR FAVORISER LE DEVELOPPEMENT DURABLE DU TOURISME
Chapitre I : La durabilité touristique à Madagascar
Section 1 – La durabilité économique
Section 2 – La durabilité écologique
1. La réduction des impacts environnementaux
2. Le Traitement des eaux usées
3. La Collecte et l’élimination des déchets
4. Energie renouvelable, génération et conservation d’énergie
5. La production et la conservation de l’eau
6. Charte de l’environnement et marketing
Section 3 – La durabilité sociale et culturelle
Chapitre II : Le compte extérieur du tourisme et direction par objectif
Section 1 – La nécessité du CET pour les Pays En Développement
Section 2 – Le CET : un outil comptable de mesure de l’impact économique du tourisme
1. Une évaluation des retombées en termes de devises
2. Une approche en terme de coûts sociaux
3. La rentabilité en termes politiques
Section 3 – Le CET comme guide de la politique du tourisme
Chapitre III : L’écotourisme : une opportunité de développement pour les PED
Section 1 – Définition de l’écotourisme
1. Origine de l’écotourisme
2. Principes de bases de l’écotourisme
3. Différence entre tourisme et écotourisme
Section 2 – Les retombées économiques et sociales
1. Les prestations touristiques créatrices de revenus et d’emplois
a- Hébergement, restauration et agence de voyage
b- Le service de guidage
c- La quote-part de Droits d’Entrée dans les Aires protégées revenant aux populations riveraines
Section 3 – L’avenir de Madagascar à travers l’écotourisme
1. La fonction de l’Etat à travers l’écotourisme
a- Politique nationale de tourisme durable
b- Les stratégies de promotion de l’écotourisme
Chapitre IV : Le tourisme solidaire à Madagascar
Section 1 – Définition du tourisme solidaire
Section 2 – Illustration de tourisme solidaire
Chapitre V : Les technologies de l’information : outils stratégiques pour un tourisme durable
Section 1 – Les systèmes de réseaux
Section 2 – Les TI pour petites et moyenne entreprises
Section 3 – Les TI pour une gestion et commercialisation durable des destinations touristiques
PARTIE III : FAIBLESSES ET MENACES DU TOURISME DANS L’ECONOMIE MALGACHE
Chapitre I : Les obstacles à la croissance du tourisme
Section 1- Les Faiblesses du tourisme
1. Les infrastructures
a. Les transports
b. Les télécommunications
3. Le manque de financement
4. La pauvreté
5. L’insuffisance de promotion
6. Le climat
7. La Santé et la sécurité
8. Le foncier
9. L’éducation et la formation
Section 2- Les menaces du tourisme
1. Le tourisme sexuel
2 – La destruction de l’environnement
3. La violation culturelle
4. Des retombées financières insuffisantes
5. La perte du savoir-faire traditionnel
6. Un choc économique
7. L’enjeu des ONG dans le tourisme
8. La dimension humaine d’une activité en pleine expansion
Chapitre II : Recommandations proposées pour un tourisme responsable
CONCLUSION