LES ENJEUX CONCEPTUELS ET THEORIQUES DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE

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Lโ€™itinรฉraire thรฉrapeutique conditionnรฉ par le systรจme dโ€™assurance sociale mis en place

Les systรจmes dโ€™assurance maladie sont dโ€™une grande importance pour garantir lโ€™accessibilitรฉ financiรจre potentielle des individus aux soins de santรฉ. Ces systรจmes peuvent, dans leur fonctionnement conditionner le comportement des individus ร  lโ€™intรฉrieur du systรจme de soins. Cette section prรฉsente lโ€™itinรฉraire thรฉrapeutique des individus dans les systรจmes de soins reconnus universels avant de prรฉsenter le cas des pays en dรฉveloppement.

Le National Health Service ou le choix du prestataire contraint

Le National Health Service (NHS) britannique est un systรจme basรฉ sur la philosophie de Beveridge oรน les principes dโ€™universalitรฉ, dโ€™unitรฉ et dโ€™uniformitรฉ dโ€™accรจs aux soins universel y sont de rigueur. Cโ€™est un systรจme public oรน lโ€™adhรฉsion ร  la couverture maladie est obligatoire et oรน tout citoyen ou rรฉsident bรฉnรฉficie des soins gratuits sauf pour les mรฉdicaments, les soins dentaires et les tests dโ€™acuitรฉ visuelle qui restent entiรจrement ร  leur charges.
Le NHS nโ€™offre pas une libertรฉ de choix de prestataires aux patients. Leur parcours dans le systรจme de soins est prรฉรฉtabli et connu de tous. Toute personne souhaitant utiliser les services du NHS doit รชtre inscrite auprรจs dโ€™un mรฉdecin gรฉnรฉraliste ou General Practitionner (GP) de son choix qui est par consรฉquent la porte dโ€™entrรฉe dans le systรจme de soins de santรฉ. Ce dernier constitue donc le premier recours pour les individus qui choisissent le NHS. Les mรฉdecins gรฉnรฉralistes assurent รฉgalement la continuitรฉ des soins pour ceux qui ont commencรฉ ร  sโ€™automรฉdicamenter et jouent le rรดle de ยซ gatekeeper ยป pour ceux qui ont besoin de soins aprรจs les avoir rencontrรฉs. En tant que tel, ils filtrent et rรฉgulent lโ€™accรจs et le recours aux autres professionnels de santรฉ (Or et al., 2009). Les patients doivent de ce fait le consulter pour accรฉder ร  la mรฉdecine spรฉcialisรฉe ou ร  lโ€™hospitalisation (sauf en cas dโ€™urgences).
Le NHS est complรฉtรฉ dans ses fonctions par lโ€™assurance privรฉe qui se limite surtout aux soins hospitaliers aigus non urgents et aux consultations privรฉes des spรฉcialistes (Laplace et al., 2002). Le secteur privรฉ des prestataires de soins, bien que limitรฉ, compense les faiblesses du NHS. En effet, Le NHS souffre dโ€™un problรจme de liste dโ€™attente pour les soins spรฉcialisรฉs. Les individus sont libres de choisir entre attendre pour ne pas payer dans le NHS ou payer dans le privรฉ pour ne pas attendre. Ainsi, un individu peut choisir de commencer par le secteur privรฉ et revenir dans le NHS si son revenu ne lui permet pas de continuer ou encore sโ€™il se rend compte que son prix de rรฉserve est devenu infรฉrieur au prix pratiquรฉ par le prestataire privรฉ. Dโ€™un autre cรดtรฉ, un individu peut commencer par le NHS et se diriger par la suite vers le privรฉ parce que son รฉtat de santรฉ lโ€™oblige. Dโ€™autres individus, notamment les individus ayant des revenus รฉlevรฉs, font tous leur parcours de soins dans le secteur privรฉ.

Le Managed care aux Etats Unis ou libertรฉ de choix du patient

Aux Etats Unis, la santรฉ est considรฉrรฉe comme relevant de la responsabilitรฉ individuelle et de lโ€™assurance privรฉe. La couverture maladie est facultative, souscrite de faรงon individuelle ou collective (par lโ€™intermรฉdiaire de lโ€™employeur) auprรจs des organismes dโ€™assurances privรฉes. Le choix de lโ€™assurance privรฉe est complรจtement libre mais une fois lโ€™assurance choisie, lโ€™individu est tenu de suivre le parcours de soins prรฉvu par le fonctionnement de ladite assurance. Trois systรจmes dโ€™assurance coexistent aux Etats Unis : les assurances privรฉes auprรจs desquels sโ€™inscrivent la majoritรฉ des jeunes amรฉricains actifs le plus souvent par lโ€™intermรฉdiaire de leurs employeurs et par contrats collectifs, les programmes de solidaritรฉ publics, Medicare et Mediaid, qui couvrent les personnes รขgรฉes de plus de 65 ans , les handicapรฉs et les indigents et les systรจmes du Managed care (Majnoni dโ€™Intignano et Ulmann, 2001).
Le Managed Care compte plusieurs types dโ€™organisations avec des modรจles de prises en charge diffรฉrents ou Managed Care Plan (MCP): dโ€™un cรดtรฉ, Les Health Maintenance Organizations (HMO) et les Preferred Providers Organizations (PPO) qui sont les plus usuels et de lโ€™autre, les Point of Service (POS) qui combinent les caractรฉristiques des deux premiers mais qui ne sont pas trรจs souvent rencontrรฉs.
Les HMO sont considรฉrรฉs comme une formule moderne du libรฉralisme. Ils cumulent les rรดles dโ€™assureur et de soignant. Il existe plusieurs modรจles de HMO : Les modรจles intรฉgrรฉs (Staff model) qui embauchent leur propres mรฉdecins et possรจdent leur propres hรดpitaux et les modรจles de mรฉdecine individuelle (Individual Practice Association) qui sโ€™organisent autour de mรฉdecins de famille et sous-traitent les soins spรฉcialisรฉs. Et entre les deux le modรจle du rรฉseau (Group Network) offre une mรฉdecine de groupe et sous-traite les hospitalisations (Majnoni dโ€™Intignano et Ulmann, 2001). Le trait commun ร  ces trois modรจles est que, lorsquโ€™un individu souscrit ร  lโ€™un des modรจles, il doit recevoir tous ses soins (gรฉnรฉralistes et spรฉcialistes) de santรฉ sinon la plupart dans un rรฉseau de prestataires ; le fait que le patient doit sโ€™adresser aux prestataires de soins dรฉsignรฉs par le HMO auquel il a souscrit fait que ce dernier perd partiellement sa libertรฉ de choix et est ยซ contraint ยป de suivre un itinรฉraire de soins prรฉdรฉfini.
Un individu qui souscrit ร  un HMO doit nรฉcessairement choisir un mรฉdecin de soins primaire, un ยซ Primary Care Physician (PCP)ยป qui est responsable de gรฉrer et de coordonner tous ses soins de santรฉ. Son PCP va lui servir de mรฉdecin personnel pour apporter tous les services de soins de santรฉ de base dont il a besoin. Les PCPs comprennent les mรฉdecins de famille, les mรฉdecins de mรฉdecine interne et dans certains HMOs on a des mรฉdecins de certaines spรฉcialitรฉs tels que les gynรฉcologues et les cardiologues qui fournissent aux femmes et aux malades cardiaques certains soins de santรฉ de base bien que spรฉcialisรฉs. Pour les enfants, les individus peuvent choisir un pรฉdiatre ou un mรฉdecin familial comme PCP. Cโ€™est le PCP, en cas de besoin qui fournit ร  lโ€™individu une rรฉfรฉrence au mรฉdecin spรฉcialiste appartenant au mรชme rรฉseau que lui ou ร  un service de diagnostic tel que les tests de laboratoire. Si lโ€™individu ne possรจde pas une rรฉfรฉrence ou choisit de voir un docteur en dehors de son rรฉseau de HMO, il est plus susceptible de supporter tout ou presque les coรปts relatifs ร  ces soins.
Contrairement aux HMOs, les Preferred Providers Organizations (PPO) offrent au patient une relation moins รฉtroite avec les professionnels de santรฉ et donc, il subsiste une libertรฉ de choix pour le patient monnayant une prime plus รฉlevรฉe. Les PPOs ont des contrats avec un rรฉseau de fournisseurs dits ยซ prรฉfรฉrรฉs ยป parmi lesquels lโ€™individu peut opรฉrer un choix. Lโ€™individu nโ€™a pas besoin de choisir un PCP ou dโ€™avoir une rรฉfรฉrence pour voir dโ€™autres prestataires dans le rรฉseau. Il peut alors avoir accรจs directement au mรฉdecin spรฉcialiste sโ€™il le dรฉsire. La seule contrainte qui pรจse sur lโ€™individu cโ€™est que son choix doit se faire ร  lโ€™intรฉrieur du rรฉseau prรฉfรฉrentiel. A lโ€™inverse des HMOs, le PPO couvre la recherche des soins ร  lโ€™extรฉrieur du rรฉseau. Si lโ€™individu rencontre un docteur ou va dans un hรดpital en dehors du rรฉseau, il devra payer directement chez le mรฉdecin/hรดpital et ensuite il pourra dรฉposer une rรฉclamation pour remboursement auprรจs du PPO. Cependant lโ€™argent que le PPO va lui rembourser ne couvrira quโ€™une partie de la facture. Lโ€™individu est considรฉrรฉ comme responsable de tout frais que le PPO nโ€™aura pas remboursรฉ.

Le systรจme de couverture maladie dans les pays en dรฉveloppement

Bien quโ€™en thรฉorie l’assurance maladie sociale, telle quโ€™appliquรฉe dans les pays dรฉveloppรฉs, soit la plus ร  mรชme de rรฉaliser la couverture universelle, elle est, en pratique, difficile ร  mettre en place dans les pays en dรฉveloppement et particuliรจrement en Afrique Subsaharienne. Le fait que l’adhรฉsion soit obligatoire et que les primes soient relativement รฉlevรฉes comptent parmi les principales causes (Letourmy et Pavy-Letourmy, 2005). Ainsi, lโ€™assurance maladie privรฉe reste embryonnaire dans ces pays. Elle ne couvre que la tranche de la population ayant les revenus les plus รฉlevรฉs. On assiste alors ร  lโ€™รฉmergence de lโ€™assurance maladie communautaire dont la forme la plus rencontrรฉe est la mutuelle de santรฉ. Lโ€™essor des mutuelles a รฉtรฉ rรฉcemment dรฉmontrรฉ par les conclusions de lโ€™Inventaire rรฉalisรฉ en 2004 dans onze pays dโ€™Afrique Centrale et de lโ€™Ouest par la Concertation entre les acteurs du dรฉveloppement des mutuelles de santรฉ en Afrique21. Selon cet inventaire, la dynamique mutualiste nโ€™est pas uniforme dans tous les pays enquรชtรฉs. Certains pays sont en avance dans la formulation de politiques (Cรดte dโ€™Ivoire, Sรฉnรฉgal, Mali); Dโ€™autres le sont dans la taille des systรจmes (Mali); Dโ€™autres dans le nombre et la diversitรฉ des formes (Sรฉnรฉgal, Burkina Faso, Guinรฉe), tandis que dโ€™autres observent un dรฉveloppement assez lent (Niger, Tchad, Togo, Mauritanie, Cameroun) (La Concertation, 2004).
Les mutuelles de santรฉ offrent gรฉnรฉralement des services complรฉmentaires aux services fournis par les gouvernements mais la prise en charge des dรฉpenses de soins des patients est le plus souvent partielle. La plupart des mutuelles de santรฉ imposent un co-paiement dรฉfini par un ticket modรฉrateur. Pour certaines prestations, il peut exister des plafonds de prises en charge et plus rarement des franchises. Les tickets sont situรฉs le plus frรฉquemment entre 30 ร  39% pour les soins ambulatoires et dans des cas plus rares ร  plus de 50% pour les soins chirurgicaux (Dussault et al., 2006). Les adhรฉrents continuent ร  devoir payer de leurs poches (dans une majoritรฉ de mutuelle) plus de 40% de leurs frais de santรฉ. Ainsi, faute de protection sociale ou de couverture intรฉgrale de dรฉpenses de soins, les personnes ร  faible revenus se voient vivre sous la menace continuelle des dรฉpenses catastrophiques pour leur budget surtout si lโ€™on tient compte de lโ€™incidence du poids de la maladie (Drechsler et Jรผtting, 2005). Elles ont donc tendance ร  se tourner en premier lieu vers lโ€™offre de soins informelle moins chรจre telle que les tradipraticiens, les vendeurs de rue, les groupes religieux etcโ€ฆ et auront recours ร  la biomรฉdecine, plus efficace, si ces derniers nโ€™ont pas pu les soigner. Pourtant, de nombreuses รฉtudes ont montrรฉ que les membres dโ€™une mutuelle de santรฉ sont plus susceptibles de recourir ร  un centre de santรฉ moderne lorsque cela sโ€™avรจre nรฉcessaire pour leur santรฉ (Schneider et Diop, 2001; Waelkens et Criel, 2004), et mรชme dโ€™effectuer tout leur parcours de soins dans les centres biomรฉdicaux (De Allegri et al., 2006).

Analyse descriptive des recours et des choix thรฉrapeutiques des individus

Pour dรฉgager une connaissance plus prรฉcise de lโ€™itinรฉraire thรฉrapeutique des individus au Cameroun, il est important de donner un clichรฉ descriptif de leur comportement en matiรจre de soins. Lโ€™analyse statistique de ce dernier permet de suivre la trajectoire de soins des individus depuis la dรฉclaration de la morbiditรฉ. La trajectoire des individus comprend deux รฉtapes qui correspondent chacune ร  un recours aux soins. Lโ€™analyse des choix thรฉrapeutiques faits durant chaque recours passe par la prรฉsentation de la mรฉthode ร  implรฉmenter (1.1.) et des rรฉsultats qui en dรฉcoulent (1.2.)

Profil des choix thรฉrapeutiques au premier et au second recours

Les rรฉponses donnรฉes par les individus quant aux choix thรฉrapeutiques lors de leur parcours de soins se rรฉpartissent entre lโ€™automรฉdication, la biomรฉdecine et la mรฉdecine traditionnelle. Lโ€™automรฉdication renvoie au fait que les individus se soient soignรฉs seuls, soit ร  lโ€™aide de mรฉdicaments achetรฉs ร  la pharmacie, chez les vendeurs de la rue ou encore ร  lโ€™aide de mรฉdicaments disponibles ร  la maison. Lโ€™individu qui a choisi la biomรฉdecine a consultรฉ une formation sanitaire publique ou privรฉe. Et celui dont le choix a portรฉ sur la mรฉdecine traditionnelle a, soit consultรฉ un tradipraticien ou un guรฉrisseur, soit il sโ€™est soignรฉ seul en utilisant des mรฉdicaments traditionnels. Les individus qui se sont orientรฉs vers des docteurs religieux sont รฉgalement classรฉs dans cette catรฉgorie en rรฉfรฉrence ร  la classification faite par Commeyras et al. (2006).
La figure (2.1) prรฉsente les dรฉcisions et les choix thรฉrapeutiques des individus ร  la premiรจre et ร  la seconde รฉtape de lโ€™itinรฉraire de soins. Il ressort quโ€™aprรจs avoir constatรฉ quโ€™ils รฉtaient malades, plus de 9 individus sur 10 ont cherchรฉ ร  se faire soigner soient 93,65%. Une grande proportion dโ€™entre eux sโ€™est tournรฉe vers lโ€™automรฉdication (47,59%) faisant dโ€™elle le recours le plus frรฉquent en premiรจre intention de soins. Cette proportion dโ€™individus se dรฉcompose comme suit : 25,08% se sont orientรฉs vers les vendeurs de la rue, 15,39% vers une pharmacie, 4,9% vers la pharmacie familiale ou mรฉdicaments disponibles ร  la maison et 2,22% vers dโ€™autres options dโ€™automรฉdication. Ce constat apparaรฎt moins surprenant en tenant compte du constat fait dans le chapitre prรฉcรฉdent sur le fait que les vendeurs de mรฉdicaments bรฉnรฉficient de la proximitรฉ dโ€™avec les malades surtout pour des concessions รฉloignรฉes des structures sanitaires et quโ€™ils proposent une vente au dรฉtail souple et accessible ร  toutes les couches de la sociรฉtรฉ.
La biomรฉdecine est la seconde alternative la plus utilisรฉe en premiรจre intention de soins par les individus aprรจs lโ€™automรฉdication. En effet, 42,15% dโ€™individus y ont eu recours dont 27,67% dans le secteur public et 14,48% dans le secteur privรฉ.
Enfin, la mรฉdecine traditionnelle est le recours moins rรฉpandu avec seulement 10,26% de recours. Parmi ces individus, 8,09% ont consommรฉ des plantes mรฉdicinales et le reste des individus se rรฉpartissent entre un guรฉrisseur ou religieux (0,94%) et dโ€™autres options (1,23%).

Mise en รฉvidence des dรฉterminants des choix thรฉrapeutiques des individus ร  chaque recours du parcours de soins

Dans le souci dโ€™exploiter pleinement les informations fournies par les individus sur la demande de santรฉ quโ€™ils expriment, les รฉtudes antรฉrieures ont utilisรฉ une variรฉtรฉ de spรฉcifications empiriques. Les modรจles รฉconomรฉtriques sont alors fonctions de lโ€™objet de lโ€™รฉtude. Les modรจles dichotomiques (Logit/Probit) sont utilisรฉs pour modรฉliser la dรฉcision dโ€™un individu de dรฉclarer ou pas un รฉtat morbide ou la dรฉcision de rechercher ou pas des soins de santรฉ une fois malade (Ali et Noman, 2013). Les modรจles polytomiques ou multinomiaux, quant ร  eux, sont essentiellement utilisรฉs pour modรฉliser le choix du prestataire de santรฉ une fois la dรฉcision de recours aux soins prise. Ceux-ci comprennent entre autres le Logit multinomial, le Probit multinomial et le Logit emboitรฉ. Cependant, certaines รฉtudes considรจrent que les individus nโ€™expriment une demande de santรฉ que lorsquโ€™ils reportent รชtre malades. Or reporter un รฉtat morbide peut รชtre liรฉ ร  la sensibilitรฉ des individus et ร  la nature mรชme de la maladie. Elles relรจvent donc un problรจme de biais de sรฉlection quโ€™elles corrigent en utilisant des mรฉthodes dโ€™estimation en deux รฉtapes oรน la premiรจre รฉtape estime la probabilitรฉ de reporter un รฉtat morbide, et la seconde estime les dรฉterminants du choix du prestataire de santรฉ (Gurmu et Tesfu, 2012; Pokhrel et al., 2010; Coulibaly et al., 2008).
Lโ€™analyse de lโ€™itinรฉraire de soins des individus sโ€™inscrit dans la continuitรฉ des รฉtudes prรฉcรฉdentes en ce sens quโ€™elle prend en compte la dynamique en sโ€™effectuant en deux รฉtapes : Les dรฉterminants des choix thรฉrapeutiques au premier recours (2.2) et les dรฉterminants de lโ€™existence du second recours (2.3). Mais il convient au prรฉalable de rappeler le cadre mรฉthodologique qui sous-tend ces analyses (2.1).

Cadre mรฉthodologique de lโ€™analyse รฉconomรฉtrique

Le cadre mรฉthodologique sur lequel sโ€™appuie ce travail est prรฉsentรฉ en deux temps. Dans un premier temps, une formalisation du modรจle nรฉoclassique de la demande de soins de santรฉ qui sera estimรฉ est prรฉsentรฉe alors que dans un second temps, les diffรฉrentes variables utilisรฉes dans les diffรฉrentes estimations sont discutรฉes.

Le modรจle thรฉorique : le modรจle de Gertler et al. (1987)

Le modรจle thรฉorique prรฉsentรฉ est inspirรฉ de Gertler et al. (1987) oรน la dรฉcision du choix du prestataire ร  rencontrer est prise de maniรจre rationnelle et autonome par lโ€™individu lui-mรชme ou par un membre du mรฉnage qui lโ€™accompagne. Peu importe celui qui prend la dรฉcision, il est supposรฉ faire ses choix en situation dโ€™information complรจte en vue de la maximisation de la fonction dโ€™utilitรฉ de la personne qui a besoin de soins. Formellement, la fonction de lโ€™utilitรฉ de lโ€™individu malade sโ€™รฉcrit : Uij๏€ ๏€ฝ U(Hij ,Cij ) (2.3)
Oรน : Uij reprรฉsente lโ€™utilitรฉ attendue par lโ€™individu i conditionnellement au choix de la j-iรจme alternative de soins.
H ij reprรฉsente lโ€™รฉtat de santรฉ espรฉrรฉ par lโ€™individu i aprรจs avoir choisi lโ€™option j pour le traitement de sa maladie.
Cij reprรฉsente la consommation des biens autres que les biens mรฉdicaux (alimentation, logement, loisir..) de lโ€™individu i aprรจs avoir fait face aux coรปts mรฉdicaux du prestataire j. Lโ€™รฉquation (2.3) montre que la satisfaction de lโ€™individu est entiรจrement conditionnรฉe par lโ€™option j quโ€™il choisit. Chaque individu consommera donc lโ€™option qui maximisera son utilitรฉ.
Lโ€™รฉtat de santรฉ espรฉrรฉ, pour un coรปt donnรฉ, sโ€™exprime comme suit : Hij๏€ ๏€ฝ H(Zij , Xi , Mi ) (2.4)
Lโ€™รฉtat de santรฉ espรฉrรฉ, Hij , dรฉpend des caractรฉristiques de lโ€™option j choisie par lโ€™individu i notรฉs Zij . Ces caractรฉristiques comprennent entre autres la disponibilitรฉ des mรฉdicaments, les prix pratiquรฉs ou encore la qualitรฉ du personnel. Lโ€™รฉtat de santรฉ espรฉrรฉ dรฉpend รฉgalement des caractรฉristiques de lโ€™individu i au moment de la maladie, X i , tels que le sexe, lโ€™รขge lโ€™รฉducation, le statut professionnel, etc. et des caractรฉristiques propres au mรฉnage auquel lโ€™individu i appartient, M i , comme la taille ou encore les caractรฉristiques du chef du mรฉnage.
Il est ร  souligner que lโ€™individu maximise son utilitรฉ conditionnellement ร  sa contrainte budgรฉtaire qui sโ€™exprime comme suit : Ri๏€ ๏€ฝ Cij๏€ ๏€ซWij (2.5)
Oรน le revenu de lโ€™individu i, Ri , est reparti entre dโ€™une part les soins dont les coรปts sont reprรฉsentรฉs par Wij . Ces coรปts comprennent les coรปts directs, Pij , qui sont les coรปts monรฉtaires induits par le traitement en soi et les coรปts indirects, Aij , ou coรปts non monรฉtaires tels que le temps dโ€™attente ou encore le temps de transport. Dโ€™autre part, le revenu de lโ€™individu finance les biens non mรฉdicaux, Cij , que le mรฉnage peut consommer aprรจs avoir payรฉ les soins recommandรฉs par lโ€™option j.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : FONDEMENTS THEORIQUES DE Lโ€™ETUDE ET ETAT DES LIEUX DU SYSTEME DE FORMATION PROFESSIONNELLE AU SENEGAL
CHAPITRE 1 : LES ENJEUX CONCEPTUELS ET THEORIQUES DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
1.1. LE CADRE CONCEPTUEL
1.2. LA FORMATION PROFESSIONNELLE DANS LE MONDE, DE Lโ€™ANALYSE THEORIQUE A LA CONCEPTION DE L’ACTION PUBLIQUE
1.2.1. ETUDES EMPIRIQUES ET PERSPECTIVE INTERNATIONALE
1.2.2. LES TENDANCES OBSERVEES AU NIVEAU SECONDAIRE ET TERTIAIRE EN FORMATION GENERALE, PROFESSIONNELLE ET TECHNIQUE
1.2.3. FORMATION PROFESSIONNELLE ET IMPACT ECONOMIQUE : LES NIVEAUX Dโ€™EFFICACITE
1.3. MISE EN ล’UVRE DU MANAGEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE AU NIVEAU EUROPEEN : LES LOIS DE SUCCES
1.3.1. UNE DYNAMIQUE COMMUNAUTAIRE
1.3.2. DES LOIS DE SUCCES
CHAPITRE 2 : ETAT DES LIEUX DU SYSTEME DE FORMATION PROFESSIONNELLE AU SENEGAL
2.1. Lโ€™EVOLUTION DES POLITIQUES DE FORMATION PROFESSIONNELLE AU SENEGAL
2.2. PRESENTATION DU SYSTEME DE FORMATION PROFESSIONNELLE STRICTO SENSU
2.3. LA PROBLEMATIQUE DE Lโ€™EFFICACITE INTERNE ET EXTERNE
2.3.1. Lโ€™EFFICACITE INTERNE EN QUESTION
2.3.1.1. ANALYSE DE Lโ€™EFFICACITE A TRAVERS LES FLUX Dโ€™ENTREE
a. Les flux dโ€™entrรฉe ยซย humainsย ยป
b. Les flux dโ€™entrรฉe ยซย matรฉrielsย ยป
c. Les flux dโ€™entrรฉe ont-ils rรฉellement une valeur opรฉratoire pour mesurer lโ€™efficacitรฉ ?
2.3.1.2. ANALYSE DE Lโ€™EFFICACITE INTERNE A TRAVERS LES FLUX DE SORTIE
a. Les niveaux de connaissance des apprenants
b. Les niveaux des acquisitions scolaires
c. Quelles conclusions tirer de tout cela ?
d. Les rรฉsultats scolaires
e. Les indicateurs synthรฉtiques
2.3.2. Lโ€™EFFICACITE EXTERNE DU SYSTEME SENEGALAIS DE FORMATION EN
QUESTION
2.3.2.1. ANALYSE COMPARATIVE DE Lโ€™OFFRE DE FORMATION ET DES BESOINS DU
SYSTEME PRODUCTIF
a. Analyse des dรฉsรฉquilibres caractรฉrisant lโ€™offre de formation
b. Prรฉpondรฉrance des formations littรฉraires au dรฉtriment des formations scientifiques
c. Offre sรฉlective de formation issue dโ€™une pratique coloniale
d. Faible renouvellement de lโ€™offre de formation
2.3.2.2. CONSEQUENCES DES DESEQUILIBRES CARACTERISANT Lโ€™OFFRE DE FORMATION AU NIVEAU DES ORGANISATIONS INDUSTRIELLES SENEGALAISES
a. Consรฉquences des dรฉsรฉquilibres caractรฉrisant lโ€™offre de formation au niveau du secteur industriel
b. Consรฉquences des dรฉsรฉquilibres caractรฉrisant lโ€™offre de formation au niveau de lโ€™ensemble du domaine productif
c. Caractรฉristiques globales de lโ€™insertion professionnelle et du chรดmage au Sรฉnรฉgal
2.3.2.3. INSERTION PROFESSIONNELLE ET CHOMAGE DES DIPLOMES
Lโ€™insertion des diplรดmรฉs selon les niveaux de scolarisation
Lโ€™insertion des diplรดmรฉs selon les types dโ€™enseignement
Lโ€™insertion des diplรดmรฉs selon les spรฉcialitรฉs
Les dรฉterminants de lโ€™insertion professionnelle des diplรดmรฉs externes au systรจme de formation
2.3.2.4. LA QUESTION DE Lโ€™ADEQUATION FORMATION /EMPLOI Dโ€™UNE MANIERE GENERALE
a. La correspondance entre la formation et lโ€™emploi
b. La qualitรฉ des compรฉtences fournies par le systรจme dโ€™รฉducation et de formation
c. Mรฉthode globale
d. Analyse ร  travers quelques รฉtudes de cas
2.4. LA PROBLEMATIQUE DU FINANCEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE AU SENEGAL
2.4.1. LES MECANISMES ET INSTRUMENTS DE FINANCEMENT
2.4.1.1. LE ROLE FONDAMENTAL DES POUVOIRS PUBLICS DANS LE FINANCEMENT DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE
2.4.1.2. LE FINANCEMENT DE Lโ€™APPRENTISSAGE TEL QUE DEFINI DANS LES PAYS DEVELOPPES NE Sโ€™APPLIQUE PAS AU SENEGAL.
2.4.1.3. CONCERNANT LE FINANCEMENT DE LA FORMATION CONTINUE DES ACTIFS
2.4.1.4. CONCERNANT LE FINANCEMENT DE LA FORMATION CONTINUE DES DEMANDEURS Dโ€™EMPLOI AU SENEGAL
2.4.2. EVALUATION ET ANALYSE DES SYSTEMES
2.4.2.1. EVALUATION
2.4.2.2. STRUCTURE DES SYSTEMES
DEUXIEME PARTIE : METHODOLOGIE DE RECHERCHE, PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
CHAPITRE 3 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET PROCESSUS DE TRAITEMENT DE DONNEES
3.1. METHODOLOGIE DE RECHERCHE
3.1.1. MODELE DE RECHERCHE
3.1.2. Lโ€™INVESTIGATION DOCUMENTAIRE
3.1.3. POPULATION DE Lโ€™ETUDE
3.1.3.1. ร‰LABORATION DES QUESTIONNAIRES
3.1.3.2. QUESTIONNAIRE Sโ€™ADRESSANT AUX ENTREPRISES (CF. ANNEXE 1)
3.1.3.3. QUESTIONNAIRE Sโ€™ADRESSANT AUX CENTRES DE FORMATION PROFESSIONNELLE (CF. ANNEXE 2)
3.1.3.4. QUESTIONNAIRE Sโ€™ADRESSANT AUX APPRENANTS (CF. ANNEXE 3)
3.1.4. ECHANTILLONNAGE
3.1.4.1. ENTREPRISES ET CENTRES DE FORMATION
3.1.4.2. LES APPRENANTS
3.2. PROCESSUS DE TRAITEMENT DES DONNEES
3.2.1. CONTROLE Dโ€™EXHAUSTIVITE ET DE QUALITE DES DONNEES
3.2.2. STABILISATION DES DONNEES
CHAPITRE 4 : PRESENTATION, EXPLOITATION DES DONNEES ET PRINCIPALES PROPOSITIONS ISSUES DES CARACTERISTIQUES OBSERVEES ET DE Lโ€™ANALYSE DOCUMENTAIRE
4.1. PRESENTATION ET ANALYSE EXPLORATOIRE DES DONNEES
4.1.1. ANALYSE DESCRIPTIVE
4.1.1.1. PRESENTATION DES RESULTATS POUR LES CENTRES DE FORMATION
4.1.1.1.1. PARTENARIAT AVEC LES ENTREPRISES
4.1.1.1.2. ANALYSE DU TYPE DE PARTENARIAT
4.1.1.2. PRESENTATION DES RESULTATS POUR LES ENTREPRISES
4.1.1.2.1. ANALYSES DE REPONSES CONCERNANT LA PREMIERE RUBRIQUEย  IDENTIFICATION DE Lโ€™ENTREPRISE
4.1.1.2.2. ANALYSE DE Lโ€™EFFECTIF DES EMPLOYES
4.1.1.2.3. ANALYSE DES BESOINS EN FORMATIONS DES ENTREPRISES : CONNAISSANCE DU FONDEF
4.1.1.2.4. ANALYSE DE LA PERSONNE EN CHARGE DES FORMATIONS
4.1.1.2.5. ANALYSE DE LA CAPACITE DE Lโ€™ENTREPRISE A LIBERER UN EMPLOYE EN CAS DE FORMATION VOLONTAIRE
4.1.1.2.6. ANALYSE DU TAUX DES SYSTEMES Dโ€™EVALUATIONS DES ENTREPRISES
4.1.1.2.7. ANALYSE DE REPONSES CONCERNANT LA MISE A NIVEAU DES QUALIFICATIONS PROFESSIONNELLES FACE AUX ENJEUX ECONOMIQUES
4.1.2. ANALYSE BI-VARIEE
NOTION DE KHI-DEUX
NOTION V DE CRAMER
4.1.2.1. TABLEAUX DES RESULTATS OBTENUS A PARTIR DES TESTS DE KHIDEUX
4.1.2.2. VERIFICATION DES HYPOTHESES
4.1.2.2.1. INADAPTATION FORMATION PROFESSIONNELLE ET INSERTION PROFESSIONNELLE DES JEUNES
4.1.2.2.2. ANALYSE DE LA CONTRIBUTION INSUFFISANTE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE DANS LE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE
4.1.2.2.3. ANALYSE DE Lโ€™ADEQUATION DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE ET EMPLOI
4.1.3. ANALYSE MULTI-VARIEE
4.1.3.1. REGRESSION LOGISTIQUE
4.1.3.2. CAS PRATIQUE
4.2. PROPOSITIONS ISSUES DE Lโ€™ANALYSE DES CARACTERISTIQUES OBSERVEES ET DE Lโ€™ANALYSE DOCUMENTAIRE
4.2.1. FORMATION PROFESSIONNELLE ET EMPLOYABILITE : UN DUO A CONSOLIDER
4.2.1.1. Lโ€™EMPLOI, PRINCIPALE FINALITE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE : UNE PRIORITE TOUJOURS AFFIRMEE
4.2.1.1.1. UN RECENTRAGE DU SYSTEME DE FORMATION PROFESSIONNELLE SUR LES OBJECTIFS DE LA POLITIQUE DE Lโ€™EMPLOI
4.2.1.1.2. RAPPROCHER LA FORMATION DE Lโ€™EMPLOI : LA CREATION DES DISPOSITIFS Dโ€™ALTERNANCE ET DE Lโ€™APPRENTISSAGE
4.2.1.2. DES CARENCES QUI PERSISTENT : LA CAPACITE DU SYSTEME DE FORMATION A REPONDRE AUX BESOINS DES JEUNES ET DE Lโ€™EMPLOI EN QUESTION
4.2.1.2.1. UN SYSTEME DE FORMATION PROFESSIONNELLE INITIALE DECONNECTE DES BESOINS DE Lโ€™EMPLOI ?
4.2.1.2.2. Lโ€™OBJECTIF Dโ€™ELEVATION DU NIVEAU GENERAL DES FORMATIONS FACE A SES LIMITES
4.2.1.3. DES FRONTIERES ENCORE ETANCHES ENTRE FORMATION INITIALE ET CONTINUE : DEUX UNIVERS AUX LOGIQUES SEPAREES
4.2.1.3.1. DES VOIES DE ยซRATTRAPAGEยป LIMITEES
4.2.1.3.2. DES SITUATIONS INITIALES FIGEES ?
4.2.1.3.3. LA VALIDATION DES ACQUIS DE Lโ€™EXPERIENCE : UN OUTIL INEXISTANT
4.2.2. Lโ€™APPAREIL DE FORMATION : LES RIGIDITร‰S Dโ€™UN MARCHร‰ MAL ADMINISTRE
4.2.3. LE FINANCEMENT : INSUFFISANCES, CLOISONNEMENTS ET COMPLEXITร‰
4.2.4. GOUVERNANCE DU SYSTEME DE FORMATION PROFESSIONNELLE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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