Les enjeux du développement du secteur bancaire

Le secteur bancaire à Madagascar connaît de nos jours une forte concurrence entre ses acteurs. Depuis la libéralisation du secteur, plus précisément à partir de la privatisation, les banques malgaches ont développé leurs activités pour obtenir une position concurrentielle importante, et pour assurer leur rentabilité. Ainsi, pour prendre des parts importantes de marché, elles diversifient leurs services offerts et veulent séduire les entreprises, surtout les PME, en leur permettant un meilleur accès aux financements.

La banque est une entreprise intéressante car elle est située au centre même de la vie économique. Elle centralise les offres et les demandes de capitaux. L’action des banques consiste, avec les autres organismes collecteurs de fonds, à ramener dans le circuit économique les capitaux dormants et stériles, à inciter l’épargnant à ne conserver comme liquide que les sommes dont il a besoin et à immobiliser ce reste dans leur caisses ou en les mettant à la disposition de l’Etat, ou des collectivités, ou des entreprises. Les banques tiennent donc une place importante dans la vie économique du pays. C’est à travers l’efficacité du système bancaire que se reflète le niveau de développement d’un pays.

Cependant, le système bancaire n’est pas en mesure de répondre à tous les besoins de financement à court terme ou à long terme du secteur privé, à un taux d’intérêt abordable, et de fournir une gamme de produit financier à une large proportion de la population. Par conséquent, les besoins en financement du secteur privé restent en grande partie insatisfaits, même l’accès des entreprises au financement à CT reste limité. Ainsi, l’accès de la population au crédit bancaire est faible et il n’existe pas encore de marché financier.

Objectifs et rôles des banques

Approche théorique d’une banque : 

La notion d’établissement de crédit ou banque définie par l’article 1 de la loi bancaire de France du janvier 1984 précise que : « les établissements de crédits sont des personnes morales qui effectuent à titre de profession habituelle des opérations de banque. Les opérations de banque comprennent la réception de fonds public, les opérations de crédits, ainsi que la mise à disposition des moyens de paiement vis à vis de la clientèle ou la gestion de ces mêmes moyens de paiement. » .

Quant à la loi bancaire malgache n°95-030 du 22 Février 1996, chap I et article 3 : « les établissements de crédits sont des organismes qui effectuent à titre habituel des opérations de banques, comprenant la réception de fonds public, l’octroi de crédits, la mise à disposition du publique ou la gestion de moyen de paiement, et qui assurent la gestion pour compte de tiers de porte feuilles de valeur mobilière en recevant à cet effet des fonds assortis d’un mandat de gestion. » .

La banque a pour rôle économique d’entretenir un lien entre les détenteurs de capitaux et leur utilisateur, en transformant l’argent liquide en argent stable et en se portant garant de la sécurité absolue des capitaux qui lui sont confiés. Pourtant, elle s’engage dans des opérations par nature risquées. Les banques sont nécessaires pour donner la possibilité aux agents économiques de pérenniser leurs activités (par le moyen d’un investissement par exemple) car les banques sont des organismes aptes à fournir des fonds au moyen du crédit bancaire. La banque est ainsi l’intermédiaire entre offreurs et demandeurs de capitaux, et ceci à partir de deux processus distincts : en intercalant son bilan entre offreur et demandeur de capitaux, c’est l’intermédiation bancaire ou en mettant en relation directe offreurs et demandeurs de capitaux sur le marché de capitaux (marché financier et monétaire), c’est la fonction de désintermédiation.

La Banque Centrale

a) Mobilisation des ressources financières nationales
Pour mobiliser les ressources financières nationales, le rôle de la banque centrale est très important. Lorsque certains agents économiques disposent de ressources excédentaires, ils n’ont pas le moyen de les investir à d’autres agents économiques ou à l’Etat ayant besoin de fonds pour financer leurs différentes activités. Ces derniers ne peuvent pas non plus recourir directement aux premiers disposant de fonds disponibles. La banque centrale intervient en créant et en développant un marché de capitaux pour centraliser les offres et les demandes. La banque centrale gère ainsi le portefeuille des bons de trésor et des titres d’Etat à court terme et met par conséquent des systèmes de prêts remboursables. La fonction de caissier et surtout de banquier du trésor est l’une des attributions essentielles de la banque centrale. Elle dirige un système de compensation pour les banques commerciales.

b) Stimulation des investissements rentables
L’intervention de la Banque Centrale dans la promotion des investissements rentables se présente sous trois aspects, elle octroie directement des crédits à l’Etat, satisfait une bonne partie des besoins de crédit dans le système bancaire et enfin garantit la liquidité du système financier.

✔ La banque centrale et des crédits à l’Etat.
La détention des effets publics confère à la Banque Centrale une importante fonction dans le cadre du développement économique. Cette détention d’effets équivaut à un financement à long terme en faveur des projets de développement du secteur public car elle permet à l’Etat d’effectuer des investissements productifs. Les concours de la Banque Centrale de Madagascar à l’Etat revêtent aussi d’autres formes : détention d’obligations d’Etat, octroi d’avances budgétaires. Mais des limites statutaires des concours de la Banque Centrale à l’Etat sont établies afin de garantir la Banque Centrale contre une pression excessive de l’Etat, qui pourrait se produire au cas où un déficit prolongé des finances publiques provoquerait des difficultés pour le trésor et une tension inflationniste pour l’économie. La Banque Centrale bénéficie ainsi d’une autonomie fonctionnelle.

✔ La banque centrale et les autres institutions financières :
La Banque Centrale contribue à remédier à certaines insuffisances en matière de crédit en octroyant des prêts à certaines institutions financières spécialisées comme la banque de développement rural ou le Fonds National d’Investissement. Rappelons que cette dernière institution a pour mission générale de contribuer à la promotion et au développement de l’économie nationale, à la réalisation des projets d’investissement productifs.

✔ La Banque Centrale et la liquidité bancaire :
La Banque Centrale doit assurer la liquidité du système financier en cas de besoin. Ceci se fait grâce à une aide financière directe aux banques nationales et à leur système de réescompter. Par ailleurs, une liquidité minimum est essentielle à une banque pour la bonne qualité de sa clientèle. En cas de retrait important de dépôts, la banque se trouvera en difficulté si elle ne peut pas transformer rapidement en monnaie des créances à terme, même solvable.

c) Réglementation de la masse monétaire
La banque centrale règlemente la distribution de crédit car les crédits bancaires sont généralement la principale source de monnaie et toute création de monnaie est inflationniste.

En accordant un crédit, la banque met à la disposition des bénéficiaires des moyens de paiement directement utilisables, sans contrepartie réelle immédiate. Le crédit (offre de monnaie) favorise la demande immédiate de biens réels (marchandises, équipement, travail) avant tout accroissement de l’offre de ces biens. La Banque Centrale doit donc contrôler le crédit de façon que la masse monétaire ne soit ni excédentaire ni insuffisante.

La Banque Centrale dispose d’un certain nombre d’instruments pouvant être employés pour contrôler le crédit :
❖ Contrôle sélectif du crédit ou encadrement de crédit : cet instrument prend la forme d’un plafond fixé pour le taux global d’expansion du crédit, c’est l’encadrement du crédit. Individuellement, la Banque Centrale peut soumettre à son autorisation tout octroi de crédit bancaire d’un certain montant : elle peut ainsi adapter la distribution du crédit aux secteurs et entreprises jugés prioritaires.
❖ Le taux de réserve obligatoire : la Banque Centrale peut imposer une réserve minimum aux banques nationales. Ce faisant, elle comprime leurs ressources disponibles et limité par conséquent leur capacité d’octroi de crédit.
❖ Opérations d’open-market : la Banque Centrale effectue ces opérations lorsqu’elle achète ou vend des titres sur le marché monétaire dans le but de diminuer ou d’augmenter le volume de crédit. Pour absorber des fonds, la Banque Centrale, place des titres, par contre, elle met les fonds à la disposition du marché lorsqu’elle les achète. De ce fait, les opérations d’open market permettent de diminuer ou d’augmenter les liquidités de l’économie.
❖ Le taux d’intérêt : c’est l’instrument le plus couramment utilisés par la Banque Centrale pour contrôler l’évolution de la masse monétaire. Pour limiter la demande de crédit, elle peut ainsi règlementer les taux d’intérêts payables sur les dépôts ou les taux exigibles pour les prêts et les avances. Quand à l’emprunt directement consenti par la BC, son coût est représenté par le taux d’escompte bancaire. Tandis que le niveau moins élevé de ce taux favorise les octrois de crédits, la volonté des autorités monétaires de contenir les pressions inflationnistes se traduit par un relèvement du taux.

d) Contribution à l’équilibre de la Balance de Paiement.
La Banque Centrale veille à l’équilibre de la balance de paiement en gérant les réserves de change. Cette gestion des devises consiste à maintenir un niveau stable des réserves de change et à empêcher la baisse de ce niveau. Les principaux instruments employés par la B.C pour y arriver sont la réglementation du contrôle des changes et la préservation du pouvoir d’achat des devises. La diversification des avoirs étrangers détenus et la modification du taux de change permettent de protéger ce pouvoir d’achat.

e) Conseiller financier de l’Etat
La BC contribue également à favoriser le développement économique en exerçant son rôle de conseiller financier de l’Etat. Outre son rôle principal qui consiste à formuler et mettre en œuvre les instruments de politique monétaire pour assurer la stabilité interne et externe de la monnaie, elle est consultée par le Gouvernement pour résoudre certains problèmes économiques. Elle participe donc aux différentes commissions gouvernementales, notamment dans les travaux relatifs à la planification, aux finances publiques, aux politiques de prix et des salaires ainsi qu’aux relations avec les organismes internationaux.

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Table des matières

INTRODUCTION
Première partie : LE SECTEUR BANCAIRE MALGACHE
Chapitre I : GENERALITES
Section 1 : Historique des banques
Section 2 : Objectifs et rôles du secteur bancaire
Chapitre II : L’ENVIRONNEMENT DU SECTEUR BANCAIRE A MADAGASCAR
Section 1 : Analyse de la situation et évolution.
Section 2 : Les atouts du secteur bancaire des pays riches.
Section 3 : Les organismes de contrôles du secteur bancaire
Deuxième partie : LES OBSTACLES DU DEVELOPPEMENT DU SECTEUR BANCAIRE MALGACHE : Cas de la BOA
Chapitre I : PRESENTATION DE LA BOA
Section 1 : Historique
Section 2 : Activités et missions
Chapitre II : LES DIFFÉRENTS PROBLEMES LIÉS AU DÉVELOPPEMENT DES BANQUES A TRAVERS LA B.O.A
Section 1 : Les problèmes rencontrés au niveau de la BOA
Section 2 : Les problèmes rencontrés au niveau des PME
Section 3 : Les problèmes liés aux relations générales du personnel des banques avec leurs clientèles
CONCLUSION
ANNEXE

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