Le principe du reboisement individuel
PGM-E a introduit le concept de reboisement villageois individuel dans l’esprit du développement durable. Sur le terrain, cela signifie que les habitants d’un village intéressés par le reboisement s’organisent en un groupement d’un projet d’aménagement des terres et la mise en place d’activité de reboisement, après concertation commune et avec les autorités locales : c’est l’aspect « villageois »du concept de reboisement. Dans un second temps, les parcelles de reboisement sont transférées aux individus qui en deviennent ainsi propriétaires : c’est l’aspect « individuel »de ce concept. Cela signifie alors que toutes les activités d’exploitation et de commercialisation (plantation, entretiens, récolte du charbon de bois et vente) passent sous la responsabilité des reboiseurs (8).
Vulgarisation participative
Pour obtenir l’appui du projet, le village doit afficher et déclarer une volonté profonde de réserver une partie de ses terres au reboisement. A cet effet, le consentement de la commune est une condition impérative. L’appui est apporté aux Groupements des Adhérents au Reboisement (GAR) des villages concernés et fait appel à l’approche de vulgarisation participative. Les surfaces de reboisement appuyées par le Projet s’élèvent actuellement à environ. 3500 ha et impliquent 2500 ménages de 20 communes. Une approche de vulgarisation participative améliore l’efficacité des services de vulgarisation au niveau de l’interface entre le prestataire de services (vulgarisateur) et le client (agriculteur). Elle présente les caractéristiques suivantes :
• Participation à droits égaux des agriculteurs et des vulgarisateurs qui apprennent les uns des autres, et qui contribuent à atteindre les objectifs grâce à leurs connaissances et habilités ;
• Renforcement des compétences des agriculteurs à la résolution des problèmes, à la planification et à la gestion ;
• Encouragement de la population agricole à apprendre au travers du reboisement, et d’y apporter leurs idées et expériences ;
• Reconnaissance des sociétés non homogènes mais composées de différents groupes sociaux. La déterminante à cet effet est la gestion des intérêts dans le sens d’un développement durable et égalitaire de la société. Un espace suffisant pour les pauvres et les marginalisés doit donc être assuré dans les processus de décision collective.
Programme de Lutte Antiérosive (PLAE)
Le Programme de Lutte Anti-Erosive (PLAE) utilise ce type de reboisement pour assurer la protection du sol contre l’action des érosions. Il travaille dans dix communes de la Region Boeny dont la commune d’Ankazomborona et celle de Marosakoa. Il réalise ce type de reboisement à travers des associations telles que FIMIMA qui se trouve dans le quartier d’Ankazomborona et FIMITO dans le quartier de Madirovalo, et il leur donne des formations, des semences, ainsi que des matériaux de travail tels que des bêches, des brouettes et des arrosoirs. Il n’y a pas d’association qui travaille avec le PLAE sur la pratique du reboisement dans les trois quartiers visités dans la commune de Marosakoa (Ankazomborona, Befotoana, Ambodimanga), mais seuls des pépiniéristes se trouventdans tous les quartiers de la commune. Ces pépiniéristes reçoivent des formations, des semences et des matériaux de reboisement du PLAE, et ils fournissent par la suite les plants de reboisements à la commune de la région au moment du reboisement. D’après des enquêtes effectuées auprès des villageois et des autorités locales, la superficie boisée en l’an 2008 par l’association FIMIMA est de 20 hectares avec 2 050 plants de reboisement et celle de l’association FIMITO en cette année est de 15 hectares avec environ 1 000 plants de reboisement dont 100 sont en échec. Le PLAE utilise 44 espèces de plantes de reboisement telles que : « Mangifera indica, Albizzia ssp, Tamarindus indica, Eucalyptus ss, Anacardium occidentale et Citrus ssp».
Protection forestière
Depuis l’année 2008, l’Association Nationale pour la Gestion des Aires Protégées (ANGAP) est devenue Madagascar National Parks. En 2005, un reboisement a été effectué dans les villages qui se trouvent près du Parc National d’Ankarafantsika afin d’assurer la protection du Parc contre les pressions anthropiques dans ce milieu. Dans la réalisation du reboisement, Madagascar National Parks travaille avec les villageois résidents aux environs du Parc, et leur fournit des plants de reboisement achetés auprès des pépiniéristes des quartiers près du Parc suivant le nombre des plants de reboisement dont les villageois ont besoin. Tous les villageois peuvent s’approvisionner en plants de reboisement auprès des pépiniéristes, dont les quantités fournies sont notées dans un cahier. C’est à travers ce cahier que Madagascar National Parks peut suivre le nombre de plants de reboisement fournis aux les villageois. Les types de plants de reboisement souvent utilisés pour les reboisements réalisés avec Madagascar National Parks, sont « Albizzia ssp, Tamarindus indica, Eucalyptus ssp, et Anacardium occidentale ». D’après l’enquête effectuée auprès d’un agent du développement du Parc National Ankarafantsika, 40 000 plants de reboisement ont été produits dont 30 seulement ont poussé ; et le taux de réussite du reboisement est donc de 1%. A présent, Madagascar National Parks n’organise plus de reboisement mais participe seulement à la réalisation des reboisements communautaires en transportant les plants de reboisement de la commune.
Reboisement d’enrichissement
Le Projet Pilote Bioculturel d’Antrema (PPBA) a utilisé ce type de reboisement pour assurer la conservation de la biodiversité dans la région. Comme en 2008, beaucoup de mangroves dans le village d’Antrema-Est ont été détruites lors de la montée des eaux de mer dans les mangroves. Ce projet a pris en charge pour cette année la pratique du reboisement dans ce milieu. Le PPBA travaille avec les villageois pour la réalisation de ce reboisement et il leur donne des plantules de mangroves dont l’obtention de ces derniers s’effectue à partir d’une collecte. Un village appelé Ampamanta possède de grandes superficies de mangroves et le PPBA envoie un agent dans ce village pour effectuer la collecte des plantules de ces mangroves. Le PPBA non seulement fournit des plantules de mangrove au villageois mais donne aussi de la nourriture, après avoir effectué le reboisement. D’après des enquêtes effectuées auprès des villageois, le nombre des plantules de mangrove qui ont été utilisées pendant la pratique du reboisement est d’environ 1074.
Facteurs de blocage au reboisement
Autrefois, les villageois qui vivent dans un village appelé Ambalarano ne se sont pas intéressés à effectuer le reboisement car ils avaient encore suffisamment d’arbres pour satisfaire leurs besoins. Actuellement, face à une dégradation forestière dans le milieu à cause de la pression anthropique, les villageois ont décidé d’effectuer le reboisement. D’après une enquête effectuée auprès d’un groupe de personnes dans le village d’Ambalarano, les villageois sont disposés à effectuer le reboisement l’année prochaine et même à pratiquer le RVI s’ils ont un terrain de reboisement qui réponde aux critères du RVI. 20 parmi les 120 villageois enquêtés sont des personnes qui ne pratiquent pas le reboisement. La majorité de ces 20 personnes sont des femmes. Pour le cas du reboisement communautaire pratiqué dans les communes d’Ankazomborona, d’Andranofasika et de Marosakoa, ce sont principalement les hommes âgés de 18 à 50 ans qui pratiquent le reboisement. Les femmes et les personnes âgées n’effectuent pas le reboisement sauf tous les 8 Mars pour les femmes. Certaines personnes n’effectuent pas le reboisement surtout en raison du manque d’incitation sur sa pratique. Ce cas est constaté dans le quartier de Katsepy. Durant l’année 2003, un seul reboisement a été effectué dans cette zone, et c’est le maire qui a incité les habitants en leur fournissant les plants de reboisement tels que des «Eucalyptus ssp, des Mangifera indica et des Anacardium occidentale. On actuellement ces plants de reboisementdéjà grands sur le long de la route menant au village d’Antrema. Certaines personnes ne pratiquent pas le reboisement car ce sont des étrangers et ne savent pas encore le déroulement du reboisement dans leur village. La majorité de personnes enquêtées sont intéressées par la pratique du reboisement villageois individuelle car elles veulent leurs propres plants de reboisement.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie 1 : GENERALITES ET PRESENTATION
1. PRESENTATION DE L’ORGANISME DE TUTELLE
1.1. Historique du PGME-E/CT
1.2. Organigramme
2. PRESENTATION DU SITE D’ETUDE
2.1. REGION BOENY
2.1.1. Situation géographique
2.1.2. Climat et pluviométrie
2.1.3. Hydrographie
2.1.4. Pédologie
2.1.5. Biodiversité végétale
2.1.5.1. Formation végétale
2.1.5.2. Secteur forestier
2.1.5.2.1. Potentialités
2.1.5.2.2. Les contraintes
2.1.6. Situation démographique
2.1.6.1. Comparaison des âges et sexes
2.1.6.2. Répartition géographique
2.2. Présentation succincte des zones d’intervention
2.2.1. Katsepy
2.2.2. Andranofasika
2.2.3. Ankazomborona
2.2.4. Marosakoa
3. RAPPEL BIBLIOGRAPHIQUE
3.1. Définition du reboisement
3.2. Loi sur les mesures incitatives aux reboisements
3.3. Reboisement villageois individuel dans la région d’Antsiranana
3.4. Le principe du reboisement individuel
3.5. Résultats et impacts
Partie 2 : METHODOLOGIE
1. ENQUETES
1.1. Autorités
1.2. Promoteurs
1.3. Villageois
2. MODE D’ECHANTILLONNAGE
3. DOCUMENTATION
4. GUIDES
5. MATERIELS DE TRAVAIL
6. DESCENTE SUR TERRAIN
7. QUESTIONS TECHNIQUES SUR LES PEPINIERES ET LE REBOISEMENT
Partie 3 : DESCRIPTION DES RESULTATS
1. Historique du reboisement dans la région BOENY
1.1. Acteurs du reboisement
1.2. Types du reboisement dans les zones d’intervention
1.2.1. Reboisement Villageois Individuel (RVI)
1.2.1.1. Vulgarisation participative
1.2.1.2. Situation foncière
1.2.1.3. Approche sociale
1.2.2. Reboisement de protection
1.2.2.1. Programme de Lutte Antiérosive (PLAE)
1.2.2.2. Protection forestière
1.2.3. Reboisement d’enrichissement
1.2.4. Reboisement communautaire
1.3. Comparaison des types de reboisement
1.4. Attitude des populations faces au reboisement
1.4.1. Facteurs de blocage au reboisement
1.4.2. Source de motivation au reboisement
1.5. Zones d’action
2. Problème sur la pratique du reboisement en générale
2.1. Problèmes de la pauvreté
2.2. Problèmes d’usage
2.3. Problèmes du manque de suivi
Partie 4 : ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS
1. Facteurs favorisants l’échec du reboisement dans la Région Boeny
1.1. Facteurs politiques
1.2. Facteurs sociales
1.3. Facteurs économiques
1.4. Facteurs fonciers
1.5. Facteurs édaphiques
1.6. Facteurs climatiques
2. Perspectives
2.1. Renforcement des protections et des entretiens
2.1.1. Protection
2.1.2. Entretien
2.2. Pratique de suivi des plants reboisement
2.3. Sensibilisation et incitation sur la pratique du reboisement
2.4. Création d’un mini projet du développement
2.5. Application d’une nouvelle technique et organisation
2.5.1. Potentialité du reboisement villageois individuelle (RVI)
2.5.2. Contrainte sur l’application du RVI
2.5.2.1. Problème social
2.5.2.2. Problème foncier
CONCLUSION
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