Les enjeux de la riziculture dans la plaine

Madagascar est un pays sous développé dominé par le monde rural. Il fonde ses espoirs de développement économique dans l’activité agricole qui contribue à la formation du Produit Intérieur Brut à hauteur de 28% (FAOSTAT). Le territoire malgache est ainsi un territoire agricole, avec une prépondérance de la riziculture. Le riz constitue l’aliment de base des malgaches, il occupe une place importante dans le secteur agricole. La riziculture représente la première activité économique en milieu rural, elle détient une valeur économique en étant la première source de revenu des ruraux, une valeur sociale en étant l’aliment de base des malgaches mais aussi une valeur culturelle car elle est incluse dans la culture malgache depuis toujours.

Or, la production actuelle ne couvre pas encore les besoins de la population locale, Madagascar a été amené à importer du riz. Mais afin de satisfaire ces besoins de la population, des systèmes rizicoles ont été vulgarisés afin de rendre l’activité rizicole plus productive et plus prometteuse. Aussi, pour faire face à l’insécurité alimentaire et augmenter la probabilité d’un rendement plus que suffisant, pour que ce dernier ne soit seulement pas pour l’autoconsommation mais aussi pour une exportation.

La plaine de l’Imamba, une des vastes plaines d’Antananarivo, présente une activité agricole dynamique, environ trois quart des terres sont occupées par la riziculture. Se situant dans le nord de la ville, la plaine est constituée par trois communes rurales celles d’Antehiroka, d’Ankadikely Ilafy et de Sabotsy Namehana. Ces communes offrent un tiers de leur espace à la plaine. Cette plaine se situe en aval du bassin versant de la Mamba, qui est la principale rivière assurant la moitié de l’irrigation des rizières de cette plaine.

Concepts et contexte 

Notions et définitions

– La riziculture c’est seulement la culture du riz. Elle est apparu au néolithique. La culture du riz irrigué est la plus répandue partout où le climat le permet. En effet, la croissance du riz nécessite de forte chaleur et de grande quantité d’eau. La riziculture est l’une des bases de la révolution verte des années 1960 jusqu’à nos jours.

– Une plaine alluviale est un espace géographique caractérisé par une surface topographique plane avec de très faible pente. Elle est dominée par les reliefs de son bassin versant. Elle est constituée par des alluvions déposées lors de crues du cours d’eau. Elle appartient à la zone inondable d’un cours d’eau. Les sols y sont riches et bien alimentés en eau et biologiquement très productifs.

– Le bassin versant est un territoire qui draine l’ensemble de ses eaux vers un exutoire commun, cours d’eau ou mer. On peut définir différents bassins versants en fonction de l’échelle de travail ou de l’étude. Le bassin versant est limité par des frontières naturelles, par des lignes de crêtes (©2001-2018 Futura-Sciences). Chaque bassin versant se subdivise en un certain nombre de bassins élémentaires, parfois appelés « sous-bassin-versant », correspondant à la surface d’alimentation des affluents se jetant dans le cours d’eau principal. On distingue le bassin versant physique ou topographique, définissable à partir des altitudes seules, du bassin versant réel qui tient compte d’autres paramètres comme la nature du sol, qui induit les écoulements souterrains, ou les aménagements anthropiques.

Contexte

Le riz a toujours occupé une grande place dans l’histoire de Madagascar, sur le plan économique, social mais aussi politique ; il remplit une fonction de nature culturelle. Il est le produit le plus emblématique dans l’île car il assure la sécurité alimentaire nationale et s’impose comme premier secteur économique du pays, à la contribution du PIB, véhicule fortement les valeurs sociales et culturelles malgaches, maitrise les dangers de régimes politiques des rois merina aux dirigeants actuels. Le riz est sacré pour les malgaches, il est considéré comme la céréale qui a une dimension la plus divine. Le riz avait toujours exercé un pouvoir politique depuis l’époque des rois dans le pays, il était toujours considéré comme arme de renforcement du pouvoir pour les souverains. Or, depuis les années 1960, la place du riz a pris un recul. Bien qu’il soit toujours très important pour les malgaches, d’autres cultures ont été plus favorisées, les cultures d’exportation comme le soja, le café. Le riz a été donc remplacé par d’autres produits vivriers, sa place n’est qu’en second plan. De plus, le riz local a perdu son importance culturelle depuis le jours où le président Ratsiraka a favorisé l’importance de l’importation de riz étranger dans le pays avec un prix bien plus bas que le riz local lors des périodes de campagne électorale en 2000. Aujourd’hui même, la place du riz local recule de plus en plus, même avec une amélioration des variétés locales, son importance n’est plus la même qu’à l’époque des rois, de plus, cela s’accentue avec l’introduction de nouvelles variétés de riz améliorées en provenance des étrangers.

Les terroirs rizicoles

La riziculture 

La plaine de la Mamba présente un paysage rizicole uniforme. On peut constater deux saisons culturales, la première saison ou le vary aloha et la deuxième saison ou le vakiambiaty. Le paysage de la plaine est bien distinct en mois de novembre et en décembre avec une couleur verte. Cela est expliqué par la pratique du riz de première saison. Si on descend sur place, on peut voir la grande nuance existant dans chaque zone. Le vary aloha offre la couleur verte aux rizières de Belanitra, de Laniera et d’Andidiana. Or, en ce mois même, dans les rizières d’Ambohibary, de Zaivola Atsinanana, avec 25% de Belanitra et d’Ambohipanja, le travail des rizières ne font que commencer, les jeunes plants sont encore dans les pépinières. Cette grande différence de période culturale est expliquée à son tour par la microtopographie au niveau de la plaine. La partie plus à l’ouest de la zone est plus basse que celle de la partie est. Dans ce cas, c’est dans la partie plus basse qu’est pratiqué le vary aloha parce que l’irrigation se fait plus facilement, ce qui met en évidence la partie est qui présente le vakiambiaty car cette zone à altitude plus élevée est favorable à cette culture.

Les terroirs en vary aloha occupent 60% des terres et les vakiambiaty occupent 20% des terres, les 10% constituent le village et 5% sont occupées par les pépinières et les autres cultures.

Les terroirs de vary aloha

Laniera, à l’origine de ce nom, le roi Andrianampoinimerina ne trouva plus une alternative pour gérer la submersion des eaux, alors il les jeta dans ce périmètre d’où le nom Laniera. Ce terroir est bien aménagé, avec une forme des parcelles rectangulaire et bien ordonnée. Ce périmètre a une superficie de 500ha, le paysage reflète des divisions des terroirs de 300 à 350m par des diguettes. (Cf. croquis n°3) Belanitra, un des fokotany d’Ankadikely Ilafy se trouvant dans la rive droite de la Mamba fait 8km² de superficie totale. Avec ces 8 km² de superficie totale, la superficie cultivée est de 560 ha. Le paysage de Belanitra est divisé en deux, une partie est concentrée par la culture du riz de première saison et une partie concentrée par la culture du riz de deuxième saison.

Les terroirs de vakiambiaty 

La plaine d’Andidiana et Ambohibary, deux fokotany de la commune rurale de Sabotsy Namehana. La superficie des terres cultivée est de 844ha avec 400 ha pour le fokotany d’Ambohimbary et 444ha pour Andidiana. Le paysage est divisé en deux, un paysage de vary aloha pour celui d’Andidiana et un paysage de vakiambiaty pour celui d’Ambohibary. Les rizières d’Ambohipanja, ne font que 50ha, soient deux tiers de la superficie totale du fokotany qui est de 75ha.

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Table des matières

Introduction
Première partie : cadre général de la recherche
Chapitre I : conceptualisation et choix du thème
Chapitre II : démarche de la recherche
Chapitre III : caractéristiques de la plaine
Deuxième partie : un espace fortement rizicultivé
Chapitre IV : répartition spatiale des mises en valeur
Chapitre IV : les techniques de culture du riz et structure agraire
Troisième partie : une riziculture de subsistance ou de marché ?
Chapitre V : système de production
Chapitre VI : bilan de l’activité rizicole
Chapitre VII : les problèmes de mise en valeur de la plaine
Conclusion générale
Bibliographie
Annexes

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