LES ENJEUX DE LA LIBERALISATION DES ECHANGES

Le principe de l’avantage comparatif de David RICARDO

                 Dans son raisonnement, David RICARDO démontra que la participation à l’échange international est toujours profitable pour un pays quelles que soient ses richesses naturelles et même s’il est moins efficace dans tous les domaines de production. Si un des deux pays participants à l’échange international est désavantagé dans toute production, il pourra se spécialiser dans la fabrication d’un bien pour lequel il est moins inefficace c’est le principe de l’avantage comparatif Pour David RICARDO, tout pays gagnera à l’échange international en important de l’étranger les marchandises qu’il peut produire mais à des coûts élevés par rapport à ses fournisseurs et en exportant dans ses pays des produits pour lesquels ses inefficacités sont moindres. Ce principe combine à la fois deux idées majeures le coût d’opportunité et l’ajustement de la balance des paiements par la variation du taux de change. Le coût d’opportunité d’une activité est ce que le même temps passé pour une autre activité pourrait apporter. On réduit la production d’un bien en faveur d’un autre. David RICARDO a illustré cette thèse en prenant l’exemple de deux pays. (le Portugal et l’Angleterre) qui produisent en même temps deux produits (le drap et le vin). Le tableau ci-dessous (tableau n°1) montre les coûts de production de ces pays, mesurés par le nombre d’heure nécessaire pour la fabrication d’un bien. En Angleterre, ce temps ne produira que 0,83 unités de vin. Il serait mieux pour l’Angleterre de fabriquer des draps. Les deux pays doivent se spécialiser chacun dans la production d’un produit et faire un échange international. De cette façon les deux pays pourront profiter ensemble des gains du commerce international. Et la production mondiale augmente. Concernant l’ajustement de la balance des paiements par la variation du taux de change, David RICARDO énonça qu’un pays désavantagé dans toutes les activités verra son taux de change se déprécier jusqu’au point où ce désavantage systématique disparaît. Ce pays trouvera bénéfice à l’échange international à condition qu’il puisse importer un bien relativement moins cher que ce qu’il produirait et exporter à l’étranger un bien plus cher, à un prix supérieur au prix national. Dans son analyse, David RICARDO a omis le coût de transport. Cette omission est le point faible de la théorie ricardienne, ce qui nous conduit à voir d’autres théories du commerce international.

Les effets pervers du protectionnisme au niveau externe

                       Le protectionnisme risque de se heurter à des représailles immédiates de la part des partenaires lésés (à court terme). Le protectionnisme constitue une situation typique de dilemme du prisonnier : chaque pays a intérêt individuellement à se protéger mais ne gagne rien si les partenaires en font de même, puisque la baisse des importations s’accompagne d’une diminution des exportations. Ce risque est confirmé par les expériences de guerres tarifaires : à la fin du XIXè siècle, au cours de la crise de 1929. Egalement le protectionnisme peut entraîner une délocalisation de la production. Le pays exportateur substitue à l’exportation de marchandises la mobilité des facteurs de production : on retrouve les enseignements du théorème de Mundell14. Le protectionnisme est ici rendu inefficace. Le protectionnisme peut se traduire par un détournement de trafic : il pénalise un importateur mais favorise l’émergence de nouveaux exportateurs. A nouveau, l’efficacité du protectionnisme est annulée puisque l’on aboutit à une simple substitution de partenaires.

Un déficit chronique de la balance commerciale

                   Après la dégradation due à la forte montée du niveau des importations en 1979-1980, l’équilibre est retrouvé en 1986. Ce résultat a cependant obtenu au prix d’une forte chute des importations, le montant des exportations étant stagnant. La libéralisation effective des importations à partir de 1989 entraîne un nouveau dérapage puisqu’elle ne s’accompagne pas d’une progression équivalente des exportations. L’instauration du flottement en 1994, suivie d’une forte dépréciation du franc malgache, permet une amélioration de la situation. La hausse du prix du café a contribué à cette amélioration. On note une croissance des exportations en valeur tandis que les importations diminuent sensiblement. Mais cet équilibre reste apparemment passager puisque la nouvelle montée des importations en 1995 n’est pas suivie par les exportations. La balance commerciale de Madagascar est structurellement déficitaire pendant la période 1994-2000 à cause de la DDTE. De 154 Milliards en 1994, le déficit de la balance commerciale passe à 1770,8 Millions et reste à un niveau presque aussi élevé pour les années 1999 et 2000 (respectivement de 115,9 millions et 179,8 Millions DTS). La diminution des recettes d’exportations traditionnelles (vanille, café, girofle) et l’augmentation des importations de matières premières et de biens d’équipement et de consommation en sont les principales causes. En effet, cette diminution des recettes d’exportation provient du fait que ces produits traditionnels sont tributaires des perturbations climatiques (cyclone ….) et de l’évolution des cours mondiaux qui se traduit par l’irrégularité des entrées de devises. L’augmentation des importations s’explique par le fonctionnement de l’économie. En 2001, la balance commerciale est exceptionnellement positive, situation qui ne s’est pas produite durant des années. Les exportations ont dépassé les importations de 11 ,6 millions de DTS. En 2002, elle est déficitaire de 90,5 millions de DTS mais ce solde est moindre par rapport à celui de 1999. En 2001, les exportations ont connu une hausse de 20,6% en terme de DTS. La flambée des prix de la vanille a largement contribué à cette Les enjeux de la libéralisation des échanges à Madagascar appréciation de la valeur des exportations totales. Les exportations de l’année 2002 ont baissé de 50% par rapport à l’année précédente. Pour cette année, les importations n’ont connu qu’un accroissement de 5,6%. Le caractère structurel du déficit de la balance commerciale est dû principalement à la faiblesse des exportations.

Commentaire : plutôt des exportations tirées par la croissance

                     L’analyse proposée précédemment part d’une équation comptable et des tableaux préétablis. Une analyse qui ne permet pas de conclure sur la causalité entre les exportations et le PIB. Notre réflexion sur le cas de Madagascar, nous conduit à parler de la relation entre le PIB et le volume des exportations. Cette relation est la suivante : dans une grande partie c’est la croissance économique qui a pour effet d’accroître le niveau d’exportation. Reconnaissons qu’une croissance économique est génératrice de revenu pour les acteurs économiques malgaches. Ces revenus supplémentaires vont permettre de s’investir et de se lancer dans de nouvelles activités, dans notre cas c’est l’exportation. En premier lieu, c’est la croissance qui tire les exportations entraînant à son tour une nouvelle croissance économique. Nous pouvons affirmer alors que ces deux variables se renforcent mutuellement. Cette situation est vraie puisque la stratégie misant sur une relance des exportations est récente. Comme il est évoqué plus haut, Madagascar enregistre une faible ouverture donc elle n’attendrait pas des retombées des exportations pour faire évoluer son PIB. D’ailleurs le tableau ci-dessous le démontre. Le résultat des estimations pour chaque période permet d’avancer certain nombre de remarques. Les périodes de repli (correspondant à une limitation des importations : 1972-76 et 1981-84) ont été moins favorables à l’économie malgache en terme de croissance du PIB. Ce qui peut s’expliquer par le fait que les effets de substitution des importations par la production locale demeurent très limités et que la restriction en volume des importations s’est surtout répercutée sur la demande intérieure ( cette dernière a baissé en moyenne de 2,6% par an de 1972 à 1976 et de 0, 9% de 1981 à 1984). La diminution du coefficient d’importation a été en moyenne beaucoup plus importante de 1981 à 1984 que sur la période 1972-1976, compte tenu de la moindre baisse de la demande intérieure et des exportations contribue négativement à la croissance du PIB. Les enjeux de la libéralisation des échanges à Madagascar En revanche, la période 1985-1995 se caractérise par un début de relance. On remarque que les exportations augmentent de façon significative mais leur contribution reste maigre par rapport à la demande intérieure. Cette analyse met en exergue la faiblesse du lien reliant l’évolution des exportations et celle du PIB. Elle découle essentiellement de la place restreinte des échanges dans l’économie. Sans pour autant ignorer l’apport particulier de l’ouverture à la croissance économique C’est ainsi que la suite de l’étude, dans un deuxième chapitre, s’attachera à expliciter, les effets d’entraînement que peuvent exercer les échanges suite à l’ouverture extérieure.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : LES ENJEUX THEORIQUES
Chapitre I : Que rapportent les échanges à la croissance économique ?
Section 1 : Une approche théorique traditionnelle du gain à l’échange
1-1-L’avantage absolu d’Adam SMITH
1-2-Le principe de l’avantage comparatif de David RICARDO
1-3-Le théorème d’HECKSHER – OHLIN – SAMUELSON
Section 2 : Les nouvelles approches du commerce international
2-1- Les gains tirés du commerce international
2-2- La nature des gains à l’échange
Chapitre II : Les raisons qui poussent à la libéralisation
Section 1 : Les pertes engendrées par le protectionnisme
1-1- La perte du bien-être
1-2- Les effets pervers du protectionnisme au niveau externe
1-3- Les effets pervers du protectionnisme au niveau interne
Section 2 : Le protectionnisme est-elle justifiée ?
2-1- Le protectionnisme pour les industries est-il fondé ?
2-2- La croissance extérieure améliore la compétitivité
2-3- Des cas où la protection n’est pas approuvée
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EMPIRIQUE DU ROLE DU COMMERCE EXTERIEUR
Chapitre I : La contribution du commerce extérieur pour Madagascar
Section 1 : La place des échanges dans le temps
1-1- Une très faible ouverture
1-2- Un déficit chronique de la balance commerciale
1-3- Une instabilité des termes de l’échange
Section 2 : Etude économétrique
2-1- Des liens plutôt tenus entre les échanges et le PIB
2-2- Commentaire : Plutôt des exportations tirées par la croissance
Chapitre II : Les effets d’entraînement dus à la libéralisation des échanges 
Section 1 : Les externalités positives
1-1- Les effets de la libéralisation des échanges sur l’industrie
1-2- Les conséquences de l’allègement des droits de douanes
Section 2 : Les avantages de l’intégration économique régionale pour Madagascar
2-1- Du point de vue macroéconomique
2-2- Du point de vue microéconomique
CONCLUSION
ANNEXES
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXES
BIBLIOGRAPHIE

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